Contre la répression et le racisme d’État : soutien aux lycéens mobilisés !
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Catégorie : Global
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Dans les lycées des quartiers populaires, nombreux à se mobiliser, la répression prend un tour plus violent et humiliant qu’ailleurs. Les images de ce qu’il faut bien appeler la rafle de Mantes-la-Jolie ont fait le tour du monde et ont provoqué, à juste titre, une large indignation. Près de 150 lycéens et collégiens (le plus jeune est âgé de 12 ans) agenouillés plusieurs heures dans la boue, certains, mains sur la tête, d’autres mains attachées dans le dos, entourés de policiers en armes dont certains filment et humilient. Voilà une photographie d’un État raciste qui entend gérer ses populations les plus reléguées, les plus discriminées, les plus indésirables, comme il gérait autrefois les populations colonisées de son empire. Or, l’école dans nos sociétés est censée former des jeunes en les préservant des violences extérieures, mais là la répression policière a voulu aussi « éduquer » les enseignants en utilisant des méthodes d’humiliation qui sont celles des pays les plus autoritaires… La répression policière n’a pas sa place dans l’enseignement ni à l’extérieur ni dans les établissements scolaires.
De nombreuses autres violences ont été rapportées : tir tendu de « flashball », gazage massif, arrestations, comparutions immédiates. À cela, il faut rajouter les insultes racistes et les coups qui pleuvent, du camion de police jusqu’au sein des commissariat, sur les jeunes arrêtés. Dans le 93, à Vénissieux, à Orléans ou encore à Rouen, les lycéens ont fait face aux escadrons de la BAC et des CRS, accusant les premiers coups du changement de dispositif de répression annoncé en prévision du samedi 8 décembre. Au total, on compte plus de 700 interpellations pour la seule journée du jeudi 6 décembre.
Alors qu’une manifestation lycéenne et étudiante est prévue aujourd’hui, mardi 11 décembre, à l’appel notamment du syndicat UNL, des lycéens de Saint-Denis ont déjà été interpellés et emmenés en commissariat.
L’UJFP condamne fermement la répression contre le mouvement lycéen, dont les revendications sont justes et légitimes. L’UJFP dénonce le traitement colonial des lycéens des quartiers populaires, qui ont fait l’objet d’une violence déchaînée et d’une humiliation raciste de la part des policiers. L’UJFP se solidarise avec les lycéens et collégiens, les parents d’élèves et le personnel enseignant, qui se mobilisent contre ces violences et appellent à une marche de protestation à Mantes-la-Jolie, mercredi 12 décembre à 14h30, en soutien aux 150 lycéens et collégiens raflés jeudi 6 décembre.
Le Bureau national de l’UJFP, le 11 décembre 2018
les seuls lycéens à respecter c’est ceux qui vont pas en cours et qui chialent pas des subvensions poru devenir flic comme papa ou prof comme maman un bon lycéen c’est un lycéen qui fout rien
les flics doivent être d’accord avec toi
ON VOUDRAIT NOUS APPRENDRE À MARCHER EN NOUS COUPANT LES PIEDS
On voudrait nous apprendre à marcher en nous coupant les pieds
Anonyme (première parution : 2004)
Mis en ligne le 14 juin 2005
Thèmes : Education, système scolaire (30 brochures)
Formats : (HTML) ? (PDF,2.7 Mo) ? (PDF,2.7 Mo) ?
Version papier disponible chez : Infokiosque fantôme (partout)
ON VOUDRAIT NOUS APPRENDRE A MARCHER EN NOUS COUPANT LES PIEDS.
Ce monde, c’est de la merde. C’est pas la première ni la dernière fois qu’on le dira. A bas l’Etat, le travail, le citoyennisme, le spectacle, l’abrutissement de masse, la vigilisation des espaces et des esprits, l’uniformisation de tout, des comportements, des relations, les enfermements, la généralisation des moyens de contrôle, de surveillance, de répression (etc., etc.). Si on en est là, c’est qu’existe, parmi tant d’autres horreurs étatiques, l’ECOLE, l’éducation nationale, l’institution scolaire. L’école, avec la famille, le ciment de notre meilleur des mondes.
L’école, passage obligé.
L’école, c’est obligatoire, de fait. On y est à peu près tous allé. Plus ou moins longtemps, dans des établissements différents, mais on y est quasiment tous allé.
Lycées ghettos, lycées d’élites.
Ils sont beaux les fondements de l’école. L’Etat providence dispensant gratuitement, pour tous et de façon égalitaire, sagesse et connaissance universelle.
Les connaissances élémentaires pour tout un chacun, les bases à connaître, les savoirs nécessaires à la vie en ville, les machins utiles, les trucs qu’il vaut mieux savoir faire, dire, taire si tu veux t’en sortir. Les machins que t’as intérêt à connaître, si tu veux pas crever trop seul, trop pauvre et pas totalement dépressif. Les trucs essentiels à la vie en société, à la vie de ceux qui te l’enseignent, tout ce que tu dois savoir pour gérer au mieux la façon de te faire baiser.
Lire – le verdict – Ecrire – dans les cases –
Compter – le nombre d’années qu’il te reste à tirer.
Les façons d’être, de supporter le plus sereinement du monde, ton esclavage. Les modes de (non)pensée adaptés à cette blague nulle qu’est ta condition pourrie.
Les écoles, matrices à hordes de citoyens névrotiques et dévoués qui, comme ceux d’avant, assureront et défendront avec passion et conviction la survie et la pérennité de (ceux qui ont fait ce qu’il est de) ce monde.
L’école mâche le travail aux keufs, publicitaires et autres crapules cyniques.
L’école fabrique keufs, publicitaires et autres cyniques crapules.
Les valeurs de l’école sont celles de la société haïe : travail, compétition, performance, fierté, ambition, soumission, obéissance, collaboration, délation… (etc., etc.)
Carotte, bâton, résultats efficaces.
Que devienne instinctif de ne rien comprendre.
La fonction première de l’école est l’anéantissement moral de chaque individu passant entre ses mains.
A l’école, on travaille
pour que dalle, tout le temps.
A l’école on apprend à travailler et qui plus est, à défaut d’autre chose, à en faire sa raison d’exister…
Quand ton but dans la vie devient de passer à l’année supérieure.
Trimer et en redemander.
Retenir par cœur, réfléchir par cœur.
Apprendre à apprendre.
Dès la petite enfance, par des méthodes violentes et efficaces, l’individu est brisé, lentement mais sûrement :
réveil trop tôt, trop froid, trop noir dehors. Six, huit heures par jour enfermé-e, assis-e, attenti-ve-f, silencieu-se-x. En rang deux par deux ou massé-e-s dans les couloirs. Présence obligatoire. Sonneries toutes les heures. Emploi du temps immuable, répétitif.
Contrôle des connaissances, moyenne générale, « peut mieux faire », interro surprise, panique, retards non tolérés, punis, vices des profs, des pions, des autres. Elèves modèles complimentés, récompensés tous les jours.
Insoumis, inadaptés, désintéressés ou autres, collés, jours après jours.
Après la maternité, avant les foyers, usines, bureaux, commissariats, armées, hôpitaux, cimetières, maisons de retraite, prisons, H.P… l’école c’est l’enfermement. En tant qu’enfant, l’élève, petit citoyen, n’est pas « libre ». Ca n’existe pas évidemment la liberté (même pas dans la tête on est d’accord) mais en tout cas, là, c’est de limitation de mouvements (entre autres) dont il s’agit.
Tous les matins, une fois passée la porte, tu es détenu-e, pour la journée sous la responsabilité de l’administration scolaire.
Tes parents sont obligés par l’Etat de te mettre à l’école. Gosse, tu réalises l’existence d’une autorité supérieure à la leur qui a prise sur toi et sur les autres. Si l’autorité de tes parents est souvent écrasante, celle-là semble insurmontable, impossible à remettre en cause. Tu flippes, tu chiales.
Tu ressens la peur parce que tu dois rendre des comptes. Comme un chien, tu te mets à redouter plus que tout la réaction de tes maîtres.
Encore plus fort que le père, le bâtard ultime, le président, le patron : le proviseur, détenteur du pouvoir absolu, qui ne te connaît pas (tout de suite) mais que tout le monde connaît, craint. Tu préfères te vautrer cinq fois de suite dans les escaliers que de devoir passer trois minutes dans son bureau.
L’école apprend la peur. A la matérialiser en soi.
Peur de sortir du moule, désobéir.
Peur de se faire punir, de décevoir les référents (profs et parents).
Peur, une fois intégrée, indélébile, inscrite pour toujours au fond de chacun de nous.
Peur du flic, de voler, de désobéir, de franchir les limites établies.
Peur comme emprise.
Peur puis tout accepter car désarmé, désamorcé.
Craindre et plébisciter ceux qui en sont à l’origine et qui disent en avoir l’antidote.
L’école fabrique en chacun l’illusion de la démocratie en apprenant aux gens à voter, élire des délégués censés les défendre et les représenter auprès des instances. Soi disant la seule façon de se faire « entendre ». La mascarade habituelle, pour mieux te faire intégrer docilement ta condition pourrave : tu sais rien, tu n’es rien, rien qu’un élément d’une cargaison de gosses du même âge. « Et t’as de la chance de n’être rien, t’as de la chance d’aller à l’école ».
L’arbitraire comme principe.
La résistance un composant électronique.
L’école, monde sur-règlementé, habitue les gens à se faire dépouiller d’eux-mêmes, contrôler, surveiller, compter, classer, enfermer, à en redemander.
Malgré toi, tu te soumets
à une multitude de formalités qui te font courber, et que tu en arrives presque à trouver justifiées.
Ces habitudes qui ont déterminé ta façon de penser, de te résigner.
Souviens-toi, la rentrée, les premiers cours de l’année. Dans toutes les matières, chaque bâtard de prof qui te fait remplir ta propre fiche. Renseignements sur toi-même, tes parents. Comme tout le monde, tu te soumets à ce rituel. Tu livres, à des inconnus, des informations, honteuses des fois, personnelles en tous cas.
Tu te rends pour commencer
dans tous les cas.
Tu trouves normal de répondre à l’appel en début de chaque cours, d’être constamment surveillé-e, de ne pas être censé-e circuler à tel endroit à tel moment, d’avoir obligatoirement sur toi ce carnet de liaison.
Tu te retrouves à faire la liaison entre deux pôles d’autorité, l’administration scolaire et la famille.
T’es contraint-e d’informer ta famille des conneries que t’as pu faire la veille et des sanctions dont t’as hérité.
On te met dans la situation de t’autodénoncer…
C’est parce qu’il n’y avait rien d’autre à foutre, parce qu’il n’y a rien à foutre d’intéressant à l’école, dans ce qu’on te propose. 1/4 d’heure de récréation pour 4 heures de classe.
L’intérêt dans le fait de constamment censé-e être surveillé-e, c’est de tenter, dès que possible de déjouer cette surveillance, d’agir de façon déviante, en toute occasion. Et de s’en griser à s’en rendre dépendant.
Foutre la merde pour son salut.
10, 15, 20, 25 ans à se faire arnaquer. Ça plus tout le reste.
PARCE QUE CA COMMENCE A L’ECOLE,
COMMENCE PAR CRAMER TON ECOLE.
(dépêche, y’en aura pas pour tout le monde)
Anonyme
Après une première journée de mobilisation, de blocages et de manifs dans les lycées du 95, avec déjà 32 interpellations, les flics misent tout sur une répression hors norme. Ce mardi 4 décembre, 138 interpellations ont eu lieu, essentiellement à Enghien, Villiers-le-Bel et Cergy.
La répression ne s’arrête pas là. Les flics les ont sûrement bien tabassés. 17 lycéen.ne.s sont, d’après le Parisien, en urgence vitale relative, c’est à dire suivant la classification médicale, sévèrement blessé.e.s.
Parmi les bahuts qui ont bougé : le lycée pro Pierre Mendès-France de Villiers-le-Bel, les lycées Jacques Prévert et Louis Jouvet à Taverny, Jules Verne à Cergy, La Tourelle à Sarcelles et Jean Monnet à Franconville ainsi qu’à Chars, Saint-Witz et Fosses (source La Gazette du Val d’Oise).
Sur les vidéos de ce journal, on peut voir les flics décharger leurs bonbonnes de lacrymo sur des lycéen.ne.s nassé.e.s.
Encore une fois, à l’évidence, les flics se lâchent sur les lycéen.ne.s de banlieue redoutant qu’ils puissent participer aux événements en cours.
https://paris-luttes.info/vengeance-d-etat-contre-les-11205
Les élèves subissent déjà les ADULTES : leurs parents, leurs éducateurs, les flics qui les gazent et leur tapent dessus, ils n’ont pas à recevoir EN PLUS les ordres d’adultes aguerris qui savent mieux qu’eux ce qu’il faut faire.
C’est pas à des professionnels de la révolution (ou plutot de la politique) de leur donner des ordres d’une manière condescendante
Dès la maternelle, l’Etat veut laver le cerveau de mon enfant, nous oblier à nous servir du smartphone pour son éducation, nous culpabiliser si on ne lui a pas acheté tel ou tel jouet éducatif, si nous ne sommes pas partis en vacances pour son développement Il nous disent que notre enfant « doit acquérir des compétences afin d’affronter les années à venir », c’est le même langage que Pôle emploi! Tout pour en faire de la bonne chair à patron plus tard. Il nous disent que l’avenir de notre enfant les préoccupe mais dans quelques années quand ils finiront à genoux les mains sur la tête, ils n’en auront rien à foutre! Et si t’acceptes pas tout çà, on te foutra les services sociaux au cul et on te retirera ton enfant. Alorst’es gentil de dire aux autres d’aller cramer ci ou çà mais toi t’as qu’à le faire ou tu chies dans ton ben peutêtre?