Les 19 et 31 octobre 2023, 9 personnes ont été placées en garde à vue dans plusieurs gendarmeries autour de Rouen et en France.

Aux dires des gendarmes ayant mené les auditions, ces convocations faisaient suite au festival Des Bâtons dans les routes !, qui s’est tenu en mai dernier à Léry dans l’Eure. Ce festival, organisé par le Collectif Non A133-A134, Les soulèvements de la terre et les Naturalistes Des Terres, avait vu se réunir plus de 4 000 personnes pour affirmer ensemble notre détermination à contester le projet d’autoroutes à l’Est de Rouen et protéger la forêt de Bord-Louviers des destructions qui la menacent.

Comme partout en France, la répression fait rage sur celles et ceux qui défendent le vivant face à l’accaparement et l’artificialisation des terres.

Ces interpellations ne masqueront pas la véritable question en jeu ici : le projet d’autoroutes A133-A134, vieux de 50 ans, porté à bout de bras aujourd’hui par une poignée d’élu-es et membres du gouvernement.

Cette infrastructure destructrice entraînerait la disparition de 516 hectares de forêts ,de terres agricoles et naturelles. En première ligne, la forêt de Bord-Louviers, déjà balafrée par l’A13, et qui serait à nouveau meurtrie par la construction de ces autoroutes à péage, polluantes et imposées.

Nous faisons face à un projet d’autoroutes au service des intérêts de grosses entreprises européennes de transport, des industriels de l’Axe Seine et dans une logique de compétitivité entre les territoires.

Ces autoroutes n’ont jamais été pensées pour répondre aux besoins des habitant-es en matière de mobilité. Pourtant, les besoins sont grands, et le manque d’investissements et de soutien de l’Etat aux alternatives à la route condamne de plus en plus de personnes à des situations de précarité-mobilité, prises au piège d’une dépendance subie à la voiture individuelle toujours plus coûteuse et chronophage.

En mai, avec les Collectif Non A133-A134, porteur historique de la lutte, les Naturalistes des Terres et les Soulèvements de la Terre, nous avons mis en défense notre forêt. Nous avons posé ensemble, dans les bois et autour, des gestes visant à protéger ce qui est précieux.

Nous avons marché ensemble, habitant-es, associations, syndicats, élu-es, pour affirmer haut et fort notre attachement à la forêt, et notre détermination à la préserver aux côtés de toutes les espèces qui la peuplent. Nous avons dénoncé l’obstination aveugle de quelques-uns à poursuivre, en dépit de toutes les alertes citoyennes, scientifiques et politiques, ce projet d’un autre siècle.

Nous dénonçons un contexte où les manifestations contre ces projets néfastes sont de plus en plus souvent interdites, et quand elles ont lieu, régulièrement réprimées. Cette répression politique permanente est aussi scandaleuse qu’inopérante car elle n’altère en rien notre détermination.

L’annulation, jeudi 9 novembre, de la dissolution des Soulevements de la Terre est un appel à amplifier partout nos luttes pour préserver les conditions d’habitabilité sur terre. « 

Malgré les moyens disproportionnés mis en place par l’État pour tenter d’étouffer notre mobilisation, nous continuerons de nous battre, justement et légitimement, pour défendre notre environnement, notre cadre de vie, la biodiversité et pour sortir du modèle destructeur du tout routier. Une chose est sûre : l’A133-A134 ne doit pas se faire. Nous ne voulons pas de ces autoroutes et de leur monde.”

Pour soutenir notre lutte, il est possible de faire un don en ligne au Collectif Non A133-A134 sur https://www.helloasso.com/associations/effet-de-serre-toi-meme/formulaires/1

NO MACADAM !

Des bêtons dans les routes

le communiqué
le communiqué