Communiqué suite manif logement pour tous : non à la criminalisation des manifestations ! samedi 31 mars 2018, ud cgt 44
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Exclusion/précarité/chômageLogement/squatRépression
Lieux : Nantes
Cette manifestation a été un exemple de dignité mais aussi de volonté d’avancer pour des solutions pérennes. Aucun débordement n’a été constaté, y compris par les médias présents. Pourtant les forces de l’ordre ont, une nouvelle fois, usé de façon disproportionnée de la force : jets de lance à eau et de gaz lacrymogène sans aucune raison, dispositif d’encerclement perpétuel, hélicoptère. Pour finir, le cortège qui avait annoncé rejoindre symboliquement l’EHPAD de Bréa, qui est occupé par des exilés, a été nassé sans solution de direction. Aucune explication. on peut penser que le message préfectoral est « Vous ne choisirez plus votre destination, vous ne manifesterez qu’à nos conditions ».
Après la manif, le rassemblement dans le calme et la bonne humeur de 200 personnes devant l’EHPAD , a été encerclé par un déploiement provocant sans fondement. Cette stratégie de la tension est inquiétante et révoltante.
Il existe plusieurs sources qui font état d’une rafle d’un exilé en voiture par 4 hommes cagoulés qui l’ont tabassé, fait respiré des lacrymogènes et exigé des noms sur des vidéos qu’il lui ont montré. Si ces faits sont avérés la CGT sollicitera le justice.
Le droit de manifester à Nantes est donc remis en cause. L’argument des dégradations ne tient plus. Celui de la menace zadiste non plus. Les pouvoirs publics entendent tout simplement museler toutes les revendications sociales et sociétales. Le mouvement social qui s’annonce ne pourra tolérer une telle atteinte aux libertés individuelles et collectives. La responsabilité de l’État est donc engagée. Enfin ,le cout du dispositif interroge : comment légitimer le déploiement de 500 CRS , de la bac, d’un hélicoptère qui survole 3 heures durant Nantes ? L’argent semble là pour réprimer, pas pour loger les sans-abris.
Concernant les motivations de cette manifestation, la CGT tient à réaffirmer la nécessité de refuser toutes les expulsions qu’elles soient contre les exilés, les squatteurs, les SDF, militants sur des occupations.
L’appel très large de nombreuses associations, de syndicats et de collectifs d’occupants est néanmoins un succès qui doit aboutir à la table ronde que nous demandons depuis des mois. Une première victoire est à mettre à l’actif de la mobilisation des occupants d’une part et de l’intersyndicale d’autre part : la mairie de Nantes a fait un premier pas important pour un logement inconditionnel. La CGT salue cette initiative. Pour autant la réponse est encore insuffisante vu l’ampleur du problème et le nombre de personnes à la rue (migrants, SDF, précaires). La mobilisation continue.
Samedi 31 mars
L’UD CGT 44
« Samedi 31 mars, lors de la grande manifestation contre toutes les expulsions, près de 2000 personnes, exilées, étudiantes, lycéennes, syndicalistes, ont défilé ensemble dans une ambiance festive et déterminée. Il n’était évidemment pas question de mettre en danger les manifestants qui risquent une expulsion faute de papiers, mais de reprendre la rue collectivement.
Mais la préfecture a choisi d’installer par tous les moyens un climat de tension maximale : un hélicoptère, des canons à eau, plusieurs centaines de policiers au contact du cortège, des transports bloqués, des annonces anxiogènes dans la presse … Et, alors que la manifestation touchait à sa fin, et que le défilé s’orientait tranquillement vers un bâtiment réquisitionné pour héberger des exilés pour y passer la soirée, des dizaines de gendarmes ont bloqué le cortège. Puis l’ont chargé et gazé, sans distinction. Il fallait créer un affrontement en agressant les manifestants.
Encore une fois, le pouvoir cherche à briser physiquement toute expression contestataire à Nantes. Opposons lui une solidarité sans faille, et des résistances toujours plus nombreuses. »
source avec video : https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/videos/1645397945496372/
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« 31 mars à Nantes contre toutes les expulsions
Un vaste cortège mené par les exilés en lutte et leurs soutiens. Un grand banquet dans la rue. Une chorale habillée en bleu de travail. Des percussions et des maquettes de maisons. Des couvertures de survie transformées en capes ou en écharpes. Des chants, des danses et des slogans. Des affiches sérigraphiées. Et surtout des centaines de pieds de biches de toutes les tailles, symbolisant la réquisition des logements vides pour héberger les personnes privées de toit.
La manifestation contre toutes les expulsions est belle et dynamique dans les rues de Nantes, le 31 mars. C’est le jour de la fin de la trêve hivernale, signifiant des menaces accrues contre les lieux occupés. Malgré une météo hivernale et un déploiement policier, comme toujours, ridiculement disproportionné et dangereux. Dans le cortège, on croise aussi bien des étudiants en lutte depuis plusieurs semaines à l’université que des habitants de la ZAD, des militants associatifs, des autonomes et des centaines de nantais de tous les âges solidaires des mouvements d’occupation qui défraient la chronique locale depuis l’automne. Il y a 2000 manifestants. La plus grande manifestation sur la thématique du logement, des expulsions et de l’exil depuis bien longtemps.
« Un hélicoptère, ça coûte plus cher, que de loger, les gens dans la galère » Les manifestants
Les jours précédents, la préfecture a tout fait pour créer un climat d’extrême tension. Communiqués anxiogènes, dispositif répressif délirant –500 CRS et sans doute presque autant de gendarmes mobiles, soit près d’un policier pour deux manifestants –, et provocations délibérées. Voir des exilés, des jeunes et des ZADistes converger au cœur de Nantes est inacceptable pour le pouvoir.
C’est ainsi que le parcours annoncé publiquement par les organisateurs est systématiquement contraint tout au long de la manifestation, obligé d’emprunter des rues qu’il n’avait pas choisies, et totalement isolé de la population par plusieurs rangées d’hommes armés. Cours des 50 Otages, un simple tag suscite une charge de gendarmes qui matraquent et tentent de couper tout l’avant du cortège. Absurde. Plus loin, alors que la manifestation est touche à sa fin, et qu’on appelle à se rendre collectivement jusqu’à l’ancien EHPAD devenu centre d’hébergement, à l’ouest de Nantes, la hiérarchie policière décide de nasser le cortège en plein cœur de la ville. Une manœuvre irrationnelle, uniquement destinée à briser les manifestants, et à les empêcher de finir tranquillement le défilé. Un morceau de cortège qui tente de se frayer un chemin est copieusement frappé et gazé dans une ruelle. Le grand pied de biche confectionné par les manifestants est saccagé par les gendarmes. Quelques minutes plus tard, une ligne hétérogène de manifestants, composée notamment de syndicalistes, mains en l’air, avance à nouveau vers une ligne de gendarmes, en demandant simplement de pouvoir disperser la manifestation. Coups, gaz, charges, à nouveau.
« Nous avons traversé la méditerranée pour arriver là. Vous pouvez charger, on n’a pas peur de vous. » Un exilé face aux policiers
Constatant l’impossibilité de finir tranquillement le défilé, les manifestants font preuve d’un sang froid incroyable. Un appel à se retrouver devant l’EHPAD ultérieurement circule. Là bas, la fête est un peu gâchée. De grandes fresques peintes sur des toiles de dix mètres de haut, préparées en amont, et qui devaient être déployées sur le bâtiment à l’arrivée de la manifestation sont finalement déroulées devant quelques dizaines de personnes. Soudain, une détonation retenti dans la rue. Des miliciens de la BAC, cagoulés, viennent de jeter une grenade de désencerclement devant le bâtiment. Braquant la foule rassemblée avec leurs armes, les policiers viennent à nouveau créer ex-nihilo, une montée en tension devant le lieu, pourtant non expulsable, ou vivent les exilés. Des dizaines de CRS débarquent. Devant le caractère irrationnel de ce coup de pression aux allures fascistes, des élus finissent par exiger le repli du dispositif policier. Cet épisode démontre que la police française, largement acquise aux idées d’extrême droite, se permet, en toute autonomie, de venir commettre des agressions devant des lieux de vie, dans le seul but de provoquer un affrontement, pour justifier une expulsion. Nous apprenons que deux personnes ont été interpellées, et qu’un jeune exilé a été tabassé dans une voiture de police banalisée.
Cette journée aura été marquée par la réussite de cette manifestation énergique, mais aussi par une escalade supplémentaire dans la stratégie de la tension organisée par une police de plus en plus ouvertement raciste.
Ces humiliations, brimades, violences et intimidations répétées pourront-elles continuer indéfiniment sans provoquer d’explosion ? »
source avec photos : https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/posts/1646209635415203
« Non aux expulsions, samedi 31 Mars 2018:
Le cortège quitte Commerce vers 14h30 et longe la ligne de tram, puis le Cours St Pierre. Rien à signaler jusqu’à la préfecture où les policiers en poste arrosent le cortège au jet d’eau et lancent du gaz lacrymogène. Les personnes touchées sont soignées au Maalox et au sérum physiologique.
La manif se poursuit le long du cours des 50 Otages. Arrivé.es à Commerce, les forces de l’ordre refusent de nous laisser poursuivre le trajet jusqu’à l’EHPAD et nous bloquent sur place. Une première tentative de passer par une rue adjacente se termine en nasse. La police frappe et gaze les personnes nassées. Une personne avec le nez en sang, une autre a une plaie au cuir chevelu, une autre est soignée car touchée au-dessus du nez. La BAC (Brigade Anti-Criminalité) attrape une jeune fille par le cou et essaie de la sortir de la manif en l’étranglant, ses ami.es parviennent à la retenir. La jeune fille fera un malaise un peu plus tard. Une personne touchée à la main présente un bleu avec une égratignure au milieu. Un jeune exilé est blessé au doigt (peau arrachée) Beaucoup d’hématomes et de bleus, soignés à l’arnica. Une seconde tentative de passer en se dirigeant vers Médiathèque échoue à cause de l’envoi de gaz lacrymogène.
A défaut le cortège se dirige vers Bouffay et s’arrête à la station de tram, avant de se disperser. On convient de se retrouver par nos propre moyens à l’EHPAD. Un peu plus tard nous recevons un appel pour un jeune exilé qui s’est fait embarquer en voiture par des personnes non-identifiées (mais probablement la BAC d’après la description) et roué de coups. Devant l’EHPAD, la BAC, la CDI et les CRS sont présents et tentent de faire pression sur les manifestant.es, en envoyant une grenade de désencerclement. Deux personnes atteintes, l’une au visage et à la jambe, l’autre à la jambe, des blessures heureusement superficielles (bleus et égratignures).
Pour ne pas mettre les exilés blessés en danger, nous n’avons pas fait de photos. N’hésitez pas à nous contacter pour compléter ce Compte-Rendu, nous n’avons malheureusement pas pu tout voir. »
source : https://www.facebook.com/streetmedicsnantes/posts/2177593435600633
Après une manif sympathique de notre côté moins par le dispositif policier mis en place, l’ordre est donné de se disperser à bouffay. Certains seront fouillés au faciès, un copain se fait attraper dans une voiture de la bac, reçoit menaces et coups, et lui montrent des photos pour qu’il dénonce celleux qu’il connaît …plus tard Nous nous dirigeons vers la résidence Bréa, qui devait être notre point d’arrivée de la manif. 2 voitures de la bac arrivent nous nous en approchons. Ils sortent et lance une grenade de desencerclement. Pas eu le temps de me retourner, elle explose à mes pieds. Un copain et moi recevons quelques éclats de projectile. Voici les blessures très légères mais reste des blessures faites par la police alors que je n’avais qu’un appareil photo sur moi, je ne pense pas présenter une menace surtout à des hommes entraînés au combat, et de surcroît armés, …
De haut gauche à en bas droite: La première sur la cuisse, 2ème sur la jambe, 3ème sur le nez. La 4ème et 5ème sont les débris du projectile.
voir les photos : https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=10156102876606702&id=617056701
Manifestation contre toutes les explusions.
Samedi 31 Mars, 9 Rue Maurice Sibille.
Tôt le matin, les habitant.e.s de l’EHPAD et leurs soutiens, le CRAN, les habitant.e.s de la ZAD et les forces militantes nantaises se retrouvent pour organiser les derniers préparatifs en amont de la manifestation. On se demande comment amener le matériel jusqu’à Commerce et permettre le déploiement du geste commun prévu à la fin du parcours. Tensions apparentes : on craint que les flics nous confisquent nos banderoles, pancartes, affiches sérigraphiées, pieds de biches multicolores en carton. C’est le fruit de trois jours d’atelier collectif de création qui risquent de disparaître… Comment peut-on acheminer le pied de biche géant de plusieurs mètres de long sans attirer l’attention de la Police ?
11h15: On commence à faire le tour du batiment, on se motive pour partir ensemble en manif.
11h45: On se connait, on sait s’organiser : le départ groupé se fait dans la simplicité. C’est plus d’une centaine de personnes qui partent ensemble de l’ancien EHPAD. Le trajet se passe sans encombre. L’énorme pied de biche sera bien de la partie.
12h00-14h00: On installe les deux cantines (celle du réseau de ravitaillement et celle de la cantine de la ZAD). On fait la queue pour manger pendant qu’une chorale chante des chants révolutionnaires. Les gens se restaurent, les jeunes poussent le son de la sono et dansent. L’ambiance est bon enfant. Une demi-heure avant le départ, des prises de paroles ont lieu par les diverses composantes de l’assemblé du 31 Mars.
14h30: C’est plus de 2000 personnes qui convergent dans cortège un diversifié : exilé.e.s, habitant.e.s de la ZAD, autonomes, jeunes précaires, étudiant.e.s, militant.e.s d’associations, syndicalistes, soutiens. Cette effervescence colorée est évidemment noircie par la surveillance d’un énorme dispositif policier ridicule, avec une préfecture fière d’annoncer dans les médias que ce sont plus de 500 keufs qui sont déployés dans la ville. L’objectif est clair : la marche contre toutes les expulsions sera une nouvelle fois cantonnée aux traditionnels boulevards empruntés par les dernières manifestations nantaises. Malgré la surreprésentation policière, l’énergie collective est bien là : des chants contre les expulsions sont entonnés, des affiches préparées la veille sont collées, quelques graffitis recouvrent les murs ternes de la cité ligeriènne. Très vite la manifestation va se tendre, la BAC fait son apparition et des lignes de Gendarmes Mobiles vont rapidement venir au contact de la tête de cortège et répandre un climat anxiogène. En réaction, des slogans anti-flics fusent. On crie des « Tout le monde déteste la police », « Police milice ! Flicaille racaille ! », « Non aux expulsions, non aux expulsions ! Nique la police, nique la police ! Sauve les maisons, sauve les maisons » en remontant la ligne 1 vers duchesse Anne et en longeant le cours Saint-Pierre.
On assiste aussi à des scènes surréalistes d’exilé.es s’interposant avec des instruments entre manifestant.es et gendarmes pour éviter l’affrontement. La musique adoucit un peu les coeurs. Mais à la préfecture, c’est la provocation de trop. Les CRS postés sur le balcon attaquent le cortège à coup de lance à eau et de gaz lacrimogène. En réponse, quelques projectiles sont jetés par les manifestant.e.s. En bas, on invective les lignes de condés qui encadrent la manif. On se moque aussi du lanceur d’eau : un exilé bien arrosé en profite pour faire mine de prendre une douche, et un autre lui pose une maison en carton sur la tête. Uni.es, on leur demande de se casser et de nous laisser tranquille, sans succès. Cours des cinquantes otages, nouvelle provocation ! Les bleus tentent d’interpeller un.e manifestant.e qui graffait. En solidarité le cortège vient au contact et fait reculer la ligne de GM. Pas d’arrestation mais en réponse, une salve de grenades lacrimogène. Après ce bref épisode, on improvise un die-in, des exilé.e.s s’amusent à faire des pompes devant les flics. La marche se poursuit vers la croisée des trams en s’engageant cours Olivier de Clisson pour rejoindre l’EHPAD comme annoncé à la conférence de presse du mercredi 28 Mars. Malheureusement, la préfecture a décidé d’être jusqu’au boutiste dans ses attaques. La CDI arrive en trombe, girophares allumés, et fait sortir ses petits soldats casqués, boucliers et matraque en main. Il suffit de peu de pas pour obtenir des tirs de lacrymos. La tête de cortège s’élance rue kervegan. Là c’est l’agressivité totale de la part des flics : les chiens sont lâchés. Le cortège est scindé. Dans la rue kervegan, le groupe avec le pied de biche géant subit une répression effrayante : charges de keufs des deux côtés, coups de matraque violents de la Bac, vidage de gazeuses à main dans un espace très restreint… Pendant ce temps le reste de la manifestation est gazé en abondance et repoussée vers Commerce. Rue Kervegan, les flics tentent de nous arracher les banderoles et finissent par nous confisquer le gigantesque pied de biche. La manifestation parviendra à se reformer pour repartir jusqu’à bouffay, où les forces du désordre nous demanderons la dispersion du cortège. Puisqu’il n’est pas possible de finir la manifestation là où elle aurait dû se terminer, il est décidé collectivement de se retrouver et partir par petit groupe à l’EPHAD.
16h30: Tout ce petit monde finit par arriver à « la maison pour tout.e le monde ». Deux immenses banderoles sont déployées sur les façades de l’ancienne maison de retraite. On signifie à la mairie et la préfecture notre envie de continuer à défendre ce lieu. On échange autour d’un goûter sur la journée, on s’attriste de la stratégie préfectorale qui consiste à maintenir une tension constante sur les manifestations qui se déroulent à Nantes depuis plusieurs mois afin que celles ci dégénèrent. On se compte aussi, et il manque un ami exilé. Il finit par arriver, suffoquant, boitant et déboussolé. Reprenant son souffle, il nous explique… Après avoir quitté la manifestation, il a été agressé par un homme (coups de poings au ventre) à Hôtel Dieu. En se défendant, quatre autres hommes cagoulés arrivent en voiture pour lui annoncer qu’il vient de frapper un policier. Il n’a pas le temps de réagir qu’il est embarqué dans une voiture. Il demande à voir un brassard ou une carte de police et ne verra rien. Facho ou BACeux, peu importe, les deux sont à condamner car les méthodes sont similaires. Un des agresseurs montre des photos et signifie à ses collègues qu’ils se sont trompés : ils n’ont pas chopé le gars qu’ils cherchaient. Tant qu’à être dans une voiture, il subit d’autres coups et un interrogatoire. Les fachos/BACeux montrent à notre copain exilé des photos de la manifestation et de l’occupation de certains de ses camarades exilés et lui demandent les noms de ces personnes ainsi que si elles ont des papiers. Celui ci refuse de participer au fichage et ne fournit aucun renseignement. Après quelques coups, il est sorti du véhicule et laissé grogui dans la rue.
Les personnes présentes devant le squat sont scandalisées par ces méthodes dignes de milices fascistes d’intimidation et d’interrogatoire violent. Alors qu’on en diffuse l’information aux soutiens et à la presse (qui titre : « pas de blessés »…), certain.e.s constatent que plusieurs voitures de la BAC sont garées aux abords de la rue Maurice Sibille. A défaut d’avoir réussi à percer le cortège qui a fait bloc, ils ont visiblement l’envie d’interpeller des individus en aval. Un petit groupe décide alors d’aller directement se renseigner auprès des agents de cette brigade. Un.e camarade : « c’est vous qui avez tabassé notre copain avant de le relâcher ? ». Réponse du flic avec léger étonnement : « Aujourd’hui ? » et de surrenchérir avec un léger sourire : « Non, mais ça aurait pu ».
Les esprits s’échauffent. Manifestant.e.s et policiers s’invectivent.
Après avoir donné un coup de portière à un.e manifestant.e, la voiture de police banalisée trace sa route sous les huées du petit groupe. Une voiture de BAC en moins. Fort.e.s du sentiment d’avoir repousé une unité, il est décidé de descendre jusqu’au bout de la rue pour faire dégager un second véhicule repéré. En nous voyant arrivé.e.s, la voiture, au lieu d’opérer un facile demi-tour et de quitter les lieux, poursuit la provocation en faisant une lente marche arrière. Pour accélérer leur départ, quelques camarades décident de courir vers eux. C’est alors que quatre agents sortent du même véhicule précédement mis en fuite, matraques télescopiques à la main, rapidement rejoints par leur collègues. Ils entament une brève charge, ponctuée d’un lancer de grenade désencerclante sans sommation en tir tendu sur le petit groupe désarmé, sans protection. « Alors on fait moins les malins ! » nous lancent certains condés. Une manifestante à quelques centimètres de l’explosion se reçoit des éclats dans les jambes et le nez. A cette distance, c’est une chance de n’avoir que de légères égratignures.
Sous la menace du lanceur de balle de défense qui vise la foule et du niveau de violence imposé par la BAC, nous décidons de reculer. C’est alors que nous entendons déjà retentir des sirènes. La CDI rapplique par Chantiers Navals et remonte jusqu’à nous en bousculant violemment à terre un jeune homme qui marquait pacifiquement son refus de les laisser passer. Puis une compagnie de CRS débarque par la rue Flandres Dunkerque et bloque définitivement la circulation du quartier. Alors même que la manifestation est terminée, on comprend donc que tout un dispositif policier était encore en place et nous enserrait. Nous voilà à nouveau mis en cage, isolé.e.s, avec des milices prêtes à attaquer des manifestant.e.s se réunissant à proximité d’un lieu d’habitation autorisé par la mairie, tout ça avec la présence de l’helicoptère de la gendarmerie au dessus de nos têtes. Face à cette situation déplorable, on est plusieurs à décider de s’asseoir et discuter. On s’interroge : ne rien faire ? Rentrer dans l’Ehpad ? Une conviction : « la rue est à nous ». Rapidement, un consensus émerge sur l’idée de tenir la rue et de ne pas céder aux brimades policières. Des coups de téléphone sont passés au cabinet de Johanna Rolland. On attend des nouvelles des discussions entre la Mairie de la ville de Nantes et La préfecture. Une demi-heure s’écoule, on attend en chantant face à la police… Il commence à y avoir du mouvement, les BACeux s’en vont les premiers suivie de près par la CDI. La joie revient, on s’approche de la ligne de CRS. La hiérarchie leur demande de relever le dispositif. Les forces du désordre se barrent enfin ! C’est la seconde fois que la flicaille repart du quartier sans broncher. On voit des scènes de liesse, les gens se congratulent et s’embrassent. Le rapport de force est de notre coté. La journée finit sur une bonne note malgrès la répréssion et les violences policières.
Mais deux questions s’esquissent ? A quand la fin d’une police milice ? Quelles perspectives souhaite-t-on donner à cette journée du 31 Mars? La solidarité ne doit pas s’arrêter à cette manifestation. Nous devons la faire perdurer dans le temps et l’espace.
De nos Squat à la ZAD, non aux expulsions !
« Aucune explication. on peut penser que le message préfectoral est « Vous ne choisirez plus votre destination, vous ne manifesterez qu’à nos conditions ». »
Parce que tu penses encore, toi CGT44 que le pouvoir va te donner des explications quant au comportement de ses mercenaires ?
As tu entendu parler,toi cgt 44 de la politique de la peur ?
De la terrorisation démocratique?
http://editionslibertalia.com/catalogue/a-boulets-rouges/La-Terrorisation-democratique
Les témoignages qui suivent ton gentil article, t’amènent ils à t’interroger sur ton rôle dans cette société du spectacle ?
Réalises tu le niveau de la violence étatique de la « nouvelle dictature en marche »?
Lis donc ce qui est arrivé à Maeva parce ça se passe dans ton pays !
https://nantes.indymedia.org/articles/40641
Respecter le droit de manifester
L’Observatoire nantais des libertés est présent aux différentes manifestations afin de regarder l’exercice du droit de manifester.
Une manifestation avait lieu ce samedi 31 mars à Nantes, dernier jour de la trêve hivernale, à l’appel parallèle de différentes organisations associatives et syndicales, de personnes et de deux collectifs : une Assemblée du 31 mars et un Collectif logement. La manifestation partie de Commerce a parcouru Miroir d’eau, rues Henri IV et Sully, Préfecture, cours des Cinquante Otages et Olivier De Clisson.
Comme c’est le cas pour différentes manifestations depuis plusieurs mois, celle-ci a été très fortement encadrée par deux rangs de policiers casqués avec boucliers, certains matraque en main ; une nouvelle fois, l’hélicoptère de la gendarmerie était présent.
Les organisateurs avaient annoncé que le parcours se terminait devant l’ancienne maison de retraite occupée rue Maurice Sibille
Lorsque pour y aller la manifestation a emprunté la rue Kervégan, la police a empêché par la force de l’emprunter en donnant des coups et arrachant au passage des banderoles et un pied de biche géant en carton transportés par des manifestants. La police a lancé des grenades lacrymogènes et la manifestation été refoulée à la croisée des trams. Des manifestants ont alors voulu passer par le Cours Franklin Roosevelt toujours pour aller rue Maurice Sibille. De nouveau, la police a lancé des grenades lacrymogènes. Des personnes allées à la rencontre de la police ont appris que celle-ci avait décidé que la manifestation n’avait pas le droit de se rendre rue Maurice Sibille et devait se disloquer place du Bouffay.
Il apparaît alors que la police n’a pas pris contact avec les organisateurs avant ou au moment de la manifestation pour dire que le lieu annoncé de fin de manifestation n’était pas autorisé. Il n’est pas acceptable que police et Préfecture décident par la force du lieu de dispersion d’une manifestation plutôt que par la concertation.
Plus tard, en fin d’après-midi, alors que des personnes s’étaient regroupées tranquillement devant l’ancienne maison de retraite, la police s’est postée aux deux côtés de la rue et est de nouveau intervenue en lançant au moins une grenade de désencerclement.
L’Observatoire nantais des libertés considère que dans ces deux situations, la police n’a pas accompli sa mission de manière proportionnée et adaptée. La Préfecture a une double mission de maintien de l’ordre public : protéger les personnes – y compris les manifestants – et les biens et faire respecter les libertés dont le droit de manifester. L’Observatoire nantais des libertés demande que la police accomplisse cette mission de service public de manière proportionnée et adaptée.
Ces situations font écho à d’autres, comme celle de policiers contre des lycéens rassemblés devant le lycée Jean Perrin à Rezé pour en bloquer l’entrée le 22 mars au matin : des lycéens ont été frappés à coup de matraque sans qu’aucun heurt préalable n’ait pu être constaté.
Par ailleurs, il a été rapporté à l’issue de la manifestation de samedi et la presse en a parlé ce jour qu’un jeune migrant a été pris dans une voiture et malmené par plusieurs personnes non identifiées. II a porté plainte et la lumière doit être faite sur cette affaire !