[nantes – 8 fev] appel à soutien immédiat – grève de la faim et occupation de la fac de droit
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Category: Local
Themes: Immigration/sans-papierEs/frontieresLuttes étudiantes/lycéennesMouvement
Places: Nantes
Texte de revendications des grévistes de la faim :
Aux étudiant.e.s, au personnel de l’université de Nantes et tout spécifiquement à Olivier Laboux Président de l’université de Nantes et à William Maroix, recteur de la région académique Pays de la Loire et de l’académie de Nantes. Ainsi qu’à la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal.
Après une longue période de mobilisation, de plusieurs mois, marquée par des blocus, des manifestations, des AG, des ateliers de sensibilisation ne provoquant pas suffisamment de réaction à la mesure de la gravité de la situation, ce matin, nous avons tenté d’interpeller le conseil d’administration de la présidence de l’université Nantes.
En effet, Olivier Laboux a annoncé qu’il était contre la mesure du gouvernement cependant les moyens annoncés ne laissent pas présager d’une non application totale de la mesure.
Un bref rappel de la situation : on parle d’une mesure supplémentaire visant à exclure certains individus de l’enseignement supérieur public selon des critères socio-économiques et géographiques. C’est ce qui se cache réellement derrière la série de mesures, Bienvenue en France, visant à augmenter principalement les frais d’inscription pour les étudiant.e.s non européennes. Elle s’inscrit dans la continuité d’une logique de sélection et donc d’exclusion de fait des populations les moins privilégiées.
Avec Parcours Sup comme avec Bienvenue en France nous refusons la marchandisation et la privatisation de l’enseignement supérieur public ainsi que l’application de politiques migratoires restrictives et sélectives. Nous voulons un engagement clair, public et sans équivoque d’Olivier Laboux sur la question,en sa qualité de Président de l’Université de Nantes, et de Vice-Président de la conférence des présidents des univ. Bien sur nous voulons aussi qu’il se fasse relais de nos revendications devant le recteur William Marroix.
C’est pourquoi en tant qu’étudiant.e.s de l’université de Nantes, nous décidons d’entrer dans une période de grève de la faim, ultime alternative pour se faire entendre.
Lycéen.ne.s, étudiant.e.s, personnel, écoutez-nous, soutenez-nous, rejoignez-nous
17h30: Évacuation en cours de la faculté par Olivier Laboux suite à l’occupation du hall de droit par 8 grévistes de la faim. Un cap est franchi.
De plus tout le campus à été évacué pour cela y compris la bibliothèque universitaire
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EXPULSION EXPRESS DE L’OCCUPATION DE LA FAC DE DROIT :
17h30 : alors que la grève de la faim et l’occupation de la fac de droit ont à peine commencé, la police (compagnie d’intervention départementale) débarque brusquement dans la fac de droit. Repoussé.e.s, attouchées, menacé.e.s avec tonfa, matraque et taser, les étudiant.e.s se font rapidement expulser de la faculté.
En plus de la menace avec des armes, les flics n’ont évidemment pas hésité à filmer et ficher les étudiant.e.s contestataires.
Laboux n’a donc pas attendu longtemps avant de rompre avec la franchise universitaire, un président qui n’hésite pas, rappelons le, a définir son université comme ayant des ” valeurs humanistes “.
Malgré la violence et la répression, la lutte continue !
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7 :00 : Une quarantaine d’étudiant.e.s se sont rendu.e.s au Conseil d’Administration de la présidence de l’Université de Nantes afin de faire entendre leurs revendications auprès des membres du CA. Iels ont bloqué l’entrée du bâtiment afin de pouvoir entamer un dialogue avec la présidence, ses membres et celleux du conseil d’administration.
7 :30 : Une des personnels de la présidence a proposé que la quarantaine d’étudiant.e.s rentre dans les locaux afin de discuter de leurs revendications claires et déjà répétées depuis plusieurs mois.
Durant un laps de temps d’environ 1 heure aucune entrée n’était encore effectuée et plus aucune parole n’a été échangée.
9h00 : Cette même membre de la présidence est réapparue pour proposer une délégation d’étudiant.e.s de 5/10 personnes ou d’annuler le CA. Les étudiant.e.s mobilisé.e.s ont souhaité prendre connaissance de la motion qui devait être votée lors de ce CA, motion qui, d’ailleurs, n’est qu’un vœux pieu et n’induit en rien une prise de position officielle de la part de la présidence.
Les personnels de la présidence n’ont pas laissé le temps aux étudiant.e.s de décider de la ligne à suivre ainsi iels ont décidé en 5 minutes que le CA serait annulé.
Ainsi on peut constater le manque de dialogue de la part des administrateurs.trices sourd.e.s aux revendications des étudiant.e.s qui dénoncent cette loi raciste, visant à exclure et à sélectionner les étudiant.e.s.
A l’issue de ces quelques heures, 7 étudiant.e.s mobilisé.e.s ont annoncé le début d’une grève de la faim qui ne cessera que lorsque le président de l’Université de Nantes Olivier Laboux aura officiellement, de manière non équivoque, la non application de ce décret.
Les étudiant.e.s mobilisé.e.s se sont rendu.e.s à la faculté de droit afin d’annoncer cette grève de la faim et décident d’occuper le hall de la faculté de droit afin de faire cette grève au mieux dans le calme, de manière visible. Aménageant avec des matelas et des plaids le lieu, le personnel du bâtiment entament une discussion avec les occupant.e.s du lieu en envisageant de sécuriser les bâtiments, prévoir la présence d’AGP sur les lieux, prévoir de l’eau etc
Lors d’une discussion entre occupant.e.s à 17h50 nous entendons des sirènes retentir à l’extérieur du bâtiment. 4 camions de la Compagnie Départementale d’Intervention (CDI) et 2 voitures banalisées se sont garées devant la faculté occupée. Une 30aine de policiers entièrement équipés, matraques, grenades lacrymogènes en poche et sans matricules, s’engouffrent dans le hall afin de déloger les ocupant.e.s. Lors de cette intervention une camarade filmant la scène s’est faite interpellée violemment, mise à terre, un policier lui a donné un coup de pied dans les côtes, relevée et portée par deux agents, trainée sur 20 mètres jusqu’à la sortie et poussée par un troisième policier lui attrapant la poitrine afin de la repousser violemment. Les autres camarades se sont fait.e.s déloger du bâtiment avec violence.
Or à cette heure-ci le batiment était encore ouvert et fonctionnel conformément aux horaires d’ouvertures. De plus le personnel des locaux n’était pas au courant de cette venue surprise des forces de l’ordre qui a engendré l’évacuation de l’ensemble du campus Censive Tertre ce vendredi dans la plus grande incompréhension et indignation.
En bonus la vidéo de l’expulsion, coupée lorsque la camarde a été mise à terre par les forces de l’ordre: https://www.facebook.com/1691556827783529/videos/vb.1691556827783529/291594911525095/
Vendredi midi 7 étudiant.e.s de la fac de Nantes ont entamé une grève de la faim contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s extra-européens.nes.* Cette grève s’accompagnait de l’occupation de la fac de droit, occupation qui fut brève suite à l’intervention de flics sur le campus vers 17h30.
Suite à cette expulsion, des étudiant.e.s en grève de la faim ne se sentaient plus de la tenir dans ces conditions. Toutefois 5 étudiant.e.s sont toujours dans cette lutte et persistent dans cette grève.
Comité de mobilisation lundi soir à 18h afin de préparer l’AG de mardi midi, soyons nombreux.ses pour les soutenir et continuer la lutte contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s extra-européens.nes ! (RDV au foyer de censive, salle C011)
* Pour rappel, avec ” Bienvenue en France ” une inscription en licence passera de 170 € par an à 2 770 € et en master (ou doctorat) de 243 € (ou 380 €) à 3 770 € pour les étudiant.e.s non communautaires (c’est à dire hors Union européenne). Encore une fois le gouvernement s’acharne sur les plus précaires au profit des plus riches, une mesure à l’image d’un président et d’un gouvernement engagés dans une politique anti-pauvre depuis le début du mandat.