Alors que les raisons de migrer se multiplient – guerres, dictatures toujours présentes, inégalités Nord-Sud amplifiées par la mondialisation de l’économie, catastrophes climatiques… -, l’Etat belge persiste dans une politique d’asile et d’immigration très restrictive, c’est-à-dire refuse d’octroyer un titre de séjour à la plupart des migrants qui arrivent ici.

Une des conséquences de cela est la détention d’étrangers dans des centres de rapatriement, les centres fermés pour étrangers. Vottem est l’un de ces centres. Depuis son ouverture en 1999, plus de 11.000 personnes y ont été détenues ! Depuis 2005, la capacité du centre et le nombre d’expulsions à partir du centre n’ont cessé d’augmenter… Cette politique s’inscrit dans le cadre de celle de l’Union Européenne dont une des dernières directives prévoit la possibilité de détenir des étrangers « indésirables » jusqu’à 18 mois dans les centres de rétention.

Les centres fermés pour étrangers constituent la négation des droits humains les plus élémentaires ! La violence y est banalisée : il s’agit de briser toute résistance à l’expulsion. Ainsi chaque jour des personnes sont mises en isolement et au cachot … Chaque jour également à l’aéroport de Bruxelles National, en l’absence de tout contrôle démocratique, les « expulsables » sont embarqués de force dans l’avion : coups, blessures, insultes à caractère raciste ont été dénoncés à maintes reprises. Dans les centres fermés, les personnes malades ou atteintes de troubles psychologiques ne sont pas véritablement soignées, d’où des suicides, des décès suspects comme celui survenu à Vottem ce janvier 2009

Nous voulons rappeler que :
les centres fermés sont des prisons déguisées pour des personnes qui n’ont commis d’autre délit que de ne pas avoir des papiers qu’on leur refuse.

cette politique signifie l’expulsion vers la dictature, la guerre, la misère… Par exemple vers l’Afghanistan…Au mépris du respect des Droits Humains et des attaches qui ont été créées en Belgique !…

Esclavage moderne, stop ! Régularisation des sans papiers

Depuis la régularisation de 1999-2000, le gouvernement belge, en refusant le droit au séjour à ceux qui cherchent un accueil, n’a laissé d’autre choix que celui de la clandestinité. La clandestinité, c’est la précarité, et souvent l’exploitation, dont profitent des secteurs importants de notre économie : agriculture, construction, textile, Horeca, nettoyage, services aux personnes…Face à cet esclavage moderne, et face à cette politique gouvernementale hypocrite, les sans papiers et leurs soutiens ont revendiqué la mise en œuvre d’une politique de régularisation : elle seule permet de mettre fin à la concurrence entre deux marchés du travail parallèles et à cette précarité inacceptables…

En 2009, grâce à plusieurs années de luttes, enfin, une opération de régularisation a été menée ; les dossiers pouvaient être introduits du 15 septembre au 15 décembre, sur base de l’ « ancrage local durable » notamment. Cette opération de régularisation est insuffisante, les sans papiers rappellent leur revendication : une commission permanente de régularisation avec des critères clairs. En limitant l’opération de régularisation au 15 décembre 2009 ; alors que l’on sait que des personnes qui sont ici ne rentrent pas tout à fait dans les critères, on reproduit la clandestinité à terme !

LIBERTÉ, SOLIDARITÉ !

Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers Contact : 04. 232 01 04 de 17h à 18h30 du lundi au vendredi, cracpe@ skynet.be