[Saint-brieuc] Manifestation régionale contre l’extrême droite
Publié le , Mis à jour le
Thèmes : AntifascismeAntiracismeExtrême-droite
Lieux : Saint-brieuc
Parc des promenades - Allée des promenades, Saint-Brieuc (22)
Manifestation régionale contre l’extrême droite, pour la justice sociale et la solidarité.
21 avril 2024
22 ans après les manifestations massives qui ont suivi l’accession de Le Pen au second tour de la présidentielle, 70 associations, commerces, collectifs militants, lieux de solidarité et de culture, syndicats et partis politiques appellent à prendre la rue pour combattre l’extrême-droite sous toutes ses formes
En Bretagne comme ailleurs, l’extrême-droite est de retour dans les rues. Agressions à la barre de fer, menaces avec armes à feu, inscriptions néo nazies sur des locaux associatifs et politiques, tentative d’incendie d’une mosquée, attaque en bande organisée d’un festival… Elle met en œuvre de manière violente son programme politique qui mêle rejet de l’égalité, discriminations, et haine des minorités et de celles et ceux qui œuvrent pour un monde plus juste.
Ces actes survenus ces derniers mois dans notre région ne sont pas des faits divers isolés. Ils sont le résultat de décennies de discours et de politiques racistes et antisociales portés par l’extrême-droite mais aussi par les partis dits républicains. C’est pourquoi il y a urgence à combattre en même temps les politiques racistes du gouvernement et les tentatives de normalisation du Rassemblement National (RN). Le RN pourrait devenir le premier parti du pays aux prochaines élections. L’arrivée de ce parti au pouvoir approfondirait et accélérerait le désastre en cours comme le montre l’élection de partis similaires dans d’autres pays (Italie, Argentine, en Inde, Hongrie, Pays-Bas, Israël…). Le RN, comme ses partis alliés à l’étranger, est un parti qui agit contre l’intérêt des classes populaires en proposant d’approfondir la casse du service public et la réduction drastique des aides sociales. Tous et toutes dans la rue le 21 avril 2024 !
Le 21 avril 2024, 22 ans jour pour jour après les mobilisations massives qui avaient succédé l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, organisons une résistance populaire qui combat la menace fasciste tout en construisant au quotidien les bases d’une Bretagne et d’une société ouverte et solidaire. Nous choisissons également cette date pour faire écho à l’appel de familles de victimes de violences policières à rejoindre la Marche contre Le racisme, l’islamophobie et pour La Protection des Enfants. Cette marche est organisée le 21 avril 2024 à Paris, 12 ans après la mort d’Amine Bentounsi, tué par un policier d’une balle dans le dos le 21 avril 2012, pour dénoncer le racisme et les violences que subissent nombre d’enfants des quartiers populaires. Il est encore temps de faire le choix de la solidarité, de la liberté, de la justice sociale et de l’égalité de toutes et de tous. C’est pourquoi nous invitons tous ceux et celles qui partagent nos craintes et nos valeurs à venir manifester le dimanche 21 avril 2024 à 14 heures au parc des promenades de Saint-Brieuc.
Texte signé par plus de 70 organisations syndicales et politiques, associations, collectifs, commerces et lieux de culture et de loisir.
Retrouvez l’appel en entier ainsi que la liste des signataires sur https://frontcommun22.wordpress.com
Antifascistes parce qu’anarchistes !
Face à l’emprise croissante de l’extrême droite depuis 40 ans, et à ses manifestations agressives en Bretagne depuis quelques années, nous partageons un constat d’urgence à répliquer avec nombre d’organisations politiques et d’individus.
La création d’un « Front commun antifasciste » (1), très large, en témoigne. Et si nous assurons de notre soutien sans faille toutes celles et ceux qui luttent contre le fascisme ou en sont directement les cibles (personnes racisées, handicapées, LGBTQI+, femmes, militant·e·s…), nous pensons que la riposte doit être radicale (qui va à la racine du problème), c’est-à-dire libertaire.
Instrumentalisant la perspective d’une prise de pouvoir fasciste, parfait épouvantail depuis les années Mitterrand, les partis dits « de gouvernement » naviguent eux-mêmes entre autoritarisme du capital et processus de fascisation.
Depuis longtemps, profitant des confusions idéologiques et d’une police largement acquise à sa cause, l’extrême droite a troqué la chemise brune pour le costard-cravate, et actuellement, c’est le macronisme qui paye le tailleur. Nous considérons donc que l’arrivée probable du RN au gouvernement ne fera qu’« officialiser » un rapport de force déjà présent. Les lois séparatisme et immigration, l’opération Wuambushu, le contrôle des vêtements des écoliers et plus particulièrement des écolières (que ce soit l’interdiction de certains ou l’obligation d’autres), le SNU, le simulacre de dialogue social ou encore la militarisation de la police en sont des preuves.
Face à une trajectoire présentée comme inéluctable par les médias à la botte, nous ne compterons ni sur un prétendu « barrage » aux prochaines élections, qui chaque fois nourrit l’illusion démocratique sans transformer la situation, ni sur l’attente du « grand soir », qui immobilise devant l’ampleur d’un programme jamais appliqué.
Hier comme aujourd’hui, le nationalisme reste la base mortifère du fascisme.
C’est une nécessité vitale de le combattre tant l’horizon est bouché.
Contrairement à nos ennemis idéologiques, nous revendiquons clairement notre chemin politique : entraide, liberté, égalité, fédéralisme, internationalisme.
Pour sortir de l’impuissance, nous pensons qu’il faut concrètement promouvoir nos pratiques, s’impliquer dans les espaces existants et construire de nouvelles initiatives d’émancipation qui puissent inscrire notre force dans le temps, par exemple :
des opérations d’entraide matérielle pour enrayer par nous-mêmes la misère et l’exploitation, notamment dans l’exil (caisses de solidarité, cantines, squats…) ;
des actions de lutte sociale (dans et hors les syndicats) pour conquérir notre autonomie, en socialisant les moyens de production et en se débarrassant de ceux qui sont délétères ;
des lieux de diffusion et de développement de la culture et des pratiques anarchistes,pour dissiper les confusions politiques (bibliothèques, lieux de spectacle autogérés, pédagogie libertaire, épiceries autogérées…).
Ce combat contre le fascisme est global et se contenter d’une lutte locale n’aurait pas de sens. Il serait vain d’espérer des avancées ici si de l’autre côté de la frontière on exploite encore notre classe sociale. C’est pourquoi nous appelons aussi à soutenir politiquement et matériellement nos camarades qui se battent à travers le monde contre les États autoritaires (que ce soit au Moyen-Orient, en Inde, en Hongrie, en Argentine, au Soudan…), ainsi qu’à bloquer, saboter les entreprises et institutions impérialistes sur notre propre territoire (arsenal, banques, laboratoire, entreprise coloniale…).
La montée des autoritarismes est un phénomène mondial, par conséquent, il est urgent de renforcer le fédéralisme libertaire en Bretagne et dans le monde. Nous ne voulons pas de patrie ! Nous proposons donc aux orgas, collectifs et individus qui partageraient ces points de vue libertaires de se retrouver dans un cortège rouge et noir lors de la manif antifasciste régionale le 21/04 à Saint-Brieuc, en toute diversité organisationnelle et tactique. Ce sera l’occasion d’exprimer notre solidarité contre les agressions néo-fascistes, de tenir la rue et de rendre visible notre détermination à vaincre, à court, moyen et long termes, la flambée de l’extrême droite qu’attise le système capitaliste.
Nous voulons vivre libres !
Agissons pour développer l’anarchie, et c’est à la racine que l’on détruira le fascisme !
(1) https://frontcommun22.wordpress.com/
Groupes de Bretagne de la F.A.
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