Le 14 avril dernier vers 22h, après une journée de manifestations, plusieurs centaines de personnes partent en manif sauvage vers le canal Saint-Martin. Le cortége poursuit sa lancée jusqu’à sa dislocation aux abords de la mairie du 19ème. Sur leur route, nombreuses/x sont celles/ux qui laissent un mot à la plume de leurs pavés sur les vitres de divers bâtiments (les douanes, la Chambre du Commerce et de l’Industrie, un Hôtel Ibis, des galeries d’art ,un Pôle Emploi, des agences immobilières, des banques, un concessionnaire Jaguar…), sur les autolibs, les pubs et les autobus, un Franprix est pillé au passage…

Le 8 décembre, Damien est arrété à son domicile et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, accusé d’un certain nombre de dégradations commises ce soir-là. Le 28 décembre sa demande de mise en liberté a été rejetée. Pendant l’audience, Damien a évoqué la mort d’un détenu à Fleury, suite à un problème de santé, alors que son codétenu tambourinait à la porte des heures durant, dans l’indifférence totale de la part de la matonnerie. Dans une lettre, refusant la logique judiciaire, dont, entre autres la catégorisation dichotomique innocent/coupable, il déclare :
” Parce que la résignation ne sera jamais une option, parce qu’en chaque acte individuel de révolte réside toute la violence des raports sociaux, parce qu’il nous reste une multitude de récits à écrire, à travers le temps et l’espace, à travers la grisaille des métropoles, dedans comme dehors… le combat continue.”
Le combat continue, oui, et plusieurs attaques ont été réalisées en solidarité avec Damien depuis son arrestation :
Dans la nuit du 14 décembre, quatre distributeurs de banques (LCL, La Poste, CIC, Crédit Agricole) on été détruits à coups de marteau à Besançon, alors que la veille, deux distributeurs de billets de la Caisse d’Epargne ont été détruits à Marseille. Au petit matin du 26 décembre (jour de l’anniversaire de Damien), du côté de Passy, certains ont pensé que plutôt que d’allumer des bougies, mieux valait allumer une Jaguar. Il s’agit, d’après la revendication, d’une “petite bribe de guerre sociale devant les portes des riches”. Et fin décembre, à Bruxelles, des pubs JC Decaux et une voiture d’agents de sécurité ont eu leurs vitres brisées, tandis que la nuit du 31 une autre voiture d’agents de sécurité, une voiture Vinci et une voiture Bam (entreprises qui construisent des prisons) ont été livrées aux flammes. Le 25 décembre, le container qui loge l’Ordnungsamt (équivalent de la Police Municipale, NdT) de ‘Steglitz’ à Berlin a été incendié.
Nous étions nombreuses/x dans les rues lors des manifs de ce printemps. Les actes de révolte, y compris ceux dont est accusé Damien, nous ont réjouis pendant plusieurs jours, comme un petit rayon de soleil dans cette grisaille.
Faisons-lui sentir notre soutien dans la salle de tribunal comme ailleurs, la solidarité c’est l’attaque


RDV Jeudi 19 Janvier à 13h30, à la 23e chambre du TGI de Paris