Silence médiatique et stratégique
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Catégorie : Global
Thèmes : Anti-répressionAntifascismeContrôle socialGilets jaunesLuttes étudiantes/lycéennesMédiasMouvementRépressionResistances
Absents tous le week-end passé et loin de toutes sources médiatique, je suis très étonnés de ne pratiquement rien trouver ce matin sur les manifestations (et autres événements de samedi liés aux gilets jaunes) dans les différents médias mains-stream.
C’est certain que de leur part le silence est une bonne façon de dire moins de bêtises. Mais ça montre encore plus leur complicité très étroite avec le pouvoir. C’est une bonne façon d’invibiliser le mouvement…
A vous toutes et tous cher.e.s journalistes qui participez à la propagande à travers la non-diffusion des réalités de terrain, ne croyez pas que vous allez vous en sortir comme ça! Cette société que vous tentez de « cadrer » en la muselant ou en lui mentant, vous en faites partie dans toutes vos intégrités, à savoir, politiques, physiques et morales!
Vous devriez plutôt tout faire afin de soutenir cette condition fragile sur laquelle est fondée notre société et qu’on appelle (très vulguairement) démocratie. Ce terme dont vous nous rabâchez les oreilles et qui devrait être porteur d’espoir, une fois passé par votre filtre est un simple levier afin de nous apporter encore plus de souffrances et de chaines! Vous en faites un tremplin pour un monde de disctature sournoise!
Ressaisissez vous et relevez la tête! Sortez du rôle de chiens de garde imposé au métier de journaliste!
Vous êtes en réalité des personnes autonomes! Si ce n’est pas le cas, devenez le et ne nous/vous enfoncez pas toujours plus dans la misère et le mensonge d’Etat !!!
Les chiens de garde obéissent à leur maitres .Les acteurs de la machine merdiatique travaillent main dans la main avec les acteurs de la machine à éborgner.
En dehors des médias libres peu de journaux parlent des violences policières .Libération semble se détache du lot et ce depuis le début alors qu’en son sein sévit un laquais de la préfecture de police nommé « 4 mers » .
Même le canard enchaîné est aspiré par la haine des GJ et passe sous silence une violence policière inédite .On a en effet eu le droit à un édito en faveur des motards agressés sur les Champs élysés,ainsi qu’à une reprise puante sur des GJ se positionnant comme antisémite.
L’omerta merdiatique est une façon de faire passer dans l’opinion publique que le mouvement n’existe plus .
Leur actualité ,c’est le grand débat national.D’ailleurs la côte à Macron remonte ,c’est dire .Encore quelque jours et ils parleront de « sortie de crise « .
Dans de nombreux pays des journalistes sont assassiné.es pour leur travail d’investigation .
Ici en France des journalistes ont été victimes de la répression .
Des TV sur internet invitent des personnes qui parlent des violences policières et mêmes des victimes de ces violences à s’exprimer .
La classe journalistiques, elle aussi est très hétéroclite.
Par contre il est évident que la caste politique dans son ensemble défend activement ou passivement la police aux ordres de l’Etat quoi qu’elle fasse !
https://www.youtube.com/watch?v=OtuuzOYXzE4
A l’international le gouvernement français est pointé pour sa gestion ultra violente de cette crise politique qui est bien loin d’être finie
Alors quand ils parlent ça va pas (ils disent pas ce qu’il faut de notre point de vue bien sûr), quand ils parlent pas (au moins ils disent pas de conneries), ça va pas non plus !!
C’est bon quoi, vous le savez pas que c’est des crevards ? C’est subventionné par le public et le privé, les journalistes ont des privilèges fiscaux, etc …,
Vous tenez un mot d’ordre pour les GJs, fin de la pub et des subventions et avantages fiscaux pour les médias en général (donc y compris internet, et les »automédias » qui en profitent aussi). Et pour ceux qui voudraient se faire financer par d’autres que les lecteurices, auditeurices, médias; papier, télé, radio, net, …. obligation d’afficher en permanence »Attention, on se paie avec la pub, nos infos c’est de la merde ! »
Indy Partout, mainstream nulle part.
Le Monde aura beau publier à retardement article sur article documentant le saut qualitatif effectué, à l’occasion de la mobilisation des gilets jaunes, dans le registre des violences policières, violences d’Etat – cela ne changera rigoureusement rien au fait vérifiable par tous et chacun que le même journal aura publié, édito après édito, au fort du mouvement et toujours à son heure, des mots, des phrases et des sentences dont il est plus qu’urgent de dévoiler le nom : violences médiatiques.
Il ne s’agit pas de se livrer ici à une quelconque surenchère verbale mais bien, comme dirait Deleuze, de produire un concept. La ou les violence(s) médiatique(s) comme concept. La violence médiatique, ce ne sont pas seulement les mots qui blessent, les mots du mépris, de l’arrogance, de l’animosité, de ce qu’il faut bien appeler la haine de classe – ici celle des élites qui ont la main sur le discours public, à l’endroit des gens d’en bas devenus rétifs à leurs jugements et à leurs injonctions. Ces mots et ces petites phrases sont partout, dans les éditos en question : « ultraviolence », « velléités insurrectionnelles choquantes et condamnables », mouvement « médiocrement contestataire » – autant de formules à l’emporte-pièce destinées à faire oublier que ce sont les manifestants qui, et de loin, paient le plus lourd tribut des « violences », c’est-à-dire, en tout premier lieu, de l’emploi par la police d’armes de guerre civile et de la mise en œuvre d’une « violence disproportionnée »…
Au plus fort de la répression qui laisse sur le carreau des centaines de blessés et de mutilés, Les éditos du Monde font bloc avec celle-ci et l’encouragent : « Le pouvoir exécutif a donc raison de s’insurger contre la stratégie du désordre que poursuivent les plus radicaux » – c’est plus qu’un blanc-seing, une exhortation, en vue d’un nouveau tour d’écrou.
Le pire, ici, ce n’est pas la prise de position politique, qui est attendue d’un journal comme Le Monde, en pareilles circonstances, ni même le ton d’animosité – disons, versaillais – contre le populo en folie, c’est le coup du mépris, ce tour perpétuel du discours dans lequel s’entend distinctement la présomption de celui qui sait et son infinie condescendance pour cette plèbe soulevée de samedi en samedi et qui persévère à dire non, en l’absence de toute structuration visible, représentation responsable, leaders à qui parler, programme en douze points, porte-paroles patentés, etc.
Le mépris, c’est le trait distinctif des dites élites néo-libérales de tout poil, et celui-ci trouve, dans la configuration dessinée par le soulèvement des gilets jaunes, l’occasion de se manifester dans toute son étendue. La manière dont, sciemment, au jour le jour, Le Monde s’acharne à monter en épingle de ces incidents et manifestations isolés (dont il serait surprenant qu’ils ne surviennent pas à l’occasion d’un mouvement de cette ampleur et de cette diversité) dans le but d’associer les gilets jaunes in toto à l’antisémitisme, au conspirationnisme et aux menées des néo-fascistes opérant désormais à visage découvert – cela, c’est vraiment la stratégie du mépris, l’art non seulement de prendre le lecteur pour un crétin, mais de surcroît de lâcher la bride à cet affect qui vient en supplément de l’animosité naturelle que nourrit la division – le mépris sans bornes pour ceux dont la vocation est de payer ses impôts sans rechigner et de prendre pour argent comptant les éléments de langage que lui sert à domicile le pouvoir médiatique ; le mépris mêlé d’indignation que suscite la levée en masse de ces invisibles, lorsqu’ils cessent de penser dans les clous et de rester à leur place. […]