[Kerguelen (56)] Journée de mobilisation contre la thalassothérapie
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Thèmes : Ecologielutte de classeTourisme
Lieux : KerguelenLarmor-Plage
plage de Kerguelen-Larmor
JOURNÉE DE MOBILISATION CONTRE LA THALASSOTHÉRAPIE ET POUR LA PRÉSERVATION DES TERRES DE KERGUELEN
Un spectre hante les terres agricoles de Kerguelen, à Larmor-Plage (56). Depuis des décennies, la commune rêve d’une thalassothérapie ici…
Déjà mis à l’amende en 1991 et en 2009, le projet refait surface en 2019 via le groupe Relais Thalasso avec le soutien de la mairie de Larmor-Plage et de l’agglomération lorientaise.
Pour nous, Kerguelen, c’est cette plage et ses dunes presque sauvages en sortie de l’agglomération lorientaise. Le lieu de nos premières navigations en optimist ou en planche à voile, nos premiers châteaux de sable, les pique-niques en famille, les promenades avec mamie…
Pour les promoteurs touristiques et partisans de la thalasso, c’est un énième pôle d’attractivité à destination de nos élites.
Dit autrement : le pillage massif de notre eau à raison de 1400 litres par jour et par client en moyenne, l’accaparement de 4 hectares de nos terres nourricières dans un lieu privilégié qui viendra renforcer la crise du logement en augmentant la pression sur la zone lorientaise.
En attendant la réponse du Conseil d’Etat suite aux recours réalisés par Tarz Heol et d’autres associations, nous avons décidé de nous organiser !
Nous ne les laisserons pas faire et nous parions sur une forte mobilisation populaire pour mettre en échec le projet de thalasso et montrer notre détermination à préserver nos biens communs !
Le dimanche 18 juin, les collectifs, associations, et partis, signataires de l’appel, vous invitent à une belle journée de mobilisation, familiale, conviviale et festive.
AU PROGRAMME :
10H00
Balades naturalistes en famille pour partir à la découverte de la faune et de la flore qui peuplent Kerguelen : rendez-vous sur le parking près du Centre Nautique
11H30
Grande baignade populaire : apportez vos plus beaux déguisements et construisez vos plus beaux spécimens de thalasso flottantes à faire couler !
12H00
Pique-nique : toutes et tous ensemble sur la plage de Kerguelen
14H00
Grande assemblée pour décider de la suite à donner à la contestationet tout l’après-midi, jeux en tout genre.
Apportez vos jeux de plage, boules et autres palets !
ENSEMBLE, SAUVONS LES TERRES DE KERGUELEN !
LA THALASSOTHERAPIE : NI ICI, NI AILLEURS !
Depuis des décennies, le site de Kerguelen subit des saccages irréversibles. À la fin du 19ème siècle, les fabricants de papier creusent l’étang de Kerguelen pour extraire du kaolin (argile blanche). Lors de la Seconde Guerre mondiale, les nazis et l’amiral, Karl Dönitz, pillent son sable pour construire la base sous-marine de Lorient. Quelques années plus tard, le site sert de décharge sauvage… Aujourd’hui, c’est le profit du capitalisme qui tente de se faire une place sur une des dernières plages sauvages de la région lorientaise.
Alors pourquoi la mobilisation du 18 juin est-elle importante ? Voici quelques points exposés ci-dessous.
Le projet de thalassothérapie prévoit de s’installer sur 40 000 m2 de terres agricoles. En détruisant ces terres, les collectivités locales et l’Etat fRançais, poursuivent le massacre de ressources rares et non renouvelables. Depuis 2016, le pays lorientais a perdu chaque année 2 % de sa surface agricole, soit 500 Ha/an. Il est donc temps de stopper la bétonisation et l’artificialisation des sols !
Les bâtiments seraient construits sur 4 niveaux (un sous-sol et 3 étages) d’une superficie totale de 9 892 m2. Cet édifice de 150 m de long, 14 m de haut, est situé dans un environnement non urbanisé. Il est proche de l’anse de Kerguelen, classée Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF de type 1). En arpentant ces chemins, on découvre un milieu naturel étendu et diversifié : près de 63 espèces végétales cohabitent avec une faune dense (oiseaux, amphibiens, couleuvres).
Mais aujourd’hui, toute cette biodiversité est menacé par la soif du capital, par ses projets mortifères et écocides !
Un autre argument interpelle : la consommation et le pillage de notre eau, bien commun. En 2015, selon une étude menée sur 15 établissements de «bien-être» fRançais, 1 400 litres d’eau (75 % d’eau de mer et 25 % d’eau douce) par client et par jour sont nécessaire. Le renouvellement quotidien de l’eau des bassins atteint 105 litres par baigneur et par jour.
Pour la thalasso de Kerguelen, 250 000 litres d’eau de mer par jour seraient utilisés !
Mais à qui profitent les restrictions d’eau, ou les risques de sécheresse ? Qui payent les pots cassés ? Ce sont toujours les mêmes, les plus précaires d’entre nous… Cela, nous ne l’acceptons pas !
Les eaux usées sont évacuées en mer par un réseau de canalisation. Qu’en est-il des substances non-filtrables (boues, cosmétiques, bactéries, produits d’entretien, etc.) ? 70 % des océans couvrent la planète et 80 % des eaux usées ne subissent pas de traitement préalable. Ce chiffre nous rappelle que le milieu naturel n’est plus à même de supporter autant de déchets.
Les conséquences sont dramatiques : c’est tout un écosystème qui se dégrade !
Avec ce centre de thalasso haut de gamme, Patrice Valton, maire de Larmor-Plage, nous vante l’attractivité touristique et la création d’emplois. Mais il omet assez vite que le tourisme entraîne l’investissement immobilier et fait grimper les loyers.
Comment va-t-il loger les travailleureuses ? La recherche de logement est actuellement saturée en Bretagne et sur tout le pays lorientais. Oublie t’il qu’un homme de 47 ans a mit fin à sa vie la semaine dernière entre Lorient et
Larmor-Plage ? Pascal recherchait en vain un logement avec sa compagne, malgré 2 000€ de revenus !
Ici, à Kerguelen, on brade les prix de vente. On bafoue la loi littoral, la loi sur l’eau, le SCoT (Schéma de Cohérence Territorial, le PLU (Plan Local d’Urbanisme), la hauteur de bâti, et l’évaluation environnementale. Les profits du capitalisme n’ont que faire du respect des lois, de la nature, du vivant, et de l’histoire bretonne. Quitte à reproduire le ravage de Carnac où 38 menhirs ont été détruit pour un commerce de bricolage !
Pour un futur vivable, pour une agglomération lorientaise respectueuse de la biodiversité et de l’environnement, nous exigeons l’abandon de ce projet délétère. Soyons nombreux·ses et opposons nous à cette thalasso, le dimanche 18 juin !