Communiqué de presse du comité de soutien aux inculpées bds toulousaines
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeContrôle socialRépressionResistances
Ces actions d’information à la population sont inscrites dans le cadre de la campagne internationale BDS qui est, à l’image de celle du boycott de l’Afrique du Sud dans les années 80, une démarche citoyenne et non violente, initiée par la société civile palestinienne pour lancer un courant d’opinion mondial en faveur du respect des droits des Palestiniens et pour en finir avec l’impunité de l’état d’Israël.
Le droit de critiquer un Etat qui ne respecte pas le droit international, qui colonise et occupe dans le cadre d’une politique d’apartheid, ne peut être remis en question. Ce droit se trouve au coeur même de la notion de société démocratique.
Le comité de soutien aux inculpéEs BDS de Toulouse – qui regroupe 55 organisations – appelle à se mobiliser nombreux en participant au rassemblement de solidarité devant le tribunal de Toulouse le jeudi 22 septembre à partir de 13h :
pour faire respecter la liberté d’opinion et d’expression, en particulier pour la campagne BDS et pour la solidarité avec le peuple palestinien,
pour l’abrogation de la circulaire Alliot-Marie,
pour la relaxe de Bernard, Jean-Pierre, Loïc et Yamann.
Rappel :
Bernard, Jean-Pierre, Loïc et Yamann, militantEs BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions) étaient convoquéEs devant le tribunal correctionnel de Toulouse le jeudi 30 juin. Déjà reporté le 9 décembre dernier, le procès est renvoyé une nouvelle fois au 22 septembre et encore une fois à la demande des officines pro-israéliennes déclarées parties civiles.
Les 4 prévenus sont poursuivis au départ pour « entrave à l’exercice normal d’une activité économique » sur dénonciation de la LICRA locale et du BNVCA reprise par le procureur. Le dossier « entrave » était tellement peu sérieux que deux nouvelles officines (France Israël et Avocats sans frontières) ont lancé une seconde accusation, pour les mêmes faits, via une « citation directe » celle « d’incitation à la discrimination… liée à une nation », basée sur la loi de la presse.
Les 4 officines auxquelles s’est joint, à la dernière minute et pour la première fois dans un procès contre le mouvement BDS, le CRIF Toulouse (Conseil prétendument Représentatif des Institutions Juives de France) ont prétexté ne pas avoir eu le temps de travailler les conclusions de la défense communiquées, à leur avis, trop tard. Alors qu’aucune d’entre elles n’a remis une seule ligne de conclusion ! Qu’à cela ne tienne, le procureur est venu porter secours aux parties civiles empêtrées dans l’imbroglio juridique qu’elles ont elles-mêmes créé en soutenant le report.
Pendant ce temps-là, à peu près 300 personnes venues de toutes les régions de France (Marseille, Lyon, Paris, Bordeaux, Perpignan, Couserans, Montauban, Figeac, Nîmes, Albi, Pau, Auch, Agen, Montpellier…) ont participé au rassemblement de soutien devant le tribunal. Une réussite par le nombre et la diversité des participants qui s’appuie sur une campagne unitaire de longue haleine. De nombreux messages de soutien d’organisations, de personnalités et de simples citoyens sont parvenus de toute la France et aussi de l’étranger.
Le CRIF et le gouvernement français relaient la stratégie de l’État d’Israël dans sa campagne de diffamation et d’intimidation contre BDS considéré comme une « menace stratégique ». Cette stratégie d’usure et de pressions, loin d’affaiblir la détermination de ceux qui luttent pour la justice et les droits des palestiniens, apparaît de plus en plus clairement comme une atteinte délibérée contre la liberté d’expression et renforce une solidarité active de tous ceux qui y sont attachés.
Il nous faut donc maintenant continuer à construire cette campagne en vue de préparer le rassemblement du jeudi 22 septembre à partir de 13h devant le tribunal de Toulouse, poursuivre la signature de la pétition et le soutien financier plus que jamais nécessaire.
Comité BDS France Toulouse
https://www.bdsfrance.org/proces-bds-toulouse-ils-ne-nous-feront-pas-taire/
Rien à foutre mais tolérance
car il n’y a aucune perspective révolutionnaire dans le nationalisme (ou dans les boycotts économiques des divers nationalismes)
BDS, sionisme et antisémitisme
Le collectif anti-boycott et l’association Europe-Israël organisent un rassemblement pour faire interdire le « mouvement antisémite BDS » le dimanche 25 septembre de 14 à 18 heures au Parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro à Paris.
Que veut dire un tel rassemblement ? Dire que BDS est un mouvement antisémite c’est dire une fois de plus que toute critique de la politique israélienne relève de l’antisémitisme, c’est proclamer que les termes juifs et sionistes sont synonymes, autrement dit que la seule façon d’être juif est d’être sioniste. Comme si on avait dit, au milieu du siècle dernier que la seule façon d’être allemand était d’être nazi .
Les deux groupes qui appellent à la manifestation ne veulent pas savoir que BDS est né d’une initiative palestinienne pour dénoncer une politique israélienne qui se définit par l’occupation, la colonisation qui n’est qu’une forme d’annexion de la terre palestinienne et un Apartheid dont l’objectif est d’amener les Palestiniens à quitter leurs terres afin de laisser la place à un Etat juif libre de toute présence palestinienne. La manifestation du 25 septembre est essentiellement une manifestation de soutien à la politique israélienne.
Etat juif ou Etat des Juifs, la discussion est ancienne sur la traduction du titre de l’ouvrage Judenstadt de Herzl. Mais au delà de la traduction, parler d’Etat des Juifs laisse entendre que l’Etat d’Israël est l’Etat de tous les Juifs du monde comme l’explique Abraham Yehoshua dans son ouvrage La normalité juive . Selon l’auteur, la seule façon d’être juif est de vivre dans l’Etat d’Israël. Il est vrai que, dans sa grandeur d’âme, mais on sait que la grandeur d’âme peut être une forme de mépris, Yehoshua reconnaît à tout habitant de l’Etat d’Israël le droit d’être juif, au sens national du terme. En ce sens, parler d’Etat des Juifs revient à nier à tout Juif le droit de se sentir juif, en tous les sens possibles de ce terme, ou à considérer tout juif critique du sionisme comme un traître à sa « vraie » nation.
C’est cela qui conduit à dénoncer le caractère antijuif de la manifestation. Elle ne se contente pas de défendre une politique, la politique israélienne, elle considère que tout Juif ne peut être qu’un défenseur de cette politique, qu’il soit israélien ou non.
Elle reprend la position nationaliste du sionisme. On sait que tout nationalisme a tendance à confisquer la nation, c’est-à-dire à imposer à tous ceux qu’il considère comme appartenant à la nation de le suivre. Cela implique de distinguer entre deux formes de nationalisme, le nationa-lisme des oppresseurs et le nationalisme des opprimés. Le nationalisme des opprimés est une affirmation du droit de vivre et c’est cela qui lui donne sa légitimité. Le nationalisme des op-presseurs tend à nier l’existence de ceux qu’il opprime et c’est cela qui fait la légitimité de ce ceux qui luttent contre lui. BDS est l’expression du nationalisme des opprimés et c’est cela que ceux qui soutiennent les oppresseurs ne peuvent accepter. Et, selon la tradition sioniste, ces mêmes considèrent que toute critique contre la politique israélienne relève de l’antisémitisme. Une double imposture, contre les Palestiniens opprimés et contre les Juifs qui refusent de sou-tenir les oppresseurs.
rudolf bkouche
membre de l’UJFP
1. La question n’est pas d’identifier sionisme et nazisme mais de renvoyer aux ressemblances entre ces deux formes de nationalisme extrême.
2. Abraham Yehoshua, Pour une normalité juive (1981), traduit de l’hébreu par Eglal Errera et Amit Rotbard, « Collection opinion », Liana Levi, Paris1992
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/89058
Soutien total aux 4 militants convoqués au tribunal de Toulouse le 22 septembre 2016
Les 4 militant(e)s toulousain(e)s du Boycott d’Israël doivent être relaxé(e)s !
Le Conseil d’Administration de l’AFPS 63 (Clermont-Ferrand) apporte son soutien total à Bernard, Jean-Pierre, Loïc et Yamann, convoqués au tribunal de Toulouse le 22 septembre 2016. Ils sont scandaleusement poursuivis pour « entrave à l’exercice normal d’une activité économique » à la suite d’une dénonciation de deux organisations pro-israéliennes dont la LICRA locale. Le CRIF local s’est récemment ajouté aux deux parties civiles déjà existantes, avec une deuxième plainte pour “incitation à la discrimination” !
En fait, il s’agissait de deux distributions de tracts dans l’espace public toulousain fin 2014 et début 2015 qui s’inscrivent dans la campagne internationale Boycott – Désinvestissement – Sanctions qui est, à l’image de celle du boycott de l’Afrique du Sud dans les années 80, une démarche citoyenne, antiraciste et non violente, initiée par la société civile palestinienne pour en finir avec l’impunité de l’Etat d’Israël et le pousser à respecter le droit international et les droits de l’Homme.
Le droit de critiquer un Etat qui ne respecte pas le droit international ni les droits de l’Homme, qui occupe, colonise, emprisonne, assassine, refuse le droit au retour de millions de réfugiés et pratique une politique d’apartheid, ne peut être remis en question. Ce droit se trouve au coeur même de la notion de société démocratique.
Comme les gouvernements suédois, néerlandais et irlandais, comme la FIDH, qui l’ont réaffirmé, nous demandons le respect de la liberté d’expression et d’opinion pour la campagne BDS.
Nous refusons une justice d’exception qui veut criminaliser la solidarité envers les droits du peuple palestinien.
« Nous ne savons que trop bien que notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens » Nelson Mandela – 1997
Le CA de l’AFPS 63 – Clermont-Ferrand, le 19 septembre 2016