Collomb en roue libre contre les mouvements sociaux – l’extrême droite au pouvoir
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Luttes étudiantes/lycéennesLuttes salarialesMouvementRépression
Lieux : France
Saint-Astier, c’est un village fantôme en Dordogne, transformé en centre d’entraînement grandeur nature pour les polices du monde entier. Dans des rues désertes, les forces de l’ordre s’amusent à créer des scènes d’émeutes factices pour se former à la répression. Des figurants brûlent des voitures, montent des barricades, jettent des pavés en mousse, pour entraîner les flics à réprimer « en situation » en tirant toutes sortes de grenades. Des agents des quatre coins du monde viennent à Saint-Astier se former à « l’excellence française » en matière de maintien de l’ordre.
Le 8 juin donc, Collomb venait féliciter ses troupes, qui ont minutieusement écrasé toutes les contestations depuis l’élection d’Emmanuel Macron : grévistes, lycéens, occupants de la ZAD, étudiants … A chaque opposition, le rouleau compresseur répressif le plus violent. A cette occasion, le ministre de l’intérieur, visiblement complètement sénile, s’est fait photographier tout sourire dans un blindé de la gendarmerie, dans un véhicule des CRS ou en train de tripoter les armes policières qui ont récemment mutilé dans les manifs.
Mais le plus inquiétant n’est pas là. Il a surtout annoncé un durcissement gigantesque de la répression policière et judiciaire contre les mouvements sociaux. La France, déjà figure de proue européenne de la militarisation du maintien de l’ordre sur fond d’antiterrorisme risque de franchir de nouveaux paliers dans les prochaines semaines. Morceaux choisis :
– RADICALISATION JUDICIAIRE : Sur le plan judiciaire, visiblement, la prison ferme suite à des interpellations sans preuve lors des dernières manifestations ne suffit pas. Le gouvernement compte «développer encore le travail commun entre policiers, gendarmes et magistrats pour mieux cibler les interpellations et obtenir des suites judiciaires encore plus dissuasive ».
– POLICE POLITIQUE : « repérer les leaders ». Voici ce que déclare le ministre : « les services ont identifié certains meneurs, il y a aussi sûrement des groupes assez structurés derrière eux, et il faut pouvoir agir en prévention. Comment caractériser l’intention probable de passer à l’acte ? Il y a peut être quelque chose à trouver du côté de l’association de malfaiteurs ». Nous sommes au delà de la science fiction. Le gouvernement compte réprimer « préventivement », sans aucun élément, des personnes considérées comme « meneurs », donc tout simplement fichées par la police comme étant engagées dans la vie politique et sociale. Il parle même de frapper des groupes militants entiers, à l’aide de l’arsenal utilisé contre le terrorisme. Ainsi, Collomb assume l’emploi d’une police politique, chargée d’enfermer des opposants.
– TECHNOFASCISME : la montée en puissance d’une technologie de la répression. Nous avons vu à Nantes des caméras spéciales, surpuissantes, dotées d’antennes, installées par les CRS pour les manifestations : c’est le système S.A.R.I.S.E. Le gouvernement Macron veut aller plus loin, avec des caméras « intelligentes » et « prédictives » : « l’intelligence artificielle doit permettre de repérer dans la foule des individus au comportement bizarre. » Reste à définir ce qu’est un comportement « bizarre » pour le gouvernement. Dans ce cadre, les agents du renseignement seront systématiquement sollicités, ainsi que le recours à des drones.
Bref, le ministère de l’intérieur est en roue libre, et les possibilités de s’exprimer et de contester sont en train de fondre comme neige au soleil. Le temps presse. Ce gouvernement post-démocratique ira jusqu’où il pourra aller, sauf s’il se retrouve face à des mobilisations massives et déterminée.
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Source : https://www.la-croix.com/Journal/Le-ministere-fait-bilan-dun-maintien-lordre-2018-06-08-1100945363?from_univers=lacroix
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