Le foyer Mémo Lorient, qui dépend du diocèse de Vannes, est un local ayant pignon sur rue situé en face du CROUS rue de Lanveur à Lorient. C’est un lieu rassemblant de jeunes étuditant·es catholiques qui œuvrent ensemble «au service l’évangélisation du monde étudiant et jeune professionel», c’est-à-dire prêcher et répandre la foi Chrétienne dans les jeunes sphères étudiantes. Pilotés par des prêtres de la mission, différentes tâches sont proposées aux jeunes, au programme : messes, maraudes, sorties diverses, veillées d’adoration, repas, etc. En somme, la Mission Étudiante n’est qu’un engin de propagande au service de l’Église et du clergé, lieu d’endoctrinement de valeurs réactionnaires et poussiéreuses, sous couvert de valeur d’entraide et de solidarité. Rappelons que certains courants de l’Église Catholiques sont anti-progressistes, freins à l’émancipation des individu·es.

Un drapeau néo-nazi a été photographié à la fenêtre du 1er étage du foyer étudiant. Croix sur fond bleu-blanc-rouge, le symbole ne fait aucun doute. Ce drapeau est utilisé par les groupes nationalistes violents, comme le GUD (Groupe Union Défense) ou les MeSos de Reims (un groupe d’Hooligans).

Mais que fait ce drapeau au sein de la Mission Étudiante ? En effet, un symbole fasciste n’a pas sa place au sein d’un établissement étudiant.

Un jeune militant actif de Reconquête (le parti d’Éric Zemmour), Brieg Luz est aussi membre de Mémo Lorient, la mission étudiante. Très actif pendant la campagne présidentielle en 2022, il tracte et colle pour Zemmour autour de Ploërmel, participe à plusieurs rassemblements de Reconquête où il arbore un drapeau du Second Empire. Son profil Telegram est parlant : croix celtique sur fond rouge et bleu (symbole de l’œuvre française, une organisation fasciste fondée en 1968 par le pétainiste et antisémite, Pierre Sidos). Sur son compte Twitter, il se réjouissait de la réactivation du GUD en décembre 2022, et suit un compte se nommant «anti-lgbt». Il n’y a guère de doute sur les positions politiques de Brieg, aperçu dans les bars en compagnie ses compères de la Cocarde Lorientaise et de Reconquête, Edgar Zimmermann, Stéphane Zagradsky, et Maximus Bestia, tous étudiants à l’UBS.

Sur le compte Instagram de Mémo Lorient, on peut y voir plusieurs photos de Brieg Luz à des repas, preuve qu’il est bien implanté chez Mémo. Plus troublant encore, les comptes officiels Instagram de Mémo Lorient et Mémo Morbihan suivent bribri_lu, alias Brieg Luz. N’est-il pas problématique que des organisations étudiantes pilotées par le diocèse de Vannes accueillent et suivent un nostalgique du fascisme ?

Des liens avec des fascistes locaux ?

Coïncidence troublante, un même drapeau a été aperçu dans une vidéo sur un compte insta se nommant «defend BZH» (supprimé depuis) ainsi que sur le profil telegram d’un certain «Marechal Pétain», membre d’un groupe telegram du nom de «Defend BZH». Sur ce groupe était présent Zimmermann, Goulven Jacob, ainsi que Maximus Bestia, tous à la cocarde et chez Re-Conquête, en témoignent ces captures d’écrans. Les membres de ce groupe avaient projeté une action contre la Pride de Lorient, en juin dernier, et sont à l’origine de plusieurs tags nationaliste dans Lorient.
D’après les réseaux sociaux de Maximus Bestia, ce dernier aurait participé à une soirée en compagnie des membres de Mémo Lorient. Dirigeant du groupe «Defend BZH» et ex-membre du groupe Telegram «FR Deter», il ne cache pas sur les réseaux son appétit pour l’action violente, parlant d’attaquer un «centre gay et un camp de migrant» et ironisant sur le fait de « mettre un gay dans une bétoneuse ».

Grâce à la vieille sur les réseaux sociaux, différents faisceaux nous éclairent sur les liens tissés entre les différents individus que compose le tissu local fasciste. L’extrême droite est plurielle, avec différents visages. Mais le milieu est extrêment petit, toustes se connaissent et menacent de s’implanter durablement dans le paysage Lorientais.

La mission étudiante locale ne doit pas être un terreaupropice à la radicalisation de jeunes étudiant·es, vers des idées de plus en plus nauséabondes.