Le 27 octobre 2005, deux adolescents de Clichy-sous-Bois meurent électrocutés dans un transformateur électrique en tentant de fuir un contrôle de police. Les « gardiens de la paix », bien conscients du risque encouru par les deux jeunes, choisissent de ne pas intervenir et ne préviennent pas les secours. Suite au drame, le gouvernement fait taire toute voix discordante : la révolte des habitant-e-s de Clichy est violemment réprimée, l’état d’urgence est décrété. Dès lors, un mouvement de contestation se prolonge dans des dizaines de villes françaises, pendant plusieurs semaines. Cette révolte populaire est aussitôt confrontée à un dispositif policier et médiatique, qui cherche aussi bien à éteindre la colère par la force, qu’à criminaliser les participant-e-s. De son côté, la « gauche » ne se manifestera que par un silence assourdissant en abandonnant aussitôt ceux qui luttent …

10 ans plus tard, les policiers meurtriers sont relaxés. 10 ans plus tard, l’état d’urgence est prononcé sur tout le territoire.

10 ans plus tard, c’est une police surarmée qui patrouille dans nos villes au quotidien et qui matte le soulèvement du printemps 2016. Et qui manifeste pour réclamer plus de moyens. 12 ans plus tard, c’est aussi cette police qui est responsable de la mort de deux jeunes à Lille, happés par un train alors qu’ils voulaient échapper au contrôle violent de la BAC, le samedi 16 décembre au soir. Le traitement médiatique et politique des deux affaires est très similaire.

Mais les réactions au drame de Lille ont rencontré peu d’écho.

2005 fut manifestement un point charnière dans l’évolution du maintien de l’ordre en France. Ce qu’il s’est passé dans les manifestations d’un côté et dans les coulisses de l’intérieur de l’autre a été attentivement noté par les tenants du maintien de l’ordre, qui ont pu vérifier si leurs techniques étaient efficientes ou non.

Afin de décrypter ce qui s’est passé en 2005, d’en déplier les effets en terme de maintien de l’ordre et de sortir de ce rouleau compresseur policier, nous vous proposons de venir en discuter le jeudi 8 février à partir de 19h à la Dérive (1 rue du Gué Robert, arrêt de tram Moutonnerie ligne 1)