Un communiqué ministériel du 15 janvier indique ainsi plusieurs éléments. Tout d’abord, les maquettes des formations mastériales devront être rendues par les universités pour le 15 février (sic), et entreront en application… dès septembre 2009 !

Ensuite, le ministère propose que soient mis en place des stages « offerts » aux étudiant-e-s. En guise de « cadeaux », on s’aperçoit que ces stages sont proprement scandaleux pour deux raisons : non seulement les étudiant-e-s ne seront pas rémunérés pour ces stages (au mieux recevront ils quelques « gratifications), mais surtout ces stages seront optionnels. De ce dernier élément, on comprend bien ce qui se joue : les étudiant-e-s les plus aisé-e-s pourront parfaire leurs formations sur le terrain auprès d’enseignant-e-s déjà titulaires (passage indispensable pour une formation digne de ce nom), alors que les étudiant-e-s salarié-e-s ne pourront pas se permettre ces pratiques.

Enfin, la malhonnêteté ministérielle atteint son paroxisme en proposant une mesure « phare » (dont la ministre rappelle allègrement qu’elle a été négociée avec les organisations étudiantes corporatistes) : il s’agit de la création de 12.000 bourses qui seraient allouées aux étudiant-e-s de master 2 uniquement qui auraient été les plus « méritant-e-s » en master 1. Ce geste, présenté comme une grand geste charitable par le ministère, n’est rien de plus qu’un coup de bluff. Sachant que la réforme de mastérisation supprime le statut de fonctionnaire-stagiaire (donc le fait d’avoir de véritables salaires pour les étudiant-e-s), le « don » de 12.000 bourses par la ministre ne correpond qu’à jeter des miettes en exposant publiquement son mépris des étudiant-e-s.

Face à cette logique antisociale, la mise en place d’un salaire social pour l’ensemble des étudiant-e-s, basé sur le prélèvement de cotisations sociales (sur le principe des retraites), doit être bien évident plus que jamais d’actualité.

Nous appelons l’ensemble des étudiant-e-s à refuser la mastérisation des concours de l’enseignement, en tant que mesures visant à la déqualification de nos diplômes, en se joignant à la mobilisation de l’ensemble des organisations syndicales dès le 29 janvier et en préparant collectivement les suites à donner à cette journée.