Le procureur qui fait trainer l’affaire steve est le même qui met en prison direct pour la soirée du réveillon !
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Catégorie : Local
Thèmes : Répression
Lieux : Rennes
Celui qui enferme à la vitesse de l’éclair pour une soirée est beaucoup moins rapide quand il s’agit d’un jeune mort à cause de la police. En octobre dernier, Philippe Astruc déclarait lors d’une « reconstitution » de la noyade de Steve : « Il est important quand un jeune homme décède en marge d’une intervention policière que la lumière soit faite sur les circonstances matérielles des faits ». « En marge ». Comme s’il n’y avait pas de lien. Ou encore « Pour le moment, la justice n’est pas certaine que Steve Maïa Caniço soit tombé dans la Loire ». Et même « Il a très bien pu tomber avant ou après l’intervention des forces de l’ordre ». Plus d’un an après la mort de Steve, et malgré des dizaines de témoignages et de nombreuses images, Philippe Astruc continue à faire croire que la mort de Steve n’aurait pas de lien avec la charge. En 1 an et demi, le téléphone du défunt n’a pas non plus été allumé ni exploité, le procureur annonçait qu’il allait « restaurer le téléphone avec le fabricant chinois ». Impossible de faire plus lent. Comme pour endormir l’affaire.
Plus terrible encore, en juin 2020, Philippe ouvrait une enquête pour « violences volontaires avec armes ». Mais pas contre la police : contre les teufeurs de la fête de la musique ! La qualification complète est : « violences volontaires avec arme, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique et dégradation en réunion ». Philippe Astruc ne se contente donc pas de faire trainer l’affaire, il s’attaque même aux personnes qui ont été réprimées ce soir là par la police ! Philippe Astruc aurait-il une haine particulière contre la jeunesse et les fêtes .
Ce procureur ne déteste par que les teufeurs. En janvier dernier, Philippe Astruc provoquait même les avocats de Rennes lors d’un discours de rentrée. Alors que les avocats étaient en grève contre la réforme des retraites, il avait déclaré que « les audiences du tribunal judiciaire ne pouvaient pas devenir une agora, un espace de revendications » et parlait de « giletjaunisation de l’audience ». Les représentants du barreau et du conseil de l’ordre avaient carrément quitté la salle sous les applaudissements de leurs collègues.
En bref, ce magistrat trouve qu’une fête de Réveillon « met en danger la vie des personnes » mais ne voit pas le danger qu’il y a à tirer des dizaines de grenades en pleine nuit en bord de Loire sur des personnes qui dansent, au point de noyer un jeune. Qui met en danger qui ?
« NOTRE GESTE EST POLITIQUE »
Rave-party de Lieuron
A toutes celles et ceux qui se demandent pourquoi une telle volonté de faire la fête pour ce nouvel an, la réponse tient en quelques mots : une année de tristesse, d’anxiété et de privations.
La détermination dont a fait preuve le public pour accéder à la fête n’est que la manifestation d’un désir profond de lâcher-prise. Ces espaces de liberté sont inhérents à nos sociétés depuis la nuit des temps. C’est un besoin inaliénable pour nombre d’entre nous.
Pourtant, la jeunesse, la fête et la culture sont montrées du doigt tous les jours. Nous serions les bourreaux irresponsables de nos ainé·e·s et des plus fragiles, grands vecteurs de la propagation du virus. Face à cette culpabilisation incessante, la jeunesse se retrouve réduite à ne voir qu’un obscur brouillard comme seule perspective. Et après le Covid, le climat !
Nous n’acceptons donc pas que seuls les intérêts économiques puissent passer outre les précautions sanitaires, encore davantage lorsque le malaise créé par l’absence d’espaces de culture et de sociabilisation engendre de graves conséquences sur la population. Nous comprenons que cela puisse être choquant. Nous avons tous et toutes dans nos proches une personne à risque et nous tenons aussi à les protéger. Mais il faut entendre qu’il existe aussi des vies déséquilibrées par cet état de morosité ambiante et d’isolement constant. La consommation d’antidépresseurs a considérablement augmenté. Les instituts psychiatriques sont saturés. Nombre de gens ont perdu leur emploi. Beaucoup ne supportent pas ce climat anxiogène et des alternatives socioculturelles sont nécessaires. Pourtant quasiment rien n’est fait de ce côté-là. Ni pour soigner ni pour prévenir.
Nous avons donc répondu à l’appel de celles et ceux qui ne se satisfont pas d’une existence rythmée uniquement par le travail, la consommation et les écrans, seul·e·s chez eux le soir. Notre geste est politique, nous avons offert gratuitement une soupape de décompression. Se retrouver un instant, ensemble, en vie.
Il aura suffi qu’une bande de ravers enthousiastes osent dire non à un ordre de dispersion pour que fusent les balles de défense et que les gaz lacrymogènes envahissent Lieuron, en Ille-et-Vilaine. Quelques heurts ont éclaté en réponse aux pressions policières, le temps d’ouvrir un passage dérobé par-derrière pour les piétons. Une immense joie retrouvée et un sentiment partagé de soulagement se sont fait sentir dès que le reste du public a pu accéder à la fête. S’ensuivirent diverses scènes de liesse où l’on put même apercevoir des riverain·e·s, des pompiers et des fêtard·e·s célébrer ensemble la fin de cette terrible année !
Nos services d’Etat étant plus prompts à réprimer qu’à secourir, il est logique qu’ils aient dépêché près de 200 gendarmes armés pour empêcher la tenue de cet événement. Mais, si le danger était si grand, pourquoi n’avoir envoyé sur place un dispositif sanitaire qu’après la fin ?
Dès les premières communications, nous avons donné une place primordiale à la prévention sur le Covid. Des consignes strictes de dépistage et d’isolement ont été données en amont, à l’entrée, pendant et après. Quelques milliers de masques et des dizaines de litres de gel étaient distribués à l’entrée et disponibles en libre-service. Avec l’aide précieuse de l’association Technoplus, les adresses de centres de dépistage ainsi que de nombreuses autres informations liées aux pratiques festives en temps de pandémie ont été communiquées aux participant·e·s. Le choix du site s’est fait en calculant les volumes d’air et l’aération, conditions principales pour réduire au maximum les risques de contamination.
Quant à la fête en elle-même, que dire si ce n’est que ce fut une belle bringue. Des couleurs, des sourires, de l’amour, du partage, de la musique, des lumières. Une ardeur commune de vivre. Un instant recouvré de liberté. Suite aux menaces d’évacuation par la force, nous avons fait le choix de partir dans la nuit, afin d’éviter que la violence d’Etat ne vienne ternir ce souvenir désormais indéfectible.
1 650 amendes. La seule réponse qu’a apportée l’Etat à cette lueur d’espoir a été de frapper au portefeuille une jeunesse pourtant déjà durement touchée par la crise économique. De les catégoriser publiquement comme « 2 500 délinquants ». Pire, pour ne pas perdre la face, deux participants lambda furent immédiatement arrêtés. Tout simplement parce qu’ils étaient en possession, pour l’un d’un instrument de musique électronique et pour l’autre d’une petite sono avec platines ainsi que d’un groupe électrogène de faible puissance. Eléments forts sympathiques pour une soirée chez soi mais inutiles pour une telle fête. Ces personnes furent donc humiliées et terrorisées pour une simple opération de communication.
Dans sa triste obsession de vouloir à tout prix envoyer un message d’autorité, l’Etat n’a pas hésité à engager de lourdes poursuites. Un maximum de chefs d’accusation furent alignés les uns à la suite des autres pour bien montrer la gravité de la réponse donnée. Nous, organisateurs et organisatrices, sommes dès lors « activement recherché·e·s », des termes habituellement réservés aux pires criminels. On voudrait donc nous voir incarcéré·e·s et décourager toute velléité de dissidence culturelle collective, quelles que soient les dispositions prises. Pourtant nous offrons ces fêtes par passion, à prix libre pour tenter de couvrir une petite partie des frais engendrés. Bien souvent, la seule chose que nous récoltons en retour, ce sont des emmerdes.
Mais ces fêtes sont un vecteur d’espoir et de cohésion sociale pour des centaines de milliers de jeunes, de toutes classes et de toutes origines. Elles sont ce qu’elles sont, mais elles sont surtout le reflet de toute une partie de notre société que nos gouvernant·e·s ne pourront éternellement continuer d’ignorer. Ainsi, en ces temps si troubles, nous sommes fièr·e·s d’avoir pu redonner le sourire à quelques milliers de personnes, ne serait-ce que l’instant d’un « raveillon » de nouvel an !
– les organisateurs et organisatrices de la rave party du nouvel an à Lieuron.
« Nous serions les bourreaux irresponsables de nos ainé·e·s et des plus fragiles, grands vecteurs de la propagation du virus. »
Ben, c’est pas les vieux qui font la bringue pendant des jours. Et c’est pas les jeunes qui crèvent par centaines de milliers de cette saloperie de virus.
« Face à cette culpabilisation incessante, la jeunesse se retrouve réduite à ne voir qu’un obscur brouillard comme seule perspective. »
Et la vieillesse qui chope le virus elle en est réduite à voir quoi comme perspective?
« Et après le Covid, le climat ! »
C’est vrai que c’est pas terrible, et vous voyez quoi comme remède, à part vous amuser?
« Nous n’acceptons donc pas que seuls les intérêts économiques puissent passer outre les précautions sanitaires, encore davantage lorsque le malaise créé par l’absence d’espaces de culture et de sociabilisation engendre de graves conséquences sur la population. »
Faudrait pas oublier non plus que ce qui cause tous ces dommages c’est quand même un peu aussi la pandémie.
Quant à combattre le capitalisme y a d’autres moyens de lutte que des rave party géantes.
« Nous comprenons que cela puisse être choquant. »
Vous comprenez, vraiment? A vous lire on comprend surtout que ce qui vous choque, vous, c’est de devoir arrêter quelques mois de faire la bringue pour éviter des morts de vieux. C’est frustrant, mais ce ne sont pas les frustrés qui encombrent les cimetières. Et prétendre que l’alternative c’est aller se contaminer par centaines ou ou se retrouver à l’HP c’est un peu abusé, non? Quitte à s’amuser entre potes vous ne pouvez pas essayer au moins de limiter un peu les risques? Vous n’imaginez rien d’autre question relations humaines?
« Pourtant quasiment rien n’est fait de ce côté-là. Ni pour soigner ni pour prévenir. »
En attendant un remède c’est sûrement pas en exposant des centaines de gens au virus puis que ça va aider la prévention.
« Notre geste est politique, nous avons offert gratuitement une soupape de décompression. Se retrouver un instant, ensemble, en vie. »
A deux, trois ou dix potes aussi on peut se sentir en vie. Mais la lutte ça n’a rien à voir avec l’envie de s’amuser et peu importent les conséquences, de toute façon on est jeunes on ne risque rien, et pour les proches plus âgés qui eux pourraient « ne plus se sentir en vie » et pour de bon, bon ben tant pis.
« Dès les premières communications, nous avons donné une place primordiale à la prévention sur le Covid. Des consignes strictes de dépistage et d’isolement ont été données en amont, à l’entrée, pendant et après. »
Pour de vrai c’était quoi ces consignes de dépistages? Sachant que beaucoup de malades sont asymptomatiques et que vous n’avez sûrement pas pu effectuer de tests sur tout le monde?
« Quelques milliers de masques et des dizaines de litres de gel étaient distribués à l’entrée et disponibles en libre-service. »
Un mot peut-être à propos des nombreux participants qui visiblement ne portaient pas de masques?
« Avec l’aide précieuse de l’association Technoplus, les adresses de centres de dépistage ainsi que de nombreuses autres informations liées aux pratiques festives en temps de pandémie ont été communiquées aux participant·e·s. »
Et comment on fait pour vérifier ce que les participant-e-s ont fait de ces informations? Combien n’en ont rien eu à foutre et sont retournés joyeusement contaminer des gens fragiles?
« Le choix du site s’est fait en calculant les volumes d’air et l’aération, conditions principales pour réduire au maximum les risques de contamination. »
Je veux bien vous croire sur parole, mais sur les images on voit clairement des gens sans masques à des distances plus que réduites. Ce qui n’est pas la meilleure manière de réduire au maximum les risques de contamination.
« Quant à la fête en elle-même, que dire si ce n’est que ce fut une belle bringue. »
Tant mieux, vu les risques que vous avez fait courir aux plus fragiles il n’aurait plus manqué que la fête ne soit pas sympa!
« Suite aux menaces d’évacuation par la force, nous avons fait le choix de partir dans la nuit, afin d’éviter que la violence d’Etat ne vienne ternir ce souvenir désormais indéfectible. »
Soyons clair en tant qu’anarchistes on ne va pas approuver la répression. EN AUCUN CAS. Les flics ne sont pas seulement les ennemis des teufeurs et on ne les approuvera jamais. JAMAIS.
C’est quand même dommage que vous n’ayez pas pensé tout seuls que les risques que vous faites prendre aux personnes fragiles n’ont rien d’imaginaire.
« Mais ces fêtes sont un vecteur d’espoir et de cohésion sociale pour des centaines de milliers de jeunes, de toutes classes et de toutes origines. »
Déjà la mixité sociale c’est un concept plus que discutable, c’est sûrement pas en faisant s’amuser ensemble des riches et des précaires qu’on lutte contre les oppressions et les injustices sociales.
Et entre gens de différentes origines sociales pas de cohésion, il n’y a que la lutte des classes.
La rave de Lieuron ne serait que qu’un regroupement de dangereux « Zadistes » et de « Punks à chiens » selon F. Bachelier (1er questeur de l’assemblée nationale), G. Penelle (rassemblement national), le préfet de région et le procureur de la République.
Nous sommes surpris des mauvais services de renseignements dont ces vieux croutons disposent, à moins que ce ne soit une utilisation politicienne de l’évènement. En effet, les participants à ces « teufs » sont en très grande majorité des jeunes gens et jeunes filles très intégrés dans la société, peu politisés et peu revendicatifs.
Mais manifestement le gouvernement et ses institutions n’aiment ni la jeunesse ni la culture. Car que l’on aime ou que l’on aime pas, les technivals et la musique techno font partie intégrante de la culture vivante actuelle.
L’argumentation sanitaire semble être l’argument suprême pour réprimer les participants…
Or dans la même période, le 2 janvier 2021 en après-midi, c’est une foule de près de 1000 personnes qui se pressait, se bousculait, s’agglutinait dans un lieu clos pour obtenir une dédicace de Miss France au centre commercial Auchan de Farébersviller en Moselle. Pas d’intervention policière, pas d’amende et de poursuites judiciaires…
La semaine précédente, le 24 décembre 2020, ce sont 1400 religieux qui en 2 vagues se pressaient dans un lieu clos, dans la salle Marcel Cerdan à Levallois Perret pour assister à une messe contre l’avis de la préfecture des Hauts de Seine. Pas d’intervention policière, pas d’amende et de poursuites judiciaires…
A Lieuron, la rave organisée en plein air et dans 2 hangars par une quinzaine de collectifs a regroupé 2400 « teufeurs »…Et le chœur des politiciens, le préfet, le procureur de la République réclament des sanctions judiciaires au nom de la mise en danger d’autrui.
Or, pour avoir voté la suppression de 67 000 lits d’hospitalisation et de 95 centres hospitaliers en 20 ans avec l’accord des directeurs de CHU et de la plupart des professeurs squattant les médias, ils ont mis en danger la population bien plus que 2400 teufeurs à Lieuron.
L’intervention de 400 gendarmes, la distribution de 1600 amendes et l’incarcération d’un lampiste n’a donc aucun sens. Cette décision inique n’est qu’une décision d’opportunité politique. Pour incarcérer quelqu’un qui n’a aucun casier judiciaire il faut supposer que la participation à une rave relève aujourd’hui d’un degré élevé de dangerosité que nous ne connaissions pas. Faire un « exemple » au mépris de la procédure et du droit pénal révèle seulement la panique et le manque de discernement du gouvernement.
Au lieu de tenter de poursuivre les organisateurs de ces raves, le gouvernement et O. Véran seraient bien inspirés d’utiliser leur efficacité et leur expertise en matière d’organisation pour mettre sur pied une vaccination de masse de la population. Eux, les collectifs d’organisateurs de teufs, savent organiser, savent être efficaces, pas le gouvernement !
Le syndicat Sud-PTT appelle à soutenir la culture, son expression et la défense financière des collectifs organisateurs de ces techno-fêtes. Ils montrent la voie aux artistes, aux acteurs, aux théâtres, aux cinémas, pour que ceux-ci sortent de leur torpeur et réenchantent nos vies et celles de la jeunesse déprimée.
Rennes le 6 janvier 2021
Le Bureau départemental
Sud-Ptt 35
Après une année particulièrement difficile pour toutes et tous, des milliers de personnes ont exprimé un besoin de vie, le temps d’un raveillon surnommé « La Grande Maskarade ».
Une personne se retrouve incarcérée au fond d’un cachot, accusée de 16 chefs d’inculpation prétendument associés à l’organisation de cette fête libre, risquant ainsi de lourdes peines.
Aujourd’hui, 2 nouvelles personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire et risquent le même sort. Bien pratique pour masquer l’incurie du gouvernement dans la gestion de cette crise et mater toutes velléités de vie sociale et culturelle alternative, ils sont présentés comme des criminels irresponsables.
Qu’importe si ces personnes sont réellement en lien avec l’organisation, ce que nous savons c’est qu’il est inconcevable d’aller en prison ou en GAV pour avoir fait danser des femmes et des hommes ! Nous exigeons la libération immédiate des inculpés et l’arrêt des poursuites démesurées contre les organisateurs et organisatrices.
Nous, Comité de Soutien à la Maskarade de Rennes et des environs, appelons, dans un premier temps, à un rassemblement de soutien aux personnes incarcérées, à Rennes ce samedi 9 janvier ( https://nantes.indymedia.org/events/54630 – https://www.facebook.com/events/141333337665948 ).
D’autres actions suivront…
Premiers signataires :
Les comités de soutien à la Maskarade de Rennes (CDSM35), Nantes (CDSM44), Paris (CDSM-IDF) et Toulouse (CDSM31)
La Coordination Nationale des Sons
…
Plus d’infos : https://cdsm35.noblogs.org
maskarade35@riseup.net
RENDEZ VOUS A RENNES POUR DEFENDRE LE DROIT A LA FETE.
Heureusement que SUD PTT est là pour nous rassurer: les teufeurs ne sont pas des punks à chiens ni des zadistes mais en très grande majorité des jeunes gens et jeunes filles très intégrés dans la société, peu politisés et peu revendicatifs!
URGENT : CONVOCATIONS
(À lire jusqu’au bout et à faire circuler !)
Nous avons été informés ces derniers jours que plusieurs personnes avaient reçu la visite des flics/gendarmes sur l’agglomération rennaise, avec pour certaines la remise d’une convocation pour audition libre.
Au cas où d’autres visites de la part des flics pourraient survenir, avec d’autres convocations à la clé, on rappelle quelques conseils élémentaires qui ont faits leurs preuves pour y faire face :
Avant de décider quoi que ce soit, contactez nous pour que nous puissions mutualiser l’information !
Ne prenez pas de décision seul, n’y allez pas tant que vous n’avez pas pris de décision avec les autres, même si la convoc est fixée pour le lendemain !
Ne pas aller à une convoc n’est pas un délit !
De très nombreuses personnes font le choix de ne pas se rendre aux convocations, ce qui a permis de mettre un coup d’arrêt radical à des enquêtes en cours, pour la bonne et simple raison que les flics n’avaient pas d’autres moyens de les mener.
S’IL Y A DEJA EU UN CONTACT
si vous avez déjà répondu au téléphone, ou que vous avez reçu une convocation, vous pouvez tout à fait faire le mort et cesser tout contact avec les flics/gendarmes, cela ne constitue en aucun cas un délit.
Pour le reste, évitez tant que possible de décrocher sur des numéros inconnus, et si vous tombez sans le savoir sur les flics, n’hésitez pas à leur raccrocher au nez (la petite phrase « haha très drôle » juste avant de le faire a largement fait ses preuves).
Si vous recevez un recommandé par la poste, demandez à l’agent au guichet quel est l’expéditeur avant de signer.
Il s’agit de convocations pour auditions libres, un temps pendant lequel les forces de l’ordre vous sollicitent pour les aider à mener des enquêtes en cours contre le mouvement, vos camarades et vous-même.
On rappelle que les enquêtes ne portent jamais que sur vous, mais sur l’ensemble des personnes qui participent à la lutte.
Croire qu’on peut y aller « parce qu’on a rien à se reprocher » est une grave erreur qui peut vous amener à produire malgré vous des preuves contre d’autres personnes engagées dans le mouvement.
Pour prévenir toutes mauvaises surprises, PREPAREZ VOS GARANTIES DE REPRESENTATION qu’on vous recommande de donner à des proches joignables, ou directement sur le mail de la Défense Collective :
– justificatif d’identité (carte ID, passeport, permis de conduire)
– justificatif d’activité de moins de trois mois : professionnelle (contrat de travail, membre d’une association), scolaire (certificat de scolarité ou de formation), administrative (attestation RSA/pole emploi)
– justificatif de domicile de moins de trois mois : bail, facture énergie/tel, attestation sur l’honneur d’hébergement à titre gratuit
SI VOUS AVEZ DES DIFFICULTES POUR REUNIR CES GARANTIES (qui sont utiles à tous moments), CONTACTEZ-NOUS RAPIDEMENT !
Durant les périodes autour de la convocation, GARDEZ ECRIT SUR VOTRE BRAS OU VOTRE JAMBE LES NUMEROS DE NOS AVOCATS (ou apprenez les par coeur, vous n’aurez pas accès à vos papiers si les flics viennent vous chercher) :
– Maître Olivier PACHEU : 06 73 07 12 83
– Maître Nicolas PRIGENT : 06 79 48 32 92
– Maître Delphine CARO : 06 50 44 52 33
SI LES FLICS POUSSENT JUSQU’A VENIR VOUS CHERCHER PHYSIQUEMENT CHEZ VOUS
Dans l’éventualité où on vous contraint par la force d’aller à ces convocations, ou que vous soyez placé en garde-à-vue dans le cadre de ces enquêtes, nous rappelons qu’il est absolument indispensable de NE RIEN DECLARER (ce qui est un droit fondamental) hormis 5 petites choses vous concernant :
> votre nom
> votre prénom
> votre adresse
> votre date de naissance
> votre lieu de naissance
Et c’est tout !
?? VOUS N’AVEZ STRICTEMENT AUCUNE AUTRE OBLIGATION DE REPONDRE AUX FLICS, que ce soit votre numéro de téléphone, votre profession, vos enfants, vos parents, votre situation conjugale…
Pour toutes ces questions, vous avez le droit absolu (et notre chaude recommandation) de répondre « JE N’AI RIEN A DECLARER »
REPONDRE aux questions parce qu’on veut sortir plus vite est une ERREUR, parce que quand vous commencez à vous mettre à table, ils ont pour consigne de vous garder jusqu’à ce qu’ils aient pu vous soutirer toutes les informations dont ils ont besoin. Beaucoup de gilets jaunes en ont payé le prix : il n’y a rien de plus absurde que de balancer malgré soi des camarades ou de prendre plusieurs mois de sursis ou de ferme pour gratter quelques heures de liberté.
REPONDRE aux questions parce qu’on pense être grillé est une ERREUR, parce qu’on ne sait jamais ce qu’il y a dans le dossier avant d’en avoir une copie complète et surtout parce qu’une erreur de procédure peut mettre une enquête à terre
REPONDRE aux questions parce qu’on pense qu’il s’agit d’une « petite affaire » est une ERREUR, parce que les délits retenus peuvent changer à tout moment et d’autres peuvent s’y ajouter (surtout si vous avez fourni malgré vous des informations qui permettent de vous les mettre sur le dos).
REPONDRE aux questions parce qu’on pense que l’affaire est une « grosse affaire » est une ERREUR, parce que même des délits très lourds peuvent se réduire voir complètement tomber au cours d’une GAV (surtout quand les personnes ne disent absolument rien), ce qui a déjà été vu à de nombreuses reprises à Rennes et ailleurs.
REPONDRE aux questions des flics parce qu’un avocat vous le suggère est une ERREUR (les bons vous recommanderont de vous taire) :
comme vous il n’a absolument pas eu accès au dossier, et même si les flics ont pu lui montrer quelques morceaux, le contenu de ce dernier peut évoluer à tout moment sans que ni vous ni votre avocat n’en aient la moindre idée.
CE N’EST PAS LOUCHE DE NE RIEN DECLARER PENDANT L’AUDITION (notamment parce que c’est un droit fondamental), ce qui est louche c’est de répondre à certaines questions et pas à d’autres
PRECISEZ QUE VOUS REFUSEZ L’ENQUÊTE SOCIALE, qui est un moment ou un travailleur social qui bosse pour le procureur (et qui la jouera sûrement sympathique).
Le boulot de cet auxiliaire de police est d’établir un fichage des « profils militants » et verser au dossier des informations qui pourront être retenues contre vous si vous êtes convoqués au tribunal.
Ces informations peuvent avoir des conséquences très graves : montrer que votre profil psy est compatible avec ce qu’on vous reproche (ce qui pousse évidemment les juges qui hésitent à vous condamner plutot que vous laisser le bénéfice du doute), et vous infliger des peines supplémentaires comme l’obligation de soin ou de travail.
IL EST FORTEMENT RECOMMANDÉ DE REFUSER LES PHOTOS ET LES PRELEVEMENTS EMPREINTES/ADN :
– Parce que les juges considèrent les preuves scientifiques infaillibles, surtout quand ils hésitent à vous condamner
– Parce qu’on ne sait pas ce qui sera fait de ces fichiers plus tard
– Parce que la loi est en train de changer en notre faveur
Si vous avez des questions ou des doutes sur toutes ces recommandations, n’hésitez pas à nous contacter pour avoir plus de précisions, d’autres informations, ou des supports de lecture.
FACE AUX CONVOCATIONS, FACE AUX COUPS DE PRESSION, NE RESTONS PAS SEULS !
CONTRE LA REPRESSION, DEFENDONS NOUS COLLECTIVEMENT !
La DC de Rennes
Samedi à Rennes, une petite centaine de personnes se sont rendues place de la République en soutien aux inculpé.e.s de “l’Affaire de la rave Party“, dont 3 sont sous contrôle judiciaire et un est en prison. Elles répondaient à l’appel d’organisations reliées au milieu des Rave Party qui avaient finalement annulé la manif la veille au soir. Mais les forces de l’ordre sont déployées en masse, quadrillant les lieux avec une trentaine de camions de CRS, deux canons à eau et les personnes présentes sur place sont pourchassées.
Le moindre petit groupe de 3 personnes était repéré, contrôlé, palpé ; les quelques personnes présentes sont piégées, ou sont brusquement arrêtées en vélo. 19 personnes seront emmenées au commissariat dont 2 sont retenues en garde à vue. Ouest-France parle d’une “ambiance glaciale”. D’autres personnes sont verbalisées à 135€ pour “rassemblement interdit”…
Car la préfecture avait interdit le rassemblement, une pratique de plus en plus récurrente, à Nantes, comme à Rennes. A Nantes, deux manifestations contre la Loi Sécurité Globale ont été interdites. Le prétexte est souvent le même : les manifestations ou rassemblement sont simplement “jugées à risque” par le préfet pour justifier une interdiction pure et simple. Le rassemblement d’aujourd’hui avait pourtant été déclaré, mercredi, mais le préfet a avancé une déclaration trop tardive : l’histoire de quelques heures, pour pouvoir rendre le rassemblement illégal et justifier la répression des contrevenants.
Les préfets se permettent de plus en plus d’interdire les manifestions. Ce qui s’est passé à Rennes n’est pas un cas isolé. Et sous prétexte de sécurité, le but est bel et bien de neutraliser les luttes, en déployant des moyens colossaux pour décourager les participants et en pratiquant systématiquement contrôles d’identité, gardes-à-vues ridicules et intimidations.
Soutien aux inculpé.e.s et aux personnes en garde à vue !
Comme nous avons pu le constater, la Préfecture de Rennes entend bien annihiler toute volonté populaire de contester la répression des alternatives culturelles et sociales.
Après la Grande Maskarade du nouvel an, de nombreux.ses participant.e.s ont subit de lourdes perquisitions à leur domicile. 3 personnes sont inculpées sous le coup de chefs d’accusation complètement abberants, une autre personne est incarcérée depuis lundi sous les mêmes chefs.
En réaction, un rassemblement de soutien devait avoir lieu à Rennes ce samedi 9 janvier. Manifestation aussitôt interdite par la préfecture ! Un rassemblement citoyen statique qui s’est pourtant toujours définit comme déterminé mais serein. Cette manifestation de solidarité était organisée par des parents et ami.es. de fêtard.es, et des citoyen.nes de tout âge et de toute classe, ne se revendiquant d’aucune appartenance politique. Devant la volonté affichée de réprimer durement toute contestation, nous avions alors choisi de reporter ce rassemblement de soutien.
Pourtant, ce samedi 9 janvier 2021, des dizaines de véhicules de CRS et de Gendarmerie Mobile ont été déployés dans Rennes. Des poids lourds ont été mobilisés ainsi qu’un véhicule lanceur d’eau. Malgré ce dispositif une centaine de personnes n’ont pu se résigner et ont choisi d’exprimer leur colère malgré l’interdit. De nombreux contrôles ont été effectués et une vingtaine personnes embarquées pour de pseudo vérifications. 2 ont été placées en garde à vue. 22 autres ont été verbalisées à hauteur de 135 euros. L’acharnement à les invisibiliser à été tel que les journalistes n’ont trouvé personne en arrivant sur place !
La volonté étatique est sans équivoque, la répression est la seule et unique réponse apposée au besoin de liberté et de sociabilisation de la jeunesse. La ville de Rennes s’est retrouvée assiégée par les forces de l’ordre, envahie par l’espoir nauséabond de réduire au silence toute contestation, quelle que soit la forme et la nature de celle-ci. À grand renfort d’arguments clichés bien trop souvent utilisés, nous nous retrouvons catégorisé.es « ultra-violents » alors que nous cherchons seulement à soutenir un jeune de 22 ans, au casier judiciaire vierge, incarcéré injustement. Nous exigeons sa libération car nous pensons qu’il est ni concevable, ni tolérable, d’être jeté au fond d’un cachot pour avoir voulu danser. Aussi, car nous revendiquons le droit à une justice sociale et à un monde bienveillant envers sa jeunesse.
Nous, comités de soutien aux inculpés de la Maskarade, demandons l’arrêt de la stigmatisation et de la répression des alternatives culturelles et sociales, l’arrêt des poursuites disproportionnées contre les participant.es et les organisateur.trices de la Maskarade du 31 décembre et la libération immédiate de la personne emprisonnée.
En conséquence nous appelons à rejoindre le 16 janvier à Paris la manifestation Culture 4 Liberty. Également, dans un contexte de lois liberticides, à rejoindre les cortèges contre la loi sécurité globale et à former des cortèges dénonçant cette mascarade judiciaire. Y compris à Rennes !
En attendant, nous appelons toutes celles et ceux qui se sentent solidaires des inculpés, à former des comités de soutien.
Le 23 janvier nous serons toutes et tous présent.es à Rennes pour une manifestation unitaire !
En attendant une nouvelle cagnotte est lancée pour soutenir les inculpés :
https://www.helloasso.com/associations/fonds-de-soutien-juridique-des-sons/formulaires/3
Les comités de soutien aux inculpés de la Maskarade de Rennes, Nantes, Paris-IDF, Auvergne-Rhône-Alpes et Toulouse, Centre et La Coordination Nationale des Sons