Entre les gros propriétaires immobiliers et les personnes sans logements, les relations ne sont pas toujours cordiales. D’un côté, il y a des personnes et des sociétés qui accumulent les logements pour en tirer du profits, de l’autre des personnes qui cherchent à se loger pour survivre.

Entre l’augmentation des prix, l’augmentation de la population, le détournement de centaines de logements pour servir de résidence occasionnelles en mode airbnb et le fait que des propriétaires laissent leurs maisons à l’abandon, c’est de plus en plus difficile de se loger.

A la sortie du premier confinement, un groupe de personnes sans logement a squatté une maison dans le quartier du Parc de Procés à Nantes. Une maison abandonnée depuis plus de 10 ans.

La maison appartient à la société Immonéo co-gérée par deux frères, Jean-Philippe et Fabrice Hamon. En 2019, Immonéo a réalisé un chiffre d’affaire de plus de 8 millions d’euros… Immonéo est domiciliée à l’agence AJP de Châteaubriant, dirigée par JP Hamon. La maison a été mise en vente par l’agence immobilière AJP Immobilier Grand Nantes dont le gérant est là aussi JP Hamon ! A vrai dire Jean-Philippe Hamon est dirigeant de plus d’une soixantaine d’entreprises.

C’est évidement injuste que certaines personnes possèdent en excès des biens qui font défaut à d’autres. Mais – et c’est là la magie du capitalisme – ce sont bien sûr ces riches personnes qui bénéficient du soutien de la sociéteé. Dans un cas comme celui-ci, où il y a un conflit entre des gens qui n’ont nul part ou dormir et des gens qui engrangent d’énormes bénéfices gràce à leur capital, c’est – comme on le sait – ces derniers que l’Etat, la justice et la police vont soutenir. On sait que les propriétaires ne seront pas expropriés, que les richesses ne seront pas redistribués, et que les plus pauvres se feront mettre à la rue, manu militari si besoin. On le sait, et les propriétaires le savent aussi.

Mais ce n’est pas encore assez pour les propriétaires. La justice au service de la bourgeoisie va leur donner raison, les flics vont prendre leur parti, certes, mais ça va prendre du temps. Et puis les squatteurs et squatteuses se verront peut- être accorder quelques mois de délai avant d’être dégagé.e.s. Et cela, les propriétaires ne peuvent le supporter.

Sûrs de leur bon droit, les proprios montent une petite équipe de nervis pour défendre leurs intérêts. Ils forcent la porte au milieu de la nuit et détruisent tout à l’intérieur : fenêtres, toilettes, salle de bain, téléphones, ordinateurs. Ils ont des gazeuses et des matraques et terrorisent les habitant.e.s du squat.

Pendant un mois, ils commettent différentes dégradations et intimidations, comme de coller régulièrement les serrures de la porte d’entrée. Puis ils reviennent une seconde fois au milieu de la nuit, masqués, toujours armées de gazeuses et de matraques. Ils tapent à coup de matraque quelqu’un qui dormait dans son lit, essaient d’attacher les gens avec des menottes de fortune, tapent et gazent d’autres personnes. Au final, plusieurs habitant.e.s du squat se retrouvent à l’hôpital pour des points de sutures. Quelques jours après, la voiture d’une amie des habitant.e.s du squat est partiellement brûlée.

Ce sont bien des pratiques de promoteurs immobiliers. Non satisfaits de s’enrichir sans effort sur le dos de centaines de locataires, il faut en plus qu’ils montent des milices pour tabasser celles et ceux qui se trouvent sur leur route. Ce sont des pratiques courantes, mais ce n’est pas acceptable. Nous espérons qu’un jour nous vivrons dans un monde plus juste où les agences immobilières ne dégageront plus de profits indécents sur le dos des locataires, mais sans attendre ce jour, les pratiques mafieuses d’AJP immobiliers doivent cesser immediatement.

Un texte plus complet est disponible sur https://nantes.indymedia.org/articles/51193

SI TU VEUX E?TRE HEUREUX, NOM DE DIEU, PENDS TON PROPRIE?TAIRE !*

*Parole de Pe?re Duchene, chant re?volutionnaire de 1892