Ne nous laissons pas (anti)terroriser !
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Répression
Lieux : FranceRennes
Le message est clair : « nous sommes partout, vous n’etes en sécurité nulle part ». Comme à chaque opération du genre, qui prétend cibler « l’ultragauche », c’est un coup de com’ politique. C’est l’affaire Qui Tombe à Pic en pleine mobilisation contre la loi Sécurité Globale, afin de décrédibiliser le rejet massif des sales pratiques policières et des politiques autoritaires, dont le terme « dérives » n’est plus adéquat tant elles sont norme depuis des décennies. Aucun fait matériel grave n’est reproché aux 7 inculpéEs, seulement le délit bien pratique d’ « association de malfaiteurs en vue d’actes terroristes » et un vague projet de « s’en prendre aux forces de l’ordre ». Aujourd’hui, 5 d’entre elleux sont derrière les barreaux pour de simples suspicions et un montage en épingle d’éléments séparé
Cette campagne de propagande a deux objectifs :
1) Faire passer les forces de l’ordre pour des victimes des mouvements sociaux (avec des articles illustrés d’images de « blackblocs »), appuyant leurs désirs de rendre invisible l’usage systématique et démesuré de la violence de la part des forces de l’ordre.
2) Criminaliser à l’extrême tous.tes celleux qui critiquent et s’opposent radicalement aux politiques autoritaires dans la figure grossière du « terroriste », en amalgamant dans les imaginaires des personnes diamétralement opposées.
L’outil antiterroriste a, par exemple, servi massivement depuis 2015 à réprimer les militantEs écologistes, lors de la COP21. Il est nécessaire de manifester notre soutien aux personnes ciblées par cette opération Qui Tombe à Pic du 8 décembre pour ne pas laisser l’Etat étendre ce spectre antiterroriste à l’ensemble des mouvements contestataires.
Nous sommes des proches de l’inculpée rennaise et nous ferons tout ce qui est possible pour sortir notre camarade et amie, ainsi que ses 4 autres co-inculpés, de ce montage judiciaire. Nous sommes aussi des personnes engagées politiquement qui avons conscience que nous sommes tous.tes viséEs par ce genre d’opération.
Nous fondons un Comité de Soutien pour affirmer qu’on ne se laissera pas (anti)terroriser !
Soulevons-nous contre l’usage de l’outil antiterroriste a des fins de répression politique !
Chaque mardi, nous invitons à nous rassembler dès 18 à République jusqu’à leur remise en liberté.
3) Faire un petit cadeau politique bon marché aux flics fachos pour les tenir sages et obéissants pendant la période des fêtes > dans ce cas toute l’affaire pourrait bien faire pschitt dès la mi-janvier
Prise de parole du Comité Rennais de Soutien aux InculpéEs du 8 décembre lors du rassemblement à Samedi 19 décembre à CDG contre les lois liberticides.
Prochain RDV : Mardi 18h Place de la République.
Je prend la parole devant vous aujourd’hui en tant que membre du Comité Rennais de soutien aux inculpéEs du 8 décembre.
Mardi 8 décembre, 9 personnes ont été interpelées par la DGSI, police anti-terroriste, à travers la France. A Toulouse, en Dordogne, en région parisienne, en Bretagne et à Rennes, pour « asociation de malfaiteurs en vue d’actes terroristes ». Deux personnes ont été libérées, 2 autres sont sous contrôle judiciaire et 5 personnes sont aujourd’hui en DP (détention provisoire) en l’attente de leur procès.
Notre camarade de Rennes est aujourd’hui enfermée à Fleury-Mérogis et elle n’a le droit à aucun contact avec l’extérieur. Son arrestation a été plus que spectaculaire : fourgons banalisés, cagoules, armes à feu, boucliers par balle… La porte, ouverte, a été défoncée. Sa chambre retournée, son lit cassé. Ils lui ont mi une cagoule sur la tête en l’embarquant dans leur fourgon et l’ont emmenée ainsi jusqu’à Paris. Elle a passé 4 jours dans une cellule sans fenêtre, éclairée en permanence, subissant 6 heures d’interrogatoire par jour !
Nous espérons qu’elle a trouvé la force en elle pour supporter l’insupportable. Nous l’espérons aussi pour ses co-inculpés.
QUI TERRORISE QUI ?
« Association de malfaiteurs en vue d’actes terroristes », « vague projet de s’en prendre aux forces de l’ordre » et de préparer une action violente. Et pourtant… Aucun fait matériel grave n’est reproché aux 7 inculpéEs.
La spectacle médiatique autour de ces arrestations se l’avoue à lui-même. Le conditionnel va bon train. Les articles souvent odieux se voient obligés d’avouer : « aucun projet précis de passage à l’acte n’a été identifié à ce stade ». Et l’appareil judiciaire se fonde sur des rumeurs.
Acétone, eau oxygénée, engrais, acide chlorhydrique, fusil de chasse : si c’est ça vos preuves, faut vraiment qu’on nettoie nos garages !
Vous pouvez utiliser tous les mots du monde pour vous donner un air sérieux : « frères d’armes », « terroristes », « lutte armée », « groupuscule », « mouvance radicale », « organisation clandestine », ou même « commando », vous êtes sérieux ?! Sincèrement, c’est ridicule…
En face de votre conditionnel à rallonge, en face du vide auquel vous essayez de donner de la consistance, il y a 5 personnes enfermées entre 4 murs, et la prison elle est bien réelle.
Ces arrestations interviennent dans un contexte de lutte sociale contre les pratiques autoritaires de l’Etat et contre les violences policières. La colère monte, alors il faut diviser. Il faut légitimer la répression. C’est un coup de com’ politique, un spectacle médiatique, c’est une Affaire qui Tombe à Pic !
Cette campagne a deux objectifs :
1. Faire passer les policiers pour des victimes des mouvements sociaux et ainsi minimiser l’usage systématique de la violence physique de la part des forces de l’ordre.
2. Criminaliser à l’extrême toutes celles et ceux qui critiquent et s’opposent radicalement aux politiques autoritaires dans la figure grossière du terroriste, en amalgamant dans les imaginaires des personnes diamétralement opposées.
L’ultragauche, utilisée encore une fois, mot qui veut tout et ne rien dire, servant à faire peur, à diviser, à faire passer celles et ceux qui se soulèvent comme une infime minorité dangereuse contre lequel il serait légitime d’utiliser la force. L’ultragauche, sous le joug de l’antiterrorisme, c’est chercher à diaboliser la contestation sociale, les opposantEs politiques. Créer un nouvel ennemi.
NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS ANTITERRORISER !
L’antiterrorisme est une juridiction d’exception avec une cours d’assise spécialisée, des services de renseignements spécifiques et le tout centralisé à Paris. La spécificité de l’antiterrorisme est de baser des accusations sur des intentions supposées, à caractère politique. Elle a pour but de créer une catégorie terroriste et à isoler les personnes inculpées d’une quelconque solidarité. Ils placent cette étiquette sur ce qui est pour eux opportun de réprimer, afin de les traiter comme des monstres et vider le sens politique de leur pensée. C’est une manière de désigner un ennemi intérieur, qui témoigne et participe de manière spectaculaire d’un durcissement plus général de la législation.
Aujourd’hui, QUI TERRORISE QUI ?
Ils accusent l’ultragauche de dégradation et de casse, mais ces dernières années, combien de milliers d’humiliéEs… de traumatiséEs… d’enferméEs… de mutiléEs…, de torturéEs… et de tuéEs… ?! QUI TERRORISE QUI ?!
On veut nous faire peur ! La DGSI met le paquet sur la contestation politique. On veut nous faire flipper d’aller en manif, on veut nous faire flipper de connaitre un ou une des inculpéEs du 8 décembre. On nous épie, on cherche le mot de trop, en fait on veut nous faire flipper de penser autrement. J’suis désoléE, mais c’est mort !
Soyons fièrEs de ce que l’on désire, un monde juste sans rapports de domination, débarrassé du capitalisme.
On ne se laissera ni terroriser, ni antiterroriser. Il est nécessaire de créer un large mouvement contre ces détentions illégitimes du 8/12. Deux semaines après leur enlèvement, nous exigeons leur remise en liberté immédiate et appelons à nous rassembler mardi à 18h à République.
Fleury-Mérogis c’est un peu loin, et les murs sont épais, mais d’ici, au cas où, on t’envoie plein de courage et plein d’amour…
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P.-S.
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