Champion des cons
Catégorie : Global
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Les politiciens gestionnaires de la dictature économique financière se mettent à rêver. L’esprit prédateur de la compétition entreprise mise en spectacle est repris en cœur pour la grande messe patriotique par les rois des cons, pour une heure seulement…
Et ces inbéciles de français qui se prennent pour le centre du monde partent en guerre contre tous. Qu’un sang impur abreuve nos sillons, que la race pure supérieure règne sur un monde vaincu !
Ces fascistes fétichistes de la baballe, se croient arrivé et s’y croient pour de bon…
Le spectacle de la compétition marchande s’en retrouve glorifié. La guerre économique réalise son entreprise tel un « rouleau compresseur » qui uniformise la société en écrasant toutes vie personnelle. La sélection compétitive est une machine de guerre à produire à grande échelle des populations de perdants qui s’imaginent avoir gagné… pour une heure seulement.
Le système marchand de la compétition, mis en spectacle dans un stade clos, sans horizon, est enfin adoré dans l’hystérie collective. Et pendant ce temps les bureaucrates au pouvoir et les richissimes de ce monde en ruine, ceux qui ne payent pas d’impôt en détournant les lois et les profits, se réjouissent de la stupidité de ces fanatiques, trop facilement manipulés.
Cours, cours, cours toujours !
Lukas Stella
http://inventin.lautre.net
un texte de libertaire-bourgeois aigris… au contraire, je pense que c’est beau, la cohésion de toute la population dans un même but est un signe d’espoir: noir, blanc, arabe, jeune et vieux, beau, moche, handicapé, grand, petit, intelligent, idiot… tous unis.
CET UNION EST MAUVAISE POUR SARKOZY, DE VILLIERS ET LE PEN, car ces hommes jouent sur la peur et la division, et le pays est entrain de s’unir. voyez la mobilisation pour les sans-papiers, elle est du même genre: des gens qui ne font pas de politique décide de s’unir et de se mobiliser pour une cause.
Mais une partie de l’extrême gauche refuse que des gens s’identifient à un peuple et à un territoire. Surtout ils refusent que les gens s’amusent et face la fête, pourtant cela fait du bien.
Quand on veut créer un projet alternatif, il faut savoir arrêter de critiquer, ne pas être obnubiler par la politique, ne pas voir le mal partout, être tolérant et s’avoir s’amuser.
Certains ultragauchistes refusent que les gens facent la fête, boivent ou fument un peu pour arrêter de réfléchir, il veulent que les gens soient triste. Car cela est contraire à l’objectif révolutionnaire… et pourtant ces ultragauchistes ne font pas la révolution, ils condamnent même un jet de cannettes ou d’oeufs sur les flics, ils n’étaient jamais présent lors des affrontements contre les CRS lors du CPE, et pourtant aujourd’hui ils critiquent à qui mieux mieux une population qui a seulement envie de s’amuser pendant quelques jours…
je pense pourtant qu’une majorité des gens qui fréquentent B17 ne sont pas comme ça, en ce moment, ils s’amusent et regardent le foot et font une pause. Seuls quelques petits chefs ambitieux critiquent ce « bas peuple » qui s’amusent de voir des gens courir.
Mais nous, la masse silencieuse du peuple (gauchos et anars compris) disont à ces petits chefs gauchos: ne nous faites plus chier, on veut s’amuser, ne pas être commandé par vous et nous au moins, petit peuple stupide, nous nous sommes battus lors du CPE et des émeutes de novembre, alors que vous, chefs très très intelligents vous restez planqué!!!
ouais ben jcrois qu’un moment faut arreter de rever… C’est quand que la fRance a gagne la coupe du monde deja? Et Le Pen a-t-il perdu des voix aux elections d’apres? Pas tellement… Moi je veux bien que le « pays » s’unissent, mais autour de quoi? Quelles valeurs? Vraiment la portee revolutionnaire de ce phenomene m’echappe… Un peu contradictoire ce commmentaire. Tu dis d’abord que cet evenement a une portee politique unificatrice (sans cela dit preciser autour de quoi) et apres que c’est surtout une pause pour s’amuser…
C’est sur merci la coupe du monde, on s’approche de l’insurrection la en unifiant tout le monde autour des bonnes vieilles valeurs de notre chere republique et de notre pays bien aime… bah!
« Il est temps de privilégier l’émulation individuelle et les jeux de la solidarité afin de vouer à une prompte désuétude les impératifs de concurrence, de compétition, d’appropriation, de subornation, auxquels obéit, depuis des générations, un comportement que l’exploitation économique de la nature a dénaturer.
Il ne s’agit pas d’être le meilleur mais de vivre mieux. »
Raoul Vaneigem, « Modestes propositions aux grévistes », 2004.
Lorsque la coupe est pleine et que les supporters deviennent insupportables, il est prudent de ne pas supporter.
Lukas Stella
http://inventin.lautre.net
laissez les gens s’amuser! au contraire, même s’il y a compétition, les gens de tous les pays font la fête ensemble. Il s’affronte seulement dans le jeu, sur un terrain et vibre tous ensemble pour une même passion. Ceux qui refusent que les gens vibrent ensemble et est un regain d’attachement national (mais pacifique) ne sont que des censeurs qui se croivent supérieur.
l’avis du scalp-no pasaran:
L’essence du sport n’est pas dans le combat ni dans la guerre, avec des règles qui seraient déposées à Genève (ou en l’occurrence à la FIFA). Il ne saurait être réduit à la seule compétition. Et celle-ci n’est d’ailleurs pas uniquement située entre les compétiteurs. Loin s’en faut.
Le sport est d’abord et avant tout une manière d’être avec les autres et, surtout, avec soi-même. C’est un prolongement jusque dans l’âge adulte de l’apprentissage de la vie à travers la découverte de ses facultés corporelles et cérébrales et leur perfectionnement. Tous les jeux enfantins, bien au-delà des seules activités sportives, sont une reproduction des schémas animaliers qui visent l’apprentissage de la vie d’adulte par l’amusement et la mise en situation fictive. Autrement dit, les jeux sans enjeu de l’enfance humaine ou animale préparent aux enjeux de l’existence postérieure et permettent l’entrée progressive dans le monde des grands.
Une allégorie de la jubilation libertaire
Faire du sport, c’est se grandir et, à cette fin, prendre sa propre mesure et celle d’autrui dans une socialisation à part entière. Le sport est l’une des meilleurs écoles pour apprendre qu’il n’y a pas de liberté sans lien ni de lien sans liberté, que l’individu a besoin du système et réciproquement, et que sa principale problématique se situe dans un recherche d’équilibre entre le je et le nous. La jubilation sportive chez l’amateur est une parfaite allégorie de la jubilation libertaire prônant la nécessité d’associer individualisme et humanisme. Le sport est une croissance du personnel dans l’universel. Mais attention : affirmer que « faire du sport, c’est se grandir » ne signifie pas écraser les autres mais croître avec eux, dans une émulation qui n’omet pas la fin collective de la démarche, et ce, même dans les sports dits « individuels ».
Le sport est paradoxalement un arrêt
A la différence de l’art et de la science, le sport ne fabrique pas du sens (ni du pourquoi ni du comment). Et cela parce qu’il n’a pas d’autre destination que l’entraînement. Il faut être stupide, influençable ou naïf pour croire que même un match de Coupe du Monde n’est plus de l’ordre de l’entraînement. Si des baudruches sont gonflées à tout va, c’est pour servir des intérêts qui n’ont rien à voir avec le sport (éloigner le citoyen des tensions politiques, par exemple). Tout acte sportif est un entraînement, même dans les moments solennels de comparaisons et d’examens qu’on appellent compétitions. Rien dans le sport n’a d’autre enjeu que l’apprentissage permanent des enjeux réels de la vie par leur métaphorisation dans tous les aspects du jeu. Si le sport est bien le reflet de la vie, il n’en est néanmoins que le reflet. Il est une pause, une parenthèse, un moment gratuit, sans enjeu brûlant, un temps pris sur soi et pour soi, avec ou sans autrui. Le sport est paradoxalement un arrêt, comme le confirme son approche antique lors des premières olympiades associées à des trêves, c’est-à-dire séparant le jeu et l’enjeu. Le sport est un débat et non un combat. D’où également sa mise en parallèle avec des négociations de paix, à côtés des stades, et diverses fraternisations entre les cités grecques. Le sport est une respiration.
Ce qui compte dans le sport, ce n’est pas tant de dépasser les autres que de se dépasser soi-même. Et pour cela, on a besoin d’eux : comme points de repères pour nous situer ; comme partenaires pour nous éprouver ; comme adversaires pour nous stimuler. A ce titre, même l’adversaire est en réalité un partenaire qui revêt un fonction spécifique circonstancielle, la plus respectable qui soit.
Aux antipodes de l’essence du sport
Il semblerait que les intérêts financiers croissants qui polluent la plupart des sports, à commencer par le football, fassent oublier à certains de ses acteurs mais aussi à nombre de ses spectateurs, que l’essence même du sport est dans le jeu et non dans l’enjeu. Le richissime homme d’affaire qui gère l’Olympique lyonnais en est un exemple flagrant. En cette période des transferts, il affiche ouvertement sa stratégie. Monsieur Jean-Michel Aulas plombe les comptes de ses adversaires directs en courtisant leurs meilleurs joueurs afin de faire monter les enchères et d’épuiser leurs moyens. C’est une méthode qui montre à quel point le championnat de France de football n’est plus « jouable », c’est-à-dire pratiquable dans l’exercice du jeu. Paris a dû tripler le salaire de Pauleta, son seul « grand joueur », pour le conserver (meilleur buteur du Championnat de France). Marseille peine désespérément à retenir le sien, Ribéry (meilleur espoir de l’Equipe de France).
Que penser d’un sport où le moment du jeu est précédé d’une répartition systématiquement inéquitable des forces en présence jusqu’à la moindre tête émergente qui pourrait nuire à la suprématie du quintuple champion ? N’est-ce pas écraser les autres en leur marchant dessus que s’approprier systématiquement les têtes qui dépassent ? Est-ce vraiment se grandir que d’être au sommet en affaiblissant les autres ? N’est-on pas progressivement parvenu aux antipodes de l’essence même du sport, qui est d’apprendre à grandir ensemble ?
L’évolution actuelle du football est le syndrome d’une société dans laquelle toute idée de gratuité tend à disparaître, où tout ne devient qu’intérêt, enjeu, combat, lutte de tous contre tous, urgence, calcul, stratégie et cupidité. Seuls subsistent quelques utopistes pour entretenir le souvenir d’un désir de vivre autrement, en prenant le temps, en donnant de soi, en se faisant plaisir, en se mesurant aux autres et à soi-même dans l’amour, la réflexion et la générosité, en mêlant activités physiques et cérébrales dans des jeux célébrant la liberté, l’égalité et la fraternité, c’est-à-dire nous réapprenant chaque jour à vivre joyeusement ensemble.
Où sont les joueurs de foot ?
Si désormais le jeu de haut niveau, en France et en Europe, a totalement laissé sa place à l’enjeu, peut-être faudrait-il ne plus appeler « joueurs de football » les as du ballon rond mais « compétiteurs de football » ? Mais le vrai football : le jeu, le sport, l’entraînement joyeux, n’est pas mort pour autant. Il continue à faire entendre sa voix dans les cités du nord et sur les plages du sud, au pied des immeubles et à quelques mètres des vagues. Car des millions d’enfants y jouent encore par plaisir et se répartissent équitablement afin de s’y amuser au mieux. Des millions d’authentiques joueurs de football et non des soldats de la guerre économique.
Croire en la suprématie de l’enjeu sur les terrains des compétitions internationales, c’est se détourner des véritables enjeux : ceux de la vie réelle. Refuser cette inversion, défendre le droit de jouer, c’est remettre les choses à leur place. La Coupe du Monde ne doit être qu’une fête, un grande fête universelle, et non une lutte. Les vrais combats sont ailleurs : là où il y a souci et enjeu pour l’humanité. Proclamer l’insouciance du jeu, c’est souligner l’importance des enjeux.
YANNIS YOULOUNTAS
(philosophe libertaire, auteur notamment de Critique de la démoscopie aux éditions La gouttière)