Nous en sommes maintenant sûres, la première phase des travaux de la ZAC Doulon Gohards est sur une zone humide. Nous devons maintenant la faire reconnaître par la justice. En attendant d’autres expertises, la métropole devrait mettre fin aux travaux, mais non celle-ci préfère au contraire les accélérer pour passer en force ! Nous serons sur le terrain pour stopper ce massacre !

RETOUR SUR L’AUDIENCE DU 30 JANVIER

Mardi 30 janvier, au matin, a eu lieu l’audience du recours de Sauvons les Gohards et du MNLE Pays de la Loire contre l’Autorisation environnementale accordée à la métropole par la préfecture pour le projet de ZAC Doulon-Gohards. L’audience a duré plus d’une heure et demie, ce qui est particulièrement long pour une audience administrative, montrant la complexité du dossier et l’enjeu politique derrière un tel recours.

On retient que le rapporteur public a reconnu lui-même l’insuffisance de l’étude d’impact environnemental du projet et l’insuffisance des mesures d’Évitement, Réduction, Compensation. Dans sa conclusion, ce dernier propose donc à la métropole de mettre en place tout de suite, en phase 1 du projet, les zones de compensation (initialement prévues dans les phases ultérieures). En effet, la métropole compte détruire des espèces protégées et leurs habitats, en disant “attendez un peu chers oiseaux, insectes, vipères, écureuils et autres espèces, dans quelques années vous aurez de nouveaux espaces naturels pour aller vivre”. Ce n’est ni crédible ni réaliste, ce qu’a fini par reconnaître le rapporteur public.

Il y a par ailleurs, un énorme débat sur les zones humides. Rappelons que Sauvons les Gohards a produit une contre-expertise. Une experte a effectué des sondages pédologiques relatés par acte d’huissier. Cette expertise s’inscrit dans le cadre scientifique posé par le guide d’identification et de délimitation des sols des zones humides édité sous l’égide du ministère de l’écologie, et démontre avec précision que certains sols présentent les caractéristiques de zone humide (selon les classes d’hydromorphie du Groupe d’Étude des problèmes de Pédologie Appliquée (GEPPA)). Par exemple, des traces de rouille. Ces zones humides non inventoriées dans l’autorisation environnementale représentent les réels manquements de cette dernière. Pourtant, ces zones humides ont toujours été là : la zone a longtemps été classée comme inondable et une première étude de la métropole démontre leur présence en 2021. Aujourd’hui, ces zones humides sont menacées par les travaux de préparation de la voirie qui ont commencé début janvier.

La métropole a confirmé le caractère antisocial de son projet : la moitié des zones de compensation prévues sont actuellement occupées par des familles roms. Ces familles vivent dans des conditions indignes, des bidonvilles que la métropole laisse à l’abandon et traite avec mépris, parfois depuis plus de 10 ans. D’un côté, on détruit des terres maraîchères et naturelles, de l’autre, on déloge des familles pour renaturer des zones où elles ont habité depuis plus de 10 ans. C’est à la fois absurde et indécent.

À travers les questions du juge sur la maîtrise foncière de ces futures zones de compensation, on voit bien que la métropole n’est pas en capacité de suivre les préconisations du rapporteur public : la métropole n’a pas les moyens légaux de récupérer les différents terrains (occupés par des Roms, une casse auto, et une carrière de matériaux BTP) pour compenser dès cette année les zones qu’elle est en train de détruire. Ces questions démontrent une nouvelle fois l’absurdité de l’artificialisation de terres naturelles alors que de nombreux terrains déjà artificialisés pourraient accueillir des logements, y compris à proximité de zones naturelles.

Les travaux doivent absolument être suspendus tant que la décision de justice n’est pas rendue !
Toute poursuite des travaux, dans un tel contexte, serait illégitime. La métropole ne peut pas, d’un côté, dire devant un juge qu’elle entend réaliser un projet “écologique” prenant en compte les zones humides et l’impact environnemental du projet, et de l’autre poursuivre le massacre écologique. D’autant plus quand un rapporteur public émet lui-même des doutes quant aux mesures écologiques prévues.

La métropole est bloquée, une seule solution : suspendre les travaux !