Avis de tempêtes #13
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Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°13 (janvier 2019) vient de sortir.
Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 24 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog :
https://avisdetempetes.noblogs.org
“Pourquoi se limiter à un jour rituel d’affrontements quand on peut aussi n’importe quelle nuit détruire tout ce qui nous oppresse ? Et qui sait même, si toutes ces attaques ciblées ne pourraient pas s’alimenter les unes les autres en se multipliant, d’une part en bonnes idées et d’autre part en un jeu subversif du à chacun le sien ? Un mouvement social de ce type, ouvert et imprévisible, n’est-il pas propice à alimenter ce jeu-là, chacun sur ses propres bases ? Histoire par exemple de contribuer à identifier l’ennemi, d’approfondir la révolte, de saper ses récupérateurs, d’enrichir nos projets, ou simplement de saisir l’occasion pour mener à bien ce que nous aurions ordinairement plus de difficulté à accomplir ?”
L’ensemble est comme toujours très idéologique, mais le premier texte est tout simplement un prêche. Vous pensez vraiment que s’adresser aux autres (pardon seulement aux “compagnons et compagnonnes”) comme le curé à ses ouailles peut avoir quoi que ce soit d’émancipateur ?
sûr que c’est idéologique de proposer la destruction du pouvoir pour ceux qui croient encore au prolétariat moteur de l’histoire
sûr que c’est idéologique de défendre et illustrer plein de pratiques destructrices contre l’Etat et le capital
sûr que c’est idéologique de s’intéresser aux sabotages minoritaires qui se développent hors des émeutes du samedi
sûr que c’est pas assez émancipateur de proposer aux autres d’agir ici et maintenant contre toute autorité
C’est pas ça qui est idéologique en soi. Détruire ce monde, c’est un point sur lequel tous les révolutionnaires conséquents sont (ou devraient être du moins) d’accord. Ce qui est idéologique, c’est la manière dont c’est psalmodié encore et toujours, avec cette particularité proprement religieuse de gommer les contradictions éventuelles, les questionnements, les complexités qui font pourtant l’intérêt de la vie dans et contre ce monde. Une des questions qui ne peuvent plus se poser par exemple, c’est comment on détruit ce monde (ou alors dans une place strictement technique, en terme d’efficacité, ou esthétique), alors que ce comment emporte avec lui bien des conséquences en terme de perspectives mais aussi de ce qui se passe ici et maintenant. Des rapports de pouvoir de merde qu’on institue en prêchant par exemple, de la manière dont on refait micro-société, micro-milieu, micro-famille, avec tous les défauts de la société, des milieux, des familles. Ce qui est idéologique, c’est d’affirmer un refus du pouvoir qui tient sur la volonté de chacun, alors même que la volonté est une affaire complexe, très possiblement illusoire (il est bien rare de vouloir autre chose que ce qui “nous arrange”, ou ce dont on est juste capable), et à forte potentialité répressive à l’échelle de chacun justement, et puis en prenant le pouvoir justement sur les volontés des autres par ces espèces de prêche.
La conjuration du marxisme ne suffit pas à résoudre tout ça, sauf idéologiquement justement !