La formation « Palestine & Féminismes » du 5 mars dernier prend le temps de recontextualiser l’attaque du 7 octobre afin de déconstruire les arguments des féministes sionistes attaquant les luttes palestinienne. Cette formation est située, subjective et présentée par 2 intervenant·es directement touchées par la Palestine de par leurs liens familiaux et leurs histoires familiales.Elle était organisée par l’Action Révolutionnaire Antiraciste Rennaise et le Comité de soutien au peuple palestinien de Rennes 2.

Dans l’Histoire, la colonisation d’un territoire et d’un peuple condamne toujours les colonisé·es à un repli identitaire ainsi qu’à un fonctionnement social plus conservateur.

Au début du 20e siècle, l’idée de créer un État juif se développe chez certain·es juif-ves ultra-nationalistes : le sionisme est né. Après des hésitations sur le lieu d’établissement de cet État (l’Ouganda fut une piste sérieuse), les sionistes décident de l’installer sur des terres déjà habitées : la Palestine. Cela se fait avec le soutien d’armées occidentales, notamment britannique, mais aussi en coopération avec des courants antisémites qui voyaient d’un bon oeil l’établissement des juif-ves loin de l’Occident..

En 48, Israël déclare son indépendance et impose un premier plan de partage de la Palestine par la force, sans s’accorder avec les palestinien·nes. S’ensuit la « Nakba » (= « Catastrophe » en arabe), ou l’exil forcé de centaines de milliers de palestinien·nes fuyant les combats, les expulsions et les massacres israéliens. L’accaparement des terres palestiniens, qui s’opérait jusqu’ici par le rachat des terres mais était peu efficace, se fait dorénavant par la violence armée et à vitesse grand V.

Il y a toujours eu des résistances palestiniennes face aux violences coloniales.

Dans les années 60, cette résistance politique est beaucoup menée par l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine, une coalition de différents groupe palestinien) qui est de tradition marxiste, plutôt progressite, avec une branche armée. Cette organisation est de fait traversée par des luttes internes qui portent sur les enjeux féministes.

Dans les années 80, pendant la guerre du Liban, l’OLP accepte de faire des négociations avec l’ONU et des représentants d’Israël : celles-ci aboutiront aux fameux accords d’Oslo de 93.Les engagements de l’accord seront respectés par l’OLP, mais pas par Israël. De là nait un sentiment de trahison des palestinien·nes envers l’OLP.

Dans ce contexte, un autre groupe politique bien connu commence à prendre de la place dans les résistances palestinien·nes : c’est le Hamas. Il devient de plus en plus populaire. A la base, c’est un groupe religieux de la pensée islamiste qui laisse moins de place pour les luttes de femmes que l’OLP.

Israël a toujours porté des valeurs progressistes en apparence, notamment sur les questions féministes, pour rester dans le camp occidental. Mais dans les faits, les luttes des femmes et personnes queer n’avancent pas.

Dans les années 2000, il s’opère un renforcement des partis conservateurs, que ce soit à Gaza, comme en Israël, qui entrent dans un replis identitaire.Cette mise en contexte parait hyper importante pour comprendre ce qu’il se déroule aujourd’hui.

L’attaque du 7 octobre 2023

Avant de parler du 7 octobre, nous vous conseillons d’aller lire l’article de Sarah Rahnama : « « Viol » du hamas, ou comment Israël instrumentalise la peur à l’égard des hommes musulmans pour justifier ses attaques à Gaza »

Le 7 octobre dernier donc, les branches armées du Hamas et d’autres mouvement palestiniens attaquent des territoires occupés par l’État d’Israël. Depuis toujours, Israël utilise la désinformation comme outil colonial : contrôle, stratégie communicationnelle, propagande (la France a fait pareil en Algérie). Par exemple,les gouvernements israéliens racontent régulièrement qu’il n’y avait personne en Palestine à leur arrivée [1].

Après le 7 octobre, la même propagande s’est mise en place. Et tout le monde y a cru facilement parce qu’il y a un terreau islamophobe construit depuis des décennies. Il y a des aller-retour entre les rhétoriques d’Israël et les récits internationaux racistes.

Plusieurs exemples :

  • Quand l’Afrique du Sud a attaqué Israël pour génocide et nettoyage ethnique des palestinien·nes, voici leur défense : « La machine à violer du Hamas porte l’entière responsabilité morale de toutes les victimes de cette guerre qu’il a lancée le 7 octobre et qu’il mène à l’intérieur et sous les écoles, les mosquées, les maisons et les installations de l’ONU ». [2]
  • Début décembre, quand le Guardian a commencé à mettre en doute certaines accusations de viol systématique du Hamas par Israël, ce dernier en rajoutera une couche. Le but ? Alimenter en permanence les pensées racistes en nous.
  • Le 5 décembre, Netanyahou a expliqué que le « viol de femmes israéliennes » était la preuve de la dépravation du Hamas, dont « l’extinction » nécessitait une « force écrasante » à Gaza
  • Le président israélien Isaac Herzog est intervenu sur la chaîne télévisée d’information américaine MSNBC pour présenter la guerre contre le Hamas comme une guerre menée « pour sauver les valeurs de la civilisation occidentale »

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https://expansive.info/Palestine-Feminismes-Pour-supprimer-les-violences-liees-a-la-colonisation-il-4467