[nantes] marche de nuit féministe en non-mixité
Publié le , Mis à jour le
Lieux : Nantes
Rdv place Bouffay à 19h30
Le 8 mars est la journée traditionnelle de lutte pour les droits des femmes. Aujourd’hui comme depuis sa création en 1917 et même au-delà, il reste vital de lutter pour ces droits, face à un Etat sexiste et raciste dont les premières victimes sont les femmes racisées et les femmes les plus précaires.
Depuis plusieurs mois, les gilets jaunes dénoncent les inégalités sociales et les privilèges qui n’avantagent que les riches et patrons. Pendant cette mobilisation, des femmes se sont rassemblées en gilet jaune pour exprimer leur engagement dans la lutte, mais aussi rappeler que les femmes sont les plus touchées par ces inégalités.
Le 8 mars, nous prenons la rue pour dire que les femmes et les minorités de genre subissent davantage les inégalités sociales. Les femmes sont encore payées en moyenne 20% de moins que les hommes.
Le 8 mars, nous prenons la rue en non mixité (sans homme cis*) pour rassembler toutes les personnes qui subissent le patriarcat, qui sont dominées chez elles, au travail, qui se font agresser dans la rue, frapper, violer, tuer. Nous prenons la rue pour nous rassembler, car nous sommes en lutte. Nous prenons la rue pour nous rendre visible et nous faire entendre. Nous prenons la rue pour exprimer notre solidarité avec toutes celles qui sont les premières exposées aux décisions de ce gouvernement d’hommes blancs, les travailleuses du sexe, les femmes racisées, les femmes victimes de viols.
Nous marcherons de nuit, pour reprendre l’espace public. Trop souvent, les femmes, les gouines, les trans, sont victimes de violences, physiques et verbales dans des espaces pensés par et pour les hommes. Si l’on considère les mesures qui sont prises, on s’aperçoit que le féminisme reste utilisé comme prétexte par le gouvernement pour asseoir sa politique raciste et coloniale. Nous rejetons les réponses répressives du gouvernement contre le harcèlement qui renforcent encore plus les intérêts sécuritaires et racistes de l’État. Nous dénonçons les baisses des subventions aux associations féministes ne partageant pas un point de vue libéral.
Prenons la rue pour dénoncer l’appropriation de nos corps dans l’espace public et l’espace privé, nous sommes ni disponible ni invisible !
Prenons la rue pour lutter contre les violences sexistes racistes, homophobes transphobes putophobes, validistes, capitalistes!
Nous sommes fières, nous sommes féministes, nous sommes radicales et en colère !
Pour une manif que vous vouliez unie, ça ne présente plus qu’un seul son de cloche, mais sans le dire clairement. Vous avez pourtant passé une heure à clasher les abolitionnistes à la réu du 24 janvier, vous pourriez au moins avoir l’honnêteté de dire qu’elles ne sont pas les bienvenues.
J’ai du mal à voir comment on peut « dénoncer l’appropriation de nos corps dans l’espace public et l’espace privé », dire que « nous ne sommes ni disponible ni invisible » et en même temps défendre le système prostitutionnel…
On ne peut pas d’un côté apprendre aux filles à dire non et aux garçons à respecter ce non, apprendre aux filles que leur corps n’est pas disponible et aux garçons qu’ils n’ont pas à toucher les filles sans leur consentement, et d’un autre côté défendre la prostitution, autrement dit le droit des hommes à accéder au corps des femmes. Comment peut-on prétendre défendre les femmes précaires en défendant justement une oppression qui se nourrit de la précarité et qui se trouve à l’intersection du capitalisme, du racisme et du patriarcat ?
Par ailleurs, votre pseudo non-mixité « sans mecs cis » n’a rien de radical. Les féministes n’ont pas vocation à s’occuper de toutes les luttes et à accepter tout le monde. Les trans ont déjà leur journée, pourquoi les femmes devraient-elles partager la leur avec elles/eux ?
Bah oui, le sujet de la prostitution est très clivant dans les milieux féministes.
Dire que le corps des meufs leur appartiens, ça veut dire qu’elles peuvent en faire ce qu’elles veulent.
Le travail du sexe peut paraitre une perspective peu plaisante pour beaucoup de personnes, comme beaucoup d’autres travails, mais c’est une possibilité qui s’ajoute aux autres.
Le droit au travail salarié, (et donc à être exploitée) si peu enviable que se soit est depuis longtemps une revendication des mouvements féministes.
Les luttes pour les droits des TDS ne s’opposent absolument pas aux luttes contre la prostitution forcée.
Si on pousse la logique de ton raisonnement comme les trans on leur propre journée, eilles ne devraient pas aller à la journée des travailleureuses le 1er mai, ni bénéficier de la fête des mères, ni de la journée contre le cancer pour celles et ceux qui l’ont.
Ca ne marche pas trop.
Et puis la marche non-mixte devrait être interdite aux travailleuses qui ont déjà leur journée le 1er mai.
A anonyme (20:47)
Si un homme souhaite soutenir le mouvement, il peut et c’est même vraiment chouette. Par exemple, il peut soutenir en acceptant, une fois dans l’année, de ne pas venir à une manifestation et de ne pas se trouver au centre de la lutte. S’il veut vraiment soutenir, il peut même le faire sans se plaindre, c’est encore mieux.
Je suis pas spécialement fan de Gandhi, mais j’ai quand même envie de raconter l’anecdote. Il parait que dès fois, il y avait des anglais qui venaient le voir et qui lui disaient on est anglais, on vit en Inde, mais nous, on est pas pour la colonisation, on vous soutiens, est-ce qu’on peut faire quelque chose pour vous. Et lui y disait ouais carrément, retournez en Angleterre !
Pour rappel il y a quelques années il y a eu une marche mixte pour le 8 mars et des gars c’étaient mis en tête de cortège avec une grosse banderole et c’était un peu pénible.
On a caché le commentaire auquel répond le précédent, parce que la non-mixité est un outil de lutte, toujours remis en cause par les dominants, et cette remise en cause n’a pas sa place ici.
Marche de nuit, super idée. Une marche de nuit ne peut se faire qu’en non mixité. Perso, la non-mixité, là, je ne la vois pas, parce que « hommes cis » ça ne veut rien dire. Il suffit qu’un type s’amène en disant « je suis pas cis » et tu fais quoi ? Ben tu te retrouves le bec dans l’eau. Et à moins de montrer que l’idéologie de l’auto-identification ça marche pas, ben t’es obligée de défiler avec l’homme à côté de toi.
Marche de nuit avec le NPA, solidaires et toutes les autres orgas, ça le fait pas. Et en plus sur des bases féministes confuses: » il reste vital de lutter pour ces droits, face à un Etat sexiste et raciste dont les premières victimes sont les femmes racisées et les femmes les plus précaires. »
Alors, le féminisme, et le huit mars, c’est pour toutes les femmes. Même celles que vous considérez certainement comme des « bourgeoises », parce que le patriarcat touche toutes les femmes. Et ensuite, le problème des femmes, c’est avant tout les hommes. Les hommes ont certes organisé l’Etat (et je ne leur dit pas merci), mais si tu coupes la tête de l’Etat, il restera toujours les hommes.
Après, c’est la grande soupe habituelle du « défendons nos droits », et ça, pour moi, c’est juste comme « tous ensembles, tous ensembles ». J’en peux plus.