Interview de bernard cazeneuve
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Bernard Cazeuneuve, suite aux récentes manifestations contre la loi El Khomri et à la casse de quelques vitrines de banques vous avez déclaré « Je condamne avec force les violences d’une minorité d’irresponsables. Ils devront rendre des compte devant la justice ».
Tout à fait, je trouve inadmissible, dans un état de droit que des personnes se livrent ainsi à des dégradations.
Ces dégradations se sont passées aux cours de manifestations contre un projet de loi de votre gouvernement, avez vous le sentiment d’avoir provoqué ces réactions ?
Bien sûr que non. Nous sommes en démocratie. Nous réalisons les réformes pour lesquelles nous avons été élus. Si des gens ne sont pas d’accord, ils ont le droit de manifester, mais sans violence.
Si les opposant.e.s à la loi du travail manifestent sans violence, promettez-vous de retirer le projet de loi ?
Ce n’est pas comme cela que ça marche. Nous croyons que cette réforme est juste et permettra de stimuler l’économie et donc de réduire le chômage. Nous irons jusqu’au bout pour la mettre en œuvre.
Dans ce cas, quel recours restent-ils à celles et ceux qui refusent cette loi ?
Nous sommes en république, ils ont le droit de manifester, mais certainement pas de casser des vitrines.
Le code du travail représente les seules garanties que les travailleuses et travailleurs ont pour limiter l’exploitation. Vous vous attaquez à certaines de ces garanties, comme la rémunération des heures supplémentaires et les indemnités pour les licenciements illégaux, est-ce que vous comprenez que certain.e.s manifestant.e.s soient en colère ?
Le fait d’être en colère n’autorise pas à casser des banques. Je condamne fermement ces violences.
Pensez-vous que vous pouvez être à la fois dans le gouvernement qui met ces gens en colère et être la personne qui dit comment les gens devraient exprimer la colère qu’elles et ils ont contre vous ?
Ces gens sont des délinquants et n’ont rien à voir avec les manifestants. Ils sont très minoritaires, la plupart des manifestants sont pacifiques, comme par exemple le rassemblement « nuit debout »1
Doit-on en conclure que vous soutenez le mouvement « nuit debout » ?
Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je soutien la loi du travail parce que je pense qu’elle va dans le bon sens.
A propos de violences, que pensez vous de tou.te.s ces manifestant.e.s blessé-e-s, dont certain.e.s ne retrouveront plus l’usage de leur œil ou de leur main. Que pensez vous de celles et ceux qui sont maintenues enfermé.e.s l’espace d’une nuit ou de plusieurs mois ?
C’est de la manipulation. A ma connaissance, les seules personnes blessées sont des policiers qui faisaient leur boulot : protéger la population.
Que souhaitez vous répondre aux familles qui n’osent plus se promener en ville par crainte d’être submergées par les gaz lacrymogènes ?
La responsabilité en incombe aux manifestants, de notre côté nous faisons ce que nous pouvons pour les cantonner dans des zones réduites.
En conclusion, vous voulez que les gens travaillent dans une plus grande précarité et qu’ils ferment leurs gueules. Vous êtes contre les manifestations mais vous aimeriez qu’elles se déroulent comme vous le souhaitez. Vous ne dénoncer la violence que lorsqu’elle provient de vos adversaires. Et vous ne vous sentez absolument pas responsable de la colère que vous engendrez. Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Faites-moi voir votre carte de presse. Vous manquez de professionnalisme. D’habitude, j’ai affaire à des gens plus sérieux.
1Nous relatons simplement les propos de Bernard Cazeneuve. Nous tenons à nous excuser auprès des participant.e.s au rassemblement « nuit debout » qui entretiennent une vraie conflictualité avec les exploiteurs et qui pourraient se sentir insulté.e.s par ces propos.
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