La guerre des abeilles : un bouquin qui dénonce les responsa
Catégorie : Global
Thèmes : ArchivesEcologie
Ce n’est pas parce que l’on aime pas les idées politiques d’un bonhomme, mais
alors pas du tout, qu’on ne puisse pas considérer qu’il puisse écrire des
choses intéressssantes en dehors de celles-ci. Après totut, il a bien écrit un
Mémoire de maîtrise sur Bakounine, autre aristocrate.
Il met en cause les chercheur qui n’ont pas bougé le petit doigt lors de la
mise au point de ces produits toxiques qui massacres nos pauvres abeilles si
nécessaire à la vie. Ceux-ci veulent bien faire signer des pétitions pour
maintenir leurs postes et « préserver » la recherche… mais pour faire quoi ?
Continuer à faire des recherches sur des études qui continueront à produire
les merdes comme le « Régent » et le « Gaucho », tueurs d’abeiles, qui enrichiront
notre société marchande ?
Il me semble que ce livre est iconoclaste, tout comme l’articxle que je vous
fais suivre. Ça n’empêche pas de le lire. Car si l’on ne lisait que ce qui
confortent nos idées, comme le font de trop nombreux militants, on
n’avancerait pas. Désolé pour les Trotskistes…
Pierre
La guerre des abeilles
Publié le 29/02/04
Bravo à Philippe de Villiers pour avoir donné l’exemple. Il est le premier homme politique français à avoir mené une guerre de l’information sur le thème stratégique de la composition des produits industriels toxiques pour l’homme et destructeurs de l’écosystème. Son ouvrage, Quand les abeilles meurent, les jours de l’homme sont comptés, publié aux éditions Albin Michel, est un coup au but contre la loi du silence qui prévalait à propos des insecticides tels que le Régent et le Gaucho. En agissant ainsi, Philippe de Villiers a mis en évidence les risques de dérapage incontrôlé de groupes industriels polarisés par l’appât du gain et totalement insouciants des dommages indirects provoqués par leurs produits sur l’espèce humaine et la nature. La mort des abeilles est hélas un exemple parmi beaucoup d’autres qui démontre que l’agriculture n’est pas une industrie. Cette évidence a été niée pendant 50 ans par le système de production américain qui a servi d’exemple de développement aux leaders français du monde agricole, de l’agroalimentaire, de l’agrochimie et des produits dérivés. Mais on est encore loin d’un changement de cap. Le profit l’emporte encore sur le bon sens.
Avant que Philippe de Villiers, alerté par les apiculteurs et quelques scientifiques, ne s’empare de cette cause perdue en apparence, tout a été fait pour faire taire les mécontents. Il s’agit là d’une autre guerre pour l’intelligence, plus dangereuse, plus courageuse que la pétition lancée par les inrockuptibles qui fait l’actualité du moment. Qui, de ces dizaines de milliers de signataires de la guerre pour l’intelligence, a pris le risque de soutenir leurs confrères, le docteur Jean-Marc Bonmatin du CNRS, le docteur François Laurent de l’INRA, M-H Pham Delègue de l’INRA, mis au placard pour avoir travaillé dans le mauvais sens sur ces produits dénoncés par les apiculteurs. C’est plus facile de revendiquer des crédits que de débattre sur leurs finalités. N’oublions pas qu’il faut des chercheurs pour créer le Régent et le Gaucho. La communauté scientifique a aussi sa responsabilité dans cette affaire. Il faudra bien qu’elle l’assume un jour.
Qui s’est inquiété du sort de Frank Aletru, inspirateur en 1997 de la coordination des apiculteurs de France. L’Etat dans cette histoire n’a pas brillé pour son sens du discernement. Frank Aletru a subi en trois ans un contrôle fiscal, un contrôle des douanes, deux contrôles URSSAFF, cinq contrôles de la Direction Générale de la Concurrence et de la Répression des Fraudes, sans oublier les visites mensuelles des policiers des Renseignements Généraux. Quelle est la bonne raison d’Etat dans cette histoire, celle des fonctionnaires qui se contentent d’obéir aux ordres ou celle des juges Guary et Ripoll qui mènent des instructions sur la mortalité des abeilles ou sur la toxicité éventuelle du Régent et du Fipronil ?
Dans cette affaire, les verts allemands ont un silence inquiétant. Les chevaliers blancs de l’écologie européenne seraient-ils intimidés par des groupes comme Bayer ? Si les verts allemands sélectionnent les causes à défendre, leur légitimité ne va pas durer très longtemps. Nous abordons les prémisses de la période des comptes à rendre aux citoyens et aux consommateurs, donc un jour aux électeurs. Il est temps de rédiger un nouveau type de cahiers de doléance afin d’amener les politiques français et européens à bâtir des alternatives concrètes aux perspectives de développement durable impulsées par la machine de propagande américaine. Il est urgent de lancer le principe d’une grande stratégie européenne, au sens où la définissait Liddel Hart dans le domaine militaire, c’est-à-dire un mode de développement agricole et industriel qui ne soit pas nuisible pour l’homme et la planète. Les Tofler n’ont pas traité cet aspect de guerre et contre-guerre de l’information. Et pour cause, car les Etats-Unis ne seront plus à terme dans la position du fort sur ces dossiers. Il faudra du temps pour que les politiques et les entreprises européennes comprennent qu’une telle réorientation de leur pensée dans cette direction leur fera des marchés et créer des emplois. Il s’agit cependant d’un enjeu vital.
La puissance des lobbies industriels qui persistent dans leurs erreurs, parce qu’ils se croient inattaquables, est plus fragile qu’ils ne le croient. Ils pourront toujours essayer de faire taire les contradicteurs, c’est une bataille perdue d’avance. Ces guerres de l’information du faible au fort révolutionnent l’intelligence, non pas au sens corporatiste et politicien tel que l’induit la pétition des inrockuptibles mais au sens d’un nouveau contrat sociétal entre le peuple et ses élites. C’est dans ce périmètre-là que le patriotisme a une chance de trouver une voie crédible, aux antipodes de l’image du patriotisme défendue par l’extrême-droite ou dénigrée par les mondialistes ultralibéraux. Pourquoi oser encore utiliser ce terme, simplement parce que sa définition est loin d’être obsolète : la patrie est une communauté politique d’individus vivant sur un même sol et liés par un sentiment d’appartenance à une même collectivité, notamment culturelle et linguistique. Le patriotisme, ce n’est pas Pétain, c’est une dimension plus créative, plus combative de l’aspiration des Françaises et des Français à ne pas vivre dans n’importe quel monde à la dérive. C’est de cette France imprévisible-là que peut naître un nouveau discours stratégique.
Si l’Union européenne suppléait à nos erreurs stratégiques, sa finalité serait nulle. Ce n’est pas le cas, car l’Europe n’est pour l’instant qu’une entité au devenir flou. Dans l’affaire des abeilles, la Commission de Bruxelles n’a pas brillé par l’exemplarité de ses prises de position. En juillet 2002, le commissaire Fischler, chargé du dossier des apiculteurs, estimait qu’il jugeait inutile de prendre des mesures d’interdiction. La Commission européenne n’en était pas à sa première boulette. En 1995, elle faisait déjà la sourde oreille sur les rapports des vétérinaires l’avertissant du danger d’utiliser des farines animales insuffisamment chauffées. Dans cette autre crise du contenu des produits industriels, les producteurs de farines animales ont été assez influents pour faire en sorte qu’aucun nom de fabricants ne soit cité par les médias métropolitains. Mais la puissance des producteurs de farine a justement volé en éclat sous le coup de l’information : un reportage de M6 sur un des 3 malades de la maladie du prion, associée au phénomène de la vache folle, et quelques semaines plus tard un incident de sécurité alimentaire dans un magasin Carrefour. La brutale prise de conscience de l’opinion publique a obligé le gouvernement de l’époque à appliquer le principe de précaution en interdisant l’exploitation des farines animales sur le territoire français.
L’action de Philippe de Villiers est une première étape de la recomposition des idées politiques. Souverainiste isolé et en partie mis à l’index par les médias, cet homme a parlé autrement. C’est ce qui a amené la Condération paysanne, les Verts et le Parti socialiste à soutenir son initiative. Cet exemple doit en initier d’autres. Le ministère de l’agriculture se veut un ministère technique, il est temps qu’il se hisse à un autre niveau. L’interaction informationelle croissante entre l’alimentation, la santé et l’environnement implique une coordination stratégique qui dépasse très largement la simple application du principe de précaution ou la défense de la Politique Agricole Commune, telle qu’elle est conçue aujourd’hui. A l’heure où se tient le salon de l’agriculture, la guerre pour l’intelligence se joue dans notre capacité à dissocier l’agricuture des principes classiques de rentabilité industrielle et d’imposer cette orientation à la communauté des nations. Certains souriaient à l’époque où nos anciens tentaient d’inventer un modèle capitaliste agraire. Les défenseurs de la physiocratie n’ont pas su formuler la bonne réponse mais ils avaient raison d’insister sur l’importance déterminante de la terre dans notre quotidien.
Christian Harbulot
Source : http://www.infoguerre.com/article.php?sid=725
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