J’y ai vu l’égoïsme de celleux se sentant à l’abri de toute expulsion, le mépris envers les personnes venues soutenir un projet, un rêve, car oui la candeur que nous avons réussi à préserver nous permet de rêver, de rêver d’un autre futur. Mais cette candeur vous l’avez tuée, anéantie, détruite. Tout comme les GM détruisent nos cabanes et essayent de mettre à mal nos ambitions .

J’y ai vu cette masse oligarchique bien pensante, s’exprimant d’une lympide parole narcissique et faussement humble qui prend le monopole en AG. AG dans lesquelles les petites gentes n’ont pas ou très peu le droit de s’exprimer car leurs codes sont différents des vôtres et qu’il n’est pas légitime pour une/un « touriste » d’exprimer son avis alors qu’un regard neuf sur une situation ne peut qu’apporter matière à reflexion.

Mais j’y ai aussi trouvé ce que j’y cherchais, loin de vous, aux abords d’une barricade ou d’une cabane, des moments de bienveillance, d’amour et de partage sans pareil. Ces personnes qui m’ont fait rester si longtemps et que j’ai eu du mal à quitter. Ces personnes qui m’ont énormément appris dans la détermination et dans la joie. Ces personnes qui sont dans l’acceptation. Avec qui j’ai pu être moi-même.  

Il y a une question que je tiens tout de même à vous poser :  Vous critiquez ces soutients, ces pariats de votre société, car oui vous ne faites guère mieux que babylon lorsqu’il s’agit de stigmatiser une partie de la population. Mais qu’auriez vous fait si en 2012 nous n’avions pas été là ? Nous les « barricadier.e.s, black bloc, punks à chien » appelez-nous comme vous le souhaitez.  Mais nous restons néamoins votre chaire à canon, un outil dont vous usez à votre guise, que vous délaissez et méprisez par la suite. Mais vous oubliez une chose essentielle dans votre cheminement légaliste pro-térrien. La ZAD n’est pas à vous elle est à toutes et à tous. Même si vous vous l’êtes appropriée, même si vous nous l’avez volée, même si vous, habitantes et habitants, vous vous sentez plus à même de décider et de gérer cet espace. Et quel beau management que de « négocier », si l’on peut nommer cela ainsi, avec l’ennemi commun de toutes les composantes du mouvement, ce monstre étatique qui a mis en place les règles du jeu dans lesquelles vous excellez.

Je vous méprise autant que vous nous méprisez et je vous laisse dans la situation dans laquelle vous vous êtes engagés, tête baissée droit dans le mur! Je ne reviendrez plus dans cette zone. Gardez vos soutients extérieurs qui sont si importants à vos yeux, faites des consensus absurdes, baissez votre froc’, marchez avec la France, ça n’a plus d’importance! Le domaine de lutte et large, et je n’arrêterai pas de me battre. Mais je m’y refuse pour des fascistes qui virent des gentes des lieux qu’ielles se sont appropriés dès qu’ielles n’en ont plus besoin.

Démerdez-vous, je vous emmerde, vous n’êtes et ne serez jamais la ZAD, vous avez abimé mes rêves de décroissance et de communauté. Mais l’espoir persiste et loin de vous nous créerons, partagerons et élargirons le domaine de lutte!

https://zadresist.antirep.net/article137-La-ZAD-est-morte