Le québec a connu de Février à Septembre 2012, la plus grande et plus longue grève étudiante de son histoire. Les étudiant-e-s étaient en grève contre le projet d’augmentation de 75 % des frais des scolarité déjà extrêmement élevés et rédhibitoires pour les moins riches.

Outre la grève générale étudiante illimitée, des manifestations monstres rassemblent des centaines de milliers de personnes. Concerts de casseroles, émeutes, plus d’une trentaine de manifestations nocturnes successives, actions de blocages et sabotages sont aussi mobilisées pour faire plier le gouvernement.

La lutte rencontre une féroce répression (prison, amendes, contrôles judiciaires, tir de flashballs à hauteur de visage, nasse des manifestations, etc.) et en mai est voté une « loi spéciale » visant notamment, à empêcher les blocages des cours et au final, à tuer la grève. Cette répression et les brutalités policières ont provoqué, à l’image de l’échec de l’opération César, ici, en 2012, un élargissement du mouvement et des problématiques qu’il soulève bien au-delà d’une simple question étudiante.

En mars 2015, à l’annonce d’un nouveau plan d’austérité, s’initie un nouveau mouvement de grève qui durera plusieurs mois et rassemblera plusieurs dizaines de milliers d’étudiant-e-s.

Projection de deux films Rupture et Insurgence illustrant ces mouvements de luttes, le lundi 16 janvier sur la ZAD (lieu plus précis à venir bientôt), en présence d’une personne du collectif de réalisation.

Rupture recueille la parole d’une trentaine de militantes et militants aillant participé activement aux grèves étudiantes de 2012 et de 2015. Ce film se penche sur la rupture causée par la répression policière et la réaction des pouvoirs politiques et médiatiques à la grève. Plusieurs lignes le traversent : Le sens de la violence en politique, le renversement des rapports avec les institutions (famille, syndicats), les problèmes de la démocratie représentative et de la représentation au sein d’un mouvement de lutte, l’échec de la solution électorale qui a mis fin à la grève, ainsi que le constat d’un fonctionnement patriarcal et d’une attitude machiste tant au sein des associations étudiantes que de la part des policier.e.s et des gardien.ne.s de prison. Plusieurs des participant.e.s à Rupture ont été blessé.e.s et criminalisé.e.s en 2012 et 2015, et plus de la moitié sont des femmes. La réalisation a été assurée par le groupe Épopée auquel se sont joint des militant.e.s du mouvement de 2012.

Tourné pendant la durée de la grève, Insurgence saisit de l’intérieur le mouvement de la foule dans le vif de l’anonymat des dizaines de milliers de marcheuses/marcheurs qui ont pris la rue de février à août 2012. Le film se concentre sur les corps en mouvement s’emparant des espaces publics, sans commentaires extérieurs. Il ne présente ni têtes d’affiche, ni prise de parole individuelle.

La caméra accompagne souvent la première ligne, en lutte contre les forces de l’ordre. Insurgence agit ainsi en écho aux voix singulières de Rupture.

Les films durent environ 5 heures chacun et n’ont ni début, ni fin. Nous avons donc choisi de les projeter en boucle de 10h00 à 20h00, toute la journée du 16 janvier.

Chacun-e pourra donc venir pour la durée qu’iel souhaite, à l’heure qu’iel souhaite dans la journée et nous pourrons nous retrouver le soir-même pour en discuter. Les films valent (largement) le coup d’oeil même si vous ne pouvez pas trouver le temps nécessaire pour en voir l’intégralité.

Le film Insurgence sera projeté sans son, d’un coté de la salle, tandis que Rupture sera projeté de l’autre coté. Le lieu de projection n’étant pas très grand, nous serons contraints de couper le son du film Insurgence, bien que les deux films soient initialement faits pour être montrés de façon simultanée, les deux sons se faisant écho.

Rendez-vous à 20h30 pour discuter. avec une personne du collectif de réalisation des films et de ce qui en résonne de ce coté de l’atlantique.

Un repas végétalien à prix libre sera servi le soir (à confirmer).

En espérant vous voir nombreu-se-s-x, ce soir là !

Une présentation succinte des films et du collectif Epopée est disponible ici :

http://groupeepopee.net/fraction/