Nous sommes notre propre peuple !
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Gilets jaunes
texte écrit en Avril 2018
Je parle au nom d’un « nous ». Je suis seule à écrire ce texte, mais ce « nous » c’est pour tout-e-s ceux et celles qui s’y reconnaîtront.
- Nous ne sommes le peuple [1] de personne et nous ne l’avons jamais été. Les rois et présidents nous l’ont toujours montré. En nous dénigrant, en nous faisant trimer, en nous laissant entrevoir une vie meilleure à laquelle iels ne nous laisseront aucun accès, par leurs lois, par leurs profits, grâce à leurs milices.
La politique Macronienne nous le prouve définitivement.
Il a sélectionné SON peuple et ce n’est pas nous. Nous, les pauvres, les chômeurs, les ouvriers, les salariés, les SDF, les nomades, les retraités, les autos entrepreneurs, les autonomes, etc. Son peuple à lui c’est SON élite, le grand peuple riche et il ne devra rester plus qu’eux. Il oublie sûrement que sans nous c’est la chute, leur chute.
Notre population, celle du « rien » est devenue trop désobéissante et nuit au bon fonctionnement des plans gouvernementaux. Nous sommes en train de déteindre sur « les autres », par nos réflexions, nos actions, nos coup de gueule et d’après les politiques il faut que cela cesse. Nous sommes devenus les classes à détruire, les nuisibles, ceux/celles qui dérangent « l’autre » partie, celle encore endormie, lobotomisée, asphyxiée par des médias menteurs et des télé-réalités qui leurs servent d’échappatoire, celles qui maintiennent le bon fonctionnement d’un système inégalitaire sans s’en rendre compte, le bon citoyen modèle.
Nous sommes « parasites », nous sommes ceux/celles qui savent, qui créent, qui inventent. Nous sommes ceux/celles qui surgissent, qui répondent, ceux et celles qu’iels [2] ne contrôleront pas ou plus. Nous avons compris leur manège et nous faisons en sorte que tombent les masques, tous les masques.
Nous n’avons plus peur, nous savons qui iels sont !
Iels sont malveillant-es, iels sont profiteurs-euses, iels nous pompent notre énergie pour qu’elle ne serve à rien d’autre qu’à les servir. Ils/elles nous obligent à des taxes, des factures, des comptes bancaires, des « normes légales » (Contrôle technique, Assurances, identités….), nous font croire que nous n’avons pas le choix, que « c’est comme ça, c’est la norme » mais nous savons aujourd’hui que tout cela est faux ! Nous avons le CHOIX !! Nous avons le droit de vivre autrement, de sortir de leurs soi disant « norme », de ne pas accepter la misère et la disparité qui est constante. Nous pouvons faire et vivre différemment.
- Ce n’est pas notre vie que nous vivons, nous vivons pour la leur. Pour qu’iels soient toujours plus riches, toujours plus puissant-e-s et nous toujours plus pauvres et toujours plus affaiblis ! Nous sommes les pions d’en bas mais nous sommes le tout. Nous avons tout, la pratique des ouvrier-e-s, le savoir des agricult-eurs-rices et apicult-eurs-rices, les recherches des scientifiques, l’organisation des secrétaires, le pouvoir des médecins et infirmier-e-s, la sagesse des ancien-e-s, la passion des cuisinier-e-s, l’innocence et la folie des enfants, etc. Et eux ont l’argent. C’est quoi l’argent ? Rien ! Sans nous iels n’existeraient pas. Iels ne seraient rien !
- Nous les entretenons depuis des générations et iels osent dire que nous sommes des assisté-e-s. Nous nous sommes serrés la ceinture toute nos vies pour LEUR gloire. Nous les avons servis sans nous en rendre compte (pour la plupart), nous avons suivi les lignes qu’iels nous avaient tracées ou plus tôt ordonnées de suivre, et nous voilà chacun-e-s enfermées dans une bulle de solitude amer, où chacun-e-s se plaint de sa vie, de son boulot, de sa galère, de ses souffrances.
Aujourd’hui nous sommes délibérément réduits à néant, discrédités en public par ce gouvernement et tous ses sbires. Les médias étatiques continuent de manipuler ceux/celles qui n’ont pas encore réagi ou compris. On nous nomme « casseurs », « groupuscule », « extrémistes », « terroristes », « black bloc », « manifestant-e-s violent-e-s »… On nous rend flippant-e-s pour que « les autres » éprouvent du mépris, de la peur et ne réagissent pas à leur tour. La division du peuple c’est LEUR stratégie. Sinon nous ne serions plus qu’un, un tout ! C’est ce tout qui peu tout bouleverser.
Nous allons devenir uni-e-s et solidaires. Nous allons nous rendre autonomes pour que le gouvernement et ses piliers se fissurent et finissent par céder ; chacun-e-s libre de cultiver, chacun-e-s libre de semer sa graine. Aujourd’hui on ne parle plus de révolution au sens étymologique [3] car ça voudrait dire revenir au point de départ. Nous voulons détruire cette société de consommation inutile et nuisible qui nous rend bêtes et naif-ve-s, malades et dépendant-e-s.
Et la télévision, devenue un objet horrible rempli d’absurdité, d’un décalage de vie grotesque, du gros foutage de gueule, des scènes de violence faites pour nous habituer à voir ce qu’iels vont nous faire subir par la suite, de l’amour passionnel comme jamais ça n’a été vécu ou carrément de la vulgarité qui cible particulièrement la jeunesse. Tout y est fait pour nous ramollir, nous divertir, nous rendre bête, nous faire croire et surtout ne plus nous faire réfléchir. L’abrutissement par excellence.
- Il va falloir beaucoup de temps, beaucoup de courage. Il va falloir s’ouvrir à l’autre et s’organiser collectivement, changer nos habitudes, se réapproprier sa bouffe et s’autonomiser, s’organiser par quartier pour ne plus payer les factures et trouver des alternatives à certaines consommations auxquelles la société capitaliste nous a habitué et rendu dépendant.
Nos vies nous appartiennent et nous avons tout entre nos mains pour qu’elles soient définitivement nôtres ; ce ne doit pas être une poignée de gros pleins de fric qui en décident.
Chacun-e-s à son grain de sel, chacun-e-s a sa spécificité, elle ne demande qu’à être extériorisée.
A chaque problème il y aura solution, car c’est ensemble que tout se fera ; il s’agit simplement de ne plus être seul-e. Il nous faut sortir, discuter, connaître son voisin/sa voisine, partager des moments, des choses, des savoirs ; prendre enfin le temps !
- Nous allons faire preuve d’ingéniosité, de savoir, de pratique, nous allons tout bouleverser !
- Le peuple est en marche Macron et il ne va pas dans le même sens que toi. Il va frontalement dans ta direction, tel un pavé dans ta face. Tu peux être fier car il y a UNE chose de bien dans ton parcours politique, tu auras fait se soulever le peuple, celui qui n’est pas le tien. Tu nous auras enfin réveillé un bon coup !
Tu penses pouvoir nous tenir, nous retenir, nous plier, nous agenouiller ? Il faudra alors que tu nous tue parce que nous ne nous laisserons plus jamais faire, plus jamais piétiner, plus jamais manipuler, nous ne serons plus jamais les esclaves d’un gouvernement mythomane, magouilleur et hautain !
Plus personne ne prendra vos places, plus personne ne nous dirigera.
Nos vies tout comme la Terre sont des Zones A Défendre.
La France [4] est insoumise et résistante.
La France sera autonome !
La France étendra son mouvement en dehors de VOS frontières !
- Nous ne sommes pas « extrême gauche », « anarchiste », « racailles », « gai », « pacifiques », « ouvrier-e-s », « casseu-rs-ses », « quartiers dangereux », « vegan », « Black Bloc » et j’en passe…. Nous ne sommes pas CATEGORIFIABLE, nous sommes LE PEUPLE et nous allons tous vous bouffer !!
[1] peuple : ici le mot « peuple » désigne l’ensemble des personne résidant en France, peut importe sa couleur ou son lieu de naissance, sa culture ou sa provenance. Le mot « peuple » ici est aussi l’unité des citoyen-es face a la violence et la soumission que les gouvernements mondiaux nous font subir. Comme je le dit au début du texte le « nous » (peuple) c’est pour tout-es ceux et celles qui s’y reconnaîtrons, que ce soit dans ce pays ou dans un autre.
[2] Iels : ici « iels » désigne dans la plupart des cas le gouvernement lui même. Mais aussi par moment toutes les personnes qui souhaitent soumettre, discréditer un mouvement différent du siens, qu’iels aient du pouvoir ou non (le gouvernement, le citoyens exemplaire, le flic qui applique sans réfléchir, le média corrompu…)
[3] revolution : nom qui vient du latin « revolutinem » formé à partir :
– de la racine « volv- » : rouler
– du préfixe « re- » indiquant un retour en arrière, un recommencement
– du suffixe nominal (servant à former des noms) « -tio » qui donne en français « – tion ». D’après son étymologie, ce mot signifie donc « action de revenir en arrière, de recommencer ».
[4] France : Je dit la « France » car c’est dans ce pays que je réside, c’est ici que je vois les évolution des mouvements citoyens. Je ne suis pas patriote mais certains mouvements populaires redonnent parfois espoir face a un pays qui a su nous décevoir tellement de fois ! Chaque pays n’est pas son gouvernement, un pays est ce que dégage son peuple.
Le « peuple », c’est tout le monde et n’importe qui, ouvriers, petits-bourgeois, bourgeois déclassés, sous-prolétariat, toutes les classes sociales qui se reconnaissent dans la « nation » mélangées dans le « peuple ».
C’est une très vieille notion qui a émergé en 1789, et qui a alors consacré l’alliance de la bourgeoisie et du prolétariat contre la monarchie et la noblesse.
En 1848, le prolétariat en se révoltant contre la République a mis un terme définitif à toute notion de « peuple », en montrant POLITIQUEMENT qu’il n’avait plus rien à voir avec la bourgeoisie, petite ou grande, et qu’il avait son projet politique propre, ses moyens de lutte à lui et sa propre identité.
Ce texte est une tentative pour nous faire revenir en arrière dans l’histoire, en nous disant qu’une alliance entre classes est possible. La répression de 1848, celle de la Commune, l’écrasement de la Révolution en Russie, en Allemagne, en Hongrie, en Finlande, la répression de toutes les grèves depuis 150 ans nous montrent que l’idée de « peuple » non seulement est un mensonge, mais est aussi un piège de la bourgeoisie pour attirer le prolétariat et la petite-bourgeoisie sur le même terrain nationaliste qu’elle. L’omniprésence des drapeaux tricolores et de la Marseillaise dans les Gilets jaunes nous le montre clairement.
A bas le peuple ! Le seul mot d’ordre qui soit celui d’une rupture claire et nette avec l’ordre existant, c’est : prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Comme disait Marx, de mémoire : à chaque fois qu’on parle de peuple au lieu de prolétariat, je me demande quel tour on essaie de jouer aux prolétaires. C’est toujours valable.
« Comme disait Marx, de mémoire : à chaque fois qu’on parle de peuple au lieu de prolétariat, je me demande quel tour on essaie de jouer aux prolétaires. »
on attend toujours la source exacte de citation apocryphe.
en attendant on peut affirmer qu’elle n’est pas de marx.
Peut-être bien cette citation n’existe pas, je ne l’ai effectivement pas encore retrouvée, bien que l’ayant entendue à plusieurs reprises, mais l’idée qu’elle défend est clairement celle de Marx…
Peuple ou prolétariat, on voit pas bien la différence pour le CCI, puisque même les prolétaires pur jus n’adhèrent pas aux idées du CCI. Ce qui fait qu’aucune lutte ne sera jamais révolutionnaire et que le CCI n’a jamais trouvé une seule lutte défendable.