Depuis plusieurs mois se prépare une journée d’action contre le projet de loi proposé par Sarkosy reformant le statut des étangers dans le but de les précariser encore plus et d’installer une gestion complètement coloniale de la question de la circulation des populations.

Avec le mouvement contre le CPE, l’intersyndicale au niveau national appelle à une manifestation nationale ce même jour, ce qui tend à invisibiliser la lutte contre le projet de loi sarkozy.

Mardi dernier, sur une proposition du collectif “immigation jetable”, regroupant les collectifs de soutien aux sans-papiers et des syndicats (CGT44, UNEF (pas sûr), …), l’AG de la fac vote à une très large majorité le fait que la manif du CPE se confonde avec celle des sans-papiers avec une banderole commune en tête de manif intitulée “travailleurs jetables”. Une négociation entre l’intersyndicale et le collectif travailleurs jetable aboutit à ce qu’un carré de tête syndical (une vingtaine de responsables syndicaux) soient en tête de la manif protégeant ainsi les sans-papiers de toute intervention policière.

Samedi au début de la manif, le collectif Stop-CPE 44 auquel participe notamment le mouvement des jeunes socialistes, l’UNEF (proche du PS), la CGT jeune, se pointe avec sa grande banderolle juste derrière le carré de tête avec environ deux-cent lycéens inexpérimentés et qui manifestement ne comprennent pas les enjeux en cours.

Voici le carré de tête syndical avec en arrière fond la banderolle du collectif stop-CPE 44

Sympa de passer la manif entre potes…

La même banderolle d’un peu plus près avec les lycéens encadrés par les militants du colllectif stop-CPE 44 :

Ils captent ainsi l’atttention des journalistes en excitant les lycéens en leur faisant répéter des slogans politiques discutables (“CPE non, CDI oui”) et surtout en cachant la banderolle “Travailleurs jetables”.

Les militants de l’UNEF et des MJS encadrent ce début de manif et participent donc activement à invisibiliser la lutte des sans-papiers. Et on peut les comprendre quand on pense à la politique xénophobe mise en oeuvre par la gauche plurielle (PS, vert, PC) entre 1997 et 2002 au travers notamment les lois Chevènement. Et tout ceci avec l’accord tacite du carré de tête de l’intersyndical privilégiant son unité sur la défense des sans-pap’…

Ce qui apparaît le plus choquant, c’est que les militants de l’UNEF qui ont voté dans une AG la banderolle commune opère de manière toute différente, et disons-le, de manière opposée dans la manif. D’un côté, des discours où l’on affirme tête haute qu’on lutte contre la précarité et de l’autre, des pratiques qui cherchent à invisibiliser la lutte des plus précaires parmi nous tous : les sans-papiers…

Jusqu’à quand acceptera-on ces manipulations grossières?

Un étudiant.