Autoréduction au supermarché

Un mouvement de grève des chômeurs et précaires s’est déclenché depuis le 3 mai dans de nombreuses villes en France mais aussi en Belgique. A Bruxelles, Paris, Caen, Tours, Montpellier, Nancy… et surtout en Bretagne : à Brest, Quimper, Lorient, Vannes, Lannion, Morlaix et Rennes, de nombreuses actions sont menées en direction des pôles emploi, des CAF ou des entreprises qui prospèrent sur la précarité…
Ces collectifs entendent protester contre les radiations arbitraires, le suivi mensuel obligatoire, le chantage aux allocations, la plateforme téléphonique « 3949 » déshumanisée, « les stages » non rémunérés, les 2 offres dites « raisonnables » d’emploi,…
Plus généralement, il s’agit de combattre le discours et les dispositifs qui culpabilisent les chômeurs et précaires et tentent de les rendent responsables de la situation. (Actuellement, il y a environ 200.000 offres d’emplois et plus de 5 millions de chômeurs et précaires réels si l’on compte les + de 55ans, ceux qui ont travaillé quelques heures durant le mois, ceux en formation, les DOM-TOM, etc)
Chacun sait que cette précarité grandissante – même si depuis la crise la situation semble menacée d’échapper aux gouvernants- est largement organisée par l’Etat et le capitalisme pour faire pression sur les chômeurs et les travailleurs, pour les faire accepter n’importe quoi et les faire travailler dans n’importe quelle condition.

C’est ce jeu là qu’il nous semble important de renverser : un mouvement de grève des chômeurs, c’est alors une offensive contre les institutions étatiques et économiques qui gèrent ces questions de chômage et de précarité pour leur imposer de mettre fin à l’étouffement qu’elles nous font subir. C’est aussi la création d’un espace collectif où s’inventent de nouvelles formes de partage et de production qui tentent d’échapper aux logiques hiérarchiques et à celles de confiscation des richesses.

La grande distribution est l’un des symboles de ce partage inique.
Puisque les capitalistes n’entendent pas partager (bouclier fiscal, crise grecque) nous entendons lever nous-même l’impôt !

Pour ce faire, nous bloquons ce mardi 11 mai les caisses du supermarché jusqu’à ce que le gérant ait accepté de nous remettre un certain nombre de sacs de nourriture.

Nous vous demandons de bien vouloir rester dans le magasin pour qu’on ne puisse pas faire le vide autour de nous, ou mieux de joindre vos courses à la négociation.

Quelques chômeurs et précaires en lutte de Rennes
Le 11 mai 2010