De l’oseille pour kalimero !
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Anti-répressionLoi travail 2016Répression
Lieux : Paris
La répression n’est pas uniquement le moment où la flashball et la matraque viennent frapper les corps des récalcitrant.e.s, c’est chaque moment du quotidien sous la domination de l’Etat et du Capital à travers des milliers de dispositifs psychologiques et matériels omniprésents obligeant les pauvres à accepter une vie de merde sous la contrainte. C’est aussi bien sûr la prison qui enferme toujours plus de monde et pour des durées toujours plus longues, afin de les punir, les isoler, les briser et les entasser loin des yeux des braves citoyens à la conscience tranquille. Et c’est aussi la prison dehors avec des mesures comme les bracelets électroniques, les assignations à résidence, les interdictions de zones, les contrôles judiciaires, etc.
La caisse de solidarité avec les prisonnier.e.s de la guerre sociale Kalimero, créée aux lendemains du mouvement contre le CPE, existe depuis maintenant dix ans en région parisienne. Son premier texte posait ainsi les bases de ses activités : « Parce que nous savons que la Police et la Justice ne sont que des machines de guerre visant à écraser toute velléité de révolte, nous n’invoquerons pas en pleurnichant une position de victime. La tâche que nous nous fixons est d’apporter une aide concrète et matérielle aux camarades, compagnons et amis (même si nous ne le(s) connaissons pas) principalement sous la forme de mandats mensuels pour les prisonniers, en apportant une aide technique pour la défense et en participant à la création d’un rapport de force à l’intérieur comme à l’extérieur du tribunal. »
Actuellement et depuis plusieurs mois, nous envoyons des mandats réguliers à plusieurs incarcéré.e.s en préventive suite à l’attaque de la voiture de flics qui a flambé lors de la manif du 18 mai 2016, à un des émeutiers de Beaumont-sur-Oise incarcéré en préventive après l’assassinat d’Adama par les gendarmes en juillet 2016, ou au compagnon condamné à 10 mois de prison ferme suite à la manif saccageuse «Jaguar» du 14 avril 2016. Plusieurs initiatives ont déjà été organisées pour continuer d’alimenter la caisse, comme le concert d’octobre dernier à Montreuil lors du week-end de solidarité avec les prisonnierEs de la guerre sociale.
Parce que nous n’entendons pas uniquement réagir à une répression du dit « mouvement social », mais nous inscrire dans la continuité de révoltes qui peuvent être individuelles ou collectives et prendre diverses formes, parce que les condamnations et les préventives ordonnées par les juges d’instruction ne durent que trop, parce que la caisse Kalimero ne peut envoyer tous ces mandats mensuels que grâce à la multiplication d’initiatives variées pour recueillir de l’oseille, parce que la guerre sociale ne connaît pas de trêve, nous en appelons plus que jamais à vos contributions solidaires pour réalimenter la caisse, que ce soit par des versements à titre individuel (ponctuels ou réguliers) ou en organisant des événements (concert, cantine ou autre) pour reverser tout ou une partie de l’oseille à la caisse.
On peut nous rencontrer tous les 2e jeudis du mois lors des réunions de Kalimero à Montreuil pour discuter ou nous glisser une enveloppe, ou encore nous écrire par mail (kalimeroparis@riseup.net) pour effectuer un virement.
Des participant.e.s à Kalimero Paris,
février 2017
Week-end de solidarité avec les prisonnierEs de la guerre sociale, octobre 2016
(https://paris-luttes.info/week-end-de-solidarite-avec-les-6840)
C’est vraiment trop inzuste !, juin 2007
(https://nantes.indymedia.org/articles/12565)
Pour Nicolas ?
« La seule chose que je souhaite, pour moi c’est important, c’est de pouvoir m’excuser auprès du policier. (…) Je n’ai jamais voulu la mort de quelqu’un et encore mois un policier. »
Pour Kara ?
« Je suis vraiment désolée, j’ai été stupide. Tout était dingue. J’étais excitée, en colère (…) Je suis vraiment désolée et j’ai honte (…) Je n’avais pas l’intention de blesser quiconque. »
Vraiment super, les taulards révoltés que vous soutenez !
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/12/08/voiture-de-police-incendiee-a-paris-les-revirements-de-l-enquete_5045279_1653578.html
depuis quand il est interdit d’avoir des remords, de regretter d’avoir blessé quelqu’un-e ? depuis quand il est interdit d’exprimer un ressenti personnel ? depuis quand regretter un acte perso veut dire forcément enfoncer les autres ? depuis quand on est sûr-e-s que les trucs relayés par les médias mainstreams sont totallement fiables ? depuis quand on confond anarchisme et dogmatisme ? …
effectivement, c’est soit du trollage, soit un manque de connaissance sur le terrain. parce que sinon… c’est juste minable d’utiliser indymedia pour ce genre de pratiques.
A une autre époque, Kalimero c’était autre chose que le discours du commentaire précédent (en mode « c’est trop inzuste ! »), qui consiste à trouver des excuses à la dissociation, à « regretter d’avoir blessé quelqu’un-e », en l’occurrence UN FLIC !!! Insupportable après avoir donné des leçons de radicalité pendant des années… Faites ce que vous voulez, mais cessez de jouer les puristes et les donneurs de leçons.
« depuis quand on confond anarchisme et dogmatisme »
Qu’ils soient dogmatiques ou non, ça c’est une autre histoire, les anarchistes ne regrettent pas d’attaquer des bagnoles de flics.
Et les prisonniers de la guerre sociale non plus.
…que triper en lisant les journaflics. Lorsque Kaliméro a vent d’un acte de révolte qu’il a envie de soutenir en envoyant des mandats à la personne concernée, Kaliméro ne fait pas passer un test de radicalité au prisonnier ou à la prisonnière. Kaliméro se bouge le cul et envoie un mandat direct (dans les tout premiers jours après l’incarcération), ainsi qu’une lettre et un flyer qui détaillent les motivations de Kaliméro. Une correspondance peut ensuite se dérouler qui permet de connaître la personne et de prendre la décision de poursuivre ou d’interrompre l’envoi des mandats. Cette correspondance prend du temps (quiconque a envoyé quoi que ce soit en taule le sait pertinemment), et des échanges sincères sont très délicats lorsque tout le courrier est lu par la matonnerie ou par la juge d’instruction. Du coup lorsqu’une incompréhension subsiste, il est souvent nécessaire d’attendre d’obtenir un parloir avec les personnes concernées, ou de passer par des proches qui en ont.
En l’occurence, les personnes et les déclarations qui sont reprises sans arrêt par un troll, qui s’amuse à copier-coller le même commentaire en-dessous de chaque article contenant le mot «Kaliméro», s’est arrêté à la lecture de lemonde.fr. Kaliméro a quant à lui cherché à comprendre ces déclarations qui ne lui parlait pas et à connaître les motivations des unes et des autres, a rencontré les personnes ayant accès aux parloirs, ou a demandé des parloirs directement (ce qui est difficile lorsqu’on est un caneton noir avec une coquille d’œuf sur la tête).
À l’issue de discussions, tenues en public aux Condos tous les deuxièmes jeudi du mois (c’est dommage de ne pas être venu-e, ou de ne pas avoir envoyé un mail pour tenter de comprendre, ça aurait évité toute cette colère contenue qui ne fait pas du bien), Nicolas ne fait plus partie des gens à qui Kaliméro envoie des mandats. La personne qui commente avec hargne sous-entend-elle qu’il faudrait demander à Nicolas de rembourser les «sommes indûment perçues» ? Ça pourrait être intéressant à soulever dans une réu, mais je doute que ça soit retenu.
En ce qui concerne Kara, le fait est que les correspondances entretenues avec elle n’ont pas mené aux mêmes conclusions. Je n’ai pas vraiment envie de m’étaler sur ce qui fait que j’ai personnellement de l’estime et du respect pour la personne qu’elle est. Elle est anarchiste et trans, à l’isolement dans une prison de mecs, avec 3 autres trans qui ne sont pas forcément très bienveillantes. Elle est entrée en prison alors qu’elle était en France depuis très peu de temps, qu’elle ne connaissait pas la langue et qu’elle n’avait aucune connaissance du fonctionnement juridique en cours dans ce pays. Depuis, on a pu échanger, elle a beaucoup de choses très intéressantes à dire sur ce procès, sur ces déclarations, sur la défense qu’elle compte tenir (et qui est en cours d’élaboration), et sur la vie en général. Elle porte des idées politiques qui t’intéresseraient sûrement si tu ne t’arrêtais pas à la lecture de la presse à la botte du pouvoir. Que penses-tu de lui écrire une lettre pour lui demander directement ? Elle a plein de temps disponible vu qu’elle ne sort plus du tout de sa cellule et elle sera ravie de te répondre (si toutefois tu t’adresses pas à elle comme une merde comme tu le fais dans tes commentaires). Peut-être même que comme plusieurs personnes qui ne la connaissaient pas, tu auras même envie de donner de ton temps pour la voir directement au parloir et en parler de vive voix ? Rappelons que son numéro d’écrou est public:
(David Brault) Kara W.
428682
MAH de Fleury, 7 Ave des Peupliers,
91705 Sainte-Geneviève-des-Bois Cédex
Ça serait vraiment plus cool pour tout le monde que tu procèdes de la sorte plutôt que de troller sans cesse.
bisou
Etant donné l’aspect délicat du sujet, puisqu’on parle de personnes condamnées dans le cadre d’actions dans les luttes sociales, on passe les commentaires en modération à priori.
On a aussi refusé un nouveau commentaire qui redisait les mêmes choses que les premiers.
Opposer les personnes condamnées entre elles en parlant à leur place n’aidera surement pas à avancer politiquement sur la notion de solidarité, qui peut prendre bien des formes, pas plus que la notion de désolidarisation qui ne peut être vue sous un seul aspect.