Dhkc europe: a propos de la révolte des banlieues
Catégorie : Global
Thèmes : ArchivesRacisme
Le 8 novembre 2005
La colère a d’abord commencé dans un quartier de Paris. Elle s’est ensuite étendue sur des dizaines de villes de France. La colère a commencé par quelques automobiles incendiées. Très vite, cette colère a fait brûler des milliers de véhicules. Si cette colère n’avait pas eu de base matérielle, aucun appel ni aucune organisation n’auraient été à même de la provoquer. C’est le rôle de l’impérialisme qu’il faut voir dans cette colère.
La révolte de Paris, c’est la révolte des plus pauvres, des plus opprimés, des plus humiliés, de ceux qui font le boulot le plus sale et qui vivent dans les habitations les plus délabrées, des méprisés de ce système, de ceux qui « méritent » de subir les violences sociales au quotidien.
Voici des décennies que l’impérialisme exploite et force à l’assimilation les immigrés et les réfugiés, considérés comme de véritables « sous hommes ».
En effet, dans toutes les villes d’Europe existent des « ghettos », des « zones », des « banlieues ». En outre, les populations immigrées sont constamment soumises à une exclusion d’ordre économique, politique, sociale et culturelle et sont avilies par des « politiques d’intégration » bidon qui servent de feuille de vigne à la politique répressive.
Le temps est venu de se confronter à la réalité.
Les feux de Paris mettent en lumière l’âpre réalité de l’Europe impérialiste et de la société européenne
Il est absurde de se réfugier dans la démagogie stigmatisant les « bandes de la rue » lorsque le rôle des impérialistes dans l’embrasement de Paris est si manifeste.
Tous les dirigeants impérialistes et ceux qui soutiennent le discours et les mesures « sécuritaires » du gouvernement français doivent savoir qu’ils n’arrangeront rien en décrétant des couvre-feu, en effectuant des descentes de police ou en recourant à la violence, sous quelle forme que ce soit.
Tant que les mesures économiques qui suscitent la misère, le chômage, l’insécurité du lendemain et l’humiliation, non seulement cette colère ne pourra être éliminée ni écrasée mais elle risque même de s’amplifier.
Le ministre de l’intérieur français Nicolas Sarkozy taxe les jeunes immigrés qui ont raison de se révolter de « racailles », de voyous » et va jusqu’à parler de « nettoyage au karcher ».
Il est qui lui Sarkozy, pour traiter les gens de « racaille »?
Sarkozy et ses sbires se prennent pour les rois de la civilisation à l’instar de leurs parents colonisateurs.
Or, Sarkozy et sa bande se doivent de savoir que la barbarie, la violence, le pillage n’est pas le propre des peuples mais bien celui des colons.
Les gens qui ont été contraints à émigrer vers les pays européens viennent précisément des pays qui ont été spoliés par l’Europe impérialiste jusqu’à la moelle, jusqu’à la pénurie, des pays où l’on a éliminé aux gens toute possibilité de trouver du pain ou du travail.
Les révoltés de Paris ont ainsi également été exploités par les impérialistes dans leur propre patrie. Après leur exil économique ou politique vers les pays impérialistes, leur destin n’a pas pour autant changé.
Est-il dès lors sensé de penser que cette attitude de l’impérialisme demeurera immuable sans que les victimes de ces pillages ne s’insurgent ?
Le problème ne concerne pas uniquement la France !
Cette situation n’est certes pas originale à la France. Car la politique sociale des Etats impérialistes européens est équivalente et qui plus est tend à se standardiser. De même, les conséquences de ces politi-ques sont également similaires. Ce n’est donc pas par hasard que les autres Etats européens se sont sentis préoccupés et inquiets face à la révolte de Paris. En effet, ils savent très bien ce qu’ils font endurer aux « étrangers ».
Aujourd’hui, les partis fascistes en France placardent des affiches clamant « La France : on l’aime ou on la quitte ».
Le racisme qui gangrène les pays européens a toujours été entretenu par les grandes entreprises et les Etats européens. Dans cette stratégie d’Etat, les organisations racistes ont toujours servi de « bâtons » contre la classe ouvrière immigrée.
Des suites du 11 septembre 2001, les lois dites « anti-terroristes » ont ainsi permis de légaliser le ra-cisme. Par ces lois, être « étranger » est désormais considéré comme suffisant pour subir l’arbitraire, un arbitraire qui est aujourd’hui élevé en loi.
Les mesures d’austérité prises dans les pays impérialistes européens au début des années 1990, ont surtout visé les « étrangers ».
En bref, la vie des immigrés est devenue un véritable enfer en Europe.
Le désespoir est absolu.
On ne peut certainement pas parler de démocratie ou de droit à propos des déboires que vivent les immigrés.
Pour cette main-d’œuvre surexploitée, bon marché, souvent dépourvue de couverture sociale, condamnée à des conditions de travail abominables, privée de ses droits politiques, méprisée sur le plan social et culturel, la coupe est pleine.
Le Front révolutionnaire de libération du peuple considère juste et légitime, la colère populaire qui a éclaté à Paris.
Certes, ces jeunes immigrés expriment leur colère de manière inorganisée, spontanée et parfois in-consciente. Mais indubitablement, à force que persisteront le racisme, les discriminations et les humilia-tions, cette colère sera de plus en plus consciente, structurée et ciblée. Par « ciblée », nous entendons une colère qui vise les fauteurs de misère qui sont les responsables du chômage et de l’exclusion.
Ceux qui humilient le peuple, qui imposent l’occupation coloniale, l’assimilation, la faim et une vie bestiale doivent savoir que les peuples n’accepteront jamais une vie pareille!
Le racisme est un crime contre l’humanité qui fait partie de la stratégie de l’impérialisme. Il est grand temps d’y mettre fin.
Sur le plan économique de la redistribution des richesses, les immigrés sont considérés comme des mendiants vivant de la charité. Cette mentalité raciste est impérialiste doit cesser.
Les Etats européens impérialistes doivent immédiatement mettre fin aux politiques racistes vi-sant les immigrés et assurer des conditions d’existence humaines. Sans cela, ils seront condamnés à subir ce genre de révoltes.
FRONT REVOLUTIONNAIRE DE LIBERATION DU PEUPLE
Représentation européenne
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