L’école est une prison
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Pouvez-vous expliquer pourquoi, à vos yeux, l’école est un lieu d’aliénation ?
L’école est peut-être le maillon le plus fort de notre enchaînement dans la société à l’heure actuelle. C’est à l’école que les gens apprennent à obéir. C’est à l’école que les enfants apprennent qu’il y a le maître et l’inférieur. C’est l’école qui nous apprend une certaine vision de la démocratie. Par ailleurs, on nous explique que c’est là où on apprend la vie en collectivité. Je suis persuadée que la vie collective, de force, pour des petits, ne peut que les amener à perdre toute confiance en eux et en leur individualité. À l’heure actuelle, les discours officiels le disent, on n’a plus la prétention d’apprendre à lire et à écrire aux enfants. Ce qu’on veut, c’est juste les socialiser. Mais socialiser les enfants veut dire leur apprendre qu’il y a des chefs, qu’il y a des faibles… Dans les années soixante-dix, une partie de ces faits avait été soulevée à gauche, la droite ne se préoccupant pas du tout de cette question, à vrai dire. La gauche a eu son mot à dire dans la défense de l’école laïque, gratuite et obligatoire. Ce sont donc les gens de gauche qui ont été les plus heurtés par les deux livres que j’ai écrits sur le sujet.
Vous ne vous contentez pas de dénoncer les abus ou les errances de l’école. Vous vous attaquez au fondement même de cet enseignement de masse des mineurs.
Je ne suis pas contre l’école, mais contre l’école obligatoire. Je rêve d’une école qui soit ouverte à tous et à toutes les classes d’âge. En effet, les classes d’âge aussi me font bondir. La plupart des gens qui n’ont pas mis leurs enfants à l’école ne disait pas « mon enfant n’ira pas à l’école » , mais « mon enfant ira à l’école, s’il veut y aller, quand il le voudra ». Car elle est aussi un lieu de l’oppression d’un adulte supposé savoir, sur celui qui ne sait pas. L’oppression du savoir est une des oppressions les plus ravageuses. On reproduit ainsi le schéma de la domination sociale. Des personnes comme Bourdieu avaient fait ce travail et cette constatation bien avant moi. La promotion sociale n’existe absolument plus aujourd’hui, bien qu’on nous dise sans arrêt le contraire.
En général, on considère l’enfant comme un être inférieur, en formation. L’adulte est supérieur à l’enfant, c’est évident pour tout le monde : cette supériorité est soi-disant naturelle. Pour l’opinion, les enfants n’existent pas en tant que tels. Ils n’existent pas dans le présent, ce sont des êtres futurs. « Un jour » ils seront mais, pour l’instant, ils ne sont pas. Cela m’a toujours heurtée. Un enfant, c’est toujours un « plus tard » : « Plus tard, tu comprendras », « Plus tard, tu feras ce que tu veux », « Plus tard, tu seras libre », etc. Quand on est enfant, on n’est pas seulement vu comme une pâte malléable, mais aussi comme un sous-individu. L’enfant est un projet, un projet de ses parents, de son entourage, de la société. C’est un individu qui subit énormément de pressions. Les enfants ne sont pas reconnus pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils seront. Selon que l’on a besoin de cadres dans tel domaine, de techniciens dans tel autre, on va orienter les enfants vers ces filières.
L’oppression que subissent les enfants est invisibilisée car on la décrit comme naturelle, comme vous l’avez rappelé. « Naturelle », de la même manière qu’on a pu décrire comme « naturelle » l’oppression exercée sur les esclaves, sur les ouvriers, etc. Bien sûr, tout comme l’oppression des femmes, le pouvoir exercé sur les enfants est donné comme naturel. Ce sont des êtres faibles, ignorants, que l’on doit éduquer. Ils sont donc considérés comme inférieurs par rapport aux adultes.
Il y a des sociétés où l’institution scolaire est moins forte et féroce que la nôtre, on sait donc bien que cette oppression supposée naturelle ne l’est pas tant que cela. Prenons l’exemple de nombreux pays où les enfants de cinq ou six ans ont une autonomie totale et un rôle social dans la société. Ainsi, au Sahara, il m’est arrivé d’avoir été prise en stop par une voiture conduite par un enfant de sept ans. On peut comparer les enfants à des esclaves, à la différence qu’ils sont entourés par l’idée de protection. Dans notre société, on est censé protéger les « faibles ». L’enfant étant faible, il a besoin d’une protection. Je ne pense pas qu’on dise cela d’un ouvrier ou d’un esclave. Par contre, les femmes sont également vues comme faibles, comme des personnes à protéger. Cette notion de protection est très intéressante. Il est entendu qu’un enfant de deux mois ne va pas vous dire : « Donne moi une couverture de plus car, cette nuit, il va faire froid ». Il faut penser pour le bébé qu’il aura besoin d’une couverture ou qu’il risque de se blesser avec du charbon rouge. Mais la grande distinction est qu’il faut le faire, non pas parce que c’est un inférieur, mais parce qu’il ne sait pas encore. J’ai reçu récemment des amis d’Angleterre, et au moment de traverser, je leur ai signalé le sens de la circulation, parce que cela ne leur vient pas immédiatement à l’esprit. Avec un enfant, on doit l’avertir des dangers de la même manière qu’avec un ami. Cela va de soi d’être prévenant avec des gens que l’on aime. Ce n’est pas de la protection dont il faut user, mais de l’aide. Le savoir est une très grande oppression, peut-être la plus grande. Quand on dit que les enfants sont insouciants, en fait, on dit qu’ils ne savent pas. Mais les enfants sont très souvent soucieux et malheureux, ils vivent les choses très profondément.
Dans « Insoumission à l’école obligatoire », vous abordez aussi la question de l’appartenance. Est-ce que les enfants appartiennent à quelqu’un ?
Dans nos sociétés, les enfants appartiennent à leurs parents. Mais j’ai connu énormément de personnes, dans les années soixante-dix, qui rêvaient d’aller vivre dans des kibboutz, où les enfants n’appartenaient plus à leurs parents mais au groupe. J’ai également connu des tentatives libertaires de vie en communauté où il y avait quand même cette idée que nos enfants ne nous appartiennent pas, mais en plus atténué que dans les kibboutz, c’étaient plutôt des expériences de partage des tâches éducatives et des responsabilités. De grandes réflexions sont nées de ces expériences. L’idée d’appartenance n’est pas simple du tout. L’idéal, c’est que l’enfant puisse choisir les personnes avec qui il veut vivre. Ce n’est pas forcément avec ses parents. À la vue des conditions de vie qui sont les nôtres dans cette société patriarcale et capitaliste, on ne peut pas demander aux enfants comment ils veulent vivre. Mais les personnes qui ont vécu dans des communautés dans les années soixante-dix, comme c’est mon cas, en gardent de très beaux souvenirs de partage, de solidarité, d’échange éducatif. On parvenait à faire entièrement confiance aux enfants.
Selon vous, peut on éduquer sans enfermer et sans conditionner ?
Il ne faut pas jouer sur les mots. Éduquer signifie conduire étymologiquement. Peut-on conduire un enfant où il le désire ? Peut-on vivre avec un enfant sans exercer une pression sur lui ? Il y a hélas des évidences. Si on vit avec un enfant, on lui transmet notre langue, un certain type de vocabulaire, même notre niveau de langue. Mais on peut élever son enfant vers l’avenir et vers ce qu’il veut. L’éducation telle qu’on la conçoit dans notre société passe aussi par la punition et la récompense, qui permettent d’opérer une pression sur l’enfant pour le manipuler.
L’éducation sans punition fait partie des choses que vous réclamez. Comment est-elle possible ?
Quand je disais, par exemple, qu’on peut espérer conduire un enfant où il veut, on peut comparer cela à l’idée que, si je fais un voyage au Japon, j’espère qu’on va m’éduquer, c’est-à-dire qu’on va m’initier à des choses qui m’intéressent. Mais si l’on entend « éducation » dans le sens de « dressage », alors là, bien entendu, l’éducation devient inacceptable. Le mot « éducation » lui-même est donc perverti, car on peut lui faire dire des choses opposées. L’idée de punition, qu’il s’agisse d’enfants ou de criminels, est évidemment une abjection. Mon dernier livre, Pourquoi faudrait-il punir ?, traite du droit pénal. Je ne vois pas pourquoi on punirait qui que soit, et pas plus un criminel que quelqu’un d’autre, tout simplement parce que ça ne sert à rien : ça ne peut aider ni la victime, ni le criminel, ni la société. J’ai étudié tous les arguments qu’on m’a avancés et je ne vois pas leur utilité. Pire, je vois à quel point cela nous use : nous sommes pourris par cette société de vengeance, qui veut, entre autres, punir l’individu malfaisant. à une malfaisance, au sens le plus large du terme, on en ajoute une autre : il a fait du mal, donc on lui fait du mal ! S’il s’agit d’un individu normalement constitué, lui aussi voudra ensuite faire du mal à celui qui lui a fait du mal. Ça peut durer longtemps et ça fait effectivement des millénaires que ça dure. Malheureusement, je ne pense pas que cela puisse s’arrêter d’un coup. En revanche, on a vu des systèmes s’écrouler ! Il y a des systèmes religieux, des civilisations, par exemple, qui se sont effondrés, et je pense que le droit pénal peut s’effondrer…
On peut poursuivre cette réflexion très intéressante sur la punition, en faisant un parallèle entre l’école et la prison.
L’école est fondée sur la punition, mais on pourrait concevoir une école sans punition ni récompense. Cependant, dans la mesure où nous sommes traditionnellement dans une culture du dressage, et non du partage des connaissances, on s’est mis en tête qu’on ne pouvait rien apprendre aux enfants sans punition. Encore une fois, je pense qu’on pourrait imaginer des écoles non obligatoires qui seraient ouvertes, un peu partout, fonctionnant sans punition. Le caractère obligatoire de l’école participe activement à entretenir la punition comme principe éducatif : les enfants sont obligés de se soumettre, étant donné qu’ils sont obligés d’aller à l’école. Ils ne peuvent pas, par exemple, changer de classe s’ils préfèrent suivre les cours de tel enseignant… À l’intérieur de l’école, les adultes peuvent pratiquement tout se permettre, car les enfants n’ont pas d’autre choix que de continuer à y venir. Je ne blâme pas les enseignants, je n’ai rien contre eux. Certains subissent même des punitions s’ils ne respectent pas le règlement de l’école, avec le système de l’inspection. Par contre, je suis en colère contre un certain nombre de syndicats d’enseignants qui ne cherchent pas à modifier cet état de fait. Pour en revenir à la punition, elle peut prendre plusieurs formes. Celle qui est la moins remise en question est celle qui consiste à dire à un enfant : « Écoute, tu ne veux pas venir en cours : libre à toi, on ne va pas te crier dessus mais, par contre, tu ne passeras pas en classe supérieure, tu n’auras pas ton diplôme ». C’est quand même une des plus grandes punitions et une revanche du corps social sur l’enfance. L’application de la loi et des règles est la même à l’école et en prison. La loi est la même pour tous avant d’entrer à l’école et de pénétrer en prison. On ne demande pas à un détenu incarcéré de respecter la loi française, mais le règlement, c’est la même chose à l’école. Tout lieu d’enfermement obligatoire fonctionne sur ce principe. Que ce soit à l’école, en prison ou dans tous les lieux d’enfermement, on ne peut pas faire de cas particulier pour les individus. Ce qui veut dire qu’on ne vous considère plus comme des personnes, mais comme une masse, et une masse à surveiller. L’école est devenu un foyer de surveillance des enfants qui les laisse rentrer chez eux le soir. S’ils sortent de la norme, ils vont en pensionnat et ne rentrent chez eux que le week-end. S’ils ont un comportement qui sort encore davantage de la norme, ils se retrouvent en foyer d’éducation surveillé, dont ils ne peuvent pas sortir du tout. L’école est un lieu d’enfermement.
(source : https://mafia12.fr.gd/L-h–e2-cole-est-une-prison.htm)
Et vous voulez pas aussi vous intéresser à ce que dit et fait Baker sur les enfants ? Combien d’enfants violés par des pédophiles libertaires sous la bénédiction de la mouvance de Catherine Baker et Claude Guillon ? Voire même la justification idéologique, car il y a toujours une bonne raison libertaire de se taper des enfants.
Soit-disant « libertaires » et « libertins. En vérité, des monstres.
La pédophilie devrait valoir un point, dès qu’on parle d’antiâgisme, même assertion moraliste indiscutable, même argumentation sans fondement.
Alors voyons un peu, la société âgiste actuelle protège elle de la pédophilie, non! La religion ? Non plus, on peut même se demander si ce n’est pas pire dans les environnements où l’on prétend les choyer!… …
Bon après je suis un peu fan de Baker, j’avoue.
non, l’antiagisme concerne toutes les « classes d’âges » !
baker a minimisé des sales trucs mais ça ne fait pas d’elle une apologiste ni une pratiquante de la pédophilie ou amenez des preuves parce que là c’est des calomnies pourris !
Déjà, le titre-slogan agressivement en capitales et le stupide mot-clé « ecole=chiotte=prof=merde » sont assez éloignés de la pensée plus nuancée de Baker : « Je ne suis pas contre l’école, mais contre l’école obligatoire » ; « Je ne blâme pas les enseignants, je n’ai rien contre eux. »
Sinon, l’entretien est plein de bonnes choses, mais c’est dommage qu’au début elle prenne une posture pseudo-radicale qui fait louper le problème fondamental de la domination adulte (sur lequel elle se rattrape largement après pour qui veut bien lire jusqu’à la fin) : « C’est à l’école que les gens apprennent à obéir. C’est à l’école que les enfants apprennent qu’il y a le maître et l’inférieur. C’est l’école qui nous apprend une certaine vision de la démocratie. »
Comme si dans les familles, y compris libertaires, l’obéissance et la hiérarchie étaient absentes. Je dis ça parce, si je n’oblige pas « mes » enfants à aller à l’école, à vivre avec eux au quotidien je me retrouve à me battre sans cesse contre mon assignation à être autoritaire et mon conditionnement à faire passer, y compris par la force, mes intérêts avant les leurs.
Bref ne rêvez pas trop, si l’école est une prison, la non-sco c’est loin d’être un paradis anarchiste… Mais bon, comme disait Malatesta, « il faut tendre vers ce que l’on veut en faisant ce que l’on peut ».
Ben oui, ces rapports de domination ne se déconstruisent pas en un clic. Pas plus que le sexisme ne se résout pas en se déclarant antisexiste.
C’est bien le problème de cet enfermement du discours autour de la pédophilie par certain-es, ça empêche de parler librement et à fond de certaines problématiques. D’ailleurs ces mêmes personnes pensent elles que la pédophilie ou le viol n’existent pas »hors de l’antiâgisme »? Y compris dans les milieux libertaires.
L’éducation non sco, n’a pas à être anarchiste, ou alors après une sévère et compliqué réflexion sur: »comment on prépare les personnes issuent du non sco au retour dans un environnement plus classique dans les rapports sociaux aujourd’hui? » l’éducation pourrait être très libre dans une société libertaire, dans une société autoritaire, il faut bien apprendre certains codes, si l’on veut que l’apprenti-e puisse choisir le plus librement possible son chemin. Tu peux èduquer des jeunes dans un cadre antisexiste, mais faut bien leur expliquer les rapports sexistes auxquels, illes vont être confronter… Comme l’anti carcéral, supprimer les prisons dans une société, sexiste, raciste, capitaliste, …. N’irait pas sans créer quelques drames humains, mais c’est ceux vers quoi il faut tendre, je pense.
Baker pose bien dans ces ouvrages les bases de toutes ces réflexions.
Merci à la personne qui a posté le message intitulé « Et la pédophilie ? ».
Dans un souci de partage non-autoritaire du savoir, et pour toutes les personnes qui n’auraient pas les moyens de lire les livres de Catherine Baker, voici deux extraits de son bouquin « Insoumission à l’école obligatoire ».
« »Les pédophiles ne sont ni plus ni moins affranchis que les autres. Ce qui me les rend souvent sympathiques, c’est que pour braver les interdictions, les censures, les contrôles, les humiliations, la prison, il leur faut au moins de la passion.
Cependant, il est assez déplaisant que les soi-disant amants des enfants soient en fait pratiquement toujours des pédérastes. Infiniment peu de petitefillophiles. Les nymphettes dont on parle parfois sont des femmes nubiles mais peu d’amants et d’amantes de gamines tout enfantines. Les petits garçons sont davantages recherchés, c’est clair. » »
Chapitre « Contre l’assujettissement du sexe mineur », page 154, édition tahin party
Catherine Baker assène n’importe quoi. Il suffit de se pencher un tout petit peu sur ce que « recherchent » les pédophiles pour se rendre compte de l’étendue du marché prostitutionnel des enfants, et que ce marché fait la part belle aux petites filles.
Aussi, pour braver les interdictions et la prison, ce n’est pas de la passion qu’il faut aux pédophiles, mais du fric, un bon carnet d’adresse, ou d’imposer sa loi à la maison.
Un autre extrait:
« »La question de savoir si ces pédophiles profitent de ces lieux [les lieux anti-autoritaires] parce que les parents sont supposés <<cool>> mais surtout parce que les mômes à qui on fout une certaine paix sont alertes, beaux, perspicaces, bref qu’ils ont du charme, ne me semble pas un sujet de réflexion fort passionant. Profiter de cette aubaine n’est, a priori, pas plus ni moins répugnante que profiter, quand on est prof, de la curiosité intellectuelle des mômes pour leur faire ingurgiter n’importe quoi. Selon les degrés de la filouterie et de la complicité des filoutés, les choses sont légères ou loudingues. Mais je n’ai rien à dire là-dessus. » »
Chapitre « Contre l’assujettissement du sexe mineur », page 150, édition tahin party
1-Catherine Baker passe son livre à expliquer pourquoi il est insupportable de profiter de la curiosité intellectuelle des enfants pour leur faire ingurgiter n’importe quoi. Pourquoi prétend-elle le contraire ici ?
2- Elle prétend le contraire parce que cela lui permet de faire passer en loucedé l’idée que la pédophilie est une affaire bégnine. Procédé réthorique mérpisable.
3-Il y aurait de la « filouterie » de la part des pédophiles. Moi, je parle de viols. Question de points de vue, j’imagine.
4- Il y aurait « la complicité des filoutés ». Cet argument est un calque parfait de l’argument qui prétend que quand une femme dit non, elle veut quand même un peu dire oui, et que donc les viols ne sont pas des viols parce que au fond elle le voulait bien (elle était complice).
Argument méprisable, mysogyne, antiféministe s’il en est.
Catherine Baker n’est pas et n’a jamais été pour la libération des enfants. On ne peut pas être pour la libération des enfants quand on cautionne les abus qui leur sont fait.
Moi j’adore les jeunes mais je n’ai pas d’attirance sexuelle, déjà pas beaucoup avec les personnes de ma génération alors…. Bref je n’entame aucune relation avec pour finalité le rapport sexuel.
Maintenant je ne vais pas m’empêcher d’adhérer aux propos de Baker sur la non sco obligatoire ou l’anti punition parce qu’elle a dit des conneries. En effet je ne pense pas que la pédophilie soit une passion, pas plus que des filous. Je penche plutôt pour une perversion. À mon avis, et c’est pour ça que j’adhère aux propos tendant à sortir de l’infantilisation, ne pas »sacriliser » les jeunes est un moyen de les protéger, entre autre de la pédophilie. Dans le pire des cas ça leur permettrait, je pense, au moins de parler plus facilement et plus vite, si illes sont victimes de tentatives ou d’abus. Le seul souvenir d’enfance que j’ai de prévention c’est: »ne va pas avec le monsieur qui te donne des bonbons! ». Injonction énigmatique, que je n’ai comprise que bien plus tard. Heureusement je n’ai pas eu à éprouver ma résistance à la tentation en chemin.
L’organisation sociale infantilisante ne permet pas d’offrir une protection sérieuse à ce problème en tous cas, et la pédophilie préexiste à la littérature moderne antiâgiste. Mon analyse c’est que mettre les jeunes dans des cases à part, case sacré dans la religion (l’enfant Jésus), case surprotégée dans nos sociétés, …, Tout cela en fait des »objets de désir ».
Ce qui me navre au final, c’est qu’on ne peut jamais discuter de ces problématiques sans que ne soient retourné les propos d’une ou d’un tel, le dramatique exemple de l’autre salaud, etc… Du coup ces réflexions ne se construisent quasiment qu’individuellement, elles sont pauvres, imparfaites, ou stupides parfois.
C’est quoi l’intérêt de la digression sur la pédophilie, hormis une attaque ad hominem ?
Rappeler les propos nauséabonds tenus par une personne, c’est l’attaquer maintenant ?
En voilà une belle façon de réfléchir.
L’intérêt de rappeler les propos pro-pédophilie de Catherine Baker, c’est d’éviter à des gens qui ne la connaissent pas de la croire trop cool à la lecture de l’interview publiée ici. L’intérêt, c’est d’informer. L’intérêt, c’est de prévenir. L’intérêt, c’est de permettre à certaine personne de ne pas aller dépenser leur argent à se procurer ses bouquins, éventuellement.
De plus, parler des propos pro-pédophilie de Catherine Baker n’a rien d’une « digression ». Sérieusement les gens, tout le mal que vous vous donnez pour minimiser l’affaire :
« digression », « elle a dit des conneries », « point godwin », « elle a minimisé des sales trucs » (non, elle ne minimise pas, elle cautionne. Et non, ce ne sont pas des sales trucs, ce sont des prises de pouvoir par des adultes sur des enfants, prises de pouvoir qui prennent la forme de viols)….
BREF
Vous voulez qu’on parle sérieusement de l’oppression que subissent les enfants ?
Cette discussion ne pourra avoir lieu qu’APRES que vous ayiez fait le ménage chez vous. Commencez par arrêter de minimiser les discours pro-pédophilie, arrêter de couvrir les gens qui produisent ces discours. Le jour où on pourra vous faire confiance, on commencera à discuter.
En attendant, on discute sans vous. Les enfants ne s’en portent que mieux.
Je vais compléter ce qu’a écrit la personne qui a cité les extraits du chapitre « Contre l’assujetissement du sexe mineur ».
L’édition chez tahin party date de 2006. Mais c’est une réédition. La première édition date de 1985.
Et peu de gens le savent, mais Catherine Baker a coupé une partie du chapitre « Contre l’assujetissement du sexe mineur » au moment de sa réédition en 2006.
La partie qu’elle a enlevé est celle-ci :
» Je suis au moins reconnaissante à Léonid Kameneff de l’École en bateau d’avoir ôté de la bouche des infâmes commères leurs petits secrets croustillants et misérables. Il veut, sur ces esquifs anti-scolaires qu’il a lancés, de la tendresse, du désir, de l’amour aussi bien avec les adultes qui sont embarqués dans cette aventure qu’avec les enfants: « Tant que ces rapports ne seront pas possibles, nous demeurerons un mélange de colonie de vacances libérale, d’école nouvelle et de sain chantier de jeunesse.» Il écrit que les enfants ont eu raison de ses pudeurs, qu’ils l’ont «débordé» et «fait bander sans honte». Il raconte comment il a dû lui-même apprendre à vivre une sexualité moins enfermée, moins enfermante, que cela n’a pas toujours été vrai, qu’il a, par exemple, refusé l’offrande d’un enfant par un stupide embarras, incapable même d’un sourire amical, et qu’il le regrette parce que son « air idiot » a dû blesser l’enfant. À un autre qui torture des scarabées, arrache aux crabes leurs pinces, il dit trop tard : « On aurait dû faire l’amour ensemble […]. Mais il y a tes interdits. Il y a ma retenue. Il y a la loi. » Libéré, Léonid ? Non. »
Pourquoi a-t-elle supprimé ce passage lors de la réédition de son bouquin ?
Elle l’a supprimé, parce qu’elle écrit qu’elle savait que Léonid Kameneff voulait des relations sexuelles entre adultes et enfants (elle appelle ça poétiquement « amour »).
Elle l’a supprimé, parce qu’avec les plaintes déposés par les anciens gosses violé.es, elle ne pouvait plus faire comme si tout cela se passait dans le respect réciproque.
Elle l’a supprimé, parce que ça allait détruire la jolie image publique qu’elle s’est construite.
Et je la soupçonne même de l’avoir supprimé, parce que 2006 (année de réédition du livre), c’est aussi l’année où le dossier des viols sur le bateau a été confié à un juge d’instruction en métropole (et où l’enquête a pris de l’ampleur). Quelles conséquences juridique cela aurait-il eu pour Catherine Baker et pour Léonid Kameneff si ce texte était reparu à ce moment là ?
Bref, encore une personne qui savait et qui n’a cherché qu’à protéger son cul.
Bon après que tu me juges de complicité pédophilie alors que j’ai bien écrit le contraire. Tu vas je pense me confirmer que tu fais le même rappel dès que le sujet touche l’anticarcéral, déjà Baker a écrit dessus, en plus quand certaines disent »feu aux prisons » j’imagine que tu les soupçonne fortement de complaisance du même ordre. pareil quand tu parles scolarisation avec des enseignant-es, ben oui y en a eu aussi des problèmes, même dans tous les sens dans ce cas assez bien connu….