« il n’y a pas de justice sous l’occupation »
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRacismeRépression
Non, il ne s’agit pas là du synopsis d’un mauvais roman de politique-fiction mais bien d’une énième illustration de l’effroyable réalité qui règne dans les territoires palestiniens occupés depuis plus de 50 ans par Israël. Cette inégalité et cette disproportion flagrantes dans les peines infligées ne sont possibles que parce qu’Elor Azaria, en tant que soldat, jouit de la toute-puissance de l’armée israélienne. Ahed Tamimi, quant à elle, est une Palestinienne qui, par son geste courageux, a écorné l’image de cette toute puissance et fait lumière sur la laideur de l’armée d’occupation. C’est pour cela qu’elle devait être punie.
L’occupant punit d’ailleurs toujours les Palestinien-e-s qui ne restent pas à leur place. Ce mercredi 21 mars, le tribunal militaire d’Ofer a approuvé un accord entre le procureur et la famille de la jeune fille qui, en plus des huit mois d’incarcération, devra s’acquitter d’une amende de 5 000 shekels, soit environ 1 200 euros. Précisons que la mère d’Ahed a également été condamnée à huit mois de prison et sa cousine 16 jours, pour avoir filmé et participé à la vidéo mettant en scène la gifle qui est devenue virale et a humilié Israël.
Qu’importe le moyen, aussi absurde et injuste soit-il, ce qui compte c’est d’écraser la résistance palestinienne à tout prix. Qu’elle soit portée par des mineurs ou pas ne change rien : face à l’armée, aux juridictions israéliennes, le sort d’un Palestinien ne vaut pas grand-chose. Rien d’étonnant dans un pays où la Ministre de la Justice a qualifié les enfants palestiniens de « petits serpents » et appelé à leur extermination, et où le Ministre de la Défense déclarait en 2015 (à l’époque où il détenait le maroquin des Affaires étrangères) que “Ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache.”
Dans le système d’apartheid israélien, ce sont des cours militaires qui condamnent des civils palestiniens, enfants compris. Dans le système d’apartheid israélien, n’importe quel Palestinien peut se retrouver derrière les barreaux, pour une période indéterminée, en vertu de la détention administrative qui vaut à notre compatriote franco-palestinien Salah Hamouri d’être incarcéré depuis le 23 août dernier sans aucun motif.
De nombreuses ONG, dont Amnesty International, mais aussi des organismes israéliens comme B’Tselem et le Comité public contre la torture en Israël, dénoncent depuis des années l’arbitraire israélien, les injustices et mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques palestiniens parmi lesquels un nombre croissant d’enfants. Mais en l’absence de pressions et de sanctions, il est vain d’espérer un quelconque changement dans la politique de rouleau compresseur des Droits humains mise en place par Israël.
L’UJFP condamne l’injustice insupportable qui frappe Ahed Tamimi, Salah Hamouri et les milliers d’autres prisonniers palestiniens, dont plusieurs centaines d’enfants, détenus par Israël, et appelle plus que jamais à soutenir la campagne BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions) jusqu’à ce que cet État se conforme au droit international. Comme le disait Martin Luther King Jr., « Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier. »
Le Bureau national de l’UJFP, le 25 mars 2018
Il y a 70 000 prisonniers, cela rien qu’en France.
Solidarité avec les prisonniers palestiniens, ok, mais qu’ils soient enfermés par Israël ou par la Palestine.
Et même quand ils ou elles sont pas belles ?
c’est drole comme les trolls guettent le moindre article de solidarité avec la Palestine pour le traiter “d’obsession”.
quand la réalité dépasse la fiction :
Dire non au transfert forcé en Cisjordanie
Cela n’a rien de théorique et cela se passe en ce moment, tous les jours, dans toute la Cisjordanie : Israël essaye d’expulser des milliers de Palestiniens installés dans près de deux cents communautés palestiniennes de la zone C, qui n’ont pour seuls moyens de subsistance que leurs troupeaux de moutons et l’agriculture.
L’expulsion de ces résidents protégés, installés en territoire occupé, est un crime, quelle que soit la façon dont elle est pratiquée : qu’il y ait eu recours à la force physique, ou que les autorités aient contraint les habitants à quitter leur domicile – volontairement – en leur rendant la vie impossible. Quel qu’il soit, le transfert forcé est interdit et constitue un crime de guerre.
Telle est la stratégie d’Israël : interdire la construction de logements résidentiels ou de bâtiments publics et empêcher le raccordement aux infrastructures d’eau et d’électricité et le revêtement des chaussées. Dans plusieurs communautés, Israël a détruit les habitations et les infrastructures mises en place par les habitants eux-mêmes – comme les panneaux solaires électriques, les réservoirs d’eau et les routes d’accès. Dans certaines autres, l’armée organise ses entraînements militaires dans les zones de pâturage ou agricoles des habitants, voire entre les habitations. Il s’agit-là d’une violence gouvernementale organisée et permanente, qui vise à réduire la présence palestinienne en Cisjordanie, à la concentrer et à priver les résidents de leurs terres et de leurs biens.
En quoi l’adhésion aux activités anti-expulsion des communautés peut s’avérer utile ?
L’expérience a montré que, dans de nombreux cas, une pression exercée sur les autorités israéliennes a pu empêcher, ou du moins retarder, la réalisation de leurs intentions. Sur ce sujet encore, une condamnation publique – en Israël et dans le monde – peut aider les résidents de ces communautés à rester sur leurs terres et empêcher la démolition de leurs maisons. Se mettre l’opinion publique à dos est un prix qu’Israël ne veut pas payer et qu’il préfèrera, dans de nombreux cas, éviter. A nous de faire grimper les enchères.
Pourquoi Israël veut-il expulser les résidents ?
Israël a pour objectif de développer les réalités sur le terrain, afin de libérer des terres pour ses colonies et de créer un faisceau de circonstances qui facilitera une annexion formelle (sous forme de décision unilatérale israélienne ou dans le cadre d’un futur accord), puis une annexion de facto. Israël veut donc prendre le contrôle sur le plus de terrains possibles et dans l’intervalle, geler l’existence des résidents et minimiser leur empreinte sur cette zone. L’Etat tente de cacher ses intentions. Officiellement, il se réfugie derrière l’argument qui consiste à “faire respecter les lois de planification et de construction” en détruisant “les constructions illégales” et en expulsant les résidents des surfaces définies (unilatéralement par Israël) comme “zones de tir”. Mais tout ceci n’est qu’un mensonge évident : le pays sait très bien qu’il se soucie surtout d’empêcher les Palestiniens, par quelque moyen que ce soit, de construire leurs maisons et de les raccorder légalement aux infrastructures.
Où cela se produit-il ?
Israël concentre ses efforts dans trois zones de Cisjordanie :
1. Le Sud du mont Hébron : quelque 1 000 personnes vivent dans cette région, des mineurs pour la moitié. Fin 1999, l’armée avait expulsé les habitants de la zone, sous prétexte qu’elle avait été déclarée “zone de tir” dans les années 1980.
2. Maalé Adoumim : dans les années 1980 et 1990, l’Administration civile israélienne avait expulsé de cette zone des centaines de bédouins de la tribu Jahalin pour des besoins de construction et d’expansion de la colonie de Maalé Adoumim. Les résidents, relogés dans un camp permanent érigé pour eux près d’Abou Dis, avaient perdu l’accès à leurs terres de pâturage qui constituaient leur gagne-pain. Selon les données actuelles, environ 3 000 autres résidents de cette zone sont aujourd’hui menacés d’expulsion, dont 1 400 vivent sur des terres de la zone E1 sur laquelle Israël prévoit d’étendre la colonie de Maalé Adoumim pour créer une continuité avec Jérusalem.
3. La vallée du Jourdain : environ 2 700 personnes réparties dans une vingtaine de communautés de bergers vivent dans cette région. L’armée a proclamé des “zones de tir” sur bon nombre des terres résidentielles et pratique ses entraînements à proximité. Dans certains cas, l’armée exige encore et encore des résidents d’évacuer leurs domiciles pour ses besoins militaires.
Pourquoi les Palestiniens ne construisent-ils pas légalement ?
Parce qu’Israël a tout fait pour que cela soit impossible : Israël s’est réservé toute autorité en matière de planification et construction sur les terres de la zone C. L’Administration civile refuse de proposer des plans directeurs aux communautés palestiniennes, et lorsque les habitants construisent – en l’absence de tout autre choix – des maisons ou des bâtiments publics, ou essayent même de se connecter aux infrastructures, Israël menace de les détruire sous prétexte de “construction illégale”, et dans certains cas, passe à l’acte. Israël a ainsi réussi à créer, par le biais bureaucratique, une situation, selon les lois établies pour eux, interdit aux Palestiniens toute construction.
Si l’expulsion est illégale, n’est-il pas préférable de se concentrer sur une bataille juridique et de déposer une requête devant la Haute Cour de justice ?
La réalité dans les territoires consiste en une violation systématique du droit par l’Etat, via des lois et des injonctions militaires fixées par l’Etat lui-même, sans même demander aux Palestiniens leur avis. Au niveau international, il n’existe actuellement aucun organe capable de faire appliquer le droit international, de façon effective. En Israël, les procédures judiciaires entreprises par les résidents des communautés ont pu retarder un temps les processus de démolition et d’expulsion, mais à ce jour, la Cour suprême se refuse à statuer de façon claire sur le fait que cette politique d’Israël est illégale. Dans certains cas, les juges ont même approuvé les démolitions de maisons et d’infrastructures, tout en sachant pertinemment que les résidents n’avaient nulle part où aller.
Nous avons besoin de votre soutien pour dénoncer ces transferts. Signez notre appel.
B’Tselem
http://www.ujfp.org/spip.php?article6283
Mais pour les sionistes, les dénonciations de crimes contre l’humanité sont des “obsessions” !
Les forces israéliennes d’occupation ont kidnappé plus de 1300 Palestiniens, dont 274 enfants, au cours des mois de janvier et de février, selon Addameer, le groupe de défense des droits des prisonniers Palestiniens.
Addameer a publié une déclaration mercredi reprenant un rapport établi conjointement par la Prisoners and Liberties Affairs Association, le Palestinian Prisoner Club, Addameer Prisoner Support and Human Rights Association, and Al Mezan Center for Human Rights qui révèle qu’en janvier et février 2018, les forces israéliennes d’occupation ont enlevé 1 319 Palestiniens dans les territoires palestiniens sous occupation.
Parmi les détenus figuraient 274 enfants, 23 femmes, quatre journalistes.
Les personnes arrêtées comprenaient : 381 personnes de Jérusalem; 233 du district de Ramallah et al-Bireh et 20 du district de Salfit dans la Cisjordanie centrale; 140 du district d’Hébron et 118 du district de Bethléem au sud de la Cisjordanie; 133 du district de Jénine, 107 du district de Naplouse, 59 du district de Tulkarem et 54 du district de Qalqiliya au nord de la Cisjordanie; 21 du district de Jéricho et 30 de la bande de Gaza.
Le nombre de prisonniers palestiniens et de détenus dans les prisons israéliennes, au 28 février 2018, était de 6500, a rapporté Addameer.
Sur les 6500 prisonniers, 63 sont des femmes, dont six jeunes filles, et 350 étaient des enfants.
En ce qui concerne la politique de détention administrative – la politique d’internement israélien sans inculpation ni jugement, ni limite de temps et largement condamnée – les autorités israéliennes d’occupation ont émis 169 ordonnances administratives depuis le début de l’année, dont 52 nouvelles ordonnances.
À la fin de février, le nombre total de détenus administratifs était de 500, a ajouté Addameer.
En outre, le rapport met en lumière les cas de Yassin al-Saradih de Jéricho et Ismael Abu Riala de Gaza.
« Dans ces cas particuliers, les autorités d’occupation ont violé leur droit à la vie pendant leur détention, a ajouté Addameer, ajoutant que les forces israéliennes ont assassiné 213 détenus palestiniens depuis 1967, dont 72 ont succombé sous la torture.
Le rapport a également attiré l’attention sur la question des fouilles à corps complètes effectuées par les autorités pénitentiaires israéliennes, citant plusieurs témoignages présentés par des détenus, qui affirment que ces fouilles ont « gravement porté atteinte à leur dignité ».
Le rapport a ensuite détaillé les violations commises à l’encontre des femmes détenues dans les prisons israéliennes, notamment : le refus des traitements médicaux, la mauvaise qualité de la nourriture, le surpeuplement dans les lieux de détention et les abus physiques et psychologiques.
https://blogs.mediapart.fr/youssef-benzatat/blog/170318/silence-complice-face-aux-enfants-palestiniens-kidnappes-par-israel
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