Un nouveau décret attaque encore plus les droits des chômeurs
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Catégorie : Global
Thèmes : Luttes salariales
Ce décret est issu du projet de loi nommé « avenir professionnel », voté au parlement cet été. Ce projet déjà bien pourri, ne semblait pas assez sévère à l’encontre des chômeu⋅r⋅se⋅s, du coup d’un coup de décret, Emmanuel Macron réaffirme sa volonté de précariser encore plus les demandeurs d’emploi !
En gros ce décret va augmenter le contrôle et les sanctions envers les chômeu⋅r⋅se⋅s, mais surtout il commence par s’attaquer frontalement au maigre droit des chômeurs. Jusqu’à présent, lors de notre inscription à Pôle Emploi on signait un projet de recherche d’emploi, qui définissait une offre raisonnable d’emploi selon plusieurs critères (salaires, type de contrat, temps de travail, éloignement du domicile, la qualification …). Plus l’on passe de temps sans trouver de taf plus les critères devenaient souples.
Mais ça c’était avant. Maintenant, le salaire ne rentre plus en compte, dans ce que le gouvernement appelle « une offre d’emploi raisonnable ». Alors que la France compte presque 6 millions de chômeurs et d’après pôle emploi seulement 150 000 emplois non pourvus faute de candidats (c’est-à-dire 150 000 offres tellement merdiques que personne souhaite bosser dans ces conditions), on voudrait nous faire croire que le problème c’est la motivation des demandeurs d’emploi ?
Histoire de faire passer cette dégradation de nos droits, le gouvernement accompagne cette mesure de sanctions et d’un contrôle accru des chômeurs ! En gros, une absence injustifiée à un rendez-vous pôle emploi peut entraîner un mois de radiation, 2 mois si tu loupes le deuxième rendez-vous, et 4 mois au troisième oubli !
La sanction pour le refus de répondre à deux « offres raisonnables d’emploi », c’est une suppression des allocations. Plutôt que de mettre de côté, les cotisations que tu aurais dû percevoir, là on les annule : en gros tu avais 12 mois d’indemnité, tu refuses 2 offre d’emploi « raisonnable » bah il te restera plus que 11 mois d’indemnités. Notons que si tu refuses encore la sanction augmentera, allant jusqu’à 4 mois de suppression des droits pour 3 insuffisances dans ta recherche de boulots ! On peut rappeler ici que dorénavant le salaire n’est plus un critère qui permet de définir un emploi raisonnable. Du coup tu peux plus refuser un taf pour lequel tu penses que la rémunération n’ait pas assez élevée, autant vous dire que les tafs merdiques au smic ont de beaux jours devant eux !
En plus avec ce nouveau décret c’est pôle emploi qui va gérer les sanctions qui passaient avant par le ministère du travail, c’est aussi création d’un « journal de bord ». Cette expérimentation va commencer mi 2019 dans 3 régions avant de s’étendre sur toute la France. En gros les chômeurs devront dorénavant se fliquer eux-mêmes ! Mais bon vu que le gouvernement à pas super confiance dans l’auto-flicage, il prévoit aussi d’augmenter le nombre de contrôleurs passant de 200 à 1000 en 2020 !
Vu le décret on n’ose pas imaginer à quoi va ressembler la réforme de l’assurance chômage annoncée pour le début de cette année. En tout cas comme d’habitude on fait des économies sur nos droits, pour favoriser les emplois précaires et mal rémunérés, c’est simplement l’augmentation des galères pour les chômeurs, encore une manière pour le gouvernement de nous souhaiter une bonne année 2019 !
Nos maîtres esclavagistes augmentent la pression et la culpabilisation des précaires tout en allègeant celle déjà très timide et symbolique exercée sur les riches. Cest juste en phase avec leurs intérêts, car s’ils utilisaient les mêmes moyens pour récupérer l’argent des paradis fiscaux et juger les riches récalcitrants à l’impots, sans doute ces décideurs seraient ils tous bons pour les taules qu’ils nous construisent, et sans doute aussi les déficits dont ils nous rendent responsables seraient très vite résorbés.
Un tel cynisme devrait être le point de mire de nos médias nationaux, mais apparemment, ça n’a pas l’air de les inquiéter plus que ça… pas très étonnant quand on sait qui en sont les proprios et qui financent ces chiens de garde.
Tout ça est d’une très grande violence et mérite toute notre colère!