On était quelques milliers à Copenhague pour une semaine d’actions avec le réseau Climate Justice Action : http://www.climate-justice-action.org

En gros, le consensus politique de ce collectif international est que la seule réponse possible au changement climatique est un changement radical du système en place ( en anglais : « System change ! Not climate change. ). Il s’agit d’une position anti-capitaliste, en opposition à l’« apolitisme » de certaines organisations militant pour la protection du climat. L’autre pilier du collectif est l’action confrontative de désobéissance civile.

La logistique sur place était facilitée par le « Climate collective » danois qui avait ouvert des lieux d’hébergement, organisé les cantines, les centres de convergences, les info-points, le soutien juridique… Très ouverte, et auto-gérée cette logistique a été assez impressionnante, on reconnaît là l’efficacité nordique et anglo-saxone !

La Cop15 (Conference Of Parties, le sommet officiel sous l’égide de l’ONU) avait lieu dans le sud de la ville, dans le « Bella Center ». A noter, pour comprendre certains jeux de mot, que « COP » signifie « FLIC » en anglais. En exagérant à peine, la COP15 ressemble à une grosse foire-expo avec des stands, des affiches de publicité. Le marketing dans tous ces états ! En ville, c’est le capitalisme vert débridé qui règne. Des entreprises réunies dans l’opération « Hopenagen » étaient très très présente sur les panneaux de pub : http://farm5.static.flickr.com/4006/4184765508

Des cibles de choix pour les anti-pub : http://farm3.static.flickr.com/2548… Traduction : « Cette entreprise est aussi verte que cet auto-collant. N’achetez pas le mensonge »

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Quels ont été les actions et leur sens ?

Il y a eu la grosse manif du samedi 12 décembre avec plus de 100 000 personnes.

Les autres jours il s’agissait d’actions liées à certaines thématiques : les entreprises prenant part à la COP, l’industrie du transport maritime et la logique de capitalisme mondialisé, la production industrielle de viande, l’agriculture, la repression des migrations (manif No Border).

La mobilisation activiste était prévue pour s’accentuer jusqu’à la grosse action du mercredi 16 : « Reclaim Power » (Reprennons le Pouvoir)

Action directe de désobéissance contre la COP, refusant un accord dangereux, dominé par les multinationales et les états du Nord racistes et obsédés par la croissance économique à tout prix, même celui de rayer l’Afrique de la carte (réchauffement de 3°C en moyenne en négociation dans la COP ; nous ne sommes pas touTEs égaLESux devant le changement climatique ).

L’idée était de pénétrer dans le le territoire de l’ONU, devant le Bella Center (ce qui a été fait) pour déligitimer les pseudos-négociations à l’intérieur et tenir une « Assemblée des Peuples » dénonçant le processus de l’ONU et ses fausses solutions et reprenant le pouvoir pour mettre en place les solutions justes et réelles à la crise climatique (dissolution du FMI, le l’OMC, avènement de formes de prises de décisions horizontales) . La symbolique était très importante, mais l’assemblé était aussi très concrète avec un processus de discussions plus efficace, plus respectueuse que les négociations officielles. Cela a aussi permi aux gens du monde entier de se rencontrer

Cette assemblée des peuples a eu lieu devant le Bella Center, mais il manquait le groupe qui devait sortir du centre (Climate Justice Now !, des militants d’ONG, des délégués des peuples du Sud,…). Plus de 300 personnes voulaient rejoindre l’Assemblée et ont été bloquées et malmenées par la police danoise. Ceci constitua l’acte le plus désepéré de la part du système en place pour tenter de contenir la révolte contre ce processus injuste et raciste qui grondait partout.

Au préalable, l’action était constitué de plusieurs « blocs » : le bloc bleu pour la manif « légale », le bloc vert pour la diversion venant de l’autre coté du Bella center, les blocs affinitaires autonomes pour les actions coup de poing (diversions, barricades, banderoles, franchissement, clowns), les « insiders » (les gens à l’interieur du centre censés converger vers le bloc bleu. Enfin, il y avait le Bike Bloc à vélo, qui devait faire des diversions, des barricades, semer le trouble dans le dispositif policier. Ce nouveau genre de composante d’une action de masse comme celle-ci a été très enthousiasmant, car très mobile, très réactive, assez confrontative (barricades de vélos, vélos jetés sous les roues des camions de police pour les empêcher d’avancer…), très complémentaire des autres blocs.

La violence policière a été au rendez-vous, mais la détermination, et la radicalité « positive » des activistes a empêché une certaine escalade de la violence. CertainEs se sont quand même pris des sprays au poivre (genre de lacrymo en gel, très puissantes), des coups de matraques.

Resistance is fertile !