Acharnement contre jean-marc rouillan
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Nous avons appris au dernier moment la tenue du procès en appel.
La date a été choisie en plein délire médiatique pour les élections.
C’est bien un procès en catimini qui a été organisé.
Le procès n’a de nouveau pas abordé le problème de l’apologie.
Normal, il n’y a pas d’apologie.
C’est donc l’homme, le militant qui est attaqué.
Et l’attaque est à la mesure de la violence de l’Etat contre lui.
Le procureur a demandé, mardi 18 avril 2017, deux ans de prison,
dont un an assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve.
La décision sera rendue le 16 mai.
Tout avait été essayé pour dénoncer ce déni de justice.
Notre pétition indiquant qu’il n’y avait pas apologie
a été largement signée.
Nous avions mis à disposition l’ensemble de l’interview.
Chacun pouvait sur pièce juger avant de signer.
La Ligue des droits de l’homme, elle-même et d’elle-même, sans aucune sollicitation
avait dénoncé cette grave atteinte à la liberté le 8 septembre 2016.
Aujourd’hui, nous demandons aux signataires et à tous ceux qui s’étaient mobilisés
de reprendre contact pour nous organiser et protéger Jean-Marc Rouillan.
Il n’y a pas d’apologie,
Il ne peut y avoir de condamnation.
Jean-Marc Rouillan ne doit pas retourner en prison.
Communiqué de LDH :
La liberté d’expression est un droit fondamental
http://www.ldh-france.org/liberte-dexpression-droit-fondamental
Depuis que l’infraction pour apologie du terrorisme a été retirée de la loi sur la presse de 1881 pour être transférée dans le Code pénal, les inculpations se sont multipliées, souvent en comparution immédiate, et ont fait l’objet de condamnations très sévères.
Jean-Marc Rouillan, cofondateur d’Action directe, condamné pour assassinats et en liberté conditionnelle depuis 2012, fait aujourd’hui l’objet de poursuites pour avoir tenu, dans une interview, des propos présentés comme une apologie publique de terrorisme. Il sera jugé le 1er juin.
Quelle que soit l’appréciation que l’on ait sur ces propos et sur leur pertinence, ils relèvent du libre débat et ne peuvent être considérés comme une apologie des actes de terrorisme. En engageant ces poursuites, le parquet ne demande pas de sanctionner une apologie, il tente d’interdire une opinion dont il déforme sciemment le sens. Si l’on suit le parquet dans sa volonté de limiter la liberté d’expression aux seules opinions convenues, choquer ou critiquer deviendra bientôt un délit.
La liberté d’expression est un droit fondamental, c’est pourquoi les poursuites contre Jean-Marc Rouillan doivent être abandonnées.
Paris, le 31 mai 2016
Notre pétition
APPEL A L’ABANDON DES POURSUITES CONTRE JEAN-MARC ROUILLAN POUR APOLOGIE PUBLIQUE D’UN ACTE DE TERRORISME
La liberté d’expression est un droit fondamental, Jean-Marc Rouillan en a fait usage dans une interview.Ces propos ont été transformés en apologie d’un acte de terrorisme.
La liberté d’expression ne peut-être un droit à géométrie variable, réservé aux seuls gouvernants.
Le contexte émotionnel fort qui conduit à engager des poursuites pour apologie d’un acte de terrorisme est précisément celui auquel la justice doit savoir se soustraire.
C’est pourquoi les poursuites contre Jean-Marc Rouillan doivent être immédiatement abandonnées.
« Il n’y a de liberté pour personne s’il n’y en a pas pour celui qui pense autrement » Rosa Luxemburg
Collectif Pour l’abandon des poursuites contre Jean Marc Rouillan
Gilbert Achcar, politologue, Jean Charles Agboton-Jumeau, critique d’art, José Alcala, réalisateur, Pierre Alferi, écrivain, Jean-Claude Amara porte-parole Droits devant, Amandine André, écrivaine, Stéphane Arnoux, cinéaste, Alima Arouali cinéaste, Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière, Jean Asselmeyer, cinéaste, Edith Azam, poétesse, Olivier Azam, cinéaste, BBoyKonsian, label rap, Alain Badiou, philosophe, Etienne Balibar, philosophe, Manuel Barbeito, sculpteur, Eugénie Barbezat, journaliste Aligre FM/ l’Humanité, Patrice Bardet, syndicaliste (59), Jean-Jacques Barey, opérateur culturel, Emmanuelle Bastid, bibliothécaire, Jean-Pierre Bastid, cinéaste, Luc Benazet, écrivain, Stéphane Berard, artiste, David Berganout, réalisateur, Véronique Bergen, écrivaine, Jérôme Bertin, écrivain, Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, Nathalie Bianchi, Professeure Université Aix Marseille, Marie Billerot, éditrice, Rudolf Bkouche, Universitaire, Julien Blaine, poète, Jean Paul Blondeau, directeur de recherche INSERM (retraité), Félix Boggio Éwanjé-Épée, revue Période, Jacques Boisset, philosophe, Manon Boltansky, restauratrice d’œuvres d’art, Bernard Bolze, militant associatif, Saïd Bouamama, sociologue, Florence Boubekri, militante NPA, Brigitte Boulier, enseignante, Sébastien Boulinguez, syndicaliste, Alima Boumediene, avocat, Mustapha Boutadjine, plasticien, Alexandre Braud, avocat, Rony Brauman, médecin, Billie Brelok, rappeur, Nicole Brenez, professeure études cinématographiques, Sebastian Bugden, éditeur Verso Books, Michel Butel, écrivain, Pierre Carles, réalisateur, Benoît Casas, auteur-éditeurCasey, rappeur, Alain Castan, éditeur, Carmen Castillo, cinéaste, Laurent Cauwet, éditeur, Bernard Cavanna, compositeur, Nat Cazarré, directeur de Ekaitza, Jean-Philippe Cazier, écrivain, Manuel Cervera-Marzal, sociologue, Pierre Chopinaud, écrivain, Alexandre Civico, écrivain éditeur, Pascal Colé, journaliste, Jean-Louis Comolli, cinéaste, Philippe Corcuff, maître de conférences IEP de LyonMarie Claire Cordat, artiste, Annick Coupé, syndicaliste, Sylvain Courtoux, écrivain, Léon Crémieux, syndicaliste, Pierre Crétois, philosopheMarie Croze, éditrice, Laurent Cusey, syndicaliste, Marcel Debauche, retraité , Courrières (62), André Delcourt, maire PCF de Calonne-Ricouart 1983 à 2014, ex-conseiller général du Pas-de-Calais, Christian Delépine, ex-conseiller prud’homal CGT (62), Sameh Dellaï, philosophe, Pauline Delprat, directrice de casting, Laurene Denimal,artiste, Christophe Dero, ouvrier (62), Eric Descamps, ex militant de la LCR .(62), Daniel Dewalle, PCF Houdain (62), Rokhaya Diallo, journaliste, Thierry Discepolo, éditeur, Jean Douchet, cinéaste, Anne Dufour, militante associative (Iparalde), Cédric Durand, économiste, Driss El Kherchi, président de l’ATMF, Bruno Drweski, enseignant-chercheur, militant ARAC, Franck Dupont, syndicaliste Sud Education (59/62), Cédric Durand, économiste, Daniel Edinger, cinéaste, Editions Syllepse, Stéphanie Eligert, écrivaine, Frédéric Erard, syndicaliste, Annie Ernaux, écrivaine, Marie-Christine Etelin, avocate honoraire, Sophie Etienne, chercheure associée Univ. Lille, EA4354 – CIREL, Eva Feigeles, monteuse de films, Guy Ferdinande, artiste auxiliaire, Alexandra Frénod, CNRS, Jacques Gaillot, évêque, Anne de Galzain, cinéaste, Sylvie Garbarz, membre Collectif de soutien à la résistance palestinienne 59, Antoine Garcia,directeur d’Établissement médico-social, Franck Gaudichaud, politologue, Didier Gayant, militant (62)Fabrice Genestal, cinéaste, Georgio Pennequin, écrivain, Liliane Giraudon, poétesse, Jean-Marc Gleize, écrivain, Dominique Grange, chanteuse, Alain Gresh, journaliste, Serge Grossvak, Union des Juifs pour la Résistance et l’entraide, Caroline Guibet Lafaye, philosophe sociologue, Laure Guillot, productrice, Laëtitia Hamel, ingénieur en dispositif de formation adultes, Stéphane Hardy, Porte parole comité Libérez-Les 59/62, Eric Hazan, éditeur, Christophe Herin, enseignant, Marie Hermann, éditrice, Hervé Heurtebize, syndicaliste, Joël Hubaut, artiste, Rada Ivekovic, philosophe, Manuel Joseph, écrivain, Alain Jugnon, philosophe, Leslie Kaplan, écrivaine, Laurence Karsnznia, réalisatrice, Anne Kawala, écrivaine, Razmig Keucheyan, sociologue, Kino, cinéma Lille, Jacques Kmieciak, journaliste (militant CGT Pas-de-Calais), Stathis Kouvelakis, philosopheGabriel Krause (59), Jacques Lacaze, médecin – chercheur, Jeannie Lacoste, philosophe, Thomas Lacoste, cinéaste, Mourad Laffitte, réalisateur, Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte Ouvrière, Marie Laigle, éditrice, Iwan Lambert, comédien, Mikel Lapeyre, journaliste, Sylvain Laurens, sociologue, Serge Laurent, syndicaliste, Stéphane Lavignotte, pasteur, Lax, rappeur, Sylvain Lazarus, anthropologue, Joël Le Jeannic, Syndicaliste Sud, Jean-Yves Lesage, ouvrier du livre, militant CGT, Fabienne Letang, artiste, Laure Limongi, écrivaine, Pierre Linguanotto, cinéaste, Claude Lucantis, Comité Solidarité Basque Lille, Lorette Lucantis, enseignante retraitée, Stella Magliani-Belkacem, éditrice (La fabrique éditions), revue Période, Christian Mahieux, cheminot syndicaliste, Philippe Marlière, politologueXavier Mathieu, comédien CGT Conti, Sandrine-Malika Messaoudi, écrivain, Jean Henri Meunier, cinéaste, Bechir Mezni, économiste, Natacha Michel, écrivaine, Jacques-Henri Michot, écrivain, Thierry Milhomme, éducateur (62), Marie-Josée Mondzain, philosophe, José-luis Moraguès, universitaire, Bruno Morand, militant communiste marxiste léniniste, Jean-Luc Mouliène, artiste, Alexandre Moumbaris, directeur de publication – Editions Démocrite, Chiara Mulas, artiste, Myr Muratet, photographe, Frédéric Mustar, informaticien, Méricourt (62), Olivier Neveux, universitaire, Bernard Noël, écrivain Prix National de Poésie 1992, Stéphane Nowak Papantoniou, poète, Paul Obadia, enseignant docteur en cinéma, Philippe Olivera, éditeur, Original Tonio, rappeur, Jean Pierre Page, syndicaliste CGT, Aline Pailler, journaliste, Ugo Palheta, sociologue, Georgio Passerone, maître de conférences, Florence Pazzotu, écrivaine, Etienne Penissat, sociologueCharles Pennequin, écrivain, Anita Perez, monteuse de films, Marc Perrin, écrivain, Primaël Petit, conseiller municipal St Herblain, Gauche Indépendantiste Bretonne, Lucien Petit, Lieu Auto Géré (LAG) , Liévin (62), Clément Petitjean, éditeur, Serge Pey, poète, Philippe Pignarre, éditeur – écrivain, Alain Pojolat, syndicaliste, Polak, rappeur, Chantal Portaux, militante des Amis d’Edward GierekPremière Ligne, groupe Rap, Christian Prigent, écrivain, Serge Quadruppani, écrivain, Nathalie Quintane, écrivaine, Jean Rabinovici, journaliste, Tancrède Ramonet, cinéaste, Isabelle Rimbert, journaliste, Gaêl Roblin, porte-parole de la Gauche Indépendantiste Bretonne, Daniel Rougerie, bloggeur (59), Pierre Rousset, Europe solidaire sans frontières, Ryam, rappeur, Catherine Samary, économiste, Fernando Sanchez, Euskal Herria, Sept VII, rappeur, Skalpel, rappeur, Thomas Sommer-Houdeville CCIPPP – flottille pour Gaza, Pierre Stambul, co-président de l’UJFP, Bernard Stiegler, directeur de l’Institut de recherche et d’innovation, Daniel Stolla, gynécologue obstétricien Médecins du Monde, Jean-Marie Straub, cinéaste, Michel Surya, Prix Goncourt Biographie Fondateur revue Lignes, Farid Taalba, écrivain, Michel Tabanou, artiste, Grégory Tahar-Chaouch, chômeur, Lille (59), Jacques Tardi, dessinateur, Anne-Lise Teneul, journaliste – Lens, Jean Pierre Thorn, cinéaste, Georgette Tournel, Alliance rouge et noire (62), Dominique Tricaud, avocat, Marcel Trillat, cinéaste, François Tronche, directeur de recherche CNRS, Robert Valbon, metteur en scène, Pascal Verroust, producteur, Jean-Jacques Viton, écrivain, Michel Vuaillat, syndicaliste, ex-ouvrier du textile, secrétaire de l’Union communiste, Bernard Ripert, avocat, Michel Warschawski, journaliste, Luc Weingartner, syndicaliste, Gautier Weinmann, militant rouge (62), Yannis Youlantas, cinéaste écrivain, Armand Zvenigorosky, violoncelliste et militant.
Associations, partis politiquues etc…
Action Antifasciste Marseille, Action Antifasciste NP2C, Action Antifasciste Tolosa, Alliance rouge et noire, Alternative Libertaire, Alternative Libertaire Clermont Ferrand, Avocats Debout (collectif), Cellule Révolutionnaire Antifasciste d’Auvergne, CNT HPBB (Hôpital Privé Bois Bernard) 62, Comité Basque Lille, Comité Libérez-Les de soutien aux prisonniers et réfugiés politiques 59/62, Compagnie Jolie Môme, Coup pour Coup (31), Femmes en lutte (93), Les Amis de Joseph Tournel, association (62), Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Maoïste, Quartiers Libres, association, Voie Prolétarienne
http://linter.over-blog.com/2017/04/jean-marc-rouillan.un-proces-en-appel-en-catimini-en-aucun-cas-sur-le-delit-retenu-un-risque-granve-pour-sa-liberte.c-est-bien-le-mi
Le cas de Jean-Marc Rouillan est une belle illustration de l’offensive de l’Etat contre toute liberté d’expression au nom de cette même liberté d’expression et de la criminalisation de toute pensée déviante. De quoi était-il question dans son procès ?
« L’assignation faite à Jean-Marc Rouillan – assignation fortement suggérée aujourd’hui à toute personne publique –, s’apparente à un nouveau genre du repentir ; si on connait sa forme habituelle (qui commence par le célèbre « je regrette… », que tou-te-s les prisonnier-e-s politiques du monde entier connaissent bien – Jean-Marc Rouillan a payé le prix fort de ne s’y être jamais plié), celle-là, plus subtile, plus perverse, n’oblige plus au regret, mais au contraire à crier moi aussi. « Moi aussi je suis Charlie »… Ainsi certaines personnalités de l’ombre ont pu accéder à la lumière ; et d’autres, que des prises de positions courageuses ou sulfureuses avaient renvoyé dans les marges, se sont réinventées une virginité… et cela à moindre frais, crier avec les loups semble sans doute moins compromettant que la terrible solitude du je regrette. Et pourtant…
Dans cet entretien, Jean-Marc Rouillan, d’emblée, déplacera les curseurs du débat. Dans un premier temps, en ne se plaçant que sur un terrain politique. Et, dans un second temps, en refusant l’assignation qui lui était faite. Ainsi, si il ne cesse d’être critique quant à la politique de Daesh, il ne l’est pas moins à l’égard de la France, et dans cette guerre, il s’affirme neutre : il y a d’un côté un état islamique conduit par une bourgeoisie sunnite criminelle ultra-réactionnaire nommée Daesh, et, de l’autre côté, un état français qui s’est construit lors de la 3e république sur deux événements : le massacre de la commune (30 à 40000 communard-e-s assassiné-e-s) et le fait colonial (Ce qui s’est passé en Algérie m’empêchera toute ma vie de chanter la Marseillaise et de porter le bleu-blanc-rouge, dit-il). Il réfute tout argument religieux ou relevant du choc des civilisations, répugne à piocher dans le champ lexical de l’horreur, de l’émotivité et de l’empathie victimaire afin d’éviter que son argumentation ne soit vrillée de trop d’affect, et reste dans une logique dialectique… »
https://blogs.mediapart.fr/laurent-cauwet/blog/170316/qui-peur-de-rouillan
A cette offensive réactionnaire contre la liberté d’expression avaient répondu celles et ceux qui mènent depuis toujours la lutte contre un Etat devenu Etat policier.
http://blogyy.net/2016/06/25/revolution-ou-terrorisme/
https://www.change.org/p/ministre-de-la-justice-soutien-à-jean-marc-rouillan
Aujourd’hui, la « justice » d’Etat a franchi un nouveau pas en reprochant à Jean-Marc Rouillan non seulement « l’apologie de terrorisme », mais en refaisant le procès d’Action directe pour lequel il avait déjà été condamné.
Nous nous devons non seulement de dénoncer cette mascarade judiciaire mais de dénoncer aussi les complices de l’Etat qui ont joué le rôle d’idiots utiles et de supplétifs bénévoles de l’accusation, comme Claude Guillon :
https://lignesdeforce.wordpress.com/2016/03/21/jean-marc-rouillan-doit-se-taire-non-parce-que-letat-le-lui-impose-mais-parce-que-les-enormites-qui-sortent-de-sa-bouche-nuisent-a-la-cause-quil-pretend-defendre-et-a-lui-meme-acc/
et la réponse :
https://www.infolibertaire.net/claude-guillon-gagne-son-proces-contre-jean-marc-rouillan/
En France, 7 milliardaires (marchands d’armes, banquiers…) détiennent 95 % de la production journalistique. Autant dire qu’il ne reste pas grand-chose à espérer du « droit de savoir ». Autant dire également, que les médias sont donc quasi totalement dédiés à une propagande permanente propre à détourner l’attention vers des cibles bien pratiques. D’un point de vue purement politique, l’extrême gauche, d’autant plus lorsqu’elle s’affirme farouchement anticapitaliste, est un marronnier !
Déjà à l’époque des régionales de 2010, la rengaine « l’extrême gauche est remplie d’Islamo-gauchiste » avait été empruntée aux plus abjectes sites d’extrême-droite pour remplir les colonnes des médias mainstream… Et depuis, toute occasion est bonne pour associer systématiquement les militants d’extrême gauche à toute campagne islamophobe. Ainsi on peut lire dans Le Monde «… Mais simplement une confirmation de l’alliance de cette secte politique avec le fondamentalisme islamique… », Le Figaro intitule un dossier « Extrême-gauche et Islam : une alliance contre-nature ? ». Attentats contre Charlie Hebdo ? Marianne qualifie l’extrême gauche de « complices des djihadistes ». Attentats du 13 novembre ? « l’extrême gauche saccage le mausolée aux morts ». C’est donc une liste sans fin de dénaturation des positions de notre courant politique qui Oui !est farouchement opposé à l’islamophobie, Oui ! est convaincu que les guerres néocoloniales ne sont pas une solution, Oui ! Condamne fermement l’état d’urgence et la perte de libertés qui en découle…
Aujourd’hui, c’est au tour de notre camarade Jean Marc Rouillan de faire les frais de cette campagne qui n’a pas de nom… Propos déformés, sortis de leur contexte, ministres se pressant devant les caméras pour exiger qu’on renferme l’animal… Pathétique spectacle de détournement d’attention à la veille d’une mobilisation puissante contre la destruction du code du travail, au sein de laquelle l’extrême gauche porte les arguments les plus dévastateurs…
Nous ne sommes pas dupes (comment pourrait-on l’être?) de la mécanique en œuvre… C’est la même mécanique qui assassine Rémy Fraisse, la même qui condamne les Goodyear, les Air France, la même également qui, nous accusant tou-te-s d’être des suppôts de Daech, remet, dans la même semaine, la légion d’honneur à l’un de ses principaux financiers…
Nous ne céderons pas aux injonctions du « Not in my Name », imposées à chaque musulman-e-s ou supposé-e-s l’être de ce pays après chaque attentat d’extrémistes religieux. Nous ne justifierons rien, juste de notre soutien total à notre camarade Jean Marc Rouillan, car nous savons qui nous sommes, ce que nous voulons et ils ont bien raison les 7 milliardaires de nous craindre ! La perspective de cet autre monde-là les « terrorise »? Comme nous les comprenons…