Pourquoi je n’aime pas darmanin ?
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Il est accusé par deux femmes d’avoir échangé des services liés à sa position de pouvoir contre des faveurs sexuelles. Des pratiques assez courantes chez la racaille politicienne qui se croit surpuissante.
Il adore la sécurité : il aimait bien, en 2015, aller faire des rondes de nuit avec la police. C’est dans sa ville que sont apparus les premiers portiques de « sécurité » dans les stations de métro du réseau Ilévia (Transpole à l’époque). On lui doit beaucoup de caméras de surveillance supplémentaires et un nouvel hôtel de police, inauguré en septembre 2018.
Il est contre les Rroms et « ceux qui ne veulent pas s’intégrer ». Lui qui connaît bien le “pas d’amalgame” : il y a violeur et accusé de viol.
Il a interdit une expo-photo mettant en avant des travailleuses du sexe parce que ça ne plairait pas aux tourquennois-e-s, ainsi qu’une pièce de rue féministe intitulée « Boudin et chansons » en disant que « le mot “boudin” déplairait à une partie des musulmans », sans préciser la nature de la consultation (donc purement fictive) qui lui a permis d’avoir cet avis sur un fragment de la population dont il ne fait pas partie.
Bref, il s’octroie le droit d’avoir un avis sur tout, mais surtout un avis de droite. Donc c’est un homme à abattre (politiquement, hein, on ne va pas faire de l’apologie du crime contre une personne désormais dépositaire de l’autorité publique).
En quelques semaines à l’Intérieur, il a déjà plusieurs perles ensanglantées :
Pour sa visite à Calais en début de mandat, il y a eu une grosse chasse aux exilé-e-s impliquant la destruction de centaines de tentes, abris de fortune et matériel de survie, et beaucoup de déportations en centre de rétention administrative (lieux où on retient les étranger-e-s en l’attente d’une « procédure d’éloignement du territoire français », donc une prison où on attend d’être bouté-e hors de France)
Il poursuit en justice des gens qui disent des trucs pas très gentils sur la police (donc la vérité) : un nouveau maire de banlieue parisienne qui compare ce que font les flics d’aujourd’hui (notamment avec les migrant-e-s) aux rafles de juif-ve-s en 1942. Mais aussi un flic lanceur d’alerte qui dénonce le racisme dans la profession.
Le 25 juillet, il déclare au Figaro qu’il faut lutter contre « l’ensauvagement d’une certaine partie de la société », une idée qui sort tout droit d’un bouquin ouvertement islamophobe mais subtilement fallacieux de Laurent Obertone, très apprécié par l’extrême-droite franço-française. Dans un contexte où les personnes qui subissent des discriminations racistes luttent pour le droit de vivre et décolonisent la culture par l’action directe, ça ne passe pas du tout. Du mépris. Rien d’étonnant à ce que le Ministre emploie des termes quasiment plus utilisés (depuis la fin officielle de la colonisation) quand on sait qu’il collaborait à 25 ans à l’organe de presse du groupuscule royaliste Action Française.
Le 28 juillet devant la commission des lois de l’Assemblée Nationale, il lâche, dans le plus grands des calmes, « quand j’entends “violences policières”, je m’étouffe ». Non. On fait le lien avec évidence avec les George Floyd, les Adama Traoré, les Cédric Chouviat, tués par la police, dont les derniers mots ont été « je ne peux plus respirer ». Entre un inconnu qui s’étouffe sous le poids d’une institution mortifère raciste jusque dans ses bronches et un gradé qui s’étouffe quand le réel entache l’institution qu’il est censé diriger, il y a un d’un côté un acte de mise à mort, de l’autre quelques mots. Pas « deux poids deux mesures », c’est juste incomparable, c’est juste dabile, c’est juste de la provocation. ACAB.
Le mépris bourgeois et l’impertinence blanche, l’assurance masculine et la réaction quasi-frénétique d’un parvenu, il a intégré les codes de la caste qui l’accueille à bras ouverts. « Je n’aime pas l’autorité mais j’aime bien l’ordre. Je suis un anarchiste de droite » (Darmanin, 2015). Qui connait des anars qui aiment à ce point la police qu’ils en deviennent premier flic de France, donc la personne avec le plus d’autorité ? Darmanin n’aime que sa propre autorité, et c’est pour ça qu’il faut le détester. Il est temps de réaffirmer l’autorité du peuple, et d’aller récupérer à la pioche les mots que la politicaille nous a volé et détournent de leur sens révolutionnaire.
– Fiction –
Sachant tout cela, il ne faut pas non plus s’empêcher de détester Darmanin pour des raisons illégitimes et irrationnelles. Il est moche, il est fier, il pue, c’est un bâtard, un agresseur, il est raciste, sexiste, homophobe, classiste, islamophobe, antisémite. Il a tué des gens de ses propres mains, il a détourné de l’argent public, il a volé ses diplômes en pompant tout sur ses camarades, il fait des ratonnades avec ses potes d’extrême-droite, il propose des lois racistes et anti-pauvres à l’Assemblée Nationale, il a déjà porté plainte contre quelqu’un qui est passé devant lui à la caisse. Bah ouais, c’était en 2018. Peu importe que ça soit vrai : les raisons de faire tomber cet homme sont bonnes. Lui se moque que les choses soient vraies ou fausses : il n’en est pas moins Ministre de la Répression française. Comme la plupart de ses semblables qui ont sciemment menti pour parvenir à leurs fins, il possède désormais l’arsenal des puissantes pour se défendre de ses méfaits passés et à venir.
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N’hésitez pas à réagir dans les commentaires et donner des arguments ou des fictions qui font qu’on déteste Darmanin, ça sert à ça Indymedia aussi, en plus c’est anonyme si tu utilises le Navigateur Tor.
Quelques sources :
La Brique, « Darmanin porte quoi ? », no44 – été 2015, p.3.
La Cabane Juridique, « La Chasse à l’exilé.e est ouverte à Calais : Darmanin en visite ce dimanche », juillet 2020.
Révolution Permanente, « Darmanin défend la police et insulte les victimes », juillet 2020.
Révolution Permanente, « Darmanin promu à l’Intérieur : l’accusation de viol n’est “pas un obstacle” selon l’Élysée », juillet 2020.
Libération, « “Ensauvagement” : LREM tousse, Darmanin assume », juillet 2020.
Encyclopédie Wikipédia, Gérald Darmanin, dernière modif le 29 juillet 2020.
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