La grève continue à la sncf
Category: Global
Themes: Luttes salariales
La grève continue à la SNCF
lundi 19 avril 2010
La grève continue à la SNCF !
N’en déplaise à celles et ceux qui chaque jour annoncent la fin du mouvement, la quasi-totalité des assemblées générales qui se sont tenues vendredi, samedi et dimanche ont reconduit la grève.
Cette grève qui devait durer « 48 heures » selon Pépy, Nogue, Bussereau … Toutes les régions, même si il demeure inégal, conséquence des conditions dans laquelle il a été lancé, sont concernées par ce mouvement. Aujourd’hui des milliers de cheminotes et de cheminots sont toujours en grève, couverts par le préavis national reconductible « tous services » déposé par la fédération SUD-Rail, dans quelques régions par des préavis similaires CGT/SUD-Rail. La direction avait indiqué qu’elle ne communiquerait aucun pourcentage de grévistes durant le week-end. Voilà qui est plus simple pour laisser libre cours à tous les bobards et tentatives d’intox pour essayer de casser la grève.
Chez les contrôleurs/ses, c’est 92 % à Limoges, 86 % à Montpellier, 81 % à Lyon, 71 % à Toulouse, 70 % à Rouen, à Lille, à Paris Sud Est – Paris Sud Est … Dans les dépôts, on relève 85% de grévistes à Toulouse, 83% à Limoges, 70% à Lyon, 63% à Dijon, 60% à Rouen, 56% à Montpellier, 55% à Paris Sud Est, 50% à Bordeaux, … Au plan national, malgré les quelques reprises décidées, le nombre de grévistes augmente. Quelques sites fortement en grève depuis 10 jours ont arrêté, mais d’autres y sont entrés récemment. Demain, des assemblées générales se tiennent dans beaucoup d’ateliers, de gares, … et l’amplification du mouvement est bien à l’ordre du jour !
Concernant les annonces de réunions régionales, pour SUD-Rail, c’est clair : ce ne sont pas des négociations. Depuis le début de la grève, les syndicats CGT et SUD-Rail insistent sur la nécessité d’une négociation nationale. Nous n’avons pas changé d’avis. Ce ne sont pas 23 « négociations régionales » qui vont nous donner des engagements précis en matière d’unicité et d’arrêt de l’éclatement de l’entreprise ! Aux demandes de négociations formulées dans des régions, les directions répondent même par une lettre-type … si impersonnelle qu’on y retrouve la même faute de frappe !
SUD-Rail est disponible pour négocier, mais il y a trois conditions indispensables pour ne pas trahir les grévistes :
* Exiger que les éventuelles discussions en Régions soient un complément à des négociations nationales qui, seules, peuvent répondre à nos revendications. * Refuser des discussions où les syndicats se présentent séparément devant la direction. * Dénoncer ce qui ne serait qu’un calendrier de réunions, sans réponse immédiate aux revendications des grévistes
La direction reste bloquée sur le mercredi 21 avril pour une rencontre avec les syndicats. Face à cette provocation, quel est le rôle des fédérations ? Pour SUD-Rail, la réponse est simple : le rôle des fédérations syndicales est de faire en sorte que la négociation nationale ait lieu sous la pression directe des grévistes !
lundi 19 avril
C’est tellement une « bonne » grève que
1) on ne sait même pas sur quoi les cheminots se battent ! Et ce communiqué de SUD, de façon symptomatique, n’éclaircit en rien ce point !
2) elle est complètement corporatiste, à tel point que les roulants et les contrôleurs ont des AG séparées, et que les seconds viennent de décider de reprendre le travail sans les premiers ! Merci la division corporatiste syndicale !
3) le communiqué part de l’idée qu’une grève qui dure a des chances de l’emporter ; c’est tellement FAUX et MENSONGER qu’il n’y a AUCUN exemple que ça a jamais été le cas !
Une grève qui se donne les moyens de l’emporter est un mouvement où la recherche de l’UNITÉ, de la SOLIDARITÉ active À L’EXTÉRIEUR de l’entreprise sont les mots d’ordre premiers : AG ouvertes, contre la division syndicale et corporatiste, recherche de l’extension et de la solidarité dans d’autres entreprises et administrations.
On n’a RIEN DE TOUT ÇA dans ce mouvement pourri jusqu’à la moelle, dont le seul résultat va être d’épuiser les mécontents de la SNCF qui ont effectivement des raisons de râler, et tout ça avant l’automne lorsque Sarko et ses boys vont nous dévoiler exactement ce qu’ils comptent faire sur les retraites !
Gageons qu’à ce moment-là, les cheminots, épuisés par un mouvement qui dure depuis déjà deux semaines, seront moins nombreux à lutter !
Que les cheminots veuillent pas se réunir avec les flics contrôleurs, perso je peux comprendre.
Ensuite le motif, ca a l’air d’être le même que celui qui a motivé les grèves de toutes ces dernières années, et puis c’est évoqué (certes rapidement) dans ce communiqué.
Mais bon c’est sûr qu’ouvrir les AG à l’extérieur pourrait être bénéfique. Ca pourrait être stratégique par exemple de pousser à la création de collectif de soutien d’usager-e-s, pour contre-balancer le discours gerbant des médias. En faisant la chasse aux journaleux dans les gares par exemple, pour qu’ils ne puissent faire que des interviews d’usager heureux de la grève (les trains sont enfin gratuits, tout ça).
Chez les cheminots, contrôleur ou roulant, c’est salarié de la boîte tout pareil. La caractérisation de « flic » adressée aux contrôleurs se base sur quoi ?
Quant à ouvrir les AG, ça n’est pas possible tant que les syndicats mènent la grève ! AUCUN syndicat n’acceptera jamais d’ouvrir la lutte sur l’extérieur, et ici ils ont même réussi à isoler les différentes catégories de salariés à l’intérieur de la boîte ! D’autre part, ce n’est pas sur le soutien des usagers qu’il faut compter, en tant que tels les usagers n’ont pas du tout les mêmes revendications que les ouvriers ; c’est sur la SOLIDARITÉ ACTIVE des autres salariés qu’il faut compter ; en octobre 2008, les étudiants avaient montré le chemin en allant participer aux AG des cheminots déjà en lutte, et à Toulouse par exemple ils avaient été bien reçus. Il faut continuer et surtout GÉNÉRALISER cette pratique, c’est comme ça qu’on établit un véritable rapport de force.
C’est pourquoi le choix n’est pas faire une grève longue ou pas de grève du tout, il est prendre en main la lutte nous-mêmes ou laisser les syndicats – TOUS les syndicats, qui ont TOUS la même logique de division corporatiste et sectorielle – nous emmener dans le mur !
Les médias annoncent ce matin que la grève a cessé, les résultats sont NULS ! Deux semaines de grève pour des prunes ! Et maintenant, on va voir exactement à quoi ce piège qui s’est refermé sur une partie combative des cheminots a servi exactement : il y a gros à parier qu’à l’automne prochain, il y aura peu de cheminots en grève contre la réforme des retraites !
Sans parler du message DÉSASTREUX que les syndicats viennent de faire passer à l’ensemble de la classe ouvrière : luttez deux semaines tant que vous voulez, ça ne sert à rien !…