Des échauffourées, des tirs en l’air de la police et des centaines d’arrestations ont eu lieu mardi à Istanbul lors des célébrations de la Fête du travail, marquée par des défilés à travers le monde et dont le président cubain Fidel Castro, toujours convalescent, a été absent.

Des incidents ont eu lieu à Macao, Téhéran, Berlin, Zurich, Prague et à un point de passage entre Jerusalem et la Cisjordanie, mais c’est à Istanbul que les violences les plus graves se sont produites.

Dans plusieurs quartiers de la métropole turque, la police a tiré en l’air et affronté avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau des groupes de manifestants armés de bâtons et de pierres. Ces derniers voulaient se rassembler, malgré l’interdiction des autorités, sur une place où 34 personnes avaient trouvé la mort il y a trente ans, le 1er mai 1977.

Selon la police, 695 manifestants ont été placés en garde à vue. Des syndicats ont dénoncé l’arrestation de six de leurs dirigeants et affirmé qu’une personne avait été grièvement blessée.

A Macao, un millier de personnes ont protesté contre l’immigration clandestine chinoise. Des débordements se sont produits et la police a tiré en l’air. Une personne a été vue avec une blessure au visage.

En Iran, quelques centaines d’ouvriers et de grévistes ont manifesté à Téhéran pour plus de justice. La police anti-émeutes a dispersé les manifestants après des affrontements sporadiques.

La police israélienne a violemment dispersé une centaine de manifestants palestiniens à un point de passage entre la Cisjordanie et Jérusalem. Des échauffourées ont éclaté avec la police, mais il n’y a pas eu d’arrestation.

En Allemagne, la police a arrêté 119 personnes dans la nuit de lundi à mardi à Berlin lors d’incidents. Plus d’un demi-million d’Allemands ont participé aux manifestations dans l’ensemble du pays, selon la Confédération syndicale allemande.

Zurich a été le théâtre d’affrontements entre casseurs et policiers, comme c’est régulièrement le cas à l’occasion du 1er mai.

A Prague, la police tchèque a interpellé plusieurs dizaines de personnes, à la suite de heurts entre anarchistes et manifestants d’extrême droite tandis qu’à Brno, les policiers ont dispersé une manifestation non autorisée de quelque 500 militants d’extrême droite.

Ailleurs dans le monde, les rassemblements sont restés dans l’ensemble pacifiques.

En Italie, 100.000 personnes ont manifesté à Turin (nord) pour dénoncer les accidents du travail qui font plus de 1.200 morts et 20.000 blessés chaque année dans le pays.

En France, plusieurs milliers de personnes – plus de 200.000 selon le syndicat CGT – ont manifesté à l’appel des syndicats avec la volonté d’inscrire le social au coeur du second tour de la présidentielle, qui opposera dimanche la socialiste Segolène Royal au candidat de droite Nicolas Sarkozy.

A Bucarest, quelque 8.000 manifestants ont appelé à voter en faveur de la destitution du président Traian Basescu, lors du référendum du 19 mai.

En Russie, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à l’appel des syndicats favorables aux autorités, des communistes nostalgiques de l’époque soviétique et de quelques partis d’opposition.

Des centaines de travailleurs ont défilé pacifiquement dans les 36 Etats du Nigeria pour réclamer de meilleurs salaires.

En Indonésie, des dizaines de milliers de personnes ont exigé une revalorisation des salaires et dénoncé les firmes étrangères qui exploitent selon elles la main-d’oeuvre locale.

En Corée du Sud, une manifestation a réuni des travailleurs du Nord et du Sud, pour la première fois depuis la division de la péninsule.

A Bangkok, environ 10.000 manifestants ont exigé l’augmentation du salaire minimum et le retour de la démocratie, sept mois après un coup d’Etat militaire.