les Sentinelles en France, la manif pour
tous etc., tous ces hommes “militent” pour une remise en cause des
luttes et victoires féministes et LGBTQI+. Ils valorisent une
masculinité mythologique, fantasmée, pourvoyeuse, guerrière,
préhistorique et caverneuse… bref ils réaffirment la domination
masculine en se constituant en contre-mouvement social. Les
masculinistes défendent une vision distordue et faussée de la réalité :
ils affirment que l’égalité homme-femme est déjà-là (ah bon?), et que
ces « extrémistes jusqueboutistes » de féministes seraient « allé trop
loin »… En gros que le féminisme c’est du passé. Circulez y’a plus
rien à voir !

Quelles réponses apporter aux masculinistes ?

D’abord s’informer sur ces phénomènes et prendre acte de leur portée et
de leur dangerosité. Ces « nouveaux guerriers » adoptent de plus en plus
des modes structurés et offensifs d’organisations (actions directes,
publications, lobbying conceptuel et universitaire, campagnes chocs,
prises de parole dans les grands médias dominants, relais de figures
médiatiques alliées cf. Zemmour et consorts etc.). C’est dans cette
optique anti-masucliniste et féministe que le collectif Les Dévoreuses
vous propose, en cette début d’année 2020, de
« Croquer du mascu ».

– Lancement du premier cycle d’arpentages* d’ouvrages, brochures
militantes, articles universitaires, essais sur la question du mouvement
masculiniste et des antiféminismes –

Le premier rendez-vous propose l’arpentage du livre de Francis-Dupuis
Déri (universitaire et activiste anarchiste et pro-féministe Québécois)
La crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace. Sans trop
spoiler, l’auteur y récuse la réalité d’une telle crise, pour montrer
qu’elle est plutôt un discours mobilisé à maintes reprises dans
l’histoire comme un arme de réaction masculiniste aux différents
mouvements et efforts d’émancipation des femmes.
Les prochains rendez-vous aborderont des thématiques similaires, mais
nous essaierons de varier les supports. Ainsi nous pensons à des
lectures d’une sélection de brochures militantes sur la question ; à des
articles universitaires décortiquant un phénomène bien spécifique de la
stratégie masculiniste, et aussi pleins d’autres trucs c’est sûr.
À la fin du cycle (probablement vers le mois de Juin), nous
réfléchissons à vous proposer de participer à une restitution collective
– sous la forme d’un Podcast – des enseignements et réflexions abordées
durant les arpentages, et, pourquoi pas, à la rédaction collective d’une
brochure antimasculiniste.

 

PS(s) :
Premier arpentage le mardi 11 février, 18h30 au Bar le Baroudeur (Rue du
Maréchal Joffre).
Pour les inscriptions, le nombre de lecteurs-lectrices sera limité à 15
max (au vu de la longueur du bouquin et de la taille de la salle de
lecture). L’inscription s’effectuera en remplissant un formulaire
(framaform) en ligne, en laissant votre blase et une adresse mail, ou un
numéro.
La participation est gratuite. Un prix libre sera mis à disposition pour
couvrir les frais d’achat du livre arpenté ; nous attirons votre
attention sur le fait que le bar ne demande aucune rémunération pour la
réservation de la salle (et ça c’est très cool), nous comptons donc sur
vous pour les remercier en leur commandant un petit quelque chose à
boire durant le déroulé de l’arpentage (ça serait très cool) !
Un arpentage dure en moyenne 2 à 3 heures. Assurez-vous d’avoir le temps
de participer à la totalité de la séance.

 

* Un arpentage est une technique d’éducation populaire consistant en une
lecture collective et partagée d’un ouvrage (ou tout autre support
littéraire d’ailleurs). Chaque participant-es reçoit une section à lire
dans un temps donné (mais négociable bien sûr pas de pression hein !).
Une fois cela fait, vient le temps de la mise en commun. D’abord en
petit groupe, puis avec toustes les arpenteurs-euses présent-es.
À l’origine, l’arpentage permettait de socialiser le temps de lecture,
et permettre aux travailleurs-euses de s’approprier des savoirs,
théories, connaissances juridiques et réflexions leur permettant de
développer un savoir critique et politique que leurs emploi du temps
chargé leur permettait difficilement d’acquérir individuellement. Il
permet également de désacraliser le format livre, envers lequel l’école
nous à inculqué la déférence et la manipulation précautionneuse. De
relique fragile et personnelle, le livre devient un support collectif et
politique littéralement découpé au cutter en sections égales et partagé
entre les lecteurices. L’objectif n’est pas de restituer ce que l’on
vient de lire à la manière d’un très scolaire commentaire de texte, mais
de donner son ressenti, ses impressions, ses désaccords ; partager
l’écho que ces réflexions font avec nos expériences personnelles :
arpenter ensemble une pensée et en proposer une interprétation
collective.

– Le lien du frama pour s’inscrire :

https://framaforms.org/arpentage-du-livre-la-crise-de-la-masculinite-autopsie-dun-mythe-tenace-1579252041