Lors de cette action, une banderole a été déployée dans un nuage de fumée pour demander à EDF des réponses précises sur les questions sociales et environnementales soulevées par le rapport des Amis de la Terre publié le 23 janvier et par le rapport de Virage Énergie Climat Pays de la Loire sorti en novembre dernier. En effet, ces deux rapports pointent de nombreux éléments critiques qui font que ce projet n’apparaît pas si vertueux que le laisse entendre actuellement EDF et que semblent le croire certains élu⋅e⋅s.

Pour Benjamin, porte-parole du GIGNV : « La reconversion de la centrale de Cordemais, ce n’est pas une transition mais un gaspillage énergétique ».

Les grandes centrales comme celle de Cordemais correspondent à une organisation obsolète du réseau électrique, avec de très grosses unités de production centralisée. Or la transition nécessite de repenser notre maîtrise de l’énergie.

Ainsi, les centrales thermiques comme Cordemais gaspillent deux tiers du combustible sous forme de chaleur. Alors que les centrales à cogénération permettent de valoriser cette chaleur en alimentant des chauffages urbains et atteignent 90 % de rendement, contre 30 % à Cordemais.

Xavier, porte-parole de Greenpeace Nantes, souligne que « la chaleur gaspillée à Cordemais permettrait de chauffer 200 000 logements basse consommation, soit un tiers des logements de la Loire-Atlantique ».

De plus, gérer les pics de consommation électrique hivernaux en se focalisant uniquement sur la production, c’est prendre le problème à l’envers. En effet le réseau français est le plus sensible en Europe aux baisses de température en hiver, à cause du chauffage électrique. Il est indispensable de mettre en œuvre un plan Marshall de la rénovation des bâtiments : ce qui n’est pas la piste privilégiée par la future programmation pluriannuelle de l’énergie.

Enfin, le projet Ecocombust est loin d’être un projet social, puisqu’il va entraîner la perte de centaines d’emplois et non pas de quelques dizaines comme cela est souvent présenté.

Patricia, porte-parole des Amis de la Terre, souligne que « la production de la centrale va être divisée par 8 avec Ecocombust ; cela laisse imaginer le drame social à venir. Tandis qu’un vrai scénario de transition énergétique permettrait de créer plusieurs milliers d’emplois par an dans le Grand Ouest. »

Dans les prochains jours, le gouvernement va publier sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), dans laquelle il devrait revenir sur son engagement de sortie du charbon d’ici 2022 afin de laisser le champ libre au projet Ecocombust. Projet que le précédent ministre de l’environnement Nicolas Hulot avait jugé “farfelu”.

Les trois organisations écologistes comptent bien continuer à se mobiliser pour qu’une transition sociale ET environnementale soit réellement mise en œuvre !

#EdfNousEnfume

le GIGNV, les Amis de la Terre 44 et Greenpeace Nantes