La pratique du Passamontagna n’a pas fonctionné. Après des années, plusieurs camps et de nombreuses manifestations qui nous ont amenés à passer la frontière ensemble, sans que personne -le temps d’une journée – ne risque sa vie pour franchir cette ligne imaginaire qu’est la frontière, cette fois-ci, le passage collectif a échoué.

versione italiana in seguito english version below

Nous n’avons pas réussi à atteindre Briançon : la police nous a bloqués avant que nous n’atteignions Montgenèvre.

Samedi plus de 500 personnes ont quitté le campement installé à Claviere pour rejoindre la prochaine étape, en France. La gendarmerie en tenue anti-émeute, déployée sur tous les chemins, a bloqué notre passage. Des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes étaient déjà positionnés en amont du cortège. Près de trente camions et voitures anti-émeutes du côté français, plus ceux positionnés du côté italien. Il a été décidé de ne pas aller jusqu’à l’affrontement qui aurait été nécessaire pour tenter de passer, afin d’éviter un très probable massacre. La police française a changé ses pratiques au fil des ans, augmentant de temps en temps son niveau de violence et l’utilisation d’armes. Nous ne voulions pas – dans cette situation – risquer des blessures graves.

Comme tous les jours, ce week-end a vu passer des centaines de personnes en route pour la France. Le camp a été un bon moment pour partager des réflexions, des discussions, des danses et des bavardages. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à franchir ensemble la frontière. Les personnes de passage sont néanmoins reparties, comme chaque jour sur cette frontière maudite, pour tenter leur chance et poursuivre leur chemin de vie. Plus de 100 personnes sont arrivées à Briançon dans le week-end. Une trentaine de refoulements.

Mais le lendemain on a appris une terrible nouvelle. Le lundi, 7 aout, un jeune exilé a été retrouvé mort sur la route militaire reliant Montgenèvre à Briançon. Son nom était Moussa. Il était guinéen. Face contre terre, trouvé par un touriste à vélo. On n’en sait toujours pas plus. Un autre mort. Une victime de plus de cette frontière qui est de plus en plus marquée par la présence de la police aux frontières (PAF), déployée sur les chemins jour et nuit. Le onzième, le douzième, le vingtième, qui sait. Les chiffres ne sont pas clairs car tous les décès ne sont pas rendus publics. Théoriquement, dix corps ont été retrouvés depuis 2018.

Comme pour les autres décès, c’est clair qui sont les responsables. Il ne s’agit pas d’une mort aléatoire. Ce n’est pas de la malchance. Ce n’est pas un touriste qui meurt. C’est un « migrant » de plus, jeté des bus et des trains à la frontière, obligé de marcher la nuit pour échapper aux contrôles, pourchassé par les flics parce qu’il est catégorisé comme migrant et sans papiers, généralement parce que pauvre. Sur ces chemins, la PAF mène une chasse constante et raciste à tous ceux qui ne sont pas blancs et ne ressemblent pas à des touristes prêts à dépenser leur argent sur des terrains de golf ou des pistes de ski transformées en pistes pour vélos électriques en été.

Et c’est à vélo, à pied ou en voiture que la PAF rôde sur les pistes à la recherche de ceux qui n’ont pas les bons papiers pour les traverser. Une nouvelle force militaire vient d’arriver à Montgenèvre avec pour objectif de limiter encore plus les entrées indésirables. Plus de trois cents gardes protègent cette frontière. Mais le flux de personnes ne s’arrête pas, car aucun filet, mur ou garde ne pourra jamais bloquer complètement le désir de liberté et la recherche d’une vie meilleure. Mais la paix est difficile à trouver aujourd’hui.

Peut-être que si nous avions pu marcher ensemble, cela ne serait pas arrivé. Peut-être que si le Passamontagna avait fonctionné, ce garçon ne serait pas mort. Tous les flics présents sur ces chemins samedi et dimanche ont du sang sur les mains. Tout comme le préfet de Gap, qui avait rendu illégales toutes les manifestations et tous les campements pendant le week-end, et qui a donné l’ordre d’entraver le passage de toutes les manières possibles, a du sang sur les mains. Que les responsables paient cher, ici, à Montgenèvre, à Briançon, partout en France. Chaque policier est une frontière. Le bras armé d’un Etat qui continue à diviser, sélectionner et tuer au gré de ses intérêts politiques et économiques. Qu’ils le paient cher !

Des mises à jour sur les initiatives en réponse à une nouvelle victime de cette frontière suivront. Puis, une autre pensée vient obscurcir notre esprit. Nous avons du mal à perdre de vue que le corps a été retrouvé sur la route militaire, qui peut être empruntée à pied mais aussi avec une voiture 4×4, que les gardes utilisent pour effectuer leurs patrouilles. Il est difficile de mourir par accident sur cette route.

Trop de personnes sont déjà mortes à la frontière pour avoir fui la police. Rappelons Blessing Matthew, une jeune Nigériane de 20 ans, morte en 2018 dans la Durance en tentant d’échapper aux gendarmes qui la poursuivaient. Ou encore Fahtallah, retrouvé mort dans le barrage près de Modane, où il s’était aventuré après avoir été refoulé. Ou Aullar, 14 ans, mort écrasé par le train qu’il n’avait pu prendre à Salbertrand, en direction de la frontière. Ou encore tous ceux qui sont morts de froid ou sont tombés après avoir été refoulés à la frontière et s’être aventurés sur les sentiers les plus élevés. La militarisation tue.

La PAF, les gendarmes, l’Etat français, l’Europe. Tous responsables de cette mort.

La frontière est partout, dans chaque frontière à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe, là où elle est peut-être la plus reconnaissable, mais elle est aussi dans chaque rue, place ou gare où la police contrôle les papiers, elle est dans les centres de rétention administrative (CRA), elle est dans chaque bureau Frontex disséminé en Europe, elle est dans chaque usine d’armement ou dispositif de surveillance qui est produit en Europe et remis à la police des frontières. D’où une invitation à agir chacun à sa manière, chacun à sa place, contre les frontières.

Encore quelques mots sur le camp

La colère et la tristesse de ne pas pouvoir passer la frontière pour continuer à camper en France ont provoqué quelques réactions.

Le même jour, samedi, un cortège s’est mis en route en direction de la frontière, surprenant certains officiers italiens qui ont dû courir, et bloquant la frontière pendant plus d’une heure. Le lendemain, dimanche, un autre cortège s’est formé sur la route de Claviere à Montgenèvre, pour tenter d’atteindre la PAF, le quartier général des gardes-frontières. Un important dispositif de gendarmes, avec des camionettes et un canon à eau, a barré la route. Les gardes mobiles ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes et quelques grenades assourdissantes et flashballs. Sur les chemins d’en haut, les gendarmes qui tentaient de se rapprocher ont été tenus à distance pendant un bon moment. Pendant plus de deux heures, la frontière est restée fermée. Si personne ne passe, personne ne passe. Les marchandises et les touristes ne passent pas non plus, de sorte que ce point de passage de frontière devient inopérent.

Si, ces jours-ci, quelqu’un a « osé » gâcher le terrain de golf en écrivant ou en binant, cela ne nous semble pas être une tragédie, bien au contraire. La privatisation de cette montagne dans l’intérêt de quelques riches et de touristes fortunés conduit également à sa militarisation. Protéger cet imaginaire, le paysage des villages de montagne où l’on peut jouer au golf en toute tranquillité sur le « golf transfrontalier 18 trous » appartenant à Lavazza et à la commune de Montgenèvre et skier sur les pistes « sans frontières ». Ou encore se balader à vélo électrique sur les mêmes sentiers que ceux empruntés par des dizaines de migrants chaque jour, mais plus souvent la nuit, justement parce qu’ils ne sont pas visibles. Une destination pour touristes fortunés ne peut pas être une zone de transit pour migrants, ça gache trop le décor. Ils construisent également deux « réservoirs d’eau », en volant l’eau de l’environnement, pour être sûrs de pouvoir tirer de la neige en hiver sur ces pistes. Privatisation, exploitation et militarisation des montagnes vont de pair.

Le camp de Passamontagna a également été un moment de rencontre, de discussion et de réflexion sur le monde qui nous entoure et sur les mécanismes d’exploitation et d’exclusion. Des réunions ont été organisées pour parler de l’extractivisme néocolonial qui pousse les gens à migrer, forcés de quitter des territoires massacrés au nom de l’argent. De l’externalisation des frontières et de la création d’ennemis intérieurs. Des nouveaux mécanismes de répression étatiques et européens à l’égard des migrants et des autres. De la rencontre dans les luttes contre les CPR/CRA (centres de rétention administrative).

Parce que dans une société qui nous veut de plus en plus individualistes et séparés, nous devons de plus en plus nous connaître, nous reconnaître, nous confronter, nous unir pour combattre un système de plus en plus totalisant et totalitaire.

A Briançon, ville de première destination pour tous ceux qui franchissent cette frontière, le centre d’hébergement solidaire Les Terrasse est surchargé. Les arrivées sont trop nombreuses et les places toujours insuffisantes. C’est aussi pour cela qu’un nouveau lieu a été ouvert et rendu public lundi. Une occupation qui se veut aussi un lieu d’accueil et de rencontre pour ceux qui luttent contre cette frontière, chacun à sa manière. Nous avons besoin de soutien et de matériel ! L’adresse est 34A Avenue de la République, hôpital les jeunes pousses SSR, Briançon.

Voici quelques réflexions à chaud après le camp, et après cette énième mort. Les réflexions, les analyses, les pensées sont les bienvenues. Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les cuisines solidaires qui nous ont nourris pendant ces trois jours et toutes les personnes qui se sont déplacées pour nous aider.

Contre toutes les frontières, les états qui les créent et les uniformes qui les protègent.

 

Quelques participants au camping Passamontagna Considerazioni sul campeggio passamontagna. Un altro morto di frontiera.

La pratica del Passamontagna non ha funzionato. Dopo anni, vari campeggi e numerose manifestazioni che ci hanno portato ad attraversare il confine assieme, senza che nessunx – per un giorno – rischiasse la vita per superare questa linea immaginaria chiamata frontiera, questa volta il passaggio collettivo é fallito.

Non siamo riuscitx ad arrivare a Briançon : la polizia ci ha bloccato prima di arrivare a Monginevro. Sabato più di 500 persone sono partite dall’accampamento allestito a Claviere per arrivare alla prossima tappa, in Francia. La gendarmeria in antisommossa, schierata su tutti i sentieri, ci ha bloccato il passaggio. Lacrimogeni e bombe stordenti alla mano, posizionati già a monte rispetto al corteo. Quasi una trentina tra camionette e macchine sul lato francese, più quelle posizionate sul lato italiano. E’ stato scelto di non arrivare allo scontro che sarebbe stato necessario per tentare di passare, per evitare un molto probabile massacro. La polizia francese ha cambiato pratica in questi anni, aumentando di volta in volta il suo livello di violenza e uso delle armi. Non si è voluto – in quella situazione – rischiare feriti gravi.

Come ogni giorno, anche questo week end erano centinaia le persone di passaggio dirette in Francia. Il campeggio é stato un bel momento per condividere riflessioni, discussioni, balli e chiacchiere. Purtroppo non siamo riusciti a camminare tuttx insieme oltre confine. Le persone di passaggio sono comunque partite, come avviene ogni giorno su questa maledetta frontiera, per tentare la sorte e continuare il proprio viaggio di vita. Più di 100 persone sono arrivate a Briançon nel weekend. Una trentina i push-back.

Ma il giorno successivo apprendiamo una notizia terribile. Lunedì 7 agosto, un giovane « migrante » é stato trovato morto sulla strada militare che da Monginevro arriva a Briançon. Faccia a terra, ritrovato da un turista in bicicletta. Il suo nome era Moussa. Arrivava dalla Guinea. Ancora non sappiamo niente di più.

Un’altra morte. Un’altra vittima di questo confine che prende le sembianze dalla polizia di frontiera (PAF) schierata sui sentieri giorno e notte.

La undicesima, dodicesima, ventesima, chissà. I numeri non sono chiari perché non tutti i morti vengono resi pubblici. Teoricamente, dal 2018 ad oggi sono dieci i cadaveri ritrovati. Come per le altre morti, i responsabili sono chiari. Non é una morte casuale. Non é la sfortuna. Non é un turista a morire. E’ l’ennesimo « migrante », buttato giù dai bus e treni in frontiera, obbligato a camminare di notte per fuggire in controlli, inseguito dalle guardie per il suo essere etichettato migrante e senza documenti, tendenzialmente perché povero. Su questi sentieri la PAF effettua una caccia costante, razzista, verso chi non é bianco e non sembra un turista pronto a spendere i suoi soldi sui campi da golf o sulle piste da sci trasformate in sentieri per bici elettriche d’estate.

Ed é in bicicletta, a piedi o in macchina che si apposta la PAF sui sentieri alla ricerca di chi non ha il buon pezzo di carta per attraversarli. Una nuova forza militare é arrivata recentemente a Monginevro con lo scopo di limitare ancora di più gli ingressi indesiderati. Più di trecento guardie proteggono questo confine. Ma il flusso di persone non si ferma, perché nessuna rete, muro o guardia riuscirà mai a bloccare completamente il desiderio di libertà e la ricerca di una vita migliore.

Ma é difficile oggi trovare la pace. Forse, se fossimo riuscitx a camminare insieme non sarebbe successo. Forse se il Passamontagna avesse funzionato quel ragazzo non sarebbe morto.

Ogni sbirro presente su quei sentieri sabato e domenica ha le mani sporche di sangue. Così come ha le mani sporche di sangue il Prefetto di Gap, che aveva reso illegale ogni manifestazione e campeggio nel week end, e che ha dato gli ordini di impedire in ogni modo il passaggio. Che la paghino cara i responsabili, qui, a Monginevro, a Briançon, ovunque in Francia. Ogni sbirro é una frontiera. Il braccio armato di uno stato che continua a dividere, selezionare e uccidere a seconda dei propri interessi politici ed economici. Che la paghino cara ! Seguiranno aggiornamenti su iniziative di risposta all’ennesima vittima di questa frontiera.

Poi, un altro pensiero ci offusca la mente. Ci rimane difficile non pensare al fatto che il corpo é stato trovato sulla strada militare, percorribile a piedi e anche con una macchina 4×4, che infatti usano le guardie per effettuare i loro pattugliamenti. Difficile morire per caso su quella strada. Già troppi i morti in frontiera per essere in fuga dalla polizia. Ricordiamo Blessing Matthew, giovane ventenne nigeriana morta nel 2018 nel fiume Durance mentre cercava di scappare dai gendarmi che la inseguivano. O Fahtallah, trovato morto nella diga vicino a Modane, dove si era avventurato dopo essere stato respinto. O il 14enne Aullar, morto stritolato dal treno che non poteva prendere a Salbertrand, diretto al confine. O tutti gli altri morti di freddo o caduti dopo esere stati respinti alla frontiera ed essersi inespicati sui sentieri più alti.

La militarizzazione uccide. La PAF, i gendarmi, lo stato francese, l’europa. Tutti responsabili di questa morte.

La frontiera è ovunque, in ogni confine interno ed esterno all’europa, dove forse è più riconoscibile, ma è anche in ogni strada, piazza o stazione dove la polizia controlla i documenti, è nei centri di detenzione per il rimpatrio, è in ogni ufficio di Frontex sparso sul territorio europeo, è in ogni fabbrica di armi o di dispositivi di sorveglianza che prodotti in europa vengono regalati alle polizie di confine. Da qua un invito, di agire ognunx a suo modo, ognunx nel proprio luogo, contro le frontiere.

Ancora due parole sul campeggio

La rabbia e la tristezza per non essere riusciti a passare il confine per continuare il campeggio in Francia ha provocato alcune reazioni. Il giorno stesso, sabato, un corteino é partito in direzione della strada, cogliendo di sorpresa qualche agente italiano che si é ritrovato a dover correre, e bloccando la frontiera per più di un’ora. Il giorno dopo, domenica, un altro corteo é stato fatto sulla strada che da Claviere porta a Monginevro, nel tentativo di arrivare alla PAF, la sede delle guardie che proteggono il confine. Un dispositivo importante di gendarmi, con camionette e un idrante sbarravano la strada. Le guardie hanno iniziato a sparare lacrimogeni e qualche bomba stordente e flashball. Sui sentieri sopra si sono tenute lontane i gendarmi che cercavano di avvicinarsi. Per più di due ore la frontiera é rimasta chiusa. Se non passano tutti, non passa nessuno. E nemmeno le merci e i turisti, per cui questa frontiera di solito non esiste.

Se in queste giornate qulcunx – dicono – ha « osato » rovinare i campi da golf con qualche scritta o zappata, non ci sembra la tragedia, anzi. La privatizzazione di questa montagna per gli interessi di pochi ricchi e dei turisti benestanti é ciò che anche porta alla sua militarizzazione. Per proteggere quest’immaginario, lo scenario dei paesini di montagna dove giocare nella tranquillità a golf sulle « 18 buche transfontaliere » di proprietà Lavazza e del Comune di Monginevro e sciare sulle piste « senza confine ». O sfrecciare sulle biciclette elettriche sugli stessi sentieri percorsi da decine di migranti ogni giorno ma più spesso di notte, appunto perché non possono farsi vedere. Una meta per il turismo ricco non può essere zona di passaggio di migranti. Stanno anche costruendo due « bacini d’acqua », rubando l’acqua all’ambiente circostante, per assicurarsi di poter sparare la neve d’inverno su queste piste. Privatizzazione, sfruttamento e militarizzazione della montagna vanno insieme.

Il campeggio Passamontagna era anche un momento di incontro, discussione, ragionamento sul mondo che ci circonda e sui dispositivi di sfuttamento ed esclusione. Ci sono stati incontri cha parlavano di estrattivismo neocoloniale che spinge le persone a migrare, costrette ad andarsene da territori massacrati in nome del denaro. Di esternalizzazione delle frontiere e della creazione dei nemici interni. Di scafismo e DIA. Dei nuovi meccanismi di repressione statali ed europei verso i/le migranti e non solo. Di confronto sulle lotte ai CPR/CRA.

Perché in una società che ci vuole sempre più individualisti e separati, dobbiamo sempre più conoscerci, riconoscerci, confrontarci, unirci per lottare un sistema sempre più totalizzante e totalitario.

A Briançon, città di destinazione iniziale per tuttx coloro che attraversano questo confine, il Rifugio solidale Les Terrasse é in sovraccarico. Troppe le persone che arrivano, e i posti sono sempre agli sgoccioli. Anche per questo un nuovo posto é stato aperto e reso pubblico lunedì 7 agosto. Un’occupazione che vuole essere anche un luogo di ospitalità e di incontro per chi questa frontiera la combatte, ognuno a suo modo. C’é bisogno di sostegno e materiali ! L’indirizzo é 34A Avenue de la République, hôpital les jeunes pousses SSR, Briançon.

Questi alcuni pensieri e riflessioni a caldo dopo il campeggio, e dopo questa ennesima morte. Sono benvenute riflessioni, analisi, pensieri.

Ringraziamo enormemente tutte le cucine solidali che ci hanno nutrito in questi tre giorni e tutte le persone che si sono spese per dare una mano.

Contro ogni frontiera, gli stati che le creano, e le divise che le proteggono

Alcunx partecipanti al campeggio Passamontagna

Considerations on the camping against the borders passamontagna. Another border death.

The Passamontagna’s practice did not work. After years, various camps and numerous demonstrations that led us to cross the border together, without anyone – for one day – risking their life to cross this imaginary line called border, this time the collective crossing failed. We did not make it to Briançon : the police blocked us before we reached Montgenèvre. On Saturday, in fact, more than 500 people left the campsite set up in Claviere to reach the next stop, in France. The gendarmerie in riot gear, deployed on all the paths, blocked our passage. Tear gas and stun grenades were already positioned upstream from the procession. Almost thirty trucks and riot cars on the French side, plus those positioned on the Italian side. It was decided not to go to the clash that would have been necessary to try to pass, to avoid a very likely massacre. The French police have changed their practice over the years, increasing their level of violence and use of weapons from time to time. We did not want – in that situation – to risk serious injuries.

Like every day, this weekend there were hundreds of people passing through on their way to France. The camp was a good time to share reflections, discussions, dancing and chatting. Unfortunately, we did not manage to walk together across the border. The people passing through nevertheless left, as happens every day on this cursed border, to try their luck and continue their journey of life. More than 100 people arrived in Briançon this weekend. Around thirty push-backs. But we learn terrible news in these hours. Yesterday, Monday, a young migrant was found dead on the military road from Montgenèvre to Briançon. Face down on the ground, found by a tourist on a bicycle. We still don’t know anything more.

Another death. Another victim of this border that takes the shape of the border police (PAF) deployed on the paths day and night. The 11th, 12th, 20th, who knows. The numbers are unclear because not all deaths are made public. Theoretically, ten bodies have been found since 2018.

As with the other deaths, it’s obvious who the responsible are. It is not a random death. It is not bad luck. It is not a tourist who dies. It is yet another migrant, thrown off buses and trains at the border, forced to walk at night to escape through controls, chased by guards for being a migrant and undocumented, tending to be poor. On these paths the PAF carries out a constant, racist hunt towards anyone who is not white and does not look like a tourist ready to spend his money on golf courses or ski slopes turned into paths for electric bikes in summer.

And it is by bicycle, on foot or by car that the PAF lurks on the trails looking for those who do not have the good papers to cross them. A new military force has recently arrived in Montgenèvre with the aim of limiting unwanted entry even further. More than three hundred guards protect this border. But the flow of people does not stop, because no net, wall or guard will ever be able to completely block the desire for freedom and the search for a better life. But peace is difficult to find today.

Perhaps if we had been able to walk together this would not have happened. Perhaps if the balaclava had worked that boy would not have died. Every cop on those paths on Saturday and Sunday has blood on his hands. So too has blood on his hands the Prefect of Gap, who made all demonstrations and camping illegal over the weekend, and who gave orders to prevent the passage in every way. Let those responsible pay dearly, here, at Montgenèvre, at Briançon, everywhere in France. Every cop is a border. The armed arm of a state that continues to divide, select and kill according to its political and economic interests. Let them pay dearly ! Updates on initiatives in response to yet another victim of this frontier will follow.

Then, another thought clouds our minds. We find it hard not to think about the fact that the body was found on the military road, which can be travelled on foot and also with a 4×4 car, which the guards use to carry out their patrols. It is difficult to die by accident on that road. Already too many have died on the border to be on the run from the police. Recall Blessing Matthew, a young 20-year-old Nigerian woman who died in 2018 in the Durance River while trying to escape from the gendarmes who were chasing her. Or Fahtallah, found dead in the dam near Modane, where he had ventured after being turned back. Or 14-year-old Aullar, who died crushed by the train he could not catch in Salbertrand, bound for the border. Or all the others who froze to death or fell after being turned back at the border and venturing onto the highest paths.

Militarisation kills. The PAF, the gendarmes, the French state, Europe. All responsible for this death.

The border is everywhere, in every border inside and outside Europe, where perhaps it is most recognisable, but it is also in every street, square or station where the police check documents, it is in the detention centres for repatriation, it is in every Frontex office scattered across Europe, it is in every arms factory or surveillance device that is produced in Europe and given to the border police. Hence an invitation, to act each in his own way, each in his own place, against borders.

A few more words about the camp

The anger and sadness at not being able to cross the border to continue camping in France provoked some reactions. On the same day, Saturday, a march started in the direction of the road, catching some Italian officers by surprise as they had to run, and blocking the border for more than an hour. The next day, Sunday, another march took place on the road from Claviere to Montgenèvre, in an attempt to reach the PAF, the headquarters of the guards protecting the border. An important device of gendarmes, with small trucks and a water cannon barred the road. The guards started firing tear gas and a few stun grenades and flashballs. On the paths above, the guards that tried to get closer have been held off for quite a while. For more than two hours the border remained closed. If no one passes, no one passes. Neither do goods or tourists, so this border usually does not exist.

If these days someone has ’dared’ to spoil the golf course with some writing or hoeing, it does not seem like a tragedy, quite the contrary. The privatisation of this mountain for the interests of the rich few and wealthy tourists is what also leads to its militarisation. To protect this inmaginary, the scenery of the mountain villages where one can play golf in peace on the ’18-hole cross-border golf course’ owned by Lavazza and the Montgenèvre municipality and ski on the ’borderless’ slopes. Or whizzing on electric bicycles on the same trails travelled by dozens of migrants every day but more often at night, precisely because they cannot be seen. A destination for wealthy tourists cannot be a transit area for migrants, it would spoil the landscape. They are also building two ’water reservoirs’, stealing water from the surrounding environment, to make sure they can shoot snow in winter on these trails. Privatisation, exploitation and militarisation of the mountains go together.

The Passamontagna camp was also a time for meeting, discussion, and reasoning about the world around us and the devices of exploitation and exclusion. There were meetings that spoke of neo-colonial extractivism that pushes people to migrate, forced to leave territories massacred in the name of money. Of externalisation of borders and the creation of internal enemies.

Of new state and European repression mechanisms towards migrants and others. Of confrontation in the CPR/CRA struggles. Because in a society that wants us to be increasingly individualistic and separate, we must increasingly know each other, recognise each other, confront each other, unite to fight an increasingly totalising and totalitarian system.

In Briançon, town of initial destination for all those who cross this border, the solidarity shelter Les Terrasse is overloaded. Too many people arrive, and places are always running out. This is also why a new place was opened and made public on Monday. An occupation that also wants to be a place of hospitality and a meeting place for those who fight this border, each in their own way. Support and materials are needed ! The address is 34A Avenue de la République, hopital les jeunes pousses SSR, Briançon.

These are some hot thoughts and reflections after the camp, and after this umpteenth death. Reflections, analyses, thoughts are welcome.

We would like to say a big thank you to all the solidarity kitchens that fed us over these three days and to all the people who went out of their way to help.

Against all borders, the states that create them and the uniforms that protect them

 

Some participants of the Passamontagna camp

https://valleesenlutte.org/spip.php?article606

https://www.passamontagna.info/