La violence commence-t-elle uniquement lorsque le colon est atteint ?
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeGuerreRacismeRépression
L’UJFP a toujours dénoncé toute violence contre des civils, qu’ils soient palestiniens ou israéliens, juifs ou non, et a toujours en même temps refusé toute symétrie entre occupant et occupé, oppresseur et opprimé, notamment au niveau des attaques de civils, et a toujours pointé les responsabilités politiques écrasantes de ces attaques de civils, c’est-à-dire les régimes israéliens successifs d’oppression, d’occupation, de colonisation.
Le désespoir d’une vie écrasée et sacrifiée d’avance, d’un avenir bouché, d’un horizon inexistant dû :
– à l’impuissance politique d’une direction palestinienne divisée et au chaos que traverse le monde arabe,
– à l’arrogance et à la violence grandissante du gouvernement israélien, de l’armée et des colons contre eux,
– au refus des puissances occidentales de sanctionner Israël, ce qui revient à un permis de tuer.
Tels sont les responsables qui poussent aujourd’hui des jeunes gens à des attaques où et quand ils le peuvent, sans objectif autre qu’exprimer ce désespoir.
Les média israéliens glosent actuellement sur les trous dans le Mur et son inefficacité. Ainsi la population israélienne (et d’autres avec elle) devrait se croire à la fois blanche de toute violence, victime d’une violence palestinienne sans cause, « radicalisée » comme ils disent, et protégée de cette violence par des murs. Le seul et pathétique espace de questionnement qui lui est ouvert est celui de leur herméticité.
Une population enfermée, qui vit sous la botte de l’armée et des colons, à la merci d’une rencontre malheureuse avec un soldat ou un colon, avec impunité acquise pour l’oppresseur, alors que ses fils et filles sont condamnés devant des tribunaux d’exception à des dizaines d’années de prison pour des jets de pierre, a le droit de résister.
La population palestinienne résiste massivement et quotidiennement dans la non violence et le sumud [1] le plus souvent. Parfois, plus rarement, des combattants organisent une opération militaire (mais ces opérations sont de toutes façons assimilées par le régime et les médias israéliens, voire européens à des attentats contre les civils) et parfois aussi des groupes, aujourd’hui des individus, organisent des attentats contre des civils.
Ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie savent ce que cela signifie, tortures et violences de l’armée coloniale contre des civils, exactions impunies de l’OAS contre des civils, attentats du FLN contre des civils…
Pouvait-on décemment mettre sur le même plan, ces divers types de combattants ? Il y a aussi ceux qui se souviennent de l’occupation de la France et de la requalification des opérations de la Résistance en opérations terroristes. Une résistance dont personne n’aurait décemment exigé qu’elle soit désarmée ou « non violente ».
De même, pendant la guerre du Viet Nam, on retrouvait l’idéologie coloniale dans la dénonciation systématique des opérations du Viet Cong par une presse tout aussi coloniale. Mais du Viet Nam nous avons retenu une leçon : le colon ne peut gagner, aussi puissant soit-il, contre un peuple en lutte pour son indépendance et ses droits. La seule issue lorsque une population indigène et une population coloniale doivent coexister dans le même espace est celle du compromis, et du partage des droits, comme de la souveraineté.
L’écho français actuel sur les violences policières contre les manifestants opposés à la loi travail, devrait résonner à nos oreilles. Les médias du pouvoir se contentent de pointer la violence des manifestants et s’appliquent à gommer la répression policière qui accompagne la politique de mise au pas du salariat français, à coup de 49-3 et de démantèlement des systèmes de protection du travail. La méthode est globale, ne nous y trompons pas. Elle n’est pas nouvelle, mais le temps d’aujourd’hui est celui de l’effacement des causes et des responsabilités et du TINA (there is no alternative). Cela sert à imposer la loi du plus fort, envers et contre tout.
Le bureau national de l’UJFP, le 14 juin 2016.
[1] Sumud un terme palestinien désignant une forme de résistance faite de détermination et de ténacité.
http://www.ujfp.org/spip.php?article5007
Incroyable mais vrai ! Ceux qui nous parlent de droit et font mine de défendre des grands principes viennent d’élire la pays qui viole le plus le droit à la présidence du “comité juridique de l’ONU” !
COMMUNIQUÉ DU FRONT POPULAIRE
“Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine dénonce l’élection de « Israël » à la présidence du Comité Juridique de l’Organisation des Nations Unies, au milieu de la domination impérialiste mondialisée et son alliance avec le mouvement sioniste et au milieu les conditions arabes de conflits sectaires sans précédent, de désintégration et de dépendance, et la coopération, la normalisation et la coordination avec l’ennemi de la part des états arabes réactionnaires.
Le Front note que cette décision est une attaque sur tout concept de loi ou de justice internationales, encourageant et récompensant un état qui viole ouvertement la Charte des Nations Unies et toutes les formes de droit international humanitaire et de droits de l’homme et même attaque les Nations Unies afin de perpétuer son occupation de la Palestine, avec une essence et une politique raciste et fasciste, rejetant catégoriquement toutes les décisions et résolutions internationales sur les droits du peuple palestinien au retour, à l’autodétermination et à l’indépendance.
Le Front a conclu que cette action est une récompense pour l’état sioniste et ses attaques contre le peuple palestinien, et que son élection à la présidence du Comité Juridique des Nations Unies sera utilisée pour commettre plus de crimes contre le peuple palestinien, plus de violations du droit international, et l’occupation continuée de la Palestine et autres territoires arabes.”
http://www.europalestine.com/spip.php?article11968
Et cette phrase-là, qui parle des attaques au couteau comme de l’attentat de Tel Aviv : “Tels sont les responsables qui poussent aujourd’hui des jeunes gens à des attaques où et quand ils le peuvent, sans objectif autre qu’exprimer ce désespoir.”
Elle ne gène personne ?
Tout va bien ?
La modération pourtant parfois si tatillonne s’en accomode sans problème ?
Chacun voit bien ce que ça implique, ou il faut faire une explication raisonnée ?
Ne pas comprendre le sens du mot désespoir est un vrai probleme.
pour le reste, les discussion sur la validation de tel ou tel article se font sur le mail du collectif.