Une islamophobie déguisée en gentrification
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeLogement/squatRacismeRépression
Même La Dépêche s’en émeut !
“À Arnaud Bernard, où vit une importante population musulmane, la période de Ramadan est un temps fort de la vie du quartier. Depuis des décennies, les commerçants de la place, exposent devant leurs magasins ou leurs restaurants les plateaux de gâteaux. Et jusqu’ici personne n’y trouvait à redire.”
Mais ça, c’était avant ! Le 26 mai 2017, veille du Ramadan, la police municipale menaçait les commerçant-es du quartier d’une amende de 1500€ s’ils ne dégageaient pas les étals de leur propre terrasse. L’explication de Jean-Jacques Bolzan, l’adjoint au maire en charge du commerce ?
“Les terrasses sont faites pour y mettre des parasols, des tables, des chaises. Mais pas pour y mettre des gâteaux. Il faut faire respecter des arrêtés d’occupation du domaine public [1]. Et ce n’est pas parce que c’est Ramadan que ça change quelque chose. Ceux qui continueront à vendre des gâteaux prendront l’amende. Je n’ai pas d’état d’âme.”
L., propriétaire du kébab « Miam-Miam », a donc rentré les étals à l’intérieur de son minuscule restaurant. Dégoûté, il ne comprend pas que la mairie ne l’ait pas au moins prévenu des nouvelles règles en vigueur. Ca lui aurait évité de commander 2 500 euros de marchandises pour rien. Selon lui, l’intention est claire : « La mairie cherche à nous démoraliser. Ils veulent qu’on vende nos biens pour refaire le quartier. Pour que ce soit comme avant, quand il n’y avait que des français. Pas des blédards. »
Ce que L. ne dit pas, c’est qu’il faut remonter à bien longtemps pour trouver trace d’un Arnaud Bernard franco-français. Sur Wikipédia on peut lire :
“La place occupe un terrain possédé par le noble Arnaud Bernat au Moyen Âge, à l’intérieur des anciennes fortifications romaines de la ville. Elle communiquait alors avec l’extérieur par la porte Royale, détruite en 1825. Cette position à la limite entre le Bourg et les faubourgs l’a destinée, depuis ses origines, à l’accueil des étrangers. Au XXe siècle, ce sont tour à tour les Italiens, les Espagnols fuyant le franquisme après 1939, puis les Maghrébins à partir des années 1970, qui ont occupé le site et l’ont façonné.”
Voilà à quel passé la Ville de Toulouse veut tourner le dos. Par petites touches, islamophobie et gentrification se combinent pour chasser les habitant-es de leur quartier et faire de la place aux requins de la Métropole.”
De l’islamophobie comme politique de la ville
En 2013, l’actuel adjoint au maire Olivier Arsac (président local du parti d’extrême droite de Nicolas Dupont-Aignan) partageait sa hauteur de vue sur sa page Facebook :
En 2014, le rez-de-chaussée du 5 rue de l’Hirondelle qui servait de salle de prière aux habitant-es du quartier était fermé par arrêté municipal. Raisons invoquées ? La sécurité incendie et l’isolation phonique. En 2013, la BAC y avait fait irruption en pleine prière : « Ils ont essayé de rentrer en bloquant la porte avec leur pied, un fidèle, handicapé qui plus est, a voulu s’interposer pour leur demander d’enlever leurs chaussures. Ils l’ont tabassé. [2] »
Fin 2015, le Carrefour City de la place Arnaud Bernard affiche sans que personne ne s’en émeuve une pancarte « Attention, graisse de porc » sur sa devanture dans l’espoir d’en faire fuir les jeunes du quartier.
Une rénovation urbaine à marche forcée
Ce racisme ambiant se combine à un volontarisme politique marqué en termes de gentrification. Dernier quartier populaire à squatter l’intérieur des boulevards, Arnaud Bernard subit les assauts répétés des architectes de l’embourgeoisement, qui ont de grands projets pour Toulouse : hisser la Métropole à la hauteur de Barcelone, Lyon ou Milan.
La municipalité a ainsi procédé à de nombreuses opérations de rénovation censées attirer les investisseurs et les classes moyennes supérieures. Atelier vélo, salon de tatouage, épicerie bio, bars associatifs, conciergerie solidaire… Autant de nouveaux venus qui contribuent à changer en douceur le visage d’Arnaud Bernard.
Fin 2014, le marché de l’Inquet, qui permettait aux personnes les plus précaires de vendre et d’acheter des objets d’occasion, est fermé par la municipalité qui n’y voit qu’un « marché de voleurs » et de « voyous » (dixit Jean-Luc Moudenc).
En 2015, le Breughel donne un coup de main salutaire à la mairie pour faire de l’ordre dans le quartier. En envahissant la place des Tiercerettes de ses multiples tables, le bar signe l’arrêt de mort de ce cet espace de gratuité apprécié de tou-tes les toulousain-es qui n’ont pas 3 euros à mettre dans un demi. Un peu moins de la police, qui avait régulièrement recours à la lacrymo et aux matraques pour vider la place des dernier-es récalcitrant-es.
Dans un style plus frontal, les autorités installent en 2016 des croix en fer sur certains plots de la place Arnaud Bernard afin d’empêcher les indésirables de s’y asseoir. Ces bornes sont judicieusement placées devant le fameux Carrefour City, dont les méthodes ont donc été récompensées par la mairie.
Côté sécurité, la mairie a voulu frapper fort avec l’installation en à peine trois ans d’une dizaine de caméras de vidéosurveillance dans le modeste périmètre que recouvre le quartier Arnaud Bernard.
Parallèlement, un fourgon de police nationale trône régulièrement au milieu de la place.
Racisme d’Etat
En 2016, la Ville organisait la grande braderie de Toulouse sur le modèle de celle de Lille : trois jours pendant lesquels un millier de boutiques de l’hypercentre avaient tout loisir de vomir leurs marchandises sur les trottoirs aseptysés de la Métropole. Il est intéressant de relever aujourd’hui que l’opération s’arrêtait… aux portes d’Arnaud Bernard.
Notes
[1] C’est marrant, cette manie qu’on a en France de se sentir « occupé » dès qu’un musulman fait autre chose que de raser les murs. En 2010, Marine Le Pen comparait les prières de rue à l’occupation nazie.
[2] Afsaruddin Bepari, responsable de l’Association Culturelle des Musulmans d’Arnaud Bernard, cité par Le journal Toulousain.
http://iaata.info/Interdiction-des-etals-a-Arnaud-Bernard-pendant-le-Ramadan-quand-Moudenc-fait-2111.html
ridicule “défense” des petit-e-s commerçant-e-s
Un commentaire en soutien de pratiques répressive par “les autorités” et sa réponse ont été cachés.
La ridicule défense des intérêts d’une municipalité raciste ne nous empêchera pas de continuer à la dénoncer dans TOUS ses aspects, y compris l’islamophobie, même si ça dérange :
La pacification selon Moudenc continue à Arnaud-Bernard
La Mairie installe de nouveaux dispositifs anti-gens sur cette place historique de la vie populaire toulousaine.
Jean-Luc Moudenc et ses sbires regorgent d’idée pour tuer la vie à Arnaud-Bernard. Dernière trouvaille en date, des bouts de fers soudés sur les bornes qui encadrent la place. Ça donne des « les bornes anti assise » selon les termes de référence repris dans l’article de la Dépêche qui en parle.
Le site Côté Toulouse rappelle que celà s’ajoute aux cinq caméras sur la place et à un « dispositif anti-sdf » mis en place par le Crédit Agricole. Hélas, dans la Dépêche, la maire de secteur, Julie Escudier se lamente « Les caméras ne suffisent pas », dans un argumentaire mêlant avec confusion insécurité et témoignages de commerçant qui disent ne se plaindre que de « gens assis » devant leur commerce. Voilà qui est grave, en effet !
Côté Toulouse relate « Sur les réseaux sociaux, la mesure divise, entre ceux qui jugent le système inutile et couteux et ceux qui se réjouissent de ne plus voir les plots occupés à toute heure de la journée et de la nuit. » Dans la vraie vie, on cherchera en vain dans quel fantasme l’occupation des plots de la place était un problème.
Dans la Dépêche, la Maire dit défendre les commerçants. « Ce système a été installé à la demande de certains habitants et commerçants qui sont fatigués, justifie la maire de quartier. On a ici de grosses difficultés, notamment autour du Carrefour City, qui envisage de partir. » Le même Carrefour City aux pratiques racistes qui avait brièvement affiché une affiche “Attention graisse de porc” pour “faire fuire les dealers”.
http://iaata.info/La-pacification-selon-Moudenc-continue-a-Arnaud-Bernard-1092.html
ni mairie, ni état, ni police, ni religion, ni capitalisme …
Ni mairie, ni Etat, ni police, ni AUCUNE religion, et pas seulement l’islam, ni capitalisme D’AUCUNE SORTE, et pas seulement musulman. Les tartuffes, qui s’offusquent des « petit-e-s commerçant-e-s » arabes ne sont pas dérangés le moins du monde par les « petit-e-s commerçant-e-s » bien de chez nous, AU NOM DESQUELS la mairie de Toulouse mène sa politique raciste islamophobe.
La mairie, l’Etat et la police ne sont jamais dénoncés par leurs idiots utiles gauchistes quand ils se mettent au service de la répression UNIQUEMENT contre la population musulmane. Les fachos d’extrême droite, eux, peuvent tout se permettre sans le moindre commentaire :
Rassemblement contre l’islamophobie
Le samedi 18 Juillet, des fascistes toulousains organisent une manifestation islamophobe a 14h place du capitole.
Officiellement « contre le terrorisme islamique et l’islam », ce rassemblement raciste est autorisé par la préfecture et la mairie de Toulouse.
Ces derniers ne voient aucun problème à laisser se dérouler un nouveau Jour de Colère bis à Toulouse, malgré leurs déclarations de l’époque.
Tout en sachant que serons présent des cadres fascistes comme Ivan Benedetti, président de l’œuvre francaise, organisation dissoute suite à l’assassinat de Clément Méric. On ne peut que constater le rapprochement entre l’Etat et l’extrême droite, surtout lorsqu’il s’agit de stigmatiser les musulmans.
L’amalgame entre violences religieuses et Islam est une stratégie classique pour les fachos. Elle vise a faire croire a un « ennemi intérieur » (les musulmans) pour instaurer une politique nationaliste, raciste et sécuritaire. Elle a également pour but de diviser les opprimés et d’éviter toute remise en cause du système.
Tout ça dans l’intérêt de la classe dominante.
Ce ne sont pas les quelques mort (ultra-médiatisés) dans des attentats qui nous ferons oublier les centaines de mort de la répressions policière et du fascisme. Le danger actuel en France et en Europe réside dans la montée des idées racistes et réactionnaires dans la rue comme dans les urnes. Certainement pas dans la montée d’un prétendu islam radical qui est marginal mais qui focalise pourtant l’attention de tous les médias.
Face a cela il est plus qu’urgent de s’unir, s’organiser et lutter contre le racisme et l’extrême droite. Ensemble faisons comprendre a ces fachos que Toulouse est une ville métisse et populaire où l’islamophobie n’a pas sa place.
https://iaata.info/Rassemblement-contre-l-islamophobie-778.html
Les tartuffes qui défendent des petit-e-s commerçant-e-s défendent le capitalisme qui n’a pas de religionS, de genreS …
La gentrification (qui dégage des pauvres, on est tou-te-s d’accord) profitera t elle au musulman-e-s friqué-e-s ? Etes vous incapable de voir les différences de revenus ?
La gentrification d’Arnaud B (ou d’ailleurs) par les différents pouvoirs publics ne dégagera t elle violemment (ou de façon sournoise) que les musulman-e-s en laissant les juif-ve-s, cathos, protestant-e-s, hindou-e-s, athées etc … ? Vous êtes sérieusement atteint-e-s d’illusions.
Les classes sociales sont elles devenues invisibles à vos yeux ?
Vous ne voyez que par le prisme de la religion ? Vous faites un amalgame islam = pauvreté ?
Défense pathétique d’une municipalité raciste en invoquant n’importe quel prétexte pour RELATIVISER une politique ouvertement et officiellement islamophobe. Ça n’impressionne plus, surtout de la part de personnes qui se sont spécialisées dans ce genre de pratiques et n’interviennent QUE lorsque des individus comme Moudenc sont mis en cause et quand les « petit-e-s commerçant-e-s » ne sont pas de chez nous.
Faire du racisme une affaire de religion, c’est le sale boulot de celles et ceux qui NIENT l’islamophobie pour la transformer en vertu laïque. Moudenc n’est pas seulement en guerre contre les « petit-e-s commerçant-e-s » musulman-e-s, il est en guerre contre l’étranger, l’Autre.
MI-GRAND, VRAI PETIT, JEAN-LUC MOUDENC VEUT CHOISIR SES PAUVRES
«Ce ne serait pas sérieux d’envoyer un message d’accueil. J’ai trop de problèmes à régler. Nous avons des milliers de personnes qui attendent un logement social depuis des années. Imaginez si des migrants leurs passent devant. On a aussi le problème des campements roms qu’on n’arrive pas à démanteler. »
Le propos du Maire de la quatrième ville de France et Président de Toulouse Métropole est très clair : pas de migrants chez moi, j’en ai déjà assez avec les roms et les pauvres !
Mais si Moudenc le catholique s’exprime ainsi en dépit des directives du Pape François qui exhorte ses ouailles et ses paroisses à accueillir les migrant-es, ce n’est pas tant par conviction personnelle (en tous cas, soyons charitables et espérons-le), que par pur calcul électoraliste et tactique. Pour lui, les élections, c’est ce qui passe avant tout !
En pur politicien il a pris connaissance des derniers sondages qui nous effraient :
« 69% des Français pensent qu’il y a trop d’immigrés – Le Point »
« 70% des Français jugent qu’il y a trop d’étrangers – Ipsos , Le Monde » «68% des Français pensent qu’on en fait plus pour les immigrés que pour eux -Ifop »
«Accueil des migrants : 55% des Français opposés à ce que la France imite l’Allemagne – Institut Elabe »
Il y a plusieurs manières de réagir face à cette affligeante réalité dont nous sommes tous et toutes responsables.
Soit comme Jean-Luc Moudenc ou encore Nicolas Sarkozy, en « bon » dirigeant de droite, dont le regard porte de plus en plus vers une droite extrême, l’attitude est claire et nous pouvons au moins leur reconnaître cette constance : au diable la solidarité, place au cynisme pour capter un électorat désorienté qui voit dans l’Autre un danger.
Soit à la mode PS/PRG où on hésite tout en tentant un coup là aussi électoraliste : on fait du caritatif honteux, en acceptant quelques immigrés … mais le moins possible, en négociant des quotas, en distinguant les migrants politiques des migrants économiques. On essaie de se racheter une posture, à défaut de conscience, en brandissant les fameuses « Valeurs » – valeurs que l’on piétine allègrement par une politique libérale assumée et va-t-en-guerre qui poussera encore plus de personnes à fuir leur pays.
Soit comme Casa Nova et d’autres, on refuse cette situation : on ne l’accepte pas et on se donne les moyens d’inverser cette tendance mortifère. […]
http://casa-nova-toulousemetropole.fr/mi-grand-vrai-petit-jean-luc-moudenc-veut-choisir-ses-pauvres/
Ci-dessus c’est illogique :
*On déteste les mairies, maires (Moudenc ) dans les villes comme les campagnes, dans l’est, l’ouest, le nord, le sud etc … Compris ?
*On déteste les racistes !
*On déteste les petit-e-s commerçant-e-s ( les moyen-ne-s et les grand-e-s ) … pas vous ? Vous, (en cyniques, en tacticien-ne-s ?) vous relativisez !
*Vous faites un lien immigré-e-s / musulman-e-s
La gentrification concerne la pauvreté pas la (les) religion(s), le genre, sexe, orientation(s) sexuelle(s), validité(s) etc … la focalisation que vous effectuez sur une religion en dit beaucoup sur le climat d’ illusions ou d’erreurs intellectuelles que partage des “camarades” …
C’est plus que suspect cette propension qu’ont certain-e-s à orienter un débat traitant du racisme vers un débat sur les petit-e-s commerçant-e-s, qui n’a rien à voir avec la choucroute, mais qui sert à faire diversion sur un sujet qu’on ne veut surtout pas voir aborder : l’islamophobie de la mairie de Toulouse.
Si Moudenc n’aime pas les petit-e-s commerçant-e-s, ça se limite aux petit-e-s commerçant-e-s arabes, car on ne l’a jamais vu sanctionner qui que ce soit d’autre. Par contre, le maire de Toulouse apprécie beaucoup les grandes surfaces, qui profitent de privilèges exorbitants et sont protégées de toute atteinte à leurs « libertés ».
Avec ses amis du CRIF et de la LICRA, la municipalité raciste intervient systématiquement pour empêcher tout boycott d’Israël au nom de la « liberté du commerce » et pour « incitation à la haine raciale ». Ainsi il serait plus important pour la République d’entraver le ramadan pour les musulmans que de boycotter les produits d’un Etat raciste et fasciste qui pratique le nettoyage ethnique.
https://npa2009.org/communique/liberte-dexpression-bafouee-et-calomnies-moudenc-va-trop-loin
http://www.couppourcoup31.com/2015/04/le-maire-de-toulouse-a-ose-bds-france.html
https://www.nantes.indymedia.org/articles/34815#comment-277452
Appelons un chat un chat, un loup un loup, et le racisme un racisme.
“l’islamophobie de la mairie de Toulouse” Dites vous ?
C’est passer vite sur les conseiller-e-s municipaux, employé-e-s, fournisseur-se-s de cette religion.
Et prenons les devants cher troll, on déteste toutes les mairies, toutes agglo’ de communes, les circos, les cantons, les départements, régions, états, tous les pouvoirs etc …
Si t’es contre TOUT, c’est pas la peine de te cramponner spécialement à cet article, ce qui prouve exactement le contraire.
Le trollage systématique ça va un moment, après c’est carrément ridicule en plus d’être pathétique.
se cramponner spécialement à cet article de propagande basé sur une erreur de logique, prouve exactement qui est quoi !
Laissons les spécialistes du commerce développer en famille leurs analyses pertinentes et revenons sur le sujet, qui est la politique raciste, fasciste et autoritaire du maire de Toulouse.
Avis de décès : la liberté d’expression toulousaine s’est éteinte vendredi 18 mars
La liberté d’expression qui doit constituer le fondement de toute société démocratique s’est éteinte vendredi 18 mars à Toulouse. Une large majorité d’élus de la mairie – à l’exception des élus verts et communistes et de quelques refus de vote – a voté en faveur d’un vœu proposé par le groupe « Toulouse Ensemble » condamnant la campagne BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanction).
Il faut dire que depuis quelques temps, il ne fait pas bon exprimer publiquement à Toulouse son indignation face aux crimes commis par l’État d’Israël qui continue sans relâche l’occupation, la colonisation, les expulsions et destructions de maisons et d’exploitations palestiniennes, les assassinats extrajudiciaires, le blocus de Gaza, les lois racistes… Autant de crimes condamnés pour la forme par la communauté internationale mais qui restent totalement impunis.
Alors, lorsque de simples citoyens, s’emparent de cette campagne citoyenne, antiraciste et non violente pour agir contre ces injustices, la mairie de Toulouse leur répond en multipliant les intimidations contre eux et leurs partenaires. Le Maire a ainsi interdit une réunion publique où devait intervenir – dans le cadre de la campagne BDS – Farid Esak, président de BDS Afrique du Sud, militant anti apartheid et professeur à l’université de Johannesburg. Pour rappel, Farid Esack est un militant des droits humains, bien connu pour son opposition à l’apartheid et sa nomination par Nelson Mandela en tant que commissaire de l’égalité des sexes.
Avec l’adoption de ce vœu, la mairie s’attaque aux libertés fondamentales d’expression et d’opinion des Toulousains. Comme il l’a souligné pendant les débats, le Maire compte désormais s’appuyer sur ce vote pour interdire l’accès aux salles municipales à celles et ceux qui voient dans cette campagne un moyen légitime pour défendre les droits des palestiniens.
Le Maire profite d’un climat favorable initié par une circulaire mise en place par le précédent gouvernement et soutenue pas l’actuel gouvernement. En dehors de tout cadre démocratique, cette circulaire incite les procureurs à poursuivre systématiquement les militants de la campagne BDS. Elle prolonge ainsi sur le territoire national la stratégie du gouvernement d’extrême droite israélien en réponse aux succès rencontrés par cette campagne. Les actions de sensibilisation menées par la campagne BDS à travers le monde ont conduit de nombreuses institutions et entreprises à revoir leurs investissements et partenariats en Israël pour ne pas être associées aux crimes commis par cet État qui viole en permanence les droits humains.
C’est dans ce contexte que, pour avoir distribué dans la rue des tracts appelant à faire pression sur l’état d’Israël afin que cet État respecte le droit international, des citoyens toulousains se retrouvent aujourd’hui poursuivis devant la justice. Il faut rappeler également qu’au cours d’une distribution de tracts début 2015 des militants de la campagne BDS ont été agressés physiquement par un commando sioniste, sous les yeux des forces de l’ordre pourtant présentes. Malgré le fait que la justice dispose de tous les éléments pour identifier les agresseurs la plainte a été classée sans suite.
Par leur vote les élus toulousains ont apporté leur soutien à des atteintes graves à la liberté d’expression sur la commune de Toulouse. En voulant bâillonner un mouvement citoyen et pacifique, en s’alignant aux côtés des partisans d’un régime colonial qui pratique l’apartheid, en s’alignant sur la stratégie anti-BDS du gouvernement israélien, ces élus se sont placés du mauvais côté de l’histoire. De fait, ce type de vote constitue un soutien implicite à la politique de l’État d’Israël en lui permettant de continuer la colonisation et sa répression sans limites contre le peuple palestinien.
A l’instar de la lutte contre l’apartheid en Afrique du sud, la lutte pour le respect des droits humains des palestiniens s’enracine dans une conception universelle de la justice. Malgré tous les efforts qui visent à préserver l’impunité de l’État israélien rien ne pourra arrêter ce mouvement de l’histoire.
Après la chasse aux prostituées, après le signe réactionnaire et dangereux sur le plan sanitaire constituant à ne plus vacciner les chiens des personnes sans domicile (comme si cela allait les dissuader de venir à Toulouse, ou même, tenez, de vivre dans la rue…), la droite de plus en plus radicale régnant sur Toulouse, à rebours de la raison politique, s’acharne encore sur les plus fragiles dans la ville.
Pourtant, jamais notre ville n’a voté pour une orientation de ce type : au contraire Monsieur Moudenc a pleurniché sur ses origines chrétiennes démocrates et prétendu incarner la modération au cours de la campagne électorale.
Nous aurons donc droit, sous l’égide de Monsieur Arsac, adjoint à l’agitation du chiffon rouge, à une BRIGADE SDF. Nous ne vivons pas à Béziers, mais bien à Toulouse… mais pour combien de temps encore ?
Lier un service de police à une catégorie de la population… C’est du jamais vu dans la République.
Tout cela fleure bon les années 40, celles qui sont célébrées par Monsieur Zemmour, dont Monsieur Arsac est un grand fan, assistant avec ferveur et enthousiasme à son récent meeting à Toulouse. Pourquoi pas une brigade arabes ? Une brigade jeunes ? Une brigade vieux pervers ?
Créer une brigade SDF c’est signifier directement que ces personnes sont, par essence, des délinquants.
Le fait d’être SDF, vert, jaune, bleu, violet, charpentier, bûcheron, myope, ne détermine nullement qu’on va commettre des délits. Ce qui détermine un délinquant c’est la commission du délit, et seulement l’acte. La République, c’est l’égalité des droits et des devoirs. Par conséquent, personne ne peut être assigné de fait à un acte qu’il n’a pas commis. Oublier cela, c’est rompre le pacte social, c’est revenir à une société de la pure force, de l’arbitraire, où le droit ne protège pas le citoyen-ne mais peut le viser, en le caractérisant par avance, sans égards pour ce qu’il fait ou pas.
Sur le plan de la pensée, c’est un fait très grave. Et on peut se demander si cette création ne devrait pas être l’objet d’une attaque en justice pour discrimination.
Pourquoi pas d’ailleurs ? Nous y réfléchirons.
D’ailleurs on nous explique carrément que cette brigade aura une fonction répressive ciblée sur les sans domicile fixe. Comprenez : être SDF ça se réprime.
Bien évidemment, nos édiles sur la pente plus que glissante savent qu’ils poussent le bouchon, pour faire oublier leur passivité effarante sur à peu près tous les sujets (à part les gels et les suppressions). Donc on met un grain d’humain….. Des infirmier-es accompagneront les tournées « répressives » de ces « spécialistes » de la traque du clochard, accompagnés de chiens. On ne sait jamais, on pourrait se salir. On souhaite à ces cellules « médico-sociales » (on embaucherait des médecins et des travailleurs sociaux ? Évidemment que non) bon courage pour donner sens à leur travail. Personne ne verra le début d’une intervention sociale.
Dans un de ces euphémismes typiques de la violence sociale (« voir les publics empêchés »), la mairie appelle cela une politique de « distanciation ». Pour ne pas dire qu’on les fait dégager du centre. Ou la droite reconnait les siens, c’est à dire la bourgeoisie. Monsieur Arsac et consorts détestent les « bobos » (les gens qui lisent et sont de gauche), mais les bos-cons, bourgeois conservateurs, ils adorent. Et sont prêts à tout pour « purifier » leurs points de vue.
La droite avait insisté pendant la campagne sur les faubourgs censés être oubliés. Les faubourgs apprécieront d’être considérés comme la solution pour apaiser une clientèle « up » en hypercentre.
Comme ces gens cyniques ne manqueront pas de nous traiter de « laxistes », disons de suite que nous n’aimons pas être agressé-es ou violenté-es, nous-même, en tant que citoyen-es. Non, nous n’aimons pas cela : scoop !
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http://casa-nova-toulousemetropole.fr/brigade-sdf-a-toulouse-vers-une-politique-de-harcelement-des-sans-domicile-fixe/