[rennes] pour babacar : ni oubli ni pardon
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Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieresPoliceQuartiers populairesRacismeRépression
Lieux : Rennes
Le Collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye appelle à venir en soutien à Awa Gueye et à ses proches pour commémorer la mémoire de son frère Babacar Gueye le samedi 1er décembre à 13h12 à Maurepas, quartier populaire du nord de Rennes.
Ce samedi 1er décembre, le Collectif Justice et Vérité pour Babacar organise un nouvel événement, à l’occasion des 3 ans de la mort de Babacar, tué par la BAC de Rennes.
Nous lançons dès aujourd’hui cet événement pour que le plus de personnes inscrivent dores et déjà cette journée dans leur agenda, notamment celles et ceux qui ne viennent pas de Rennes, car nous avons besoin d’un maximum de soutien de Rennes et d’ailleurs.
La procédure judiciaire est toujours en cours. Quand nous voyons les dernières évolutions médiatisées dans les autres crimes policiers (#AngeloGarand, #AdamaTraoré, …), il est plus que nécessaire de se mobiliser aux côtés des familles pour maintenir un rapport de force.
// Plus d’informations bientôt //
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Babacar avait 27 ans et il aurait fêté ses 30 ans cette année. Tous les ans à la même période, les cicatrices se rouvrent, les sensations d’injustice et de colère s’intensifient. Les mêmes questionnements reviennent. Babacar était bon, aimant et aimé. Comment un homme peut-il être tué par la police quand ce sont les pompiers qui sont appelés au secours ? Comment une société peut-elle exister quand on en tue ses membres les plus fragiles et vulnérables ?
Babacar était sénégalais et il n’avait pas ses papiers. Des personnes sans papiers qui meurent en se jetant par la fenêtre pour fuir la police, qui n’en a jamais entendu parler? Les policiers, Babacar les connaissait, car dans ce monde où la police peut tuer en toute impunité, les sans-papiers sont aussi traqués.
Cette nuit du 2 au 3 décembre 2015, Babacar angoissait. Il angoissait et ce sont les policiers qu’il a vus. Comment aurait-il pu se calmer?
Ils lui ont tiré dessus au taser, mais le taser n’a pas marché. Il lui ont crié de lâcher son petit couteau de table qu’il utilisait peu de temps avant pour se scarifier l’abdomen. Mais encore fallait-il qu’il comprenne ce qui était en train de se passer.
Il faisait nuit et ils étaient 8, 4 de la BAC et 4 de la police nationale. Ils ne l’ont pas aidé et ils l’ont tué. Les pompiers ne sont pas intervenus, ils n’en ont pas eu le temps car il avait déjà reçu une puis quatre balles dans le corps. Deux mortelles.
Une fois de plus, les policiers ont fait corps. Ils ont plaidé la légitime défense, leur seule défense face à ce crime ignoble. Comment en aurait-il pu être autrement dans cette longue série de crimes racistes et psychophobes?
Puis ils ont porté plainte contre lui pour tentative de meurtre. Des histoires horribles comme celle de Babacar, il y a en a des dizaines.
Babacar agonisait dans la cage d’escalier et ils l’ont menotté. Laissé sur le sol un temps qu’on ne connaît pas. Une demi-heure, une heure, peut-être deux. Nous ne savons pas car nous n’y étions pas, mais leurs histoires on les connaît, et on n’y croit pas.
Il était seul et il avait peur, personne de ceux qu’il aimait n’était là pour l’accompagner dans son dernier souffle.
C’était à Maurepas à Rennes à 4h du matin, quand tout le monde était endormi.
Babacar on ne t’oubliera pas.
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