Non, les keufs ne sont pas des « pédés » ou des « enculés »
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Catégorie : Global
Thèmes : Genre/sexualitésLuttes étudiantes/lycéennesLuttes salariales
Nous avons régulièrement la suprise assez vexante d’entendre des camarades insulter les policiers, gendarmes et autres CRS de « pédés », « enculés », ou autre termes du même acabit. Étant nous même des personnes trans, des gouines, et/ou des pédés, et pas spécialement en bons termes avec les gens de la police, nous tenions à rétablir la vérité sur ce sujet.
Sociologiquement, d’abord : les personnes LGBT étant malheureusement minoritaires dans la société, elles le sont également dans la police. Si on ajoute à ça que ce milieu est passablement homophobe et misogyne (en plus d’être raciste, à forte tendance fasciste, etc.) il y aurait plutôt des raisons de penser qu’il y a assez peu d’homosexuel·le·s keufs qui le proclament ouvertement.
Peut-être que des camarades ont été induit·e·s en erreur lorsque, face à une rangée de CRS, ils et elles ne pouvaient voir que des hommes. Nous tenons donc à préciser que cet entre-soi masculin ne s’explique pas par une volonté de pratiquer du sexe entre hommes, mais plutôt par misogynie. Cet entre-soi masculin et pourtant très fortement hétérosexuel n’est pas spécifique aux CRS : on le retrouve assez régulièrement chez les dirigeants d’entreprises et les décideurs de tout bord. Si cela vous semble trop lointain et inaccessible, vous aurez sans doute moins de mal à trouver un groupe militant constitué d’une grande majorité d’hommes et pourtant peu porté sur la drague homosexuelle.
En tout cas, nous pouvons vous le certifier : oui, les CRS sont des hommes, des vrais, pas des pédés, pas des tarlouzes, pas des gonzesses. Pour vous en convaincre, citons quelques exemples :
-* Les propos homophobes, transphobes et misogynes que nous pouvons régulièrement entendre lorsque nous sommes confronté·e·s à la police ne nous permettent pas une seconde de douter de l’hétérosexualité de leurs auteurs.
-* Les multiples viols et agressions sexuelles de femmes par des policiers sont, là encore, on ne peut plus hétérosexuels, tout comme le sont les meurtres réguliers de femmes de policiers par leur conjoint.
-* Enfin, le comportement des keufs en manifestation nous prouve, encore une fois, leur solide virilité, n’hésitant pas à montrer leurs muscles (attribut dont sont, tout le monde le sait, dépourvu·e·s les femmes et les homosexuels) en matraquant, gazant, tazant et flashballant sans montrer la moindre once d’émotion (qui, comme chacun le sait, est un truc de gonzesses et de pédales).
Bref, oui, nous vous l’assurons : dans l’ensemble, les CRS sont des hommes, des vrais, des plus-hétérosexuels-que-moi-tu-meurs. Oh, il y a bien une poignée de femmes et sans doute quelques homos chez les CRS, mais ils et elles font plutôt figure d’exception, et ils et elles finissent assez souvent par se faire muter à cause de la misogynie et de l’homophobie de leurs collègues.
Par ailleurs, nous nous interrogeons sur les motivations des camarades qui accusent les CRS ou les baceux d’être des « pédés » ou des « enculés » : ces insultes visent en général à attaquer la virilité de la personne à qui elles s’adressent et sont une injonction à correspondre à cette virilité. Nos camarades trouvent-ils donc que les policiers ne nous envoient pas assez de lacrymos et de coups de matraques et qu’ils devraient nous en envoyer encore plus pour nous prouver qu’ils sont de vrais hommes hétéros ? En tant que gouines, trans, et/ou pédés nous sommes habitué·e·s à croiser des personnes qui pratiquent le BDSM, mais un tel degré de masochisme nous paraît un peu extrême.
Pour conclure : nous espérons vous avoir convaincu·e·s que nous, gouines, pédés ou personnes trans, impliqué·e·s contre la casse du code du travail, n’avions rien, mais alors rien, à voir avec les keufs. Maintenant que nous nous somme désolidarisé·e·s, nous attendons que nos camarades hétéros fassent de même, en commençant par éviter d’utiliser les mêmes insultes, telles que « pédé » et « enculé », que les keufs nous infligent lorsque nous sommes confronté·e·s à eux.
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