Pétition : nous demandons l’annulation de la saison france-israël !
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeResistances
Bien plus,
« A travers plus de 400 événements dans les deux pays, la saison France-Israël 2018 résonnera dans une cinquantaine de villes en France et une vingtaine de villes en Israël autour de thèmes variés tels qu’innovation, sciences, économie, théâtre, danse, art contemporain, musique, éducation, cinéma, design, livre et débat d’idées ».
Cette inauguration aura lieu dans un contexte où le droit international dans les territoires palestiniens n’a jamais été aussi bafoué. L’extension des colonies se poursuit et l’ambassade des Etats-Unis a été transférée à Jérusalem. Que la « saison France-Israël 2018 » se déroule dans ces conditions est en soi inopportun, tant il est évident que cet événement participe d’une stratégie visant à redorer le blason d’un État dont la nature annexionniste n’est plus un secret pour personne.
Mais aujourd’hui, il serait inadmissible que cette « saison France-Israël » soit maintenue en dépit du dernier massacre de Gaza. Ce serait une atteinte irrémédiable à nos principes républicains et à nos valeurs de justice.
Citoyennes et citoyens français, nous ne pouvons accepter, dans les circonstances présentes, cette collaboration d’État à État entre la France et Israël. Nous ne pouvons nous soumettre à la normalisation avec un régime colonial bafouant les droits de l’Homme et les conventions internationales signées par la France.
Comment en effet pourrions-nous faire comme si de rien n’était ? Comme si des dizaines de jeunes gens n’avaient pas été assassinés de manière préméditée ? Comme si des centaines de manifestants demandant seulement le respect de leurs droits fondamentaux n’avaient pas été estropiés à vie ? Comme si le ghetto de Gaza ne courait pas le risque d’être purement et simplement liquidé, avec la complicité, active ou passive, de la communauté internationale ?
Pour cette raison, Monsieur le Président de la République, nous vous demandons de faire en sorte que la « saison France-Israël 2018 » n’ait pas lieu. Ne nous entretenons pas d’« éducation » ou d’« idées » avec un État qui a assassiné en quelques semaines plus de 110 jeunes gens épris de liberté et en a blessé ou mutilé plus de 8000. Envoyez un signal clair au gouvernement israélien en renonçant publiquement à la « saison France-Israël 2018 ». La société civile française ne saurait voir ces manifestations se tenir sans faire entendre sa désapprobation.
Signez l’appel ici
Premiers signataires
Ahmed Abbes, directeur de recherche au CNRS, Paris
Samir Abdallah, cinéaste
Eric Alliez, professeur à l’Université Paris 8
Viviane Baladi, directrice de recherches au CNRS, Paris
Jean Barge, professeur retraité Ecole polytechnique
Arnaud Beauville, professeur émérite à l’Université Côte d’Azur
Jacques Bordé, ancien Directeur de Recherche au CNRS
Larbi Bouguerra, ancien directeur de recherche associé au CNRS, ancien attaché-assistant à la Faculté de Médecine de Paris
Remi Brulin, professeur, John Jay College of Criminal Justice, New York, USA
Bernard Caillaud, ingénieur général des Ponts, professeur à Paris School of Economics, Paris
Jean-Marc Capellero-Rabinovitz, co-président de l’UJFP
Laurent Cauwet, éditeur, écrivain
Christine Charretton, mathématicienne retraitée de l’Université de Lyon 1
Yves Chilliard, directeur de recherche à l’INRA, syndicaliste et responsable associatif
Elisabeth Cramer Bordé, Professeur honoraire à l’Université de Versailles St Quentin
Laurent Cugny, professeur à Sorbonne Université
Dominique Delande, directeur de recherche au CNRS, Paris
Ivar Ekeland, ancien président de l’Université Paris-Dauphine, ancien président du Conseil Scientifique de l’École Normale Supérieure
Elisabeth Fröchen, professeure agrégée de l’université, retraitée
Jacques Fröchen, professeur agrégé de l’université, retraité
Philippe Enclos, maître de conférences en droit à l’Université de Lille
Christophe Fouqueré, professeur à l’Université Paris 13
Claire Gallien, maîtresse de conférences à l’UPVM3 et chercheuse au CNRS, Montpellier
Catherine Goldstein, directrice de recherche au CNRS, Paris
Dominique Grange, chanteuse engagée
Julien Grivaux, chercheur au CNRS, Marseille
Michel Gros, chercheur au CNRS, Rennes
Eric Guichard, maître de conférences à l’Enssib, Université de Lyon, ancien directeur de programme au Collège international de philosophie
Alain Guiraudie, cinéaste
Imen Habib, animatrice de la Campagne BDS France
Eric Hazan, éditeur
Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Christine Huyghe, chercheure au CNRS, Strasbourg
Stéphanie Latte Abdallah, chercheure au CNRS, Paris
Jean-Marc Lévy-Leblond, professeur émérite de l’université de Nice
Roland Lombard, directeur de recherche émérite au CNRS, Paris
Kheridine Mabrouk, cinéaste
Jean-François Méla, ancien président de l’Université Paris 13
Madjid Messaoudene, Élu de Saint-Denis en charge de la lutte contre les discriminations
Michel Mietton, professeur émérite Université Lyon 3, Jean Moulin
Alain Mille, professeur émérite à l’Université Lyon 1
Pierre Nicodème, chercheur honoraire au CNRS
Joseph Oesterlé, professeur émérite à Sorbonne-Université
Josiane Olff-Nathan, retraitée de l’Université de Strasbourg
Perrine Olff-Rastegar – UJFP et porte-parole du CJACP
Ugo Palheta, sociologue
Guy Perrier, professeur émérite à l’Université de Lorraine
Dominique Plihon, professeur émérite à l’Université Paris 13 Sorbonne Paris Cité
Ghislain Poissonnier, magistrat
Marwan Rashed, professeur à Sorbonne Université
Roshdi Rashed, directeur de recherche émérite au CNRS, professeur honoraire à l’Université de Tokyo
Lionel Schwartz, professeur émérite à l’Université Paris 13
Eyal Sivan, cinéaste, professeur à Amsterdam University of Arts (AHK)
Pierre Stambul, co-président de l’UJFP
Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l’Université Paris-Sud
Taoufiq Tahani, universitaire, Président d’honneur de l’AFPS
Gérard Toulouse, ancien Directeur de Recherche au CNRS, Ecole Normale Supérieure
Tardi, dessinateur
Dominique Vidal, journaliste et historien
Dror Warschawski, chercheur au CNRS, Paris
https://www.bdsfrance.org/petition-nous-demandons-lannulation-de-la-saison-france-israel/
Deux spectacles se sont déroulés lundi en Palestine. À Gaza, des snipers de l’armée israélienne ont tiré et tué 58 Palestiniens, dont six enfants, et blessé près de trois mille autres dans des scènes de fumée, de feu, de grenades lacrymogènes, de poussière, d’agonie et de mort. À exactement la même heure, au tintement des coupes de champagne à une réception éclatante située à peine à quatre vingt kilomètres, à Jérusalem, Jared Kushner et une élégante Ivanka Trump y ont supervisé l’ouverture de la nouvelle ambassade de Donald Trump. La juxtaposition de ces deux scènes contemporaines englobe d’un seul coup d’œil l’entièreté du conflit meurtrier du sionisme avec le peuple palestinien.
Les Palestiniens ciblés et exécutés un par un par les snipers israéliens s’étaient rassemblés pour réclamer leur droit au retour sur leurs terres et dans leurs foyers dans le reste de la Palestine, depuis la plaine côtière jusqu’à Jérusalem incluse. Eux-mêmes ou leurs parents ou grands parents ont été chassés de leurs maisons au cours du nettoyage ethnique de la Palestine en 1948 pour la simple raison qu’ils n’étaient pas juifs : de trop nombreux non-juifs dans l’état juif putatif ne seraient pas tellement constitutifs d’un État juif après tout. (« Il ne pourrait pas y avoir d’État juif avec une minorité arabe nombreuse et hostile en son sein. Un tel État ne pourrait exister. Il ne pourrait pas tenir » a déclaré sans ménagement l’historien israélien Benny Morris dans une interview au journal Haaretz en 2004, dans laquelle il justifiait le nettoyage ethnique ; un État juif n’aurait pas vu le jour sans le déracinement de 700 000 Palestiniens… (donc) il était nécessaire de les déraciner). Depuis lors, le droit au retour dans leurs foyers leur a toujours été refusé pour la même raison : ils ne sont pas juifs et leur présence dérangerait les données démographiques soigneusement conçues que l’État tient à jour pour préserver sa revendication fragile d’une identité strictement juive. Le maintien de cet équilibre démographique et la suspension de leurs droits politiques et humains sont inséparables l’un de l’autre : l’un rend possible, produit et requiert l’autre.
Le démographe Arnon Sofer de l’Université de Haïfa est l’architecte de l’isolement actuel de Gaza. En 2004, il a conseillé au gouvernement d’Ariel Sharon de retirer les forces israéliennes de l’intérieur de Gaza, de boucler le territoire et de tout bonnement tirer sur quiconque essaierait de passer. « Quand 2,5 millions de gens vivent dans une Gaza fermée, une catastrophe va se produire, dit Sofer à un journaliste du Jerusalem Post (11 novembre 2004) ; « Ces gens vont se muer en animaux pires qu’ils ne le sont aujourd’hui, avec l’aide d’un islam fou. La pression à la frontière sera terrible. Ça va être une guerre épouvantable. Donc, si nous voulons rester en vie, il nous faudra tuer et tuer et tuer. Toute la journée, chaque jour ». Il ajouta que « la seule chose qui m’importe est d’assurer que les garçons et les hommes qui vont devoir procéder aux massacres pourront rentrer chez eux avec leurs familles et être des êtres humains normaux ».
Cet impératif de tuer et tuer et tuer des « animaux » humains explique la violence qui se produit aux portes de Gaza – bouclée précisément comme l’a prescrit Sofer – depuis quelques semaines, plus dévastatrice ce lundi. La tuerie qui se déroule maintenant est, en d’autres termes, à la lettre le « tuer et tuer et tuer » invoqué par Sofer il y a quatorze ans. Calmement prémédité, intentionnellement conçu par son architecte, elle est exécutée également calmement et intentionnellement par des soldats israéliens (dont les traumatismes psychiques, à la différence de Sofer, ne m’intéressent pas, même avec le recul). En réponse à la tuerie et aux tirs en cours, un membre important du Parlement israélien, Avi Ditcher, a rassuré lundi les auditeurs de la télévision en disant qu’ils n’ont pas à être indument préoccupés. Leur armée, leur a-t-il dit, « a assez de balles pour tout le monde ». Si tous les hommes, femmes et enfants de Gaza se rassemblent à la porte, il y a, en d’autres termes, une balle pour chacun d’eux. On peut les tuer, pas de problème.
Vous rappelez-vous Kurtz dans Heart of Darkness (Au cœur de la nuit) ? « Exterminez les brutes ! » L’intention génocidaire exprimée par les semblables de Sofer et de Ditcher, personnages mainstream importants de la politique israélienne, est tellement évidente qu’elle annule la nécessité d’interpréter soigneusement leurs propos. Les gens de Gaza sont exterminables parce qu’ils ne sont pas juifs : c’est à cela que revient la situation, non pas selon les critiques du siège de Gaza, mais selon ses architectes, planificateurs, facilitateurs et soutiens. Parce que cette exterminabilité et la capacité à l’effectuer calmement et méthodiquement (tuer et tuer et tuer) garantit une chose, selon Sofer (dans cette même interview) : « Cela garantit un État juif-sioniste peuplé d’une écrasante majorité de Juifs ». Alors, pour être clair : selon ses propres planificateurs et architectes – ce sont leurs mots, pas les miens – le maintien d’un État ‘juif-sioniste’ requiert fondamentalement que l’armée israélienne se munisse d’une balle pour chaque homme, femme, enfant de Gaza, et se prépare à les viser un par un s’ils s’approchent des portes de l’enclos dans lequel ils sont parqués. Et si aucun d’eux n’est encore là lorsque la fumée se dissipe, eh bien tant mieux ; les « garçons et les hommes » israéliens retourneront dans leurs familles et dormiront mieux la nuit puisqu’ils n’auront plus à les tuer.
Au moment même où les snipers israéliens suivaient les ordres de « tuer et tuer et tuer », Jared Kushner marquait l’occasion de l’ouverture de l’ambassade par un discours inepte vantant les mérites de son ampoulé beau-père. Kushner n’a pas eu le pouvoir de présenter ce discours grâce à ses qualifications (il n’en a aucune), ni grâce à ses réalisations (il n’en a aucune à son actif), ni grâce à ses connaissances (il n’en a aucune), ni grâce à son charisme ou sa force de caractère (il n’en a aucun-e), ni grâce à ses talents d’orateur (il n’en a aucun) et certainement pas grâce aux qualités d’entraînement du discours lui-même (il n’a eu aucune). Il a été habilité à le faire tout simplement parce qu’il est juif ; c’est le seul attribut qui l’amène à cette table : un fait de naissance.
Mais les faits de naissance sont distribués au hasard par la main du destin. Et le destin a joué d’une main pour Jared Kushner et d’une main différente pour Ezzedine al-Samaak (âgé de 14 ans), Ahmad al-Shair (16 ans), Said al-Khair (16 ans), Ibrahim al-Zarqa (18 ans) et Iman al-Sheikh (19 ans). Ils étaient tous nés à Gaza, réfugiés et enfants de réfugiés chassés par les troupes de choc sionistes de leurs foyers quelque part ailleurs dans le sud-ouest de la Palestine en 1948. Contrairement à Jared Kushner, qui était à Jérusalem parce qu’il est juif, ils ne peuvent pas aller à Jérusalem parce qu’ils ne sont pas juifs. Contrairement à Jared Kushner, qui pourra aller à Jérusalem autant qu’il le voudra à l’avenir parce qu’il est juif, ils n’iront jamais à Jérusalem parce qu’ils ont été touchés à la tête lundi par des snipers de l’armée israélienne et qu’ils sont tous morts maintenant. En leur volant leur passé et leur présent, l’État d’Israël a aussi volé leur futur. Et il l’a fait, il pouvait le faire, simplement parce qu’ils ne sont pas juifs.
Il y a un lien direct entre les événements de Jérusalem et ceux qui se déroulent à Gaza ; Netanyahou l’a lui-même fait remarquer. « Nous sommes ici à Jérusalem, protégés par les courageux soldats de l’armée d’Israël », a-t-il dit à la cérémonie d’ouverture de lundi, « et nos courageux soldats protègent les frontières d’Israël alors que nous parlons aujourd’hui ». Par « courageux soldats » il désignait bien sûr de lâches snipers cachés dans des positions renforcées, qui tiraient à une distance de 1 000 mètres sur des civils non armés ; et par « protéger » il voulait dire tuer et tuer et tuer, se conformant parfaitement aux prescriptions du Dr Sofer.
Deux groupes raciaux sont en grande proximité en Palestine. Les membres d’un groupe racial – celui auquel Netanyahou et Sofer appartiennent – sont libres d’aller et venir à leur guise, de vivre leur vie, de voyager, d’étudier, de travailler, d’élever des enfants. Les membres de l’autre groupe racial sont, à des degrés divers, privés de ces droits, mais nulle part de façon aussi absolue et abjecte qu’à Gaza, où plus de deux millions de personnes ont tout bonnement été encerclées et stockées sans perspective d’espoir, a fortiori des droits, simplement parce que leur existence même est condamnée à être une menace de mort à l’identité raciale exclusive d’un État qui a été établi par la violence sur leurs terres et à leurs dépens. Pour maintenir l’identité exclusive de cet État, ces gens doivent soit accepter leur destin essentiellement réduit à une cargaison entreposée en permanence – une population superflue – soit se prendre les balles que l’armée israélienne a prévues pour chacun d’eux.
Et c’est fondamentalement sur cela que porte le conflit du sionisme avec les Palestiniens. La juxtaposition de ceux que leur appartenance raciale privilégie et des ceux que leur appartenance raciale déshumanise et permet d’exterminer, n’a été que très peu de fois aussi claire qu’aujourd’hui. Des sionistes progressistes comme Peter Beinart ou Roger Cohen peuvent se tordre les mains et pleurer la grossière et explicite méchanceté de Netanyahou et de son cercle ou l’horreur du spectacle qui se déroule aux portes cadenassées de Gaza. Ils renvoient à l’âge d’or des années 1950-1960, quand les Palestiniens semblaient (à l’imagination sioniste enfiévrée) s’être tranquillement évanouis, comme par magie. Mais ce qui arrive aujourd’hui n’est pas une aberration. C’est ce que le sionisme a toujours impliqué et ce qu’il impliquera toujours. « Le colonialisme n’est pas une machine à penser, ni un corps doué de facultés de raisonnement » avait un jour fait remarquer Frantz Fanon. « C’est la violence à son état naturel ». Il n’est pas possible pour un régime colonialiste de peuplement de favoriser un peuple sur une base raciale aux dépens d’un autre peuple, sans user de violence. Comme Arnon Sofer l’a lui-même admis, le maintien d’un « État juif sioniste peuplé d’une majorité écrasante de Juifs » exige l’institutionnalisation d’une violence permanente. C’était déjà vrai en 1948, cela reste vrai aujourd’hui et cela restera vrai jusqu’à l’abandon une fois pour toutes de ce projet d’exclusivité raciale et de privilèges, pour l’anachronisme abominable qu’il représente.
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/99143
La journaliste israélienne Amira hass, denonce dans Haaretz le « mépris » des Israéliens qui affirment que c’est le Hamas qui envoie les Gazaouis se faire tuer, « comme si le blocus qui leur est imposé par Israel ne les condamnait pas à une mort lente. »
« Nous mourons de toutes façons, alors autant le faire devant des caméras », m’ont dit mes amis de Gaza, en ajoutant « Votre mépris vous empêche de comprendre que personne à Gaza ne manifeste au nom de qui que ce soit.
Soulignant amèrement qu’Israel interdit aux journalistes israéliens de se rendre dans la bande de Gaza, Amira Hass, en conclut qu’il est facile ensuite pour les dirigeants israéliens de raconter n’importe quoi. « Mais je demande à ces mêmes dirigeants, s’ils sont si sûrs que c’est le Hamas qui mène la danse et que les Gazaouis ne font que lui obéir, pourquoi obéissent-ils eux aussi au Hamas, en répondant par la violence à la non-violence, donnant ainsi d’israel l’image que le Hamas voulait, selon eux, montrer ? »
« Il y a une barrière intérieure, ainsi qu’une barrière de sécurité, de même qu’un fossé creusé par Israel pour la construction d’une nouvelle barrière souterraine. Et puis il y a une route de sécurité et plus loin une deuxième. Et après, il y a les champs. Et tout autour des postes de surveillance, des ballons d’observations et des drones. Et vous n’avez rien trouvé de mieux à faire que de prouver la capacité d’Israel à tuer et à mutiler ».
« D’une colline voisine située à Nir Am, j’ai pu observer avec mes jumelles cette grande prison où j’ai vécu plusieurs années, et dont je ne peux plus m’approcher parce que l’emprisonnement est devenu total. je ne peux voir mes amis qui sont à moins de 2km de là. L’un d’eux m’a dit en riant sur WhatsApp qu’il allait venir me faire un coucou avec un grand drapeau palestinien. »
Mais plus sérieusement mes amis me font part de leur indignation face au fait qu’on leur vole non seulement leur liberté de mouvement et leur droit à une vie digne, mais aussi la possibilité d’exprimer leur profonde frustration et désespoir, en les présentant comme des pantins uniquement capables d’obéir à des ordres donnés d’enhaut ».
“Les Israéliens nous ont toujours méprisés. Pour eux ’un bon arabe est un arabe mort ou un collaborateur’, comme Ils disent. Nous sommes allés manifester sans plan pour déranger les célébration du transfert de l’ambassade étatsunienne à Jérusalem, une ville qui nous est chère, et parce que nous ne voulons pas mourir en silence. Nous en avons assez de mourir tranquillement dans nos maisons ».
“Et je peux vous dire que si le Hamas avait supervisé ces manifestations à Gaza, elles auraient été moins chaotiques. Il y aurait eu de la discipline. L’état de confusion qui règne dans les Marches du Retour sont bien la preuve que ce n’est pas le Hamas qui les organise, me^me si des membres du Hamas y participent également, et y jouent le plus souvent un rôle modérateur ».
« Ce sont des jeunes qui ont lancé cette idée et le Hamas, n’a pu que s’y rallier ». Et sur les près de 120 Palestiniens qui ont été tués durant ces marches, le Hamas ne revendique qu’une quarantaine ayant des liens plus ou moins proches avec le Hamas.
« Mais, c’est toujours la même rengaine israélienne, y compris lors de chacun des bombardements, conclut Amira Hass.
Source : https://www.haaretz.com
traduit par Europalestine
Le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives en France) reprend à son compte une déclaration non sourcée de Golda Meïr “Nous pouvons pardonner aux arabes de tuer nos enfants, nous ne pouvons leur pardonner de nous forcer à tuer leurs enfants. La paix s’installera le jour où les arabes aimeront plus leurs enfants qu’ils ne nous haïssent”.
Le CRIF ajoute même “c’est toujours d’actualité” revendiquant l’héritage raciste du propos.
Inversons les mots arabes et juifs dans cette citation, chacun y verra l’antisémitisme le plus abject.
Comme le bateau ivre qui rompt les amarres et dérive loin du port, le CRIF qui fut celui de l’humaniste Théo Klein, s’est échoué sur les récifs du racisme anti-arabe le plus primaire.
Les dirigeants actuels du CRIF se comportent plus en factotum de la droite extrême israélienne qu’en représentants des juifs de France.
https://mrap.fr/le-mrap-condamne-l-ignominieux-message-publie-sur-les-reseaux-sociaux-du-crif.html
« Le traitement du peuple palestinien entache désormais la conscience de l’humanité. Il est temps que le monde les soutienne et agisse, en instaurant des sanctions contre les principales industries israéliennes, tant que les Palestiniens ne jouiront pas de droits civils pleins et égaux. Nous vous appelons à endosser une responsabilité morale et à agir pour sauver des vies. »
https://secure.avaaz.org/campaign/fr/gaza_end_the_massacre_loc/
On connaît le sens de l’autodérision légendaire d’Israël : ils adorent utiliser la carte de l’humour pour leur propagande, mais si elle est détournée contre eux ça ne les amuse pas très longtemps…
Une parodie de la chanson avec laquelle Netta Barzilai a remporté – pour le plus grand plaisir des diplomates de l’Union Européenne en poste à Tel Aviv – le concours Eurovision de la chanson 1, ce samedi 12 mai, n’a pas du tout été du goût des autorités israéliennes, qui ont déposé une plainte formelle. La parodie a été réalisée par Sanne Wallis de Vries, comédienne et humoriste néerlandaise, et diffusée sur la chaîne publique BNNVARA TV et a ensuite vite fait le tour du monde via l’internet.
La chanteuse qui représentait Israël a personnellement participé à l’agression militaire contre la population de Gaza en 2014, puisqu’elle était à l’époque dans la marine de guerre israélienne.
Et comme Israël déteste que cette vidéo circule, c’est un devoir et un plaisir de vous la montrer (une version avec sous-titre français est disponible ici) :
https://twitter.com/Elblaugrana10/status/999336360078139394
De Vries a mis en scène sa parodie en diffusant en arrière-plan des images des manifestations qui se sont déroulées dans la bande de Gaza le 14 mai dernier, jour où les États-Unis ont ouvert leur ambassade à Jérusalem-Ouest. Des photos du mur de l’apartheid, de soldats israéliens tirant sur la foule et des manifestations de la « Marche du retour » accompagnent également les paroles.
« Regardez-moi, chante l’humoriste, je suis un pays si mignon, les dirigeants du monde me mangent tous dans la main, je fais disparaître tous les feux avec un baiser. Nous organisons une fête, vous voulez venir ?
« Dans la mosquée al-Aqsa, qui sera bientôt vide, de Haïfa à la mer Morte, il y a de la nourriture et des boissons casher, alors venez danser avec moi. »
«Votre pays est entouré de lanceurs de pierres ? Alors construisez des murs qui feront envie même à Trump. Bombardez ! Bombardez ! Regardez comme c’est beau, je lance des bombes ! Et à chaque fois Israël est vainqueur, ça fait 70 ans que cette fête dure…»
«Non je ne permettrai pas aux Palestiniens d’entrer. Je monte la garde avec vigilance, et pourchasser des Palestiniens c’est ma manière de faire la fête…»
Sanne Wallis de Vries profite également de sa parodie pour critiquer la décision américaine de transférer son ambassade en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.
L’ambassade d’Israël aux Pays-Bas a déposé une plainte officielle auprès de BNNVARA TV. La plainte a également été envoyée au ministère néerlandais des Affaires étrangères ainsi qu’à un important groupement communautaire juif hollandais. Comme de bien entendu, la parodie est taxée d’antisémitisme par les propagandistes pro-israéliens.
Notes
1. ? Israël participe chaque année depuis 1973 à ce concours (et l’a déjà remporté quatre fois). Le pays fait partie de l’UER, l’Union Européenne de radio-télévision. C’est une des nombreuses manifestations de la volonté d’Israël de se positionner comme un pays européen implanté sur l’autre rive de la Méditerranée, et de la complaisance illimitée dont les pays européens font preuve à son égard – NDLR
http://www.pourlapalestine.be/eurovision-la-parodie-qui-namuse-pas-du-tout-israel/