La manifestation d’ouverture du camp, dimanche 17 juin, « Pour un monde sans frontières » où plus de 500 personnes ont défilé ensemble à travers la ville de Stockholm a été suivie par une manifestation de solidarité de 100 personnes au centre de détention de Märsta .

Sur le chemin du retour au camp, un grand groupe de militant˖e˖s a été bloqué à la gare du métro Nackrösen et encerclé par plus de soixante flics anti-émeute qui ont menotté tous ceux considérés comme « activistes No Border ». Tout le monde a été photographié et obligé à montrer ses papiers. Aucune raison pour cette arrestation préventive n’a été fournie. Les personnes ont été forcées à s’asseoir par terre et elles n’ont pas eu accès aux toilettes ou à l’eau pendant plus de trois heures. D’autres militant˖e˖s qui se sont rendu˖e˖s sur place pour savoir ce qui était en train de se passer ont été chassé˖e˖s par la police et leurs chiens et se sont fait tabasser.

En fin de compte trois personnes ont été arrêtées et emmenées à un poste de police de la ville. Au moins deux, « Abeille » et « Fourmi » sont accusées de « violence », « vandalisme » ou « résistance à l’arrestation » et sont actuellement toujours en taule. Une troisième personne, « Spider » a été récemment libérée et reste dans l’attente de son procès fixé dans les semaines à venir on ne sait pas encore où.

L’audience au tribunal d’ « Abeille » aura lieu lundi 2 juillet entre 13h00 et 16h00 au palais de justice (Tingsrätten) à Solna (Sundbybergsvägen 5). Les chefs d’accusations sont « agression sur un agent de police » (våld mot tjänsteman) et « résistance violente à l’arrestation » (våldsamt motstånd). L’audience au tribunal de « Fourmi » aura lieu vendredi 6 juillet entre 9h00 et 12h00 également au palais de justice de Solna. « Fourmi » est accusé˖e de « vandalisme » (skadegörelse), « agression sur un agent de police » (våld mot tjänsteman) , « tentative d’agression sur un agent de police » (försök till våld mot tjänsteman) et « résistance violente à l’arrestation » (våldsamt motstånd).

Nous n’oublierons pas nos camarades alors que l’état veut utiliser la répression comme moyen pour nous détourner de nos vrais objectifs pour un monde sans frontières, contre le capitalisme ou toutes autres structures oppressives de la domination.

L’ABC Stockholm appelle celles et ceux qui peuvent à participer aux audiences de lundi et vendredi pour exprimer leur solidarité avec les militant˖e˖s arrêté˖e˖s.

La chasse aux sorcières des personnes qui refusent de rester silencieuses face à l’assaut du capitalisme et des Etats-nations et qui militent pour un monde qui ne soit pas guidé par le capitalisme et le profit n’est rien de nouveau ou d’inattendu. En entamant une poursuite criminelle sur des accusations vagues de “résistance à l’arrestation”, l’Etat suédois met l’accent sur la criminalité présumée de ces dangereux˖ses “radicaux”, plutôt que sur les injustices systématiques et le mépris pour les vies humaines qui font partie intégrante de la structure politique dominante. Ainsi, l’Etat choisit la répression au lieu de remettre en question ces politiques migratoires qui causent la mort de milliers de personnes chaque année aux frontières, l’enfermement de milliers d’autres dans des conditions atroces dans toute l’Europe et la déportation vers de soi-disant pays « sûrs » où les gens seront tué˖e˖s par des balles ou par la famine.

Le harcèlement des participant˖e˖s du camp No Border, et le harcèlement des habitant˖e˖s de Akala qui ont été arrêté˖e˖s et fouillé˖e˖s dans le centre de Akala étaient une tentative claire de l’Etat pour briser toute sympathie large ou liens avec les habitant˖e˖s de la zone du camp. Ces agissements doivent être critiqués sous l’angle de la lutte globale contre les frontières et contre le contrôle. Ils nous rappellent le camp No Border à Bruxelles en 2011, où, de la même manière, beaucoup de gens ont été harcelé˖e˖s et maltraité˖e˖s par des flics trop zélés. Suite à ces événements, deux personnes ont été condamnées à 1 an et 6 mois de prison ferme pour « rébellion contre la police » et sont toujours détenues en prison depuis avril dernier. La répression qui a suivi les dernières rencontres No Border à Bruxelles et à Stockholm n’est qu’une expression de l’ensemble de la répression et de la violence qui se trouvent au cœur de l’ordre politique actuel. Celles-ci se manifestent tous les jours pour les migrant˖e˖s qui tentent de franchir les frontières de la forteresse Europe, faite de fil barbelé, de clôtures, de patrouilles de Frontex et de prisons.

Laissez-nous répondre à ces arrestations par la solidarité et la complicité. Lorsque l’État ne montre que la terreur, nous montrons qu’il peut prendre nos ami˖e˖s, mais que nous allons les soutenir de toutes les manières imaginables. Mais nous devons aussi ne pas oublier que la lutte continue contre le régime migratoire. Il y a quelques jours, le mardi 26 juin, des militant˖e˖s de la Suède et des Pays-Bas ont réussi à forcer la compagnie aérienne KLM à arrêter la déportation forcée prévue dans son pays d’origine de Jean-Pierre Nzeyimana, migrant du Burundi de 28 ans, où il aurait fait face à une mort certaine. Que de nombreuses actions directes puissent encore s’épanouir !

Enfin, souvenons-nous du camp No Border comme d’un endroit où beaucoup de gens merveilleux se sont réunis et ont conclu des alliances importantes dans la lutte pour un monde plus humain, et non pas seulement de la répression étatique qui y a sévit.

– Solidarité avec tou˖te˖s les activistes No Border emprisonné˖e˖s à Stockholm, Bruxelles, et ailleurs !

– Nous exigeons la libération immédiate de « Abeille » et « Fourmi », et l’abandon de toutes les accusations et les enquêtes contre tou˖te˖s les participant˖e˖s du camp No Border !

– Nous exigeons la fin du régime de frontières qui criminalise celles et ceux qui, à la recherche d’une vie meilleure, ou même la possibilité d’une vie tout court, franchissent les frontières de l’Europe !

Solidaritygroup CAMP NO BORDER stockholm

ABC Stockholm