Suite au refus, pour la troisième année consécutive de nous augmenter, les salariés de Strasbourg, du Mans, de Chalon et de Maisons-Alfort ont décidé de débrayer ensemble afin de faire aboutir notre revendication : 5% d’augmentation.

Lundi 24 janvier

Dès 9h ce matin, l’ensemble des salariés du groupe B2S Ceritex ont débrayé. C’est historique ! en effet c’est la première fois que nous arrivons à mobiliser chacun et chacune d’entre nous quelque soit notre lieu de travail. Les chiffres de la mobilisation sont excellents : 70% de grévistes à Strasbourg, 80% de grévistes au Mans, 65% à Chalon. Sur Maisons-Alfort la mobilisation est encore plus importante : le plateau HDM : 92% de grévistes, PAT : 80%, Canal+ : 75%…
Sur tous les plateaux seuls quelques encadrants,CDD et intérimaires travaillent [1].

Les Assemblées générales de ce matin ont décidé de poursuivre le mouvement de grève et de ne pas reprendre le travail à 11 h comme prévu.

Majoritairement les salariés ont décidé de faire grève jusqu’à demain 11 heures où aura lieu une AG pour décider des suites à donner et cela sur tous les sites.

Mardi 25 janvier

Sur Strasbourg : le site n’a pas suivi la grève lancée sur les autres sites de B2S Ceritex.

Sur Chalon : La grève est reconduite en Assemblée générale. Pourtant, la direction fait son travail de sape, en faisant croire aux CDD (majoritairement non grévistes) que le site va perdre son principal client, et que les CDD ne seront pas renouvelés. Nous assistons alors à quelque chose d’extraordinaire : alors que les grévistes rassemblés sur le site répondent aux questions des journalistes, plusieurs CDD arrivent pour crier des slogans hostiles aux grévistes, CDD menés par une responsable du site ainsi que par la déléguée syndicale FO qui casse la grève en jouant le jeu de la direction !

Sur Le Mans : la grève est reconduite. Dans un froid de canard, plus de 150 salarié-es demeurent sur le parking du site. A 09h30 doit se tenir la réunion du Comité d’établissement. Les élu-es du personnel s’y rendent avec une seule question : Que compte faire la direction ? Celle-ci, par la voix du DRH de B2S Ceritex déclare alors ne pas savoir quelles sont les revendications des grévistes !

Les salarié-es du Mans comprennent alors vraiment le dédain que peut avoir la direction pour celles et ceux qui travaillent dans son entreprise.

Sur Maisons Alfort : la grève est revotée en Assemblée générale.
Apprenant par les salarié-es du Mans que la direction dit méconnaitre les revendications des grévistes, il est alors décidé d’envoyer une délégation de salarié-es sur le site pour lui faire connaître…

La direction ne veut pas recevoir la délégation, mais accepte quand même de recevoir deux élu-es Sud, mais pour tenir le même langage : « Elle nous a compris, mais elle ne nous augmentera pas ! »

Mercredi 26 janvier

Sur Chalon : le travail reprend, le mouvement ayant été cassé par la direction et FO qui est entrée dans son jeu. Les salarié-es grévistes comprennent bien que les CDD ont été manipulés, et font un tract pour lutter contre la désinformation.

Sur Maisons Alfort : La grève est de nouveau reconduite en AG. La direction fait courir des rumeurs de toutes sortes (tout le monde aurait repris sauf MA, les représentants syndicaux sont en délégation pendant que les salarié-es sont en grève, des contrats sont perdus à cause de la grève…) mais l’infomation circule bien entre les sites, et les rumeurs n’entachent pas trop le moral. Les salarié-es font des caisses de soutiens et popularisent leur lutte dans les centres commerciaux alentours.

Sur Le Mans : la grève continue de plus belle ! et pourtant, il fait froid ! La dirction du site continue ses brimades, en envoyant des huissiers constater que des grévistes vont sur le site pour se réchauffer en salle de pause, ou qu’ils vont aux toilettes sur le site !

Une bonne partie des grévistes est présente sur le site, tandis que d’autres distribuent des tracts en centre ville ou sur les axes routiers.

Ils ont même fabriqué des braseros pour se réchauffer.

Jeudi 27 janvier

Sur Maisons Alfort : les salarié-es décident de suspendre leur grève. Mais la lutte n’est pas finie, elle prend d’autre formes, qui permettront de maintenir la pression sur la direction, sans pour cela trop toucher au portefeuille des salarié-es en lutte.
C’est ceque nous annonçons dans ce tract.

Sur Le Mans : Les grévistes votent encore majoritairement la reconduction ! Excédés, voire enragés par l’attitude plus de méprisante de leur direction, ils votent même la grève jusqu’à lundi matin !

Vendredi 28 janvier

Le Mans continue la grève. Elle prend des formes ludiques, en créant une chorale par exemple. Des soutiens exterieurs leur apportent bois et viande afon de faire un barbecue sur le site. Là encore, la direction n’a comme réponse que les huissiers !

Samedi 29 janvier

6ème jour de grève pour le Mans ! Là, il y a du nouveau de la part de la direction : Ce sont des vigiles qui accueillent les grévistes ! Le même jour, celle-ci sort de son mutisme par la voix de son PDG qui donne une entrevue à Ouest France depuis l’Afrique…

Cet entretien est une véritable déclaration de guerre aux salarié-es du Mans, mais plus largement de tous les salarié-es de B2S Ceritex. Entre autre, la direction y annonce que si les salarié-es ne sont pas contents, il peuvent démissionner !

Lundi 31 janvier

Sud Ceritex répond à l’attaque de Maxime Didier par un communiqué de presse intitulé « provocation ! » [2].

Sur Maisons Alfort et Le Mans : un débrayage AG se fait le matin. Les salarié-es du site sont estomaqués par l’entrevue de M Didier. Il est décidé de faire des débrayages surprises. Sur Le Mans, la reprise est votée de peu. Une montée nationale des salarié-es de B2S Ceritex est aussi actée. Nous savons que tout le monde ne pourra pas venir (trop de jours de grèves, long trajet depuis Strasbourg et Chalon), mais l’important est que des délégations de tous le sites en lutte soient présentes.

Nous passons toute la semaine à préparer cette montée : trouver de l’argent pour les cars, trouver du monde, etc.

La semaine est parcemée de moments de débrayages sur les sites du Mans, Maisons Alfort comme Strasbourg, alors que l’on apprend que Force Ouvrière a fait un tract local à Strasbourg pour se désolidariser officielement du mouvement, et que ce « syndicat (puisque c’en est un officielement) négocie dans le dos des autres organisations syndicales au profit des non grévistes (Comme des bons d’achats pour celles et ceux qui ont continué à travailler sur Strasbourg…).

La direction n’en reste pas là dans la provocation : Sur le Mans, les grévistes sont planifiés les samedi, et la direction s’est fendue d’une lettre adresée à tous les salarié-es du site (Pour une boîte qui n’a pas d’argent…) pour leur rappeler les propos de M Didier (Si vous n’êtes pas contents, allez travailler ailleurs », attention à la fermeture de la boîte à cause de quelques irresponsables…). Sur Chalon, des ex-grévistes sont écoutés continuelement et ont des avertissements à la moindre incartade…

Lundi 7 février : Mobilisation ! !

LUNDI 7 FEVRIER 2005
RASSEMBLEMENT NATIONAL
A GENNEVILLIERS A 11H

Devant le siège du groupe, 1/3 place des Hauts Tilliers, 92 Gennevillers (RER C, station Gennevilliers) avec nos collègues du Mans, de Strasbourg et de Chalon ainsi que de grévistes des filiales de B2S Ceritex (Timing, Médiatel…)

A suivre… la lutte continue !

[1] Communiqué de l’intersyndicale Sud-CGT-CFDT du Mans
http://membres.lycos.fr/sudceritex/tract/CommuniquedepresseLeMans.pdf

[2] Provocation de B2S Ceritex !
http://infoblog.samizdat.net/page-1780.html