Pour maxime, mutilé sur la zad le 22 mai 2018 – lettre de robin, mutilé à bure le 15 août 2017
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : ArmePoliceRépressionZad
Lieux : BureNotre-Dame-des-Landes
Contrairement à ce que leur nom indique, les grenades GLI-F4 contiennent de la TNT et explosent ! Leurs déflagrations font 1m de diamètre et peuvent tuer si elles touchent une partie vitale. Les appellations de « lacrymogènes » ou d’« assourdissantes » que la préfecture et les ministres leur donnent dans les médias servent à masquer la vérité à leur sujet : CE SONT DES ARMES DE GUERRE !
L’État utilise des armes de guerre pour terrasser le peuple. Dans le cas présent, les conséquences sont bien pires qu’un tir à balle réelle.
Déjà, à l’époque, j’avais alerté sur les dangers des grenades explosives en organisant une manifestation pour exiger leur interdiction mais les grandes chaînes ont cantonné l’information à la région Lorraine. La majorité des français ignore encore la vérité sur ce sujet. Il est tombé près de 4000 grenades explosives sur la ZAD depuis le début de son invasion par les gendarmes mobiles. Provoquant des centaines et des centaines de blessés notamment à cause des éclats de métal qu’elles projettent. Où est la violence ?
Maxime est actuellement à l’hôpital.
Outre les intenses douleurs et le fort traumatisme qui le suivront nuit et jour, il devra désormais supporter ce handicap inimaginable : vivre avec une seule main. Cette main, que l’explosion lui a arraché sur le coup, l’État lui a volé pour prix de son combat, pour prix de notre combat. Dans les dernières décennies, la militarisation du maintien de l’ordre a fait couler trop de sang.
Combien d’éborgnés ? Combien de mutilés ? Combien de vies déchirées par l’utilisation criminelle des flashballs et des grenades explosives ? La violence de l’État pour mater toute résistance est extrême. Elle cherche à nous terroriser, à nous acculer à la résignation. Face à cela, la solidarité est notre arme et jamais la peur ne doit nous arrêter.
Proches, moins proches et tous ceux qui croiseront la route de Maxime, prenez soin de lui ! Tenez bon ! Il y a mille et une manières de lui apporter ce qui lui permettra de vivre. Écoutez-le, cherchez, trouvez !
La vie continue, le combat pour elle aussi. Maxime tiens bon !
/// Communiqué du groupe presse de la zad (en pdf en pièce jointe)
—–Les mensonges de la gendarmerie sur les circonstances du tir degrenade qui a mutilé Maxime
.
Alors que l’opération de gendarmerie en cours sur la zad venait de commettre une faute aussi dramatique que prévisible, le premier réflexe du parquet comme du ministère de l’intérieur a été de dégainer au plus vite dans les médias le récit adéquat dans le but de couvrir les faits,
se justifier de la mutilation de maxime et tenter de neutraliser les réactions. M. Collomb ou le procureur général s’y sont employés immédiatement de la manière la plus affirmative possible, sans la moidre décence ni le moindre regret. C’est l’usage. Au-delà des considérations générales sur la brutalité de l’opération policière en cours, de la dangerosité avérée des grenades explosives et de leur usage immodéré sur la zad ces dernières semaines, nous avons souhaité pour notre part attendre d’avoir pu croiser différents témoignages avant d’être aussi affirmatif sur les faits.
Il nous apparaît aujourd’hui que la version gouvernementale selon
laquelle les gendarmes auraient lancé des grenades pour se dégager en urgence d’un groupe d’une cinquantaine de manifestant.e.s les attaquants avec des cocktails molotovs est une fiction. Les communiquant.e.s de la gendarmerie pouvaient aisément le vérifier : chacune des interventions des gendarmes sur la zone a été filmée par leurs services. D’après les témoignages que nous avons recueilli, le drame est au contraire intervenu dans un moment décrit comme calme ou quelques dizaines de personnes faisaient face de manière statique depuis environs 45 minutes aux gendarmes mobiles. Ceci alors que le déblaiement d’habitat de la chateigne était en cours derrière la ligne policière. Les gendarmes étaient alors très nombreux face à un groupe réduit de manifestant.e.s.
Un effectif de gendarmes mobiles, en embuscade est alors sorti à l’improviste de la forêt. Ils ont chargé les manifestant.e.s pour les dégager du champs et susciter un mouvement de panique. Cette charge subite a effectivement causé une fuite immédiate des personnes présentes, en direction de l’unique et étroit passage de sortie au bout
du champs. C’est à ce moment là qu’une série de grenades a été lancée sur quelques personnes à la queue du groupe tentant d’échapper à la charge. Après l’explosion, plusieurs personnes se sont retournées et ont vu la victime, debout, dos aux gendarme, se tenant le poignet droit avec la main gauche. Celle-ci a ensuite été plaquée au sol et tirée plusieurs mètres plus loin. Les témoins disent avoir vu les gendarmes « nettoyer » autour de la victime, enlever les morceaux de chair et mettre de la terre sur les traces de sang.
Ce qui ressort de l’ensemble des témoignages est clair : contrairement à ce qu’ils affirment, les gendarmes ne sont pas intervenus avec des grenades explosives pour se dégager d’un groupe d’assaillant.e.s et se sortir d’une situation de danger grave, mais bien pour disperser des manifestant.e.s alors statiques et en sous-nombre d’un champs. Ceci n’a d’ailleurs malheureusement rien d’inhabituel dans cette opération policière. Au cours des dernières semaines, chacun peut témoigner que les grenades explosives GLI-F4, entre autres armes mutilantes, ont été utilisées à de multiples reprises comme simple outil de dispersion et de terreur et non pour faire face à des attaques réelles d’opposants.
Soulignons en passant que du côté même des gendarmes, les seules blessures graves dans leur rangs – à l’automne 2012 comme lors de cette nouvelle vague d’expulsion – ont été causées par un mauvais usage et l’explosion de leurs propres grenades.
— Nous appelons à réagir partout pour dénoncer les mutilations causées par les armes de la police et la brutalité de l’opération toujours en cours sur la zad.
Suggestion aux modos à voir avec les déclarants de mettre ce « commentaire » en article
C’est toujours mieux de vérifier les infos avant de s’exprimer, bien ce communiqué. Ce que ne fait aucun « médias torchon », quand il s’agit de crime policier ou de matons. ça justifie qu’on les appelle de tous les noms d’oiseaux et les virer des luttes, tellement leur démarche est inconséquente.
Pour les prisons c’est suicide ou « attaque » de matons.
Dehors c’est attaque au coktail dans les luttes (c’était le même faux argument pour Remy Fraisse).
Forcené quand c’est « hors contexte de lutte groupé ».
Islamiste qui aurait crié « allah ouakbar » quand c’est une personne racisé.
Et probablement quelques autres, mais sont pas trop imaginatif quand même.
Courage et amitiés, aux enfermé-es, mutilé-es, et proches des victimes
Chocant de lire comment vous récupérez cet accident pour en faire un martyr à votre cause …
Il vous en fallait un, ça y est vous l’avez trouvé …
Bravo les gars les filles …
Et après on vient nous parler de respect pour la personne, de mémoire, de la tristesse ressentie, ……
La bal des hypocrites dans toute sa splendeur, vous êtes à vomir.
Voici le message qu’il donne à travers son avocat, à lire sur libération :
« Non, ce n’est «pas un zadiste». Ce jeudi, l’avocat de Maxime, un jeune Marseillais de 21 ans, amputé de la main droite après l’explosion mardi d’une grenade sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes s’est évertué, lors d’une conférence de presse à Nantes, à dissocier son client du reste des opposants les plus radicaux à l’ex-projet d’aéroport. »
http://www.liberation.fr/france/2018/05/24/notre-dame-des-landes-maxime-ampute-de-la-main-n-est-pas-un-zadiste_1653923
Vous êtes vraiment pas mieux que ceux que vous dénoncez, tout est bon dans la récup, du moment que ça sert la cause aveuglement …….. sans poser de questions
Je vais être censuré, pas grave, j’aurais donné mon avis et exprimé le dégout que vous me sucitez …
Aidez la ZAD, OUI
Mais pas comme ça
Qu’est ce qu’il y a de choquant. Où il y a de la récup et du martyr ?
Les équipes médic avaient lancés plusieurs alertes que risquait de se produire un drame et il y a déjà quantité de mutilé-es.
Si « Nous » parle de la différence entre les versions. Faut prendre en compte que la communication est avec l’avocat, et qu’en conséquence il essaie en fonction du contexte juridique (circulaire et lourdes peines des derniers jours entre autre) de contrer la parole de l’état, qui rend la victime coupable comme d’hab’. Un état qui au passage n’est pas capable d’assumer la « violence légitime » qu’il revendique et qui doit être dans ses communiqués à minima aux limites de la délation et du faux témoignage.
Prendre aussi en compte que chaque personne témoin d’un acte « violent » a sa perception des choses, surtout quand c’est violent et très confus.
désolé, erreur de casting. Je voulais dire que l’état est aux limites de la diffamation et du faux témoignage.
Le mardi 22 mai 2018, un jeune homme de 21 ans s’est fait arracher la main lors d’une charge de la Gendarmerie nationale dans un champ proche de la Châtaigne, sur la zad de Notre Dame des Landes.
Selon les premiers témoignages que nous avons pu recueillir, la personne tentait de fuir la charge: il semble peu crédible qu’elle ait pu ramasser la grenade dans l’intention de la projeter sur les gendarmes. Nous ne savons pas ce qui s’est passé, mais nous ne tolérerons pas que l’État, par le biais de la Procureure de St Nazaire, attribue la responsabilité de la mutilation au jeune homme blessé. Cette responsabilité appartient aux forces de gendarmerie présentes et, plus largement, a ceux qui autorisent l’usage d’armes potentiellement létales qui, comme nous pouvons en témoigner, mènent à des blessures que l’on retrouve en situation de guerre. Nous tenons à rappeler que lors de la première semaine d’intervention des forces de gendarmerie sur la zad, deux gendarmes avaient été grièvement blessés, au point d’être admis dans un service de réanimation, après s’être fait exploser une de leur propre grenade dans les mains. Également en 2012, lors de l’opération César, l’unique blessé grave côté des forces de l’ordre a été causé par une erreur de manipulation d’une grenade par un gendarme mobile, qui explosée sur son pied.
Nous sommes atterrés par cette mutilation, mais n’en sommes malheureusement pas surpris. Depuis le 9 avril dernier, début des opérations militaires sur la zad, nous, équipe medic de la zad et collectif de soignant.es professionnel.les mobilisé.es, n’avons cessé de tirer la sonnette d’alarme quant à l’utilisation massive et dangereuse des armes par la Gendarmerie nationale. De même, nous n’avons cessé d’alerter et de manifester notre lourde inquiétude quant à l’issue de ce conflit. C’est pour cela qu’un collectif a décidé, le mercredi 18 avril 2018, de saisir le Défenseur des droits, Mr Jacques Toubon, à propos des violences policières commises sur la zad. Malheureusement, contrairement à ce qui nous avions espéré , cette sollicitation n’a pas permis d’éviter un drame.
Combien de blessé.es, combien de mutilations, combien de traumatismes physiques et psychologiques allons-nous donc encore subir avant que l’État ne mette un terme à cette opération qui se révèle être le théâtre d’un déferlement de violences policière inédites ? Est-ce que la mort d’un opposant devra sonner la fin de cet acharnement injustifié ?
Nous tenons à rappeler que depuis le 9 avril, plus de 330 blessés ont été pris en charge par nos équipes : notamment suite à des tirs tendus de flash-balls ou de grenades GLI-F4 au niveau du tronc ou de la tête et même des parties génitales, ce chiffre étant toujours non exhaustif et sous-évalué. Au moins quatre personnes ont failli perdre un œil, une autre son pied, une autre encore ses testicules suite à un traumatisme scrotal grave qui a nécessité l’ablation partielle d’un testicule, nombreuses sont celles qui ont été touchées au niveau d’organes vitaux ou bien à proximité de la colonne vertébrale. Ainsi, vendredi 17 mai, une personne a été touchée au niveau de la fesse, par une grenade explosive. Transportée vers un hôpital après avoir été évaluée par nos équipes, un éclat de 2cm de largeur/longueur/profondeur a été retiré du moyen fessier et un autre a été objectivé dans un rein. Nous avons également été témoins, à quatre reprises, d’éclats d’origine inconnue trouvés dans les chairs à des endroits particulièrement sensibles (proche de la colonne vertébrale, dans la cuisse, proche de l’artère fémorale…). Quasi systématiquement, ces blessés ont dû subir une intervention chirurgicale. L’un des éclats en question est l’une des pièces qui sert au mécanisme du détonateur d’un type de grenade, il mesure 2cm. Or, les forces de l’ordre assurent que ce genre d’éclat ne peut pas être retrouvé dans les chairs.
Nous réaffirmons donc que les forces de l’ordre utilisent leurs armements de façon potentiellement létale, et dans certaines situations, a visée offensive plus que défensive avec :
– des tirs tendus de flash-balls ou de grenades au niveau du tronc, de la tête ou des organes génitaux externes,
– des grenades de désencerclement lancées par-dessus des haies sans visibilité ou bien directement au milieu de la foule. Certaines de ces grenades sont ainsi tombées dans les capuches ou les sacs à dos des personnes présentes et la sauvegarde de ces personnes ne tient qu’à la présence d’esprit et au courage des témoins qui ont pu les ôter immédiatement.
Les atteintes sont graves, les séquelles seront lourdes. Tout cela sans compter la destruction des habitats de nombreuses personnes, la répression judiciaire qui distribue des peines de prison a tour de bras et la criminalisation des blessés qui subissent des interrogatoires et des pressions directement à l’hôpital !
Nous réaffirmons que ce que le gouvernement met en œuvre pour réprimer la zad est susceptible chaque jour de provoquer un mort, tout cela dans le seul but de continuer à détruire des maisons et des lieux de vie. Nous observons que, par le biais de ces mutilations, l’État met petit à petit en place un climat de terreur qui aurait pour but de neutraliser toute personne susceptible de contester les injonctions gouvernementales.
Nous aimerions pouvoir dire que toute la lumière sera faite sur cette affaire, mais le classement sans suite de toutes les plaintes déposées suites aux violences policières du printemps 2016 à Nantes montre bien qu’il n’y a pas de justice à attendre pour ces victimes.
La situation d’aujourd’hui repose plus que jamais la question suivante : jusqu’où l’État est-il prêt à aller pour combattre les formes de vie collective qui ne rentrent pas dans ses cases ?
Nous demandons le retrait immédiat des grenades GLI-F4 du panel d’armement mis à la disposition des gendarmes mobiles.
Nous demandons expressément que le dispositif policier cesse ses attaques et se retire enfin de la zad.
L’équipe medic de la zad & le collectif de soignant.es professionnel.les mobilisé.es.